Fichage en France
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Le fichage en France concerne la pratique du fichage en France. Aux fichages nationaux s'ajoutent des fichages au niveau européen accessibles par les mêmes organismes d'État, et parfois par des organismes privés.
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[modifier] Historique
- Le Livret ouvrier, mis en service par Napoléon, sert à surveiller les déplacements des classes populaires. Avant lui Louis XIV avait déjà mis en place des papiers visant à surveiller les artisans du royaume. [1]
- L'affaire des fiches (parfois appelée affaire des casseroles) concerne un fichage et une ségrégation politique et religieuse menée dans l'armée française au début du XXe siècle.
- Le Carnet B : son but est de repérer les suspects d'espionnage, les éléments antimilitaristes, les Français et les étrangers susceptibles de menacer l’ordre intérieur. La police écoute, surveille et établit une liste des cas douteux. En 1914, 2 500 personnes y figurent. Les étrangers représentent 20% du total. Les 2 000 autres personnes, qu'il est ainsi possible d'arrêter si la guerre éclate avec l'Allemagne, sont repérées pour leur militantisme politique ou syndical.
- Sous la Troisième République, le policier André Tulard fiche les communistes; il fait de même pour les juifs sous Vichy. Ce "fichier "Tulard" a été transmis à Théo Dannecker, chef de la Gestapo à Paris. Les coordonnées des Juifs de la zone occupée qui se sont faits recenser sont enregistrées par la police française; un fichier central est établi sous la direction de l'inspecteur Tulard. Ce fichier est transmis à titre gracieux à la section IV J de la Gestapo, chargée du « problème juif ».
- L'ancêtre du Numéro de Sécurité sociale. Sous le régime de Vichy, le premier répertoire général est mis au point par René Carmille pour préparer secrètement la mobilisation de l'armée dissoute par les accords d'armistice. Malgré diverses alertes, Carmille évite toute utilisation pour la chasse aux résistants, aux Juifs ou aux réfractaires du STO.
[modifier] Situation au début du XXIe siècle
Le fichage en France est notamment le fait :
- d'organismes militaires :
- la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE),
- la Direction de la Protection et de la Sécurité de la défense (DPSD), autrefois nommée « Sécurité Militaire »,
- la Gendarmerie, par le moyen du fichier Judex[2].
- de différents services relevant du ministère de l'Intérieur :
- la Direction Centrale de la Sécurité du Commissariat à l'énergie atomique (CEA/DCS),
- la Direction de la surveillance du territoire (DST),
- la police judiciaire, dont la Division nationale anti-terroriste,
- les Renseignements généraux, dont le fichier porterait sur 2,5 millions de personnes[3],
- la Sécurité publique (SP).
- Le STIC est un fichier policier[4], comme le Système d'information Schengen (SIS).
- prochainement de services médicaux : le dossier médical informatisé est actuellement en phase de test.
- et d'organismes privés ou associatifs, qui conservent des dossiers clients :
- pour assurer leur activité (les banques mémorisent les flux financier de leurs clients, les sociétés de transports doivent dimensionner leurs futurs investissements, Wikipédia doit pouvoir créditer les contributeurs de ses articles, une association garder trace de sa liste d'adhérents),
- à des fins marketing (estimation des différents profils des consommateurs, suivi personnalisé et offres ciblées par cartes nominatives),
- pour lutter contre la fraude (mémorisation nominative des X dernières utilisations d'une carte)
[modifier] Procédures judiciaires et administratives
[modifier] Le Fichier national automatisé des empreintes génétiques
Créé en 1998, il est géré par la police scientifique à Ecully (Rhône). Il regroupe d'abord les données de personnes mises en cause dans des infractions sexuelles et des personnes définitivement condamnées. Une loi de 2001 l'étend aux personnes mises en cause dans les cas de meurtres, violences diverses et actes terroristes. Un décret de 2004 permet d'enregistrer les données d'individus mis en cause dans des affaires d'atteintes aux personnes et aux biens. En juin 2005, le FNAEG (Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques) contenait 80 000 fiches.
Depuis la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure de 2003, une centaine de délits obligent à se soumettre au prélèvement génétique. Limitée, à l'origine, aux infractions sexuelles, la législation concerne aujourd'hui les meurtres et les cambriolages, les vols simples, les tags ou les dégradations. Le prélèvement s'applique aux personnes condamnées mais aussi aux simples suspects. La loi ne prévoit pas d'âge minimum. [5]
Depuis l'entrée en vigueur de ces dispositions, le Fnaeg explose. Entre 2003 et 2006, le nombre de profils enregistrés est passé de 2 807 à plus de 330 000. Bien que ce système ait permis d'élucider plus de 5 000 affaires, ceux qui s'opposent aux prélèvements dénoncent l'instauration d'un "répertoire de masse". Les refus de prélèvements génétiques pour des petits délits se multiplient, entraînant des procès. La loi prévoit de lourdes sanctions pour les contrevenants : jusqu'à un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. [6]
On peut lire un communiqué critique de juin 2005 sur le site de la Ligue des Droits de l'Homme[4]
[modifier] Le Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles
Le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS) a été créé par la loi du 9 mars 2004.
La loi du 12 décembre 2005 sur la récidive des infractions pénales a accru le contenu et les buts du FIJAIS. « Le FIJAIS intègre désormais l’ensemble des procédures concernant les crimes de meurtre ou assassinat commis avec tortures ou actes de barbarie, les crimes de tortures ou d’actes de barbarie et les meurtres ou assassinats commis en état de récidive légale »[7].
Ce fichier est considéré par certains juristes comme le début d'une orientation du droit français vers la « défense sociale », inspirée du « positivisme juridique » de Cesare Lombroso.[8]
[modifier] Étrangers en situation irrégulière
Le vendredi 18 août 2006 est publié un arrêté du ministre de l'intérieur[9],[10],[11] crée un fichier nommé ELOI qui, pour lutter contre l'immigration clandestine, doit « faciliter l'éloignement des étrangers se maintenant sans droit sur le territoire par la gestion des différentes étapes de la procédure d'éloignement ». Le fichier doit enregistrer, pour une durée de trois ans, des données concernant:
- les étrangers en situation irrégulière
- les personnes les étrangers en situation irrégulière assignés à résidence
- les visiteurs des étrangers placés en rétention administrative
Cet arrêté a été annulé pour incompétence par le Conseil d'État qui a jugé qu'en raison de l'objet d'ELOI et de la nature des informations collectées, ce fichier ne pouvait être créé que par un un décret en Conseil d'État pris après avis de la CNIL, en application des articles L611-3 et L611-5 CESEDA.[12],[13] .
Suite à cette décision, le gouvernement a créé par un décret du 26 décembre 2007[14],[15] pris sur avis de la CNIL[16], le dit fichier, à un moment où le gouvernement peine à atteindre l'objectif de 25 000 éloignements qu'il s'est fixé pour l'année 2007.
Un nouveau recours a été déposé en mars 2008[17],[18]. Les demandeurs invoquent:
- des vices de procédure (absence d’avis du Conseil national de l'information statistique, absence d’autorisation de la CNIL, irrégularité des conditions de consultation de la CNIL)
- l'imprécision et l'absence d'encadrement de la finalité statistique du traitement, finalité qui serait détournée
- le caractère excessif, non pertinent et non adéquat de certaines des données enregistrées
- la durée trop longue, au regard de la finalité du fichier, de conservation des données.
Ce fichier contient les données concernant:
- l'état civil de l'étranger (nom, prénoms, sexe et nationalité),
- sa photo,
- l'identité de ses parents et enfants,
- la langue parlée,
- l'état de la procédure d'éloignement et toute mesure de surveillance policière mise en œuvre.
Les données, seront accessibles aux agents des préfectures, de la police et de la gendarmerie.
Les données devraient être effacées au bout de trois mois, à l'exception des données concernant l'identité et la filiation, qui pourront être conservées trois ans[19].
[modifier] La loi pour la confiance dans l'économie numérique
Cette loi a été votée le 21 juin 2004 dans le but de combattre le terrorisme et le crime organisé via Internet et autres moyens de communication numériques, mais aussi pour légiférer sur le commerce via Internet, et, elle aurait son décret d'application publié dans le second semestre 2007.
À ce jour (début mai 2007), c'est encore un projet de décret[20] qui obligerait :
- Tous les opérateurs du secteur des communications numériques : fournisseurs d'accès Internet, éditeurs de sites Internets, opérateurs de téléphonie, etc...
À archiver durant un an et pour chaque internaute :
- les mots de passe
- les codes d'accès confidentiels
- les pseudonymes
- les numéros de cartes bancaires
- les contributions aux forums ou blogs
- etc.
Certaines données pouvant être conservées durant trois ans par le Ministère de l'Intérieur ou celui de la Défense.
Auront accès à ces renseignements, sans demander l'autorisation d'un juge :
- les Renseignements Généraux,
- les services de contre-espionnage,
- ainsi que la police judiciaire et les magistrats instructeurs.
La CNIL n'a pas le pouvoir de s'opposer à ce décret, mais aura le devoir d'en énoncer les limites.
[modifier] Base-élèves
C'est une base de données nationale concernant les élèves inscrit à l'école élémentaire est mise en service.
Cet outil vise officiellement à :
- être une aide à la gestion des élèves
- un partage des données en temps réel entre les mairies et les directeurs d'école
- assurer un suivi du parcours et de la scolarité des élèves.
Sources : Inspection Académique de Toulouse[5] ; Inspection Académique de la Vienne[6]
Elle contient des données telles que : le pays d'origine, la langue des parents. [21]
- Les données nominatives sont visibles jusqu’au niveau de l’inspection académique et anonymées de façon irréversible au niveau du rectorat et de l’administration centrale. Source : Inspection Académique de la Vienne[7]
- Des syndicalistes de l'Éducation Nationale déclarent que l'anonymat peut être levé en fonction des besoins de l'administration (en cohérence avec la volonté d'accroître le rôle du maire) et que « Base-Élèves n’est pas un outil au service des besoins éducatifs de la jeunesse, c’est l’instrument d’une politique sécuritaire et policière ». Source : Syndicat Sud-Éducation [8]
[modifier] Le Fichier National des Interdits de Stade
Ce fichier, le FNIS, a été créé par un arrêté[22] du ministère de l'intérieur publié le mercredi 4 septembre 2007 au Journal Officiel.
Ce fichier comporte la photographie, l'identité, l'adresse des personnes touchées par une interdiction administrative (dûe au Préfet) ou judiciaire, ainsi que les données relatives à l'interdiction. Il peut être aussi étoffé par des fichiers d'organismes de coopération internationale et des services de polices étrangers.
La CNIL, après délibération[23], a donné son accord pour que ce fichier conserve les données sur une personne durant les cinq qui suivent l'interdiction, et « prend acte » qu'il n'est pas prévu dans l'arrêté ministériel que ce fichier comporte de dispositif permettant la reconnaissance faciale à partir d'images numérisées.[24]
[modifier] Rôle de surveillance de la CNIL
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) est une autorité administrative indépendante française chargée de veiller à la protection des données à caractère personnel et de la vie privée. Elle a été créée par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.
Le contrôle du respect de la loi s'effectue a priori (par l'instruction des dossiers de déclaration) et a posteriori (par des visites dans les entreprises et organismes, suite à une plainte ou non).
Les pouvoirs de sanction conférés par le législateur sont l'avertissement, la mise en demeure et la sanction financière. La Cnil peut aussi saisir le parquet dans les cas les plus graves.
La CNIL est par exemple intervenue sur les cas suivants:
- faits trop anciens :
- « Madame X, âgée de 43 ans, postulant pour un emploi au sein de l’aéroport d’Orly, s’est vue refuser son assermentation, étant signalée dans le STIC. Elle saisit donc en août 2004 la CNIL qui entreprend aussitôt les démarches de vérification des fichiers auprès du ministère de l’intérieur. Le 25 novembre 2004, la sécurité publique informe la CNIL que Madame X est connue de ses services, ce que fait aussi la police judiciaire le 13 janvier 2005 ce qui donne lieu en février 2005, à des investigations de la CNIL au Ministère de l’Intérieur, au cours desquelles le magistrat de la CNIL découvre que Madame X est seulement signalée pour une affaire de non-représentation d’enfant datant de 1993… Ce signalement, compte tenu de l’ancienneté des faits, n’aurait jamais du figurer dans le STIC. Il a donc été supprimé. La CNIL a demandé que les services de police judiciaire, prennent attache avec le préfet qui avait refusé l’assermentation de Madame X afin que sa situation soit réexaminée. »[réf. nécessaire]
-
- « Monsieur L, agent de sécurité, âgé de 44 ans, a été licencié en août 2004, suite à un signalement dans le STIC pour un vol commis en 1994. Ce signalement a été supprimé car le délai de conservation de 5 ans était expiré. Mais ce dossier n’a pu être réglé qu’en mai 2005…. »[réf. nécessaire]
- mesures excessives : « Madame K, agent de sécurité, âgée de 24 ans, n’a pu être embauchée dans une société de sécurité et de gardiennage en septembre 2004. Elle était signalée dans le STIC pour une infraction à la législation relative aux animaux dangereux (elle promenait son chien dans la rue, non muselé et non tenu en laisse). Il y avait là une erreur d’enregistrement, cette infraction relevant d’une contravention de 2e classe n’aurait en effet jamais du donner lieu à signalement dans le STIC. La CNIL l’a donc fait supprimer. »[réf. nécessaire]
[modifier] Exemples
- Voici un exemple de fichage réalisé en Bretagne par la DNAT et le Service Régional de Police Judiciaire de Rennes:
- Les fiches dépouillées
Les 14 fiches étudiées portent sur 20 personnes ayant fait l'objet d'une ou plusieurs gardes à vue dans le cadre d'une ou plusieurs procédures: vol d'explosifs de Plévin, attentats en Bretagne entre 1993 et 2000, attentat de Cintegabelle et attentat de Belfort - ces deux dernières instructions sont toujours en cours.
- Statut des personnes fichées
Aucune des 20 personnes visées par ces fiches n'a été mise en examen dans le cadre des procédures " antiterroristes " citées ci-dessus.
- Période d'établissement des fiches et sources
Ces fiches ont été établies entre le 7 février 1999 et le 8 août 2000 et figurent toutes dans la procédure "Attentats en Bretagne 1993-2000 "; elles pourraient également se trouver dans deux autres dossiers, dont celui qui a été jugé du 1er au 29 juin 2005 devant la Cour d'Assises spécialement composée à Paris. Le dossier " Attentats en Bretagne 1993-2000 " a été jugé à Paris entre le 1er mars 2004 et le 26 mars 2004 et n'est donc plus couvert par le secret de l'instruction. Les références données sont celles qui figurent dans ce dernier dossier. La lettre "D" indique qu'il s'agit de pièces de fond du dossier d'instruction.
- Auteurs des fiches
- 2 fonctionnaires du SRPJ de Rennes ont établi un total de 2 fiches portant sur 6 personnes.
- 4 fonctionnaires de la DNAT ont établi un total de 12 fiches portant sur 14 personnes.
- Dates des faits répertoriés
Le premier élément de fichage relevé date de 1975, le dernier élément de fichage datant du 30 avril 2000.
- Extraits des fiches étudiées
Voici des extraits choisis, les noms ont été supprimés et remplacés par des nombres, dans un évident souci de respect des droits des personnes :
- (D 67, tome 1): " 01 est effectivement connu des Services de renseignement et spécialisés dans la Lutte Anti-Terroriste, Il serait responsable (…) du Mouvement Emgann , et à ce titre sa participation à plusieurs démonstrations symboliques de ce mouvement (...) et a hébergé le nommé 02, né (...) à Saint-Nazaire (44) , lui même également connu des services spécialisés pour son militantisme indépendantiste(…)"".
- (D 521, tome 39, 6 mai 2000) "03 (…) participe à un repas organisé à Louargat (Côtes-d'Armor) par le Comité de soutien de Guingamp (Côtes-d'Armor) aux prisonniers politiques bretons (…)".
- (D 531, tome 7): "04 est connu de la DRRG (note : Direction régionale des renseignements généraux) Rennes pour avoir participé aux manifestations du comité de soutien des hébergeants de basques et en 1998 à la marche pour l'indépendance de la Bretagne". (…)
- (D 658/D 3870, tome 40, 6 mai 2000): "les 7 et 21 décembre 1980, 05 participe à des réunions des " Kuzutiou an Distaoliadag ", comités amnistie-Bretagne créés en 1979 et en faveur de la libération des prisonniers politiques bretons (…) le 4 février 1989, 05 participe à la manifestation organisée à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) par l'union des enseignants de breton pour réclamer la création d'un DEUG, de langue bretonne (…) ".
- (D 1939, tome 15): "aucune des trois personnes (06, 07 et 08) sus mentionnées n'est apparue dans la mouvance nationaliste bretonne connue (…) ".
- (D 2175, tome 15, 9 juin 2000): "09 figure (…) sur une photographie prise à l'occasion d'une commémoration au mémorial du peuple breton à Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine), 10 juin 1999 (…)".
- (D 820/D 3870, tome 40, 4 mai 2000): " en 1984, 10 participe au comité breton anti-extradition pour s'opposer à l'extradition de quatre réfugiés basques espagnols vers l'Espagne (…) en juin 1993, 10 distribue des tracts de protestation contre la réforme du code de la nationalité et les nouvelles lois sur immigration.(…) le 29 janvier 1994, 10 participe à une manifestation de « Stourm ar Brezhoneg », protestant contre la restriction de la programmation en langue bretonne sur la chaîne France 3 et en faveur de la création d'une chaîne de télévision bretonne. (…) en 1996, 10 participe à des manifestations et des pétitions en faveur de la création d'une commission parlementaire sur le « GAL » ".
- Des organismes de logement pratiquent parfois un recueil illégal de données ;
- l'OPAC d'Orléans est accusée par SOS Racisme d'avoir « mis en place un système de discrimination systématique » et de refuser des demandes « motivées par un regroupement familial ». L'OPAC a rejeté les critiques formulées par SOS Racisme ;
- l'ancienne dirigeante des agences immobilières Mil'im de Lyon, Villeurbanne et Vienne a été condamnée à six mois de prison avec sursis et 10 000 € de dommages et intérêts suite à la découverte d'un « double codage ethnique » pour les candidats à la location. .[25]
- L'entreprise de matériel médical "Tyco Healthcare" a été condamnée à une amende de 30 000 euros par la CNIL pour "manque de coopération" dans l'affaire d'un fichier suspect portant sur plusieurs centaines de salariés.[26]
- Régulièrement, des controverses surviennent au sujet de fuites. Ainsi, un sous-officier d'active et deux officiers de gendarmerie en retraite ont été mis en examen à Meaux en mai 2006. Ils sont soupçonnés d'avoir cédé, contre plusieurs centaines de milliers d'euros, des fichiers nominatifs confidentiels aux parcs Euro Disney et Astérix, par l'intermédiaire de cabinets de détectives privés. Ces trois hommes bénéficient de la présomption d'innocence. Un commandant de la police judiciaire a été suspendu administrativement pour avoir détourné des informations contenues dans le STIC au profit de gérants de boîtes de nuit.[27]
- Pyrénées-Atlantiques: la gendarmerie de Saint-Jean-Pied-de-Port a relevé en février 2007 les empreintes digitales des dix journalistes et d’une stagiaire de la rédaction de la radio associative bas-navarraise en langue basque Irulegiko Irratia.
La rédaction de la radio [28] et le Club de la Presse du Pays basque [29] ont protesté contre cette opération.
- Le président de la CNIL a affirmé que l'action au ministère de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy était "particulièrement grave" : "Je constate une dérive du fichage que je considère comme très dangereuse". La citation est rapportée par le juge Serge Portelli dans son livre "Ruptures" [30]
- La société Experian souhaitait centraliser des données sur les crédits aux particuliers afin d'en permettre le partage entre plusieurs sociétés de crédit. La CNIL a refusé.[31].
- Au cours de leur congrès annuel tenu en 2007, les détectives privés ont sollicité l'accès aux fichiers des immatriculations et des cartes grises. [32].
- la Direction de la Protection et de la Sécurité de la défense (DPSD), autrefois nommée « Sécurité Militaire » a été accusée en 1980 par la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen (LDH) d'avoir fiché des civils ne relevant pas du ministère de la Défense, par exemple des jeunes gens n'étant pas encore en âge d'être appelés au service national, plus particulièrement dans la région de Brest, et un dirigeant politique, Alain Krivine ;
- Selon un bilan fait par la CNIL de 467 vérifications effectuées en 2005 dans les fichiers STIC et Judex, 44% des fiches montraient des erreurs [33].
- La CNIL a adressé un sévère avertissement à une banque, et ce le 13 décembre 2005, « à la suite d’erreurs multiples et particulièrement graves concernant l’inscription d’une personne dans les fichiers de la Banque de France » suite à une faute de cette banque. « L’inscription d’une personne au FICP a notamment pour conséquence de la priver de toute proposition de crédit voire même parfois de l’ouverture d’un compte bancaire. (...) Le requérant est donc resté inscrit à tort au FICP pendant plus de quatre ans (soit presque la durée maximale d’inscription au FICP) et en a subi un lourd préjudice puisqu’il s’est vu, en particulier, refuser l’obtention d’un crédit immobilier. Le requérant a par ailleurs engagé une action en justice afin de demander la réparation du préjudice qu’il estimait avoir subi. Le tribunal d’instance l’a néanmoins débouté au motif que (la banque) niait l’avoir inscrit au FICP et qu’il n’était pas en mesure de rapporter par lui-même la preuve de cette inscription. La CNIL relève qu’il est normal que le requérant n’ait pu prouver par lui-même l’existence de son inscription puisque la réglementation prévoit qu’il est interdit de remettre une copie écrite à la personne concernée de son inscription au FICP. Les négligences commises par la société (...) ainsi que le manque de loyauté dont elle a fait preuve à l’égard de son client justifient qu’il soit fait état de la situation afin que de tels manquements ne se reproduisent pas. »
- En 2005, la CNIL a adressé des avertissements aux onze établissements bancaires suivants : Crédit mutuel Sud-Est, Crédit agricole mutuel du Nord de la France, Credipar, Crédit lyonnais, Crédit agricole mutuel du Gard, Caisse d’Épargne Ile-de-France Ouest, Sofinco, Crédit agricole de la Réunion, GE Money Bank, Banque populaire Val de France.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Affaire des fiches
- Affaire de Plévin
- Archives de la Stasi
- Base-élèves
- Carnet B
- CNIL
- code INSEE
- Commission d'accès aux documents administratifs
- DNAT
- Fuite d'information
- Loi informatique et libertés
- Protection de la vie privée
- Procédure pénale
- Vie privée et informatique
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes et références
- ↑ Histoire et but des papiers
- ↑ Voir une présentation du fichier Judex par la Fédération Informatique et Libertés.
- ↑ Ouest-France, 29 janvier 2007
- ↑ Voir une présentation du STIC par la Fédération Informatique et Libertés.
- ↑ (fr)A 8 et 11 ans, ils sont menacés de fichage génétique pour vol de jouets dans Le Monde daté du 05.05.07
- ↑ (fr)A 8 et 11 ans, ils sont menacés de fichage génétique pour vol de jouets dans Le Monde daté du 05.05.07
- ↑ Source : CNIL
- ↑ (fr)Le droit pénal français bascule vers la défense sociale article du quotidien Le Monde du 22 février 2008, signé par Alain Salles.
- ↑ Arrêté du 30 juillet 2006 relatif à l'informatisation de la procédure d'éloignement par la création d'un traitement de données à caractère personnel au sein du ministère de l'intérieur NOR: INTD0600664A J.O n° 190 du 18 août 2006
- ↑ ELOI va ficher les sans-papiers pour faciliter leur ELOIgnement, Ligue des droits de l'homme, 18 août 2006 (inclut communiqué de presse de la CIMADE).
- ↑ Daniel Borrillo et Éric Fassin, « Le fichier Éloi, ou les glissements progressifs de la xénophobie », Plein droit, 71, décembre 2006
- ↑ CE 13 mars 2007, GISTI, SOS Racisme et Syndicat de la magistrature, n°297888,297896,298085
- ↑ Agence France-Presse, lundi 12 mars 2007
- ↑ Décret n° 2007-1890 du 26 décembre 2007 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel relatives aux étrangers faisant l'objet d'une mesure d'éloignement et modifiant la partie réglementaire du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile
- ↑ « Création d'un fichier informatique recensant les étrangers visés par une mesure d'éloignement du territoire », Associated Press, 30 décembre 2007
- ↑ Commission nationale de l'informatique et des libertés, Délibération n° 2007-110 du 24 mai 2007 portant avis sur un projet de décret pris pour l'application du deuxième alinéa de l'article L. 611-3 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel des ressortissants étrangers faisant l'objet d'une mesure d'éloignement et modifiant la partie réglementaire de ce même code
- ↑ Constance Baudry, « Expulsions : le Conseil d'État à nouveau saisi contre le fichier Eloi », Le Monde, 5 mars 2008
- ↑ « Nouveau recours contre le fichier des étrangers en instance d’éloignement » (recours de la Cimade, du Gisti, d'IRIS et de la LDH)
- ↑ Création d'un fichier informatisé des étrangers en situation irrégulière LE MONDE | 31.12.07 http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-994726@51-989381,0.html
- ↑ (fr) Liberté numérique Éditorial du quotidien Le Monde, daté du 22-23/04/2007
- ↑ LDH toulon : non au fichage généralisé des enfants !
- ↑ L'arrêté du ministère de l'intérieur publié au Journal Officiel
- ↑ Délibération de la CNIL publiée au Journal Officiel le mardi 3 septembre 2007
- ↑ Article du quotidien Le Monde [1]
- ↑ Ouest-France, 10 janvier 2007
- ↑ Ouest-France, 13 avril 2007
- ↑ Ouest-France, 22 février 2007
- ↑ Le journal du Pays basque, 20 mars 2007, [2]
- ↑ Le journal du Pays basque, reproduit par HNS-info: [3]
- ↑ Fabien Eloire, Pourquoi le projet politique de Nicolas Sarkozy est dangereux pour nos libertés, L'Interdit- Webzine.
- ↑ Ouest-France, 14 et 15 avril 2007
- ↑ Ouest-France, 14 et 15 avril 2007
- ↑ compte rendu d'une conférence de presse, CNIL, 6 avril 2006.