Affaire de Plévin

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« Affaire de Plévin » est le nom donné à un vol d'explosifs survenu à Plévin, dans le sud des Côtes-d'Armor, et à ses suites judiciaires. Un procès a eu lieu devant la cour d'assises spécialement composée de Paris en juin 2005.

L'affaire est liée aux attentats de Bretagne 1993-2000, notamment l'explosion au Mac Donald's de Quévert (un mort), les dégradations commises à celui de Pornic, et un attentat manqué contre un bureau de poste à Rennes. Ces faits ont été jugés en mars 2004 par la cour d'assises spécialement composée de Paris.

Plusieurs de ces faits ont marqué l'opinion publique; ils continuent à donner lieu à plusieurs controverses. Deux procès ont eu lieu devant un tribunal spécial à Paris, en mars 2004 pour le dossier "Attentats Bretagne 1993-2000" et en juin 2005 pour le dossier "Vol d'explosifs de Plévin". Des appels partiels sont en attente de jugement dans ces deux dossiers de poursuites, le premier à l'initiative du parquet ("Attentats Bretagne 1993-2000"), le second à l'initiative d'un condamné ("Affaire de Plévin") toujours devant des "cours d'assises d'appel spécialement composées".

Sommaire

[modifier] Affaire de Plévin

[modifier] Vol d'explosifs

Le mardi 28 septembre 1999, à six heures du matin, un commando de sept à dix personnes armées et masquées, dont une femme, s'introduit dans un dépôt d'explosifs de carrières de la société Titanite à Plévin. Les terroristes ligotent, bâillonnent et enferment les chauffeurs qui viennent prendre leur service. Le système d'alarme n'a pas fonctionné.

Le commando vole plus de huit tonnes d'explosifs, 5000 détonateurs et des kilomètres de cordeau détonant, et quittent les lieux à 8 heures. Le personnel donne l'alerte. Un hélicoptère de la gendarmerie survole la région, en vain. La section antiterroriste du parquet de Paris (dirigée par Irène Stoller) est immédiatement saisie. Très vite, l'hypothèse basque est présentée comme la plus vraisemblable, parce que les membres du commando s'exprimaient avec un accent étranger, et que l'un d'eux aurait lancé à l'un de ses complices «  Venga !  » (ce qui peut se traduire notamment par « Allez ! », en espagnol)[1]..

D'après les déclarations du gérant de l'entreprise, auraient été volés:

  • 7 725 kg de dynamite (Titadyn 30A)[2]
  • 400 kg de nitrate,
  • 11 100 mètres de cordeau détonant,
  • 4 612 détonateurs électriques,
  • 1 142 détonateurs pyrotechniques.[3].

Selon les sources médiatiques, les quantités varient entre 8,3 et 9 tonnes [4].

Au civil, devant la Cour d'Assises spécialement composée, l'entreprise est loin d'obtenir la totalité des réparations demandées.

La dynamite est d'origine autrichienne, sa fabrication est antérieure à la ratification (juillet 1999) par l'Autriche des accords pour le marquage chimique des explosifs ; en France, les services de police et de justice ont longtemps affirmé que ce sont des explosifs volés à Plévin qui ont ont servi à Quévert et dans des attentats mortels en Espagne (déclarations de Madame Irène Stoller-Le Calvé, procureure au parquet antiterroriste de Paris, à Quévert, le 19 avril 2000 en début d'après-midi, reprise par les media[5], dans leurs éditions datées du 20 avril 2000). Les services officiels espagnols sont beaucoup moins affirmatifs; ainsi, les 1700 kilos d'explosifs saisis par la Guardia Civil en décembre 1999 ne proviennent pas de Plévin [6].

Au procès du vol en juin 2005 à Paris, interrogé par le Président à la demande de Denez Riou, un policier français déclare que les traces des bombes ayant explosé ne permettent pas de dire s'il s'agit bien d'explosifs volés à Plévin le 28 septembre 1999, confirmé par un expert témoignant sous serment.

[modifier] Arrestation de militants d'ETA

Le mercredi 29 septembre 1999, à Idron, une fourgonnette suspecte est repérée par les policiers à proximité d'un pavillon résidentiel, sur un rensignement provenant de la gendarmerie locale. [7].Un couple est intercepté alors qu'il part en pleine nuit de la maison en voiture, puis un autre homme, à moto. Deux autres personnes parviennent à quitter la maison sans être repérées. Leur véhicule, une Kangoo, étant tombé en panne, elles l'abandonnent et volent une voiture pour s'enfuir. Les trois personnes arrêtées sont identifiées : il s'agit de Jon Bienzobas, 29 ans, et Francisco Segurola Mayoz, 44 ans, membres de commandos actifs d'ETA, recherchés par les polices française et espagnole. La jeune femme arrêtée en leur compagnie est une militante culturelle bien connue au Pays basque, Mariluz «  Argi  » Perurena, 28 ans. C'est elle qui aurait loué la maison d'Idron.[8].

Le lendemain, jeudi 30 septembre: Denez Riou, 45 ans, directeur de publication du mensuel Combat Breton est interpellé à Lanester : il aurait hébergé le commando de Plévin et assuré sa logistique. [9] Peu après, Richard Le Faucheux, locataire en titre de l'appartement où le commando aurait été hébergé, est interpellé à Lorient ; il sera acquitté en juin 2005. Charlie Grall, 46 ans, responsable de Breizh Info, est arrêté alors qu'il prend un verre dans un café carhaisien avec des amis. À Biarritz, un couple est arrêté : la femme, Sylvie de Artola, serait propriétaire d'une voiture utilisée par le commando pour se rendre en Bretagne.[10] et [11]..

[modifier] Découverte des explosifs

Très tôt le 30 septembre 1999, dans la maison d'Idron, la police (DNAT) trouve 2,5 tonnes d'explosifs volées l'avant-veille en Bretagne, ainsi que la quasi-totalité des cordons détonants et 4 600 détonateurs.[12].

Le même jour, à Séglien, de la dynamite, du nitrate, des détonateurs et des rouleaux de cordeau détonant sont retrouvés dans une fourgonette. [13]

Ces explosifs ne sont pas mentionnés dans le rapport d'expertise [14].

Le jeudi 14 octobre 1999, vers 9h30, les gendarmes français retrouvent un camion de la société Titanite dans le quartier de Bordeaux-Bastide .

En décembre 1999, l'arrestation d'Arno Vannier permet de retrouver une petite quantité d'explosifs. Il en est de même suite à l'arrestation de Paskal Laizé en mai 2000.

Entre le 21 décembre 1999 et le 25 mars 2002, la Guardia Civil, la Policia Nacional et d'autres services espagnols de police récupèrent 657,5 kilogrammes d'explosifs dérobés à Plévin [15]

Fin novembre 2000, l'ARB restitue 98,2 kilos d'explosifs et 440 détonateurs[16], ainsi qu'un système de mise à feu Birambeau, semblable à ceux utilisés par le groupe démantelé dans la région de Fougères, radicalement différent de celui qui a provoqué l'explosion mortelle de Quévert.

C'est la police qui les retrouve en forêt à Perret (Côtes-d'Armor) suite à une communication téléphonique anonyme, selon la version officielle. [17].C'est le juge Thiel en personne qui les reçoit en rencontrant sur place deux militants qui lui remettent tous ces matériels, selon les journalistes Alain Cabon et Erwan Chartier [18]. Cette restitution déclenchera une polémique entre militants.[19].

[modifier] Arrestations de militants nationalistes bretons

Le vendredi 1er octobre 1999, Alain Solé, 47 ans, militant d'Emgann, est interpellé à son domicile à Fougères. Il est suspecté d'avoir hébergé le commando de Plévin. Contrairement à ce qu'a pu dire la presse au moment de son arrestation, Alain Solé n'a pas été poursuivi pour avoir hébergé des Basques, mais pour avoir loué un camion dont l'enquête établit qu'il n'a pas servi au vol ou à l'évacuation des explosifs volés [20].

Le jeudi 14 octobre, les gendarmes français retrouvent à Bordeaux-Bastide un camion de la société Titanite qui aurait servi à transporter une partie des explosifs dérobés à Plévin.

Le 23 septembre 1999, Charlie Grall et Denez Riou sont photographiés par les Renseignements généraux en compagnie de militants basques recherchés par la police, notamment Axier Oiarzabal Txapartegi.[21].

[modifier] L'article 40 du Code de procédure pénale

Les Renseignements Généraux et leurs collègues de la DNAT disent avoir identifié les Basques le lendemain du rendez-vous du Shamrock, soit le 24 septembre. Le responsable des Renseignements Généraux dit avoir prévenu lui même le chef de la DNAT Roger Marion ce jour là. Leur identification permet de dire que certains d’entre eux sont recherchés par la justice espagnole(mandat d’arrêt international) et par son homologue française (la juge Laurence Le Vert avait lancé un mandat d’arrêt contre le Basque Axier Oiarzabal Txapartegi au mois de mai 1999). [22]. Le code de procédure pénale (article 40) dit :"Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs".

Ces hommes recherchés sont donc identifiés le 24 septembre. A la question posée par le président, au procès du mois de juin 2004, à un responsable des Renseignements Généraux sur l’attitude des policiers après l’identification des Basques, la réponse a été :"On les a perdus de vue, ils avaient disparu".[23].

[modifier] L'attente du flagrant délit

Les policiers souhaitaient peut-être arrêter ces personnes en "flagrant délit". Le service des Renseignements généraux les repère à Lorient dans le Morbihan, il les identifie, mais les perd de vue deux jours avant le vol d’explosifs de Plévin. [24].Ils sont retrouvés le lendemain à Idron dans les Pyrénées-Atlantiques, et cela grâce à un renseignement venant d’une "source crédible" que la police tient à garder anonyme.[25].

[modifier] Une source "sûre et confidentielle"

En 1999, le commissaire Roger Marion était chef de la DNAT. C’est lui qui est responsable des opérations de police après le braquage du dépôt d’explosifs. Appelé à la barre comme témoin lors du procès, alors qu'il avait d'abord refusé de venir, il n’y restera que peu de temps, affirmant ne pas pouvoir répondre aux questions qui lui étaient posées, sa seule certitude étant la crédibilité de la « source sûre et confidentielle », d’où la surveillance de la maison d’Idron où les accusés basques du vol de Plévin ont été repérés. Il ne précise pas depuis quand cette maison était surveillée. Sa version de la source « sûre et confidentielle » ne correspond pas à celle donnée par son collègue des Renseignements Généraux. Le commando basque a pu été repéré quand il préparait sa planque à Idron. La police a pu le suivre jusqu’en Bretagne. Elle a ensuite interpellé tout le monde dans une procédure de "flagrant délit" en y incluant les Bretons rencontrés à partir du 23 septembre, date du rendez-vous à Lorient. Ainsi, les services spécialisés de l’anti-terrorisme neutralisent un commando repéré d'ETA et du même coup mouillent la partie la plus radicale du mouvement breton, les attentats de Belfort et Cintegabelle n’ayant toujours pas été élucidés.[26].

Une organisation structurée comme est présentée ETA prépare consciencieusement sa planque à partir du moment même où elle décide de faire une action de l’ampleur du vol d’explosifs de Plévin.

L’intervention de la police à Idron et Lorient pour interpeller le commando et les hébergeants et à Biarritz pour interpeller la conductrice du véhicule qui avait conduit le commando en Bretagne sont rapides et simultanées.[27].

[modifier] La surveillance policière

Selon le dossier d’accusation, les militants bretons étaient surveillés depuis le mois de juillet 1999.

L’avocat général a fait citer plusieurs responsables de la police. Selon eux, toujours d’après les surveillances effectuées sur les militants bretons antérieurement au vol d’explosifs, Denez Riou, Christian Georgeault et un troisième homme non identifié se sont rencontrés dans un café de Carhaix, et cela à deux reprises, le 19 et le 21 septembre. Une des dates données par la police est un dimanche, or ce bar est fermé tous les dimanches depuis fort longtemps. Aucun procès-verbal, pas de notes écrites sur la tenue de ces rendez-vous. La troisième personne nest pas identifiée. Ces policiers étaient venus spécialement de Paris. Christian Georgeault est domicilié à Fougères, en Ille-et-Vilaine Denez Riou à Caudan, dans le Morbihan, et ils se retrouvent avec le troisième homme à Carhaix(Finistère). Ils sont surveillés, chacun de son côté: les deux militants filés se retrouvent à Carhaix le 19 et le 21 septembre 1999. Aucune photo de ces rencontres ne figure au dossier. L’accusation se sert des affirmations des policiers pour étayer "son association de malfaiteurs dans le cadre d’une entreprise terroriste". Les informations des fonctionnaires de la direction générale des Renseignements Généraux à leurs collègues de la DNAT sont seulement oraux.[28] et [29].

Dans le dossier de Plévin, il y en a une demie-douzaine, prises le 23 septembre 1999 à Lorient au même moment, vers 18 heures, au même endroit, le pub "Shamrock" .[30]. Denez Riou aurait rencontré " Argi " Perurena dans un restaurant situé près de Carhaix, au Moustoir. Denez Riou affirme y avoir déjà été, mais seul; vu sa profession, il se déplace souvent dans toute la Bretagne. Les enquêteurs sont passés dans ce restaurant après le vol d’explosifs de Plévin et ont recueilli les témoignages de la propriétaire et d’un employé de cet établissement. Ces témoignages accablent Denez Riou . C’est pour cette raison qu’il fera citer la restauratrice au procès. C’est à contre-cœur qu’elle se présentera à l’audience. À l’audience, dans un premier temps, elle ne veut pas répondre aux questions du président de la cour. Ensuite, elle refuse de confirmer les déclarations faites aux policiers et dira ne reconnaître personne parmi les accusés.[31].

L' accusation affirme que Denez Riou a demandé à Alain Solé de louer un camion, et de l’apporter à Lorient, ce qui aurait été fait. Le camion n’aurait toutefois pas été utilisé dans le vol de Plévin . C’est ce qu’a dit Alain Solé aux enquêteurs puis chez le magistrat instructeur, sur les conseils de son avocat de l’époque, Maître Yann Choucq . Denez Riou est donc le complice du vol selon l’accusation. Alain Solé, pendant le procès du mois de juin 2004, reconnaît toujours avoir bien loué ce camion, mais affirme que c'est à la demande d’une autre personne, pas Riou, mais un ami de Rennes, à qui il l’a apporté. Il l’a récupéré le lendemain puisque le camion n’a pas servi et va aider un autre militant, Arno Vannier, à déménager. Alain Solé nie être allé lui-même à Lorient. [32] et [33].

[modifier] Attentats en Bretagne

Entre 1993 et 2000, une quarantaine d'attentats sont commis en Bretagne. Il est vraisemblable qu'au moins un autre groupe de l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB) soit responsable de certaines de ces actions. Les poursuites se concentrent donc sur le groupe démantelé dans la région de Fougères.

Le 14 avril 2000, un attentat manqué aurait eu lieu contre le McDonald's de Pornic (Loire-Atlantique). Cette affaire reste très controversée.[34].

Le 19 avril 2000, Laurence Turbec, une employée du McDonald's de Quévert est tuée par une bombe. Quelques heures plus tard, la procureure Irène Stoller dirige l'enquête et les médias vers l'ARB, affirmant que les explosifs utilisés proviennent du stock volé à Plévin. C'est la première fois qu'un attentat attribué aux terroristes bretons tue une personne non directement concernée, les deux précédentes victimes étant des poseurs de bombes. Les médias tiennent pour acquise la culpabilité des personnes arrêtées à partir du 2 mai 2000 [35]. Le SRPJ de Rennes lance un appel aux témoins éventuels qui peuvent téléphoner à une "ligne rouge" ouverte pour la circonstance. Denez Riou lance du fond de sa cellule un appel solennel à l'autodissolution de l'ARB, sans l'impliquer dans l'attentat.

Le 29 janvier 2002, le juge Gilbert Thiel, premier juge d'instruction, alors en charge de deux dossiers relatifs aux militants bretons emprisonnés, joint les affaires des McDonald's de Pornic et de Quévert, l'attentat manqué contre la poste du mail Mitterrand à Rennes (avril 2000), et différents attentats matériels (réussis ou manqués) commis en Bretagne entre 1993 et 2000.

L'accusation repose sur les bases suivantes:

  • une fraction extrémiste gauchiste a pris le pouvoir dans Emgann et l’ARB depuis 1998, en éjectant un militant « historique », Yann Puillandre, beaucoup plus modéré;
  • Combat Breton avait publié des articles hostiles à McDonald's en décembre 1997, novembre 1998 et septembre 1999;
  • les explosifs volés à Plévin sont parfaitement traçables, y compris quand ils ont explosé : ce sont ces explosifs qui ont servi à Pornic, à Rennes et à Quévert;
  • le mitraillage des gendarmeries de Nantes et de Guémené-Penfao, revendiqués par l’ARB, et celui du McDonald's de Quévert, non revendiqué, rendent l’ARB suspecte de l'attentat à la bombe de Quévert;
  • l'explosion au McDonald's de Pornic dans la nuit du 13 au 14 avril 2000;
  • l'ADN d'un militant habitant à Rennes a été retrouvé sur l'engin découvert devant un bureau de poste de cette ville.

Le dimanche 30 avril, dans le Vrai Journal (sur Canal+), Karl Zéro affirme être en possession d'un communiqué de l'ARB qui revendique un attentat contre une perception à Argentré-du-Plessis et une tentative contre le McDonald's de Pornic; elle dément toute responsabilité à Quévert.

Les membres du conseil d'administration du Conseil culturel de Bretagne lancent l'appel La Bretagne, c'est la vie - Breizh diouzh tu ar vuhez, suite à l'attentat de Quévert, appelant à l'abandon de la violence et à une marche symbolique.

En juin 2000, l'interpellation de deux personnes à Tréméven entraîne la création du "Collectif de Femmes contre les méthodes d'interpellations brutales et disproportionnées de la part des forces de l'ordre, et pour le respect des droits des enfants et des femmes".

[modifier] Rennes et Quévert : l'érosion progressive de l'accusation

Progressivement, cette trame va être réduite, et ce bien souvent sans que les observateurs et l'opinion publique ne s'en rendent compte.

Début juillet 2000, alors qu'elle est mise en examen pour les faits survenus à Pornic, Rennes et Quévert, la journaliste Solenn Georgeault est mise en liberté provisoire.

Les coups de feu contre :

  • la Brigade de gendarmerie de Guémené-Penfao, le 1er septembre 1999,
  • le Centre régional d'information et de recrutement de la Gendarmerie nationale de Nantes, dans la nuit du 15 au 16 février 2000,
  • le Mac Donald de Quévert, dans la nuit du 8 au 9 mars 2000,

sont écartées du dossier porté devant la cour d'assises.[36].

Ce ne sont pas les « gauchistes » qui ont publié dans « Combat Breton » daté du 15 décembre 1997 un article hostile à Mc Do ("Faut-il brûler les Mac Donald's? "), mais un militant d'Emgann "opposé à la dérive gauchiste" qui signe "Y.P.", c'est-à-dire Yann puillandre [37].

. Par ailleurs, le texte publié en novembre 1998 (cote D 176) est la reproduction d'un tract qui circule largement et qui n'émane pas d'Emgann. Enfin, le texte publié en septembre 1999 (cote D 174) est l'œuvre d'un "Collectif anti Mac Do". [38].

Jérôme Bouthier et Solenn Georgeault obtiennent un non-lieu pour Pornic, Quévert et La Poste du mail Mitterrand à Rennes, tandis que le juge Thiel requalifie les accusations contre Kristian Georgeault, Paskal Laizé, Stéphane Philippe et Gaël Roblin en "complicité d'assassinat", sans qu'il y ait un "auteur matériel" visé.[39].

L'empreinte génétique de Jérôme Bouthier se révèle finalement avoir été faite sur un ADN mitochondrial, c'est-à-dire qu'il peut appartenir à des centaines de personnes dans la seule région de Rennes. Les policiers et le juge d'instruction ne le lui ont pas fait savoir: il est donc persuadé qu'il a bien eu le sac entre les mains, sac qu'il aurait ensuite donné ou qui lui aurait été volé.

Les rapports d'expertise sur les explosifs ne sont remis que dans une fourchette entre un mois et trois mois et demi après la réception de la demande des enquêteurs. Il est donc prématuré d'être précis le jour même de l'explosion sur l'origine des explosifs utilisés. Le témoignage d'un policier et d'un expert lors du procès "Plévin" en juin 2004 révèlent qu'il est impossible de faire le lien entre les explosifs du stock volé à Plévin et ceux qui ont tué à Quévert : il est en particulier impossible de savoir où et quand ces derniers sont sortis du circuit officiel [40]. L'analyse montre que ces explosifs ont bien été fabriqués par l'entreprise autrichienne, mais les quelques débris d'emballage retrouvés sur place ne portent aucune mention écrite [41].

[modifier] Tréméven: deux interpellations au déroulement controversé

" Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation ", dit l'article 16 de la Convention internationale des droits de l'enfant.

C'est l'interpellation de deux personnes, survenue à Tréméven, près de Quimperlé, qui entraîne la création du " Collectif de Femmes contre les méthodes d'interpellations brutales et disproportionnées de la part des forces de l'ordre, et pour le respect des droits des enfants et des femmes ".

L'intervention de la police est relatée dans un reportage publié le lendemain: "Des hommes avec gilet pare-balles, tout de noir vêtu version Ninja (…) Pour le témoin de base, la scène est hallucinante. Un homme torse nu, les cheveux ébouriffés et les mains entravées surgit. Il est encadré par trois hommes du GIPN. Ceux qui le connaissent, l'on tout de suite reconnu. Il s'agit de Fanch Bideault, le compagnon de MariJo Mellouët. Lui aussi disparaît dans une voiture. Claquements de portières, gyrophares, klaxon deux tons, crissements de pneus. Apparemment, les feux tricolores, c'est fait pour les autres. Et hop, c'est fini. (…) Quelques minutes plus tard, l'info se vérifie. Une voisine du couple qui vit à Kerlescouarn, à Tréméven, raconte. " Il devait être 5 h 45. J'ai été réveillée par des bruits. Cela ressemblait à des gens qui couraient. Je me suis levée et je suis allée voir ce qui se passait. J'ai alors aperçu des hommes en cagoule et casqués qui entouraient la maison. Il y avait aussi des hommes en civil. En tout, ils devaient être une vingtaine.(…) Quelques minutes plus tard, MariJo qui était accompagnée par une femme est venue me confier ses deux enfants. Ce sont eux qui m'ont raconté la suite. Les policiers, pour entrer, ont fait voler en éclats la porte de verre (…) Puis, ils sont montés brusquement dans les chambres avant de rassembler tout le monde dans la cuisine. Fanch n'avait pas eu le temps de s'habiller. Il était encadré par des hommes qui étaient casqués et qui portaient une matraque. Pendant près de deux heures, ils ont fouillé la maison de fond en comble."[42]

[modifier] La création du Collectif de femmes

Elle suit les interpellations de Tréméven et Saint-Nazaire et est ainsi motivée:

« De nombreuses interpellations de militants bretons et de personnes proches du mouvement breton, ont eu lieu en Bretagne depuis plusieurs mois. Beaucoup de ces personnes ont été libérées depuis, après plusieurs jours de garde à vue. L'arbitraire, la violence et la disproportion des dernières arrestations (GIPN - hommes cagoulés, casqués, armés, forçant la porte au lever du jour, ceci en présence des enfants) ont choqué la majorité de la population.

Nous, les femmes, refusons cette violence et la mise en danger de nos enfants.

Nous refusons cette volonté de chercher à briser l'image des parents aux yeux des enfants en violant leur intimité.

Nous refusons cette nouvelle forme d'agression.

Nous voulons protéger nos enfants de ces agresseurs autorisés, qui ont le droit de les effrayer.

"Ne touchez plus à nos enfants".

Nous voulons faire en sorte que leurs droits soient respectés, également celui des femmes et d'une façon plus générale que soit appliqués les droits de l'homme en France dans le cadre des affaires politiques (respect de la personne humaine lors des interpellations, gardes à vue, détention) ainsi que la liberté d'opinion et d'expression.

Dans ce but, un " Collectif de Femmes contre les méthodes d'interpellations brutales et disproportionnées de la part des forces de l'ordre, et pour le respect des droits des enfants et des femmes " est constitué.

Ce collectif a pour but de dénoncer ces violences, de faire se rencontrer les femmes victimes ou non, de recueillir leurs témoignages, d'informer sur les droits, d'aider les femmes et les enfants à surmonter ce traumatisme et d'agir pour que l'équilibre familial soit respecté.

En matière des droits de l'enfant et de la femme, chacune, militante ou non, a son mot à dire et peut apporter sa contribution. »

[modifier] La déclaration des "Quatre de Quévert"

Le 6 mai 2003, les quatre militants indépendantistes bretons accusés de complicité dans l'Affaire de Quévert cherchent à diffuser une déclaration dont voici le texte. La plupart des media refusent de la mentionner.[43].

" Voilà maintenant trois ans, après le dramatique événement de Quévert, que l’État français lançait une chasse aux sorcières contre le mouvement breton et particulièrement la Gauche Indépendantiste. Après des dizaines d’arrestations, de perquisitions, de gardes à vue, six d’entre nous furent mis en examen et incarcérés, présentés comme les auteurs de cet acte par une classe politique et une presse bien pressée et peu soucieuse de la présomption d'innocence. Deux d’entre nous furent rapidement libérés devant le peu de sérieux des accusations. Trois ans après, que reste-t-il d’une instruction exclusivement menée à charge, plus proche de l’inquisition d’ailleurs ? Le juge Thiel a renvoyé quatre d’entre nous pour complicité sans le moindre début d’élément, uniquement sur des extrapolations fumeuses qui l’amènent à renvoyer Gaël Roblin devant la cour d’assises spéciale contre l’avis de l’accusation qui a souligné à maintes reprises le manque d’éléments à charge, à renvoyer Kristian Georgeault pour complicité par télépathie et collusion idéologique avec les auteurs non identifiés de ce triste et mystérieux événement, a renvoyé Paskal Laizé et Stefan Philippe, qui par ailleurs ont reconnu leur appartenance à l’ARB et leur participation à des actions n’ayant visées que des symboles de l’État français en Bretagne, pour complicité alors que les expertises diligentées par le magistrat les mettent hors de cause, le système de mise à feu de Quévert ne correspondant pas à ceux qu’ils utilisaient. Nous réaffirmons ici, comme nous l’avons fait tout au long de l’instruction, avec force être totalement étrangers à cette action tant dans sa préparation que dans sa réalisation. Le magistrat instructeur renvoie donc, dans un esprit partisan, quatre innocents devant une cour d’assises spéciale afin de continuer à exploiter lamentablement l’émotion légitime qui a frappé tous les Bretons et nous par là même. Il est triste de voir exploité un tel drame à des fins de basse politique. Nous ne sommes pas dupes quant à la longueur de nos détentions, elle n’a eu que pour but que d’effrayer les militants du mouvement indépendantiste et notamment la jeunesse ; nous ne dirons pas que cette incarcération est une partie de plaisir, mais cela ne doit pas empêcher chacun de s’engager pour un projet que nous considérons comme légitime. La construction d’une Bretagne indépendante réunifiée, brittophone et socialiste composée de femmes et d’hommes libres afin que notre peuple retrouve sa juste place dans le concert des nations . Il y a eu beaucoup de prisonniers politiques avant nous et nous les saluons et malheureusement il y en aura sans doute après . Nous assumons pleinement notre engagement et uniquement celui ci, que l’État français veuille faire de nous des boucs émissaires, cela reste son problème, après trois ans de résistance, de combat et d’insoumission, nous restons debout, dignes et fidèles à nos convictions. Vive la Bretagne libre et socialiste."

Paskal Laizé, Stefan Philippe, Gaël Roblin, Kristian Georgeault, prisonniers politiques bretons .

[modifier] Procès "Attentats": l'acquittement pour Pornic et Quévert

Au cours du procès, l'attentat de Quévert n'est pas attribué à l'ARB. Les expertises figurant au dossier montrent que la technique de montage et le minuteur utilisés ne correspondent pas aux différents systèmes utilisés par le groupe démantelé dans la région de Fougères. Le 26 mars 2004, la cour d'assises spéciale de Paris prononce donc l'acquittement des quatre militants indépendantistes bretons accusés de complicité dans l'affaire de Quévert, qui reste donc sans coupable. L'ADN retrouvé sur l'engin récupéré devant le bureau de poste de Rennes est un simple ADN mitochondrial: il ne peut donc être attribué à personne en particulier.

Sur les onze accusés poursuivis pour certains des dix-sept attentats attribués à l'ARB, quatre sont acquittés et indemnisés, sept sont condamnés, tous pour "association de malfaiteurs", et, pour cinq d'entre eux, pour "attentats" matériels. [44],[45].

[modifier] "Mise en cause scandaleuse"

Le porte-parole de la Coordination antirépressive de Bretagne (CARB) dénonce immédiatement dans une déclaration à l'AFP « quatre ans de propagande honteuse, quatre ans d'instruction politique uniquement à charge, quatre ans de mise en cause scandaleuse dans la mystérieuse affaire de Quévert qui n'est pas résolue, pour parvenir à ce résultat » et conclut:« Nous n'oublierons pas ». [46]

Certains media [47], qui avaient chargé les militants poursuivis, et même certaines personnes simplement mises en garde à vue, n'ont pas rendu compte du verdict.

D'autres ont omis de rappeler que d'avril 1999 à mars 2004, ils ont systématiquement présenté les accusés comme coupables.[48].

Certains media affirment que "des militants bretons ont été condamnés pour Quévert", sans citer de noms. Une agence de presse contrôlée par l'État français a affirmé en décembre 2004 que Paskal Laizé avait été condamné dans cette affaire.

[modifier] Procès de Plévin

Le 9 octobre 2003, la juge d'instruction Laurence Le Vert renvoie douze Bretons devant la cour d'assises spécialement composée. L'un d'eux, Hugues Richard, obtient un non-lieu en janvier 2004.

Le procès de cinq militants d'ETA et de dix Bretons jugés par le Cour d'assises spéciale de Paris pour le vol de huit tonnes d'explosifs à Plévin (Côtes-d'Armor), ouvert le 1er juin 2005, se termine le 29 juin peu avant minuit. L'ARB a reçu une part des explosifs volés à Plévin. Un an plus tard, elle restituera ceux qu'elle affirme encore détenir. C'est le juge Gilbert Thiel en personne qui les retrouve, suite à une communication téléphonique anonyme. Cette restitution déclenchera une polémique entre militants.

Aucun Breton n'est alors détenu au moment du procès dans le cadre de ce dossier, sauf Richard Lefaucheux, qui a été réincarcéré pour ne pas avoir déféré, faute de moyens financiers, à la convocation du président de la cour d'assises pour un entretien préalable au procès. Il a passé au total cinq mois en détention provisoire. Acquitté, il est ensuite indemnisé.

Les accusés bretons ont été mis en liberté dans ce dossier bien avant le procès:

  • Jean-Charles Charlie Grall, le 14 octobre 1999,
  • Richard Le Faucheux, le 25 janvier 2000, réincarcéré en mai 2004,
  • Bertrand Grimault, le 29 septembre 2000,
  • Denez Riou, le 22 décembre 2000,
  • Alain Solé, le 19 juin 2001,
  • Gérard Bernard, le 21 octobre 2002,
  • Arno Vannier, le 10 juin 2002, réincarcéré pour purger le reliquat de sa peine dans le dossier "Attentats",
  • Kristian Georgeault, le 26 septembre 2002, resté emprisonné pour purger sa peine dans le dossier "Attentats".

Deux des accusés, Stéphane Philippe et Paskal Laizé n'avaient pas été placés en détention provisoire dans ce dossier pénal.

Certains étaient soupçonnés d'avoir pris part à l'attaque de l'entrepôt d'explosifs, d'autres sont accusés de leur avoir fourni une aide active et bénéficié d'une partie du butin. Parmi les avocats des Bretons, on trouve Yann Choucq, Ronan Appéré, Isabelle Coutant-Peyre, Henri Leclerc, Erwan Lorvellec. Me Yolanda Molina-Ugarte défend les Basques.

Le verdict est rendu le 29 juin 2005 peu avant minuit. Les cinq Basques sont condamnés, avec, pour chacun d'eux, interdiction définitive du territoire français :

  • Xavier Oiarzabal Txapartegi: 20 ans; 30 ans avaient été requis;
  • Miren Perurena Pascual: 18 ans, 25 ans avaient été requis;
  • Jon Bienzobas Arreche: 18 ans, 20 ans avaient été requis;
  • Benito Martinez Vergara: 16 ans, 18 ans avaient été requis;
  • Francisco Segurola Mayoz: 15 ans; 18 ans avaient été requis.

D'autres Basques, dont le cas avait été disjoint, ont été jugés précédemment en correctionnelle et condamnés à des peines modérées.

Neuf Bretons sont condamnés :

  • Gérard Bernard : 6 ans pour 8 ans requis;
  • Charlie Grall : 6 ans pour 6 ans requis;
  • Bertrand Grimault: 2 ans pour 5 ans requis;
  • Denez Riou, « chef de l'ARB » selon l'avocat général: sept ans pour onze ans requis.

Les cinq Bretons déjà condamnés pour "détention illégale d'explosifs" provenant, selon le tribunal, du vol d'explosifs de Plévin, sont condamnés cette fois-ci pour "recel d'explosifs", avec confusion des peines: il s'agit de Kristian Georgeault, Paskal Laizé, Stéphane Philippe, Alain Solé et Arno Vannier; leurs avocats y voient une violation de la règle non bis in idem [49].

Un accusé, Richard Le Faucheux, est acquitté, conformément aux réquisitions.

Défendu par Me Yann Choucq du barreau de Nantes, Charlie Grall est condamné à six ans de prison ferme, comme le requiert le Parquet. Il est le seul condamné à faire appel.

[modifier] Plusieurs media condamnés

En Bretagne, à la demande de plusieurs accusés, de l'épouse et des enfants mineurs de l'un d'entre eux, d'une personne placée en garde à vue sans mise en examen et deux militants mis en cause sans la moindre raison,des tribunaux condamnent différents media pour « diffamation », « atteinte à la présomption d'innocence », « atteinte à l'intimité de la vie privée », « Le Point » (une condamnation, TGI de Lorient [8]), « Aujourd'hui en France- Le Parisien » (une condamnation, TGI de Morlaix, [9], « Le Télégramme » (deux condamnations, TGI de Morlaix [10] ,[11] et TGI de Quimper [12]), une affaire pendante devant la Cour d'Appel de Rennes), « L'Express » (une condamnation, TGI de Nantes [13]), « Presse-Océan » (une condamnation, TGI de Nantes [14]). A aucun moment, le parquet ne prend l'initiative des poursuites qui ont abouti à ces condamnations. Les quelques procédures lancées pour "violation du secret de l'instruction" et "recel de violation du secret de l'instruction" aboutissent systématiquement à des non-lieux, comme à Rennes le 18 octobre 2005

[modifier] Critiques des procédures anti-terroristes

En mai 2001, plusieurs personnes estimant avoir été mises en cause injustement attaquent l'État français pour dysfonctionnement grave du service public de la justice. Le 17 octobre 2007, la cour d'appel d'Angers attribue à Philippe Bonnet, placé en garde à vue en juin 2000, du fait que sa situation de diabétique n'ait pas donné lieu à des précautions particulières, 7 000 € à titre de dommages et intérêts et 2 000 € au titre de l'article 700 du Nouveau code de procédure civile. [50]. Le 22 janvier 2008, la cour d'appel de Rennes "a admis qu'il y avait eu dysfonctionnement de la justice" et a condamné l'État à verser à cinq demandeurs, dont Philippe Bonnet, des indemnisations allant de 1 500 € à 4 000 €, au motif que, s'agissant de "simples témoins", la durée de la garde à vue ne pouvait "excéder le temps d'une simple déposition, puisque ces personnes ne savaient pas ce qu'on leur reprochait et ne l'ont jamais su"[51] et [52].

Trois requêtes ont été déposées par des militants indépendantistes bretons devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg : Gérard Bernard, Gaël Roblin et Kristian Georgeault ont attaqué la France devant la Cour européenne des droits de l'homme, pour violation des articles 6 (paragraphe 1), 7 et 13 de la Convention européenne des droits de l'homme [53].

En août 2005, la Cour européenne des droits de l'homme demande officiellement à la France de s'expliquer suite à la requête déposée auprès d'elle par Gérard Bernard, militant indépendantiste breton condamné à six ans de prison dans le dossier Plévin [54]. Membre d'Emgann, il a passé trois années en détention provisoire. La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour violation de l'article 5, paragraphe 3, de la Convention européenne des droits de l'homme à verser 3 250 euros à Gérard Bernard [55].

L'avocat belge Norbert Van Overloop a estimé que « le procès n'était pas équitable, d'abord parce qu'il se tient loin des lieux des faits et devant une cour d'exception » et que les délais prévus par la Convention européenne des droits de l'homme entre les faits et leur examen « sont largement dépassés ».

Le 10 décembre 2001, lors d'une conférence de presse tenue à l'Université de Rennes 2, Michel Tubiana, président de la Ligue (française) des Droits de l’Homme (LDH) considère que "les délais d’achèvement des procédures d’instruction sont largement dépassés au bénéfice d’un usage systématique des dérogations prévues en matière de terrorisme" et que "le déroulement des procédures atteste d’une interprétation de la loi peu soucieuse des libertés individuelles et s’éloigne des prescriptions de la Convention européenne des droits de l’homme " ; il annonce la publication d'une protestation publique (communiqué de la LDH relayé par la CARB: [15]).

Amnesty International mentionne la situation d'Alain Solé dans ses rapports de 2003 et 2004 : « Alain Solé se trouvait toujours en détention provisoire (…) plus de quatre ans après son arrestation, en 1999, pour sa participation aux activités illégales présumées du groupe nationaliste breton Emgann. Il a subi un triple pontage coronarien dans un hôpital parisien au mois de juin. Diabétique, il serait devenu insulino-dépendant en prison. La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a rejeté à plusieurs reprises ses demandes de mise en liberté ». Les défenseurs des militants poursuivis mettent également le "manque de soins" subi, selon eux, par Gérard Bernard et Paskal Laizé. [56].

[modifier] Bibliographie

  • Erwan Chartier et Alain Cabon, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  • Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, Broché, 390 pages (ISBN 2-9521446-5-6).
  • Un combat pour la Bretagne, entretien de Charlie Grall avec Guy Le Corre, journaliste, Éditions Spered Gouez, Spézet, novembre 2006, ISBN 2916820019.
  • Hervé Le Bévillon, L'Attentat de Paimpol, Éditions HLB, Saint-Brieuc (contre-enquête sous forme romancée) , ISBN 978-2-9528670-1-6
  • Gilbert Thiel, On ne réveille pas un juge qui dort , ÉditionsFayard, Paris, 2002 ISBN 2213613389 .

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et sources

  1. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 266.
  2. Agrément XG458F, 15 janvier 1999, fabriquant Dynamit Nobel Wien Saint Lambrecht Autriche, importateur Titanite Pontailler-sur-Saône, d'après le rapport du commissaire Ejarque (SRPJ de Rennes) du 11 juillet 2002
  3. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p. 296.
  4. "Le Télégramme", lundi 15 novembre 1999: 8,5 tonnes;mercredi 29 novembre 2000: 8,3 tonnes dans un encadré; plus loin dans la même page, un intertitre avec 8,4 tonnes;le même journal, jeudi 6 mars 2003, 8,7 tonnes; "Ouest-France", lundi 15 novembre 2003: 8,35 tonnes; "site "Breizhoo": 9 tonnes; "Le Journal du dimanche", 14 novembre 1999: 8 tonnes; "Diario de Leon", 27 mars 2006: 8,7 tonnes.
  5. "Ouest-France", "Le Télégramme", "Libération", "Le Figaro", "L'Humanité"
  6. "Le Monde", "Entretien avec Monsieur Jaime Mayor Oreja, ministre espagnol de l'intérieur" paru page 5, jeudi 27 juillet 2000)
  7. "Ouest-France", cité dans Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 267.
  8. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p. 297.
  9. "Le Télégramme", 15 juillet 2002, page 3.
  10. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p. 297.
  11. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 267.
  12. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p.297.
    • "Le Télégramme", vendredi 1er octobre 1999: 5,5 tonnes; le même journal, mercredi 29 novembre 2000: 3 tonnes;
    • "El Pais", vendredi 1er octobre 1999: presque 7 tonnes;
    • "Breizh-Info", 8 octobre 1999: 1 100 kilos;
    • "L'Humanité", le 20 avril 2000: 670 kilos;
    • site Breizhoo: 6 tonnes;
    • AFP, 28 novembre 2000: 3 tonnes.
  13. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006.
  14. rapport du commissaire Éjarque, 11 juillet 2002.
  15. Diario de Leon, 27 mars 2006
  16. "Agence France Presse, dépêche du 4 avril 2000, citée par Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 276.
  17. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 276 et 277.
  18. "Breizh Info", novembre 2000.
  19. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  20. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 267 et 268.
  21. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  22. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  23. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p. 322.
  24. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  25. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  26. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  27. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  28. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p. 298.
  29. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  30. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  31. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  32. Lionel Henry et Annick Lagadec, FLB - ARB : L'Histoire 1966-2005 , Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2006, p.323.
  33. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, pages 271 à 273.
  34. "Le Télégramme", 19 avril 2001 et 15 juillet 2002
  35. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  36. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p; 272.
  37. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  38. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  39. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006.
  40. Rapport d'expertise du 12 février 2002, page 118.
  41. "Le Télégramme", 14 juin 2000.
  42. "Agence de Presse Associative", [1]
  43. "Le Télégramme" et "Ouest-France", samedi 27 mars 2004,
  44. "L'Humanité", Procès ARB Quévert sans coupable , 29 mars 2004 [2].
  45. Rédaction de Kra Isallen, Les nationalistes bretons n’ont aucune responsabilité dans l’attentat meurtrier de Quévert, 27 mars 2004 [3].
  46. "Charlie-Hebdo", 26 avril 2000, "Le Point" , 5 mai 2000 et "Valeurs Actuelles" , 28 avril 2000 et 12 mai 2000
  47. "L'Humanité", 11 août 2001 et 6 août 2002.
  48. impossibilité de juger deux fois pour les mêmes faits
  49. [4] Communiqué de l'association Skoazell Vreizh du 22 octobre 2007
  50. "Ouest-France", vendredi 25 janvier 2008,"L'État devra indemniser des autonomistes bretons" et "Le Télégramme", jeudi 24 janvier 2008, "Attentats. La Justice de l'État jugée défaillante", [5]
  51. Arrêt de la Cour d'Appel de Rennes, [6]
  52. requête intégrale de Christian Georgeault disponible: Georgeault (version archivée par Internet Archive)
  53. affaire telle que résumée par la Cour: [7]
  54. texte intégral de l'arrêt : http://www.ar-vro.com/jugement.htm
  55. Alain Cabon et Erwan Chartier, Le Dossier FLB - Plongée chez les clandestins bretons, Éditions Coop Breizh, Spézet, novembre 2006, p. 280.

[modifier] Liens externes