Livret ouvrier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mis en service par Napoléon en 1803, et généralisé par Napoléon III en 1854, le livret ouvrier était un document officiel que devait présenter les ouvriers aux autorités à de multiples occasions. Notamment, il obligait les ouvriers à respecter des horaires particulièrement stricts.

Sommaire

[modifier] Réglementation antérieure

Le livret ouvrier a des racines anciennes. Une vieille règlementation imposait aux compagnons des métiers de se munir d'un congé écrit lorsqu'ils quittent un maître pour être embauchés ailleurs. Le "billet de congé" est généralisé par les lettres patentes du 2 janvier 1749.

[modifier] Un moyen administratif de contrôle social

Le livret ouvrier fait sa première apparition le 17 août 1781, sous la pression des corporations et de la police. C'est un petit cahier qui identifie l'ouvrier, enregistre ses sorties et ses entrées chez ses maîtres successifs.

Ce livret devait être paraphé selon les villes par un commissaire de police ou par le maire ou l’un de ses adjoints. Le premier feuillet portait le sceau de la municipalité, et contenait le nom et le prénom de l’ouvrier, son âge, le lieu de sa naissance, son signalement, la désignation de sa profession et le nom du maître chez lequel il travaillait.

L’ouvrier était tenu de faire viser son dernier congé par le maire ou son adjoint, et de faire indiquer le lieu où il se proposait de se rendre. Tout ouvrier qui voyageait sans être muni d’un livret ainsi visé était réputé vagabond, et pouvait être arrêté et puni comme tel.

Le livret ouvrier comportait aussi un rappel de l'interdiction des coalitions d'ouvriers.

[modifier] Postérité

Un livret semblable est apparu en URSS à partir de 1938, et en Chine à partir de 1954 (système du Hukou).

[modifier] Notes

[modifier] Bibliographie

  • Vincent Denis, (fr)Une histoire de l'identité. France 1715-1815, Champ Vallon éditeur, 2008, ISBN 287673477X

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes