Pays basque

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Pays basque (homonymie).

Le Pays basque ou Euskal Herria en basque est un territoire qui s'étend de part et d'autre des Pyrénées occidentales sur plusieurs régions administratives dont le statut politique et juridique de chacune des provinces historiques varie en France et en Espagne, et couvre 20 551 km² où habite environ 3 millions de personnes.[1]
Si par convention, on peut faire correspondre les 7 provinces traditionnelles (Zazpiak Bat), il est difficile d'en préciser avec précision les contours car les frontières administratives ne coïncident pas toujours avec les frontières ethniques et culturelles.[2] Le Pays basque s'identifie que par convention et par construction sociale et politique, les provinces ont incontestablement un enracinement historique et politique mais celui-ci n'est pas fondé exclusivement ou même principalement sur un substrat culturel basque.[3]
Le Pays basque se divise en 3 entités administratives: La communauté autonome basque (également dénotée « País Vasco » en Espagne), est une communauté autonome espagnole composée des trois seuls territoires historiques d'Alava, Guipuscoa et Biscaye et qui constituent 72% de la population totale. La Navarre qui représente plus de 50% du territoire et le Pays basque français inclus dans les Pyrénées-Atlantiques sont les deux autres entités administratives.
Selon le contexte, l'expression « Pays Basque » utilisée en langue française peut ne désigner que la partie nord des terres basques, soit le Pays basque français.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le Pays basque dans son sens large comprend sept territoires historiques. Quatre au sud des Pyrénées forment le pays basque sud (ou espagnol) et trois au nord forment le pays basque nord (Iparralde).

Plaza de la Virgen à Vitoria-Gasteiz
Plaza de la Virgen à Vitoria-Gasteiz
Les provinces du pays basque
Les provinces du pays basque

[modifier] Pays basque sud

Baie de Saint-Sébastien dans le pays basque espagnol
Baie de Saint-Sébastien dans le pays basque espagnol
Icône de détail Article détaillé : pays basque espagnol (Hegoalde).

Le Pays basque espagnol (Hegoalde) ou Pays basque sud comprend :

L'Álava, la Biscaye, le Guipúzcoa forment la Communauté Autonome Basque (Euskal Autonomia Erkidegoa).

[modifier] Pays basque nord

Bayonne, centre économique du pays basque français
Bayonne, centre économique du pays basque français
Icône de détail Article détaillé : Pays basque français.

Le Pays basque français (Iparralde) ou Pays basque nord comprend :

  • le Labourd (Lapurdi), qui couvre une superficie de 858 km² avec 205 000 habitants. Sa capitale est Ustaritz (Uztaritze).

Les autres villes principales sont :

Le pays basque français forme une partie du département des Pyrénées-Atlantiques (le département ayant été constitué à partir de ces pays et du Béarn pour l'essentiel).

[modifier] Paysages

La côte et les montagnes sont les paysages dominants du pays basque.

La côte découpée à Biarritz
La côte découpée à Biarritz

Trois provinces se partagent la côte basque : le Labourd côté français et le Guipúzcoa et la Biscaye côté espagnol. La région est très marquée par l'influence maritime et Bilbao et Bayonne en sont les deux villes rayonnantes. La côte basque commence au sud de l'Adour avec des plages de sables fins qui correspondent au prolongement de la côte landaise. À Anglet, à la chambre d'Amour, les longues plages se terminent et laissent la place à des falaises de 30 à 50 m de hauteur et à des petites plages enfoncées dans des criques. Cette formation rocheuse provient du massif pyrénéen qui rencontre le golfe de Gascogne au niveau de la frontière franco-espagnole (Pointe Sainte Anne ,Cabo Higuer). Les formations géologiques sont très hétérogènes le long de la côte. On rencontre du grès calcaire à la pointe Saint-Martin, des marnes bleues sur la côte des basques, ou du flysh vers Bidart, dans la baie de Loya, à Hendaye ou à Zumaya. La côte est alors très découpée et change inexorablement avec l'érosion des pluies et de la mer. Au milieu des ces falaises, on trouve des plages étroites, assez rares et parfois composées de galets et des estuaires qui sont devenus les lieux privilégiés d'urbanisme.

On observe une différence nette entre la côte basque française et la "costa vasca" (côte basque espagnole). L'expansion de l'urbanisme est important côté français à cause notamment du tourisme grandissant. Environ 5% de la côte est libre de construction. Côté espagnol, la côte est plus préservée et moins urbanisée. Cependant, la qualité de l'urbanisation est beaucoup plus mauvaise que côté français et dénature le littoral.

Un paysage de collines verdoyantes à Mauléon-Licharre
Un paysage de collines verdoyantes à Mauléon-Licharre

La montagne domine tout le reste du territoire basque avec des hauteurs dépassant 400 m sur plus de la moitié du pays. Ce sont les Pyrénées qui sont dans le centre du Pays basque et coupent ce dernier en deux formant la frontière entre la France et l'Espagne. Le point culminant des Pyrénées basques est le pic d'Orhy à 2 017 m. À l'est, les Pyrénées sont hautes et parsemées de forêt et de pâturages d'altitude avec des vallées assez profondes. À l'ouest, la chaine Pyrénéene est plus calme et forme des plateaux herbeux et des sommets arrondis jusqu'à l'Océan. Au nord du massif, en Iparralde, les collines vertes dominent jusqu'à l'Adour. On y trouve des prairies, des bois et des champs cultivés de maïs. Au dessus de l'Adour se forme une plaine alluviale marécageuse appelée les barthes. Au sud de la chaine axiale, en Navarre , les Pyrénées sont présentes tout le long de la frontière et se prolongent jusqu'à la côte basque espagnole avec des vallées plus vertes et moins étroites. À l'ouest,dans la communauté autonome basque, on trouve la cordillère Cantabrique qui se prolonge vers Bilbao. Elle est formée d'une succession de sierras : la sierra d'Aralar, la sierra d'Urbasa et la sierra d'Andia. Enfin, vers l'Èbre, les plateaux disparaissent au profit d'une grande vallée.

[modifier] Climat

Le climat du pays basque est varié et fortement influencé par l'océan Atlantique. Le littoral bénéficie de l'influence du Gulf Stream qui donne un climat tempéré et des températures douces. La température annuelle moyenne est de 13°C. Les vents dominants sont orientés d'ouest en est et amènent des précipitations régulières en hiver. Au sud, en Espagne, des vents du sud appelés localement haize hegoa permettent de réchauffer tout le pays. Les étés restent doux grâce à l'océan. Les pluies sont assez abondantes et tombent très rapidement sous forme d'orages ce qui donne une végétation riche et verte même en été. Vers le sud du pays basque en Espagne, le climat devient plutôt méditerranéen voire presque continental avec des hivers secs et froids et une végétation plus désertique.

[modifier] Faune et flore

La faune est très variée sur ce vaste territoire. Les oiseaux sont très présents sur le littoral. On retrouve l'hirondelle de rochers qui niche dans les falaises, l'océanite tempête qui est un oiseau devenu rare, ou le tournepierre à collier que l'on trouve très fréquemment sur les plages et les rochers. Le cormoran, le goéland, la mouette et l'huîtrier pie sont des oiseaux qui fréquentent les côtes basques. C'est aussi un lieu d'hivernage pour le macareux moine, le guillemot de Troïl et le pingouin torda. La montagne est le refuge de nombreux rapaces comme le milan noir, la buse variable ou le vautour fauve.

Des mammifères sont familiers du pays basque. Autrefois, l'ours brun peuplait les montagnes. Maintenant, on trouve des cerfs, sangliers et renards. De nombreux lapins de garenne font le bonheur des chasseurs de la région.

La flore du pays basque est variée et différente suivant l'altitude et le climat. Sur le littoral, la flore est adaptée aux conditions maritimes de vent et de sel. On y trouve de la lande et de la prairie maritime avec des ajoncs, de la bruyère, la sérapia langue et le crithme marin. Sur la côte espagnol, les dunes sont fixées grâce à des plantations de pins maritimes, des tamaris et de l'eucalyptus. Le paysage de collines est dominé par des prairies herbeuses et de la lande. En paysage montagnard, on trouve essentiellement des forêts de chênes et de hêtres. Arbailles et Iraty sont les plus grandes forêts de hêtres d'Europe. Au dessus de 1800 m, la lande reprend le relais ainsi que les pâturages d'estive. On y retrouve le rhododendron et la myrtille.

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire des Basques.

[modifier] De la préhistoire aux Romains

Restes préhistoriques à Okabe au SE de Saint-Jean-Pied-de-Port
Restes préhistoriques à Okabe au SE de Saint-Jean-Pied-de-Port

L'histoire du pays basque commence à la préhistoire tels en témoignent les objets retrouvés dans les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya. De nombreux peuples côtoient l'actuel pays basque. De nombreux historiens romains relatent aussi l'existence de nombreuses tribus différentes des Celtes ou des Gaulois : Autrigons, Caristes, Vardules, Bérons, Vascons et Aquitains. Ces derniers collaborent sans doute pleinement avec les Romains. Au Moyen Âge, les Romains sont supplantés par les Wisigoths qui ont envahi toute la péninsule et les Francs qui se trouvent au nord des Pyrénées. Au milieu se forme le territoire des Vascons. Ils ne se soumettent pas au roi des Francs et n'hésitent pas à piller les villages au sud comme au nord. La particularité basque d'une société indépendante et très égalitaire apparaît alors à cette période.

Au VIIIe siècle, l'invasion musulmane provenant du sud prend le territoire des basques. Se forme alors le royaume de Pampelune, prélude du royaume de Navarre. Charlemagne conquit la ville de Pampelune détruisant ses murailles. En 778 eut lieu la Bataille de Roncevaux, pour laquelle certaines théories[réf. nécessaire] soutiennent que ce furent les Vascons qui, pour se venger, attaquèrent l'arrière-garde de l'armée franque de Charlemagne, privant ainsi de sa protection la constitution d'une zone d'influence carolingienne dans la vallée de l'Èbre, similaire aux marches hispaniques de Catalogne. Cette bataille donna naissance à la fameuse Chanson de Roland.

[modifier] Le pouvoir des fueros

Au IXe siècle, c'est le début de la reconquête des terres prises par les musulmans (Reconquista) et le Pays basque fut alternativement partie du royaume de Navarre et du royaume de Castille. Des conflits existaient entre les commerçants du pays basque espagnol et les commerçants de Bayonne. C'est aussi le moment de la mise en place des fueros (fors). C'est une charte accordant aux populations des privilèges et des libertés et issue d'une synthèse entre les lois romaines et wisigothes. Elles sont conclues entre le roi et une vallée, une ville ou un village. La province de Navarre sera la plus prospère sous le règne de Sanche le Grand au XIe siècle s'étendant sur une partie de l'Aquitaine au nord et en Aragon à l'est. Au XIIe siècle, elle éclate mais chaque province conserve son système de fueros. La Soule et le Labourd qui reviennent à l'Aquitaine tombent sous domination anglaise avec le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et du roi d'Angleterre. Et durant la guerre de Cent Ans, le pays basque est écartelé entre la France et l'Angleterre.

À la fin du Moyen Âge, en 1521, le statut de la Navarre comme partie de la couronne de Castille fut consolidé. Le royaume de Navarre sous domination de la Maison de Foix se réduisait alors aux territoires au nord des Pyrénées. En 1659 est signé le traité des Pyrénées à Hendaye qui marque le rapprochement de l'Espagne et de la France, et la reconnaissance implicite de la frontière au pays basque, qui sépare donc définitivement en deux parties la Navarre.

Pendant ce temps, les Basques participèrent à la conquête de l'Amérique grâce à la chasse à la baleine qui les emmena jusqu'aux terres de la Nouvelle-France. De nombreux marins et explorateurs sont issus des territoires basques.

[modifier] La fin de l'autonomie

La large autonomie des provinces basques du nord toucha à sa fin avec la Révolution française, qui centralisa le gouvernement et abolit la totalité des privilèges locaux que garantissait l'Ancien Régime. Au sud, le pouvoir des fueros est contesté par des économistes qui y voient un frein au développement économique. Lors d'une guerre de succession entre Isabelle II d'Espagne et son oncle Carlos, les avis sont partagés sur les fueros entre ses deux héritiers du trône. C'est la première guerre carliste entre 1833 et 1876 qui déchirent l'Espagne. Des guérillas des populations basques s’opposent aux armées des gouvernements libéraux espagnols. Mais en 1876 les fueros sont abolis par ordre du roi et le pouvoir central est affirmé.

Avec la fin des fueros, c'est le début du nationalisme avec rejet du pouvoir central qui veut étouffer la culture basque. En 1895, un premier mouvement nationaliste basque voit le jour et réclame le retour des fueros et l'autonomie des provinces basques. Au nord comme au sud, le sentiment d'unité basque est mis en valeur. Durant la Première Guerre mondiale, de nombreux basques se réfugient au sud. En 1930, des mouvements de gauche et du Front populaire émergent dans les deux pays. En 1931, la république est déclarée en Espagne et la droite prend le pouvoir.

[modifier] Le nationalisme au XXe siècle

Icône de détail Article détaillé : Nationalisme basque.
Affichage d'une revendication et expression du nationalisme basque
Affichage d'une revendication et expression du nationalisme basque

En 1936, débute la guerre civile espagnole. Les républicains pour s'assurer du soutien des basques déclarent l'autonomie du pays basque. Mais, cela sème la discorde entre les partisans du pays basque. La Navarre anti-républicaine soutient Franco tandis que la Biscaye et le Guipuzcoa où le Parti nationaliste basque (PNV) est puissant, soutiennent le pouvoir républicain en place. Franco attaque le pays basque en 1937 et le bombardement de Gernica (immortalisé par un célèbre tableau de Picasso) fait de nombreuses victimes civiles. Le gouvernement autonome présidé par J.A. Agirre (PNV) s'exile à Bayonne lorsque Bilbao est prise. De nombreux exilés rejoignent la partie française du pays basque. 1939 marque la victoire de Franco et le début de la répression franquiste.

La résistance basque rejoint les territoires du nord et en plus du PNV deux mouvements se forment : l'ETA (Euskadi ta Askatasuna) en 1959 au sud, vite influencé par les idées révolutionnaires, et Enbata en 1963 au nord. Les mouvements se radicalisent et appellent à la violence. C'est le début du terrorisme. Avec l'arrivée de Juan Carlos au pouvoir, des concessions sont faites par le gouvernement espagnol mais cela ne satisfait pas les révolutionnaires qui veulent un peuple basque libre et socialiste. En 1979, le statut de la communauté autonome basque est signé par les provinces sauf la Navarre. Depuis, des institutions basques (parlement, gouvernement, système éducatif, radio-TV) sont mises en place.

[modifier] Économie

Bilbao, cœur économique du pays basque espagnol
Bilbao, cœur économique du pays basque espagnol

[modifier] Tourisme

Le tourisme est la principale économie du pays basque surtout pour la partie nord. Il représente 20% du PIB pour le pays basque français tandis que l'industrie réduit cette proportion à 4% au pays basque espagnol. Le tourisme est apparu au XIXe siècle avec l'arrivée des premiers touristes à Biarritz venant gouter aux bains marins. De nombreuses personnes célèbres comme Eugénie l'épouse de Napoléon III, le roi Édouard VII d'Angleterre, Edmond Rostand et bien d'autres vedettes se rendront dans le pays basque afin de profiter des bienfaits de la mer et du thermalisme. Côté espagnol, la ville de Saint-Sébastien attire le plus grand nombre de touristes. Bilbao tire aussi son épingle du jeu avec notamment son musée Guggenheim. La renommée de Saint-Sébastien vient des premiers souverains espagnols puis des riches Espagnols qui allaient en vacances dans cette belle ville côtière.

L'attrait du Pays basque s'explique aussi par son climat clément en été, mais aussi sa culture, ses traditions et son patrimoine. De nombreuses activités et de nombreux loisirs attirent les touristes. La nature permet de pratiquer la chasse et la pêche mais aussi les sports d'eau vive, la randonnée et le VTT.

[modifier] Pêche

La pêche est une activité économique très présente en pays basque comme en témoigne les nombreux ports que l'on y trouve. Autrefois, les basques pêchaient activement la baleine dont on extrayait de nombreux produits dérivés comme le savon et l'huile. Mais, avec la raréfaction des baleines et l'interdiction de sa chasse, les basques se tournent vers la pêche à la morue au XIXe siècle. Le port de Saint-Jean-de-Luz est typique et permet de retrouver toute l'ambiance d'un port basque. Son activité fut essentiellement tournée vers la sardine et le thon malgré les rivalités avec les pêcheurs bretons sur ces produits.

Au XXe siècle, des rivalités opposent les pêcheurs espagnols aux pêcheurs français qui détériorent les conditions de travail. De plus la réglementation européenne et la raréfaction des ressources provoquent une crise importante dans la profession. Les pêcheurs s'organisent alors en coopératives puis modifient leurs zones de pêche en se déplaçant vers les côtes africaines. Les bateaux-usines se développent pour permettre de réaliser de plus grandes campagnes de pêche. Il existe tout de même un fossé entre les pêcheurs français et espagnols car ces derniers pêchent beaucoup plus que les pêcheurs du pays basque français.

[modifier] Industrie

Quelques industries sont issues directement de l'artisanat du Moyen-Âge comme la tannerie du cuir à Hasparren, l'espadrille à Mauléon, le linge de table et les textiles dans le pays basque français.

On trouve à Saint-Jean-de-Luz au moins trois entreprises mondialement connues : la marque Quiksilver, le groupe Olano et le groupe médical B. Braun. On y trouve aussi une grande clinique des yeux, première en Aquitaine, travaillant en collaboration avec celle de Toulouse.

Au sud, l'ameublement et le travail du bois en Guipúzcoa et en Biscaye sont très présents.

Mais les plus grosses industries se situent autour du pôle Bayonne-Anglet-Biarritz et la côte espagnole. Cette dernière regroupe les mines de fer de Biscaye qui assurent 10% de la production mondiale et la sidérurgie à Bilbao. Côté français, le port de Bayonne est très dynamique et assure les livraisons de soufre et du pétrole de Lacq vers l'extérieur. Il est aussi la plate-forme européenne de distribution des véhicules Ford et General Motors fabriqués en Espagne et au Portugal. Enfin, on retrouve à Anglet l'usine de Dassault Aviation et le technopole de Izarbel.

Côté financier, Bilbao et Vizcaya se sont unis afin de créer la deuxième place financière de l'Espagne.

[modifier] Agriculture

Le Pays basque est une région fortement rurale pour 90% de son territoire. Le maïs domine les cultures agricoles du pays basque français et les Pyrénées-Atlantiques sont le deuxième département au niveau national en terme de production de maïs. Mais, La production est fortement concurrentielle et subit des baisses du cours. Certains producteurs préfèrent se tourner vers des productions plus rustiques et de qualité comme le piment d'Espelette, la cerise noire d'Itxassou, les pommes à cidre ou les produits biologiques.

Le vin était très présent dans tout le pays basque, seuls quelques terroirs demeurent aujourd'hui comme le vin d'Irouléguy les vins de la Rioja, de Navarre et le txakoli autour de Guetaria. Quelques cultures d'olivier (arbre)s sont visibles dans le bassin de l'Èbre. La Navarre est aussi une région de maraîchage.

Les région montagneuses sont propices à l'élevage pour la production de fromage. Le Pays basque est notamment réputé pour la diversité des fromages de brebis, tant du coté nord que du coté sud avec des appellations protégées telle que l'Ossau-Iraty, le Roncal ou l'Idiazabal.

Outre un grand nombre de petits producteurs artisanaux, de grands groupes industriels sont installés notamment en Pays basque français telle que Lactalis (fromagerie Pyrénéfrom à Larceveau produisant le fromage Istarra ou le Petit Basque) ou le groupe Bongrain (fromagerie des Chaumes à Mauléon avec l'Etorki). Parmi les races ovines typiques de la région, l'on trouve la manech tête noire, la manech tête rousse ou encore la basco-béarnaise.

[modifier] Le Pays basque existe-t-il ?

Interrogation d'apparence provocatrice qui ouvre l'introduction de l'Histoire générale du pays basque de Manex Goyhenetche, cette question mérite en effet d'être discutée au préalable à l'étude de ce territoire. Dépourvu d'unité administrative et n'ayant jamais constitué dans l'histoire un territoire politiquement uni, ne se confondant pas avec l'aire d'expansion de la langue basque, ce « Pays basque » d'aspect un peu artificiel est-il bien un concept qui fait sens ? Quand et comment s'est constituée cette idée d'un territoire transfrontalier lié à l'identité nationale basque ? Il convient donc de situer la genèse de cette idée d'Euskal Herria selon la terminologie basque pour en apprécier la pertinence.

Dans la littérature, plusieurs points de vue sur le sujet sont disponibles. Un auteur proche du nationalisme basque, Jean-Louis Davant ouvre avec une certaine ironie son Histoire du peuple basque en rapportant dans l'introduction[4] un propos que lui aurait tenu en 1965 le Préfet des Pyrénées-Atlantiques : « Le Pays basque, Monsieur, ça n'existe pas. » Implicitement présente dans les critiques des milieux les plus opposés au nationalisme basque, sans doute davantage en Espagne qu'en France[5], cette position « extrême » ne semble guère soutenue dans la littérature savante récente et nous ne la mentionnerons que pour mémoire.

De façon opposée le même Jean-Louis Davant cite Fernando de Sarrailh de Yhartz, un nationaliste basque des plus virulents, pour qui le Pays basque doit être une « grande Vasconie » incluant toutes les terres qui auraient été basques un jour : Gascogne, région de Jaca, Rioja et Bureba, tout en concédant que ces vues sont des plus minoritaires[6]. En basque, le concept a une dénomination spécifique : c'est le « Orok Bat », qui signifie « Toutes unies »[7].

Plus commune est la définition du Pays basque à partir d'un critère linguistique, autre choix qui conduit à refuser la définition la plus courante du concept et à en retirer notamment le sud de l'Alava et de la Navarre[8]. Sur ce critère par exemple, la Grande Encyclopédie de Berthelot peut écrire au XIXe siècle que « ni Bayonne, ni Pampelune, ni Bilbao ne sont basques ». Tout en rapportant ce point de vue, Manex Goyhenetche souligne qu'il n'est plus commun de nos jours où l'idée d'ethnicité basque est largement acceptée et s'est nettement disjointe des critères d'appartenance linguistique.

Le concept de « Pays basque » le plus couramment utilisé aujourd'hui au sens culturel, c'est donc bien celui dont traite l'article, le « Zazpiak Bat », les « sept provinces » selon sa description traditionnelle. L'historique du concept est instructif : sa progressive montée en puissance est nettement postérieure à celle de l'appellation courante de « Basques » pour dénommer les habitants du lieu. Si celle-ci est attestée dès la Renaissance, la première description géographique du pays semble remonter à 1643 dans le traité de religion Gero de Pedro de Axular, première source connue à énumérer les « sept provinces » qui constituent le Pays basque[9]. Elle reste isolée, une occurrence suivante[10] apparaissant dans l'Histoire des Basques rédigée pendant la période de 1761 à 1766 par le Chevalier de Béla, et qui est la première à décrire cette liste comme celle des « sept provinces » (ou « pays particuliers ») en lesquelles il convient de « diviser » les Basques.

C'est surtout au dernier tiers du XIXe siècle que le concept prend son essor, sous son nom basque d’Euskal Herria (même en espagnol, souvent contracté en Euskalherria) dans une littérature qui dépasse largement la sphère nationaliste, tandis que se répand l'intérêt pour les traditions régionales. L'expression « Pays basque » au singulier pour désigner la totalité de l'aire culturelle basque se répand à la même époque dans les textes français.[9]

[modifier] Culture basque

Les Aquitains (Comme les Gascons), les Vardules, les Autrigons, les Caristes et surtout les Vascons sont à l'origine de la culture basque actuelle qui au cours des siècles, a subi d'innombrables influences mais dont la langues ainsi que certaines us et coutumes en sont les fondements. De nos jours, la culture basque vit un véritable renouveau.

Distribution de la population d’après l’identité culturelle
Distribution de la population d’après l’identité culturelle

[modifier] Identité basque

L'identité basque est comme partout, complexe et différente selon les individus. Elle est à géométrie variable selon le lieu et le concept d'appartenance. L'influence navarraise, française ou espagnole est omniprésente et avoir une deux, voire trois identités différentes est très répandu dans la population. En Alava, par exemple où seulement un quart de la population est bascophone, 79% se considèrent Basque, donc la langue est un facteur identitaire parmi d'autres.

[modifier] La langue basque

Icône de détail Article détaillé : Basque.

La langue basque, ou euskara est une des composantes importantes de la culture basque. C'est une langue vivante qui est parlée par plus de 800 000 personnes. On peut présumer de son origine au paléolithique si l'on se réfère aux récentes recherches génétiques et scientifiques, combinées à la linguistique qui démontrent que les Basques d'aujourd'hui sont les descendants les plus fidèles d'un groupe humain qui vivaient dans le Pays basque actuel durant cette période et qui survécu à la dernière glaciation[11]. On retrouve pourtant des liens grammaticaux avec de nombreuses langues de contrées lointaines (Caucase, Inde dravidienne, Sibérie) mais aucun lien d'échanges linguistiques avec la langue basque n'a encore été prouvé. Le basque est complexe car sa structure grammaticale est basée sur les déclinaisons. Tous les mots d'une phrase se déclinent et leur terminaison est différente suivant leur rôle dans la phrase. De plus, le basque est une langue agglutinante, c’est-à-dire que l'on peut ajouter de nombreux suffixes pour en affiner sa compréhension et son sens.

Dans la communauté autonome du Pays-Basque et le nord de la Communauté Forale de Navarre, la langue basque est officielle avec l'espagnol, avec respectivement 99.4% des enfants qui sont scolarisés dans une école où le basque est enseigné et 41.4% en Navarre. Les médias aussi favorisent son expansion et son utilisation. Au contraire, en France, la langue est considérée comme une langue minoritaire et seules des associations locales font des efforts de sauvegarde et de transmission de la langue. Seuls 21.7% des enfants français du Pays basque sont scolarisés dans une école basque dont les écoles maternelles représentent plus de 35.5% du total pour l'année scolaire 2004-2005.

[modifier] Les fêtes basques

Le pays basque est connu pour ses fêtes et festivals qui se déroulent toute l'année. Cette particularité peut s'expliquer par la vie autrefois rurale des habitants du pays basque, par le catholicisme et aussi par un renouveau traditionnel encouragé par le tourisme important de la région.

La Soule est notamment réputé pour sa pastorale, représentation théâtrale. Elle est organisée chaque année par un village différent.

Il existe une communauté basque aux États-Unis (près de 100 000 personnes), essentiellement regroupée dans les états de la Californie, le Nevada et l'Idaho. La ville d'Elko dans l'état du Nevada organise chaque mois de juillet un festival basque (National Basque Festival) avec des danses traditionnelles, des spécialités culinaires, des courses de taureaux et des épreuves de force. D'autres festivals tel que celui de Boise dans le nevada sont également réputés. Par ailleurs, la plus grande concentration de basques se situe en Argentine (près de 3 millions et demi de personnes soit 10% de la population totale du pays), qui organise chaque année, la Semana Nacional Vasca (la Semaine Nationale Basque). 30% de la population chilienne porte un nom de famille basque et 30% de la population Uruguayenne a des origines basques.

[modifier] La gastronomie

Icône de détail Article détaillé : cuisine basque.

Grâce à sa pêche traditionnelle on trouve sur les marchés du Pays basque une très grande variété de produits de la mer (anchois, daurades, louvines, crabes, araignées de mer…)
Avec une agriculture traditionnelle faite de petites exploitations, un climat et une géographie exceptionnels, le pays basque dispose d’un large éventail de produits du terroir (fromages, agneau, piments, vins…) Cependant, des influences gasconnes et béarnaises se font sentir du côté de la France tandis qu'au sud on retrouve des influences espagnoles avec l'huile d'olive, la tomate et les poivrons.

Dans la culture basque les sociétés gastronomiques ont toujours joué un rôle primordial. Lieux de rencontre, les sociétés gastronomiques sont des associations de village, de quartier, ou socio-professionnelles qui allient les différentes structures de la culture basque (la langue basque, les danses et les chants basques, les sports basques, et bien sûr la gastronomie basque). La réputation légendaire des basques pour les défis et les concours fit le reste. Toutes les fêtes et rassemblements populaires sont prétextes à des concours de cuisine, entre quartiers, villages, villes, sociétés gastronomiques ou entre amis. C’est ainsi que les tapas et pintxos (véritables plats traditionnels en miniatures) se sont développés. Dans les bars de Donostia (Saint-Sébastien) comme dans tout le Pays basque on rivalise d’ingéniosité pour créer les meilleures tapas et gagner les différents concours.

La cuisine basque utilise des produits de la mer comme le thon rouge frit généralement servi avec une piperade (une compote de tomates, de poivrons ou idéalement de piments doux, d'ail et d'oignons). La morue est cuisinée à la Biscaye avec des tomates et des poivrons. D'autres spécialités à base de poissons sont cuisinées dans le pays basque : le merlu koxkera, la daurade d'Oihartzun, le ttoro (soupe de poisson spécialité de Saint-Jean-de-Luz), les chipirons (sorte d'encornets cuisinés avec leur encre) et le txanguro qui est un crabe farci.

Le porc et l'agneau sont les viandes les plus consommées du pays basque. Dans le pays basque du sud, l'agneau est servi avec de la piperade et à Espelette on cuisine l'axoa qui est un plat à base de viande de veau avec du piment d'Espelette. La viande de porc est du cochon-pie qui a été élevé en semi-liberté et nourri de glands. Le poulet est consommé à la basquaise c'est-à-dire avec de la piperade.

Le fromage basque est un fromage de brebis frais au lait cru. Trois appellations contrôlées distinguent les fromages basques : l'Ossau-Iraty, le roncal et le Idiazabal. Le jambon dit "de Bayonne" est en réalité béarnais et fabriqué à partir de porcs des vallées d'Ossau et d'Aspe. Ce jambon était historiquement salé à Salies-de-Béarn puis exporté via l'Adour depuis le port de Bayonne d'où l'appellation abusive jambon de Bayonne qui perdure aujourd'hui. Aujourd'hui d'ailleurs, l'essentiel du jambon de Bayonne est fabriqué dans le Béarn. Le porc, et en particulier le porc noir, n'a été introduit dans le Pays basque que dans les années 1960 pour faire face à une grave crise agricole. Le fœhn, vent sec de cette région, permet lors du séchage de faire pénétrer le sel à l'intérieur du jambon. Enfin, moins connus, les chichons, sorte de rillons et la ventrèche, poitrine séchée et pimentée sont aussi des spécialités locales.

Côté alcool, quatre appellations existent dans le pays basque : le vin d'Irouléguy appellation du pays basque nord, le vin blanc de txakoli, les vins de la Rioja et les vins rouges de la région de Tudela, Tafalla et Estella. L'izarra et le patxaran sont des liqueurs basques.

[modifier] Le cadre de vie basque

Au Pays basque les activités traditionnelles, force basque ou pelote basque côtoient les activités plus contemporaines comme le golf (8 parcours) ou le surf [12]. La pelote basque est un sport très ancien possédant de nombreuses spécialités avec autant de règles particulières. Le jeu de base se joue à main nue

La maison basque ou etxe est typique et représentatif du pays basque. Mais, on observe des différences régionales comme en Labourd où la maison est asymétrique au niveau de sa toiture ou en Basse-Navarre ou en Soule. Elle servait à accueillir les hommes et les bêtes sous le même toit.

[modifier] Remarque sur la traduction en basque

Le Pays basque est appelé Euskal Herria en basque. Cependant, le mot Euskadi, inventé par le père du nationalisme basque, Sabino Arana, au XIXe siècle, désigne la patrie basque. Les deux termes ont donc une portée différente. "Euskal Herria" est une notion plus géographique et culturelle (le pays habité par les Basques), alors que "Euskadi" est une notion politique : elle désigne la nation basque. A l'heure actuelle, Euskadi est le nom basque de la Communauté Autonome du Pays Basque formé des provinces de Álava, Vizcaya et Guipuzcoa.

[modifier] Notes et références

  1. Rapport Gaindegia 2007: Indicateurs du Pays Basque 2007 Statistiques les plus récentes sur la population totale.
  2. Deuxième volume de 18 volumes Corpus Universalis ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS, page 849, ISBN 2-85229-550-4
  3. Deuxième volume de 18 volumes Corpus Universalis ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS, page 849, ISBN 2-85229-550-4
  4. Jean-Louis Davant, Histoire du peuple basque, Elkarlanean Donostia 2000 (ISBN 2913156231) p. 11.
  5. Voir par exemple un article de Juan José Laborda, Sénateur socialiste espagnol (disponible en ligne sur le site du Foro Ermua) pour une critique virulente de la présentation du territoire d'Euskal Herria dans certains manuels scolaires de la Communauté autonome basque. On peut également par exemple citer des propos d'avril 2006 qui ont fait sensation où Mariano Rajoy, du Parti populaire a pu déclarer « La Navarre est la Navarre, Euskal Herria n'existe pas ».
  6. op. cit., p. 33
  7. Le terme de Orok Bat est mentionné dans « Langue basque et ensignement » de J.-P. Seilliez, dans le Bulletin du musée basque n° 92 (1980), p. 86
  8. C'est par exemple le point de vue développé par Georges Viers dans Le Pays basque, Privat, 1975, p.19 (source non consultée mais citée par Manex Goyhenetche p. 8).
  9. ab Voir la synthèse de l'académie Euskaltzaindia citée en source.
  10. Pointée par Jean Goyheneche dans sa thèse publiée sous le titre Les Basques et leur histoire - Mythes et réalités Elkar Donostia (ISBN 290342134X), page 96
  11. Les Basques: données génétiques actuelles et applications dans le domaine de l’hématologie
  12. Les spots de surf de la Côte Basque Tourisme Pays Basque

[modifier] Sources et bibliographie complémentaire

[modifier] Sources

  • Eugène Goyheneche Le Pays basque SNERD Pau 1979
  • Eugène Goyheneche Notre terre basque
  • Eugène Goyheneche Historia de Iparralde
  • Manex Goyenetche Histoire générale du Pays basque Elkarlanean Donostia 1998 (ISBN 2913156207)

[modifier] Lectures complémentaires

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Pays basque.

wikt:eu:Main Page

Consulter le Wiktionnaire en basque.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes