Agence France-Presse

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L'Agence France-Presse (AFP) est l'une des trois agences de presse généralistes mondiales, la troisième en matière de chiffre d'affaires.

Sommaire

[modifier] Histoire

L'Agence France-Presse a été créée à la Libération de Paris par une ordonnance du 30 septembre 1944. Cet établissement public remplace l'Office français d'information (OFI) créé par le gouvernement de Vichy à partir de la branche de l'agence Havas spécialisée dans l'information.

Elle est aussi d'une certaine manière l'héritière des agences résistantes formées pendant l'occupation allemande, comme l'Agence française d'information (AFI) lancée à Londres en 1940, l'Agence France-Afrique à Alger en 1942, et l'Agence d'information et de documentation (AID) en zone occupée en avril 1944.

Les années d'après-guerre sont consacrées à la refondation d'un réseau national et international aussi puissant que celui de feue l'agence Havas. Les efforts paient puisque l'AFP est le premier média occidental à annoncer la mort de Joseph Staline, le 6 mars 1953 après avoir appris la nouvelle grâce à son service d'écoute des radios de Moscou et des autres capitales d'Europe de l'Est [1].

L'AFP souhaitait alors devenir autonome, et non plus une agence semi-gouvernementale. Ce souhait est exaucé le 10 janvier 1957, grâce au vote d'une loi spécifique sur son statut. Jean Marin est le premier président élu selon les nouvelles modalités. Il gardera son poste jusqu'en 1975, développant le réseau, les moyens techniques les plus modernes, et une clientèle toujours plus large. Ainsi en 1971, l'AFP utilise le satellite pour transmettre ses dépêches. En 1973, le conseil d'administration décide d'informatiser la rédaction, un plan qui entrera en œuvre à partir de 1975.

À partir des années 1980, l'AFP développe de nouveaux produits, misant sur la diversification. En 1985, elle fonde son service photo international. En 1988, elle lance ses infographies. Si bien qu'en 1991, le chiffre d'affaires dépasse le seuil du milliard de francs, en même temps que la part de l'État dans ce chiffre passe sous la barre des 50%. En 1996, l'AFP livre un journal internet clés en main. En 2000, apparaissent les infographies animées, pour Internet. En texte, le nombre de langues augmente : la dernière est l'italien, en 2001. L'AFP se décentralise également, ouvrant des directions régionales indépendantes à Hong Kong en 1982 ou Montevideo en 1997. Dernièrement, elle a investi pour développer un service vidéo performant.

[modifier] Présentation

Siège de l'AFP place de la Bourse à Paris
Siège de l'AFP place de la Bourse à Paris

L'AFP, plus grande agence de presse francophone, est la troisième au plan mondial, derrière l'agence américaine Associated Press (AP) et la britannique Reuters.

Le siège de l'AFP est à Paris, elle dispose d'un réseau de 110 bureaux dans 165 pays regroupés en cinq grands centres régionaux :

En 2004, l’AFP compte 2 000 collaborateurs (1 200 journalistes dont 200 photographes), et 2 000 pigistes répartis sur les cinq continents et de 81 nationalités.

L’État français est traditionnellement son premier client (près de 40% du chiffre d'affaires en 2004) pour la fourniture d'information aux organes gouvernementaux, principalement les ministères, les préfectures et les ambassades. Le reste se répartit entre le marché prioritaire de l'Agence, celui des médias et organes d'informations à travers le monde. Viennent ensuite des entreprises dans d'autres secteurs.

L'AFP fournit de l'information sous forme de textes (en six langues), de photographies, d'infographies et de vidéos.

[modifier] Statut

L'AFP dispose d'un statut particulier défini par la loi du 10 janvier 1957 votée à l'unanimité par le parlement français, à la suite d'une mission de réflexion de 18 mois, souhaitée par Jean Marin (président de l'AFP de 1954 à 1975), et lancée par le premier ministre de centre-gauche Pierre Mendès-France. Ainsi c'est « un organisme autonome doté de la personnalité civile et dont le fonctionnement est assuré suivant les règles commerciales ». Sa mission est « de rechercher tant en France qu’à l’étranger les éléments d’une information complète et objective » et de les « mettre à la disposition des usagers ». Le Conseil d'État l'a qualifiée d'organe de droit privé sui generis dans un avis d'assemblée du 10 juin 2004 relatif au statut juridique du siège de l’Agence. Globalement, les spécialistes de droit public s'attachent pourtant à en faire une personne de droit public sui generis ou innommée (Jean Waline).

L'AFP est gérée par un conseil d'administration de 16 membres :

La loi de 1957 a également institué un conseil supérieur de 8 membres, qui veille à l’accomplissement par l’AFP de la mission qui lui est impartie par ses statuts ; celui-ci est susceptible de recevoir des plaintes des usagers ou des professionnels, et de sanctionner le PDG. Il est généralement qualifié de juridiction administrative spéciale (Jean Waline) ou d'autorité administrative indépendante (Rapport 2001 du Conseil d'État).

Enfin une commission financière composée de deux membres de la Cour des comptes et d'un expert désigné par le ministre de l’économie et des finances surveille sa gestion financière.

Son statut particulier l'autorise à ne pas avoir de directeur de la publication. Elle échappe donc au système classique de la responsabilité pénale en cascade prévue par la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Le PDG de l'AFP n'est pas pour autant responsable des écrits de ses agenciers.

[modifier] Financement

L'AFP ne dispose pas de capital, ni d'actionnaires, seulement de dotations de fonds propres. Son statut lui interdit d'être directement subventionnée par l'État, ce qui mettrait en doute son indépendance. Elle dépend donc de ses seules ressources commerciales, mais 40% de son chiffre d'affaires en 2004 provient des abonnements de services publics dépendant du gouvernement français. En tant que premier client et membre important du conseil d'administration, de fait l'État fixe lui-même le prix de son abonnement, selon les moyens qu'il veut attribuer à l'Agence, et selon son statut de 1957, qui prévoit une indexation sur le coût de transmission télégraphique. Chaque année lors de la discussion du budget, les représentants de l'État ont en effet une voix prépondérante. Il s'agit donc d'un système de subventionnement déguisé. Malgré ce poids financier de l'État, les journalistes revendiquent l'indépendance absolue de la ligne éditoriale de l'agence.

En novembre 2003, l'entreprise a passé avec l'État un Contrat d'objectifs et de moyens pour rétablir d'ici 2007 une situation financière préoccupante. Celle-ci a d'ailleurs entraîné la vente par crédit-bail du siège historique de l'Agence (place de la Bourse à Paris).

En 2003, le chiffre d’affaire de l’AFP s’élevait à 242 millions d’euros dont 100 millions pour les abonnements de l’État, 70 pour la France et 72 millions pour l’étranger [2]. En 2006, le chiffre d'affaires s'élevait à 263 millions d'euros, l'AFP dégageant une marge bénéficiaire d'exploitation représentant une moyenne d'environ 20 millions d'euros sur les deux dernières années, qui lui sert à racheter progressivement son siège social, place la Bourse, son principal actif.

[modifier] Présidents

Le président est élu pour un mandat de trois ans.

[modifier] Anecdotes

  • En juillet 2006, dans une optique de démocratisation de l'information, avant traitement médiatique, a débuté une expérience de projection murale des dépêches AFP en temps réel et en continu, dans l'espace « Vie du citoyen » de la bibliothèque des Champs Libres, nouvel équipement culturel de Rennes.
  • En novembre 2007, l'AFP a annoncé avoir mis un pied dans le « journalisme citoyen » en achetant une participation minoritaire dans Scooplive, l'une des premières agences de presse pour amateurs, formant ainsi la société Citizenside.
  • L'AFP a interdit à ses journalistes d'utiliser Wikipedia et Facebook comme sources de l'agence[3].

[modifier] Bibliographie

  • Jean Huteau et Bernard Ullmann, AFP, une histoire de l'Agence France-presse : 1944-1990, Robert Laffont, 1992. ISBN 2221058836
  • Jacques Thomet, AFP, 1957-2007. Les soldats de l'information, éditions Hugodoc, 2007. ISBN 2755601957

[modifier] Référence

  1. (fr) AFP / Historique
  2. (fr) De l'agence Havas à L'agence France-Presse
  3. (en) AFP reporters barred from using Wikipedia and Facebook as sources

[modifier] Liens externes