Virée de Galerne
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La Virée de Galerne est une campagne militaire de la Guerre de Vendée pendant la Révolution française et qui s'est déroulée dans le Maine, en Bretagne et en Normandie. Elle tire son nom de "gwalarn", mot breton qui désigne le vent de noroît (nord-ouest).
Il s'agit du périple de l'armée vendéenne qui, ayant traversé la Loire après la défaite de Cholet le (17 octobre 1793), se rend à Granville dans l'espoir d'y trouver des renforts en provenance d'Angleterre.
N'ayant pu prendre Granville le 14 novembre 1793, elle se replie vers Savenay (23 décembre 1793) où elle est intégralement décimée par les troupes du général Kléber. La bataille de Savenay marque la fin de ce qui sera appelé la première guerre de Vendée.
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[modifier] Situation des Vendéens
Après la défaite de Cholet (15-17 octobre), les Vendéens, encerclés, décident de se replier sur Saint-Florent-le-Vieil, Talmont en ayant gardé l'accès en cas de défaite. Leur but est de traverser la Loire afin de prendre un port pour faire débarquer les Émigrés et les Britanniques. C'est donc à Saint-Florent-le-Vieil que toute l'armée traverse en moins d'une journée, le 18 octobre ; seule une femme se noie. Le lendemain, le généralissime D'Elbée ayant été blessé à Cholet, c'est Henri de La Rochejacquelein qui, à 21 ans, est choisi pour le remplacer. Ce dernier est secondé par Stofflet, Talmont, Lyrot, Fleuriot et Marigny. L'armée vendéennes est accompagnée de 30 000 à 60 000 non-combattants : blessés, vieillards, prêtres, femmes et enfants. Leur armée compte 40 000 soldats, bientôt rejoints par environ 10 000 Chouans menés par Jean Cottereau, Georges Cadoudal ou Aimé du Boisguy.
[modifier] Situation des Républicains
Les républicains sont enfin parvenu à coordonner correctement leurs attaques et à vaincre les forces vendéennes. Après la bataille de Cholet, cependant, ils font l'erreur de croire la guerre définitivement gagnée. Ils s'aperçoivent rapidement de leur erreur. Au nord de la Loire, les forces républicaines, dispersées, prises par surprise et sous-estimant les Vendéens, sont systématiquement balayées. C'est ainsi que, jusqu'à Granville, les Vendéens gagnent toutes leurs batailles et ce, malgré les troupes de l'Armée de l'Ouest du sud de la Loire, qui les poursuivent, avec Léchelle, Kléber, Westermann et Marceau à sa tête.
[modifier] Les Vendéens battus
Après leurs défaite au Siège de Granville le 14 novembre 1793, les Vendéens veulent rentrer chez eux et obligent leurs chefs à faire demi-tour; les généraux tentent en vain de pousser leurs forces sur Cherbourg, pourtant dépourvue de fortifications terrestres[1]. La deuxième partie de la Virée de Galerne est dramatique. Les Vendéens l'emportent certes à Pontorson le 18 novembre puis à Dol et Antrain les 21 et 22 novembre sous le commandement de La Rochejacquelein et Stofflet. Mais les batailles deviennent encore plus meurtrières, et, l'hiver approchant, les hommes commencent à mourir de faim, d'épuisement et du typhus, qui touche surtout les Vendéens, même si les républicains sont également atteints. De plus, chaque bataille, même victorieuse, fait perdre des hommes aux Vendéens, qui ne peuvent renouveler leurs effectifs, contrairement aux républicains. Les insurgés qui font reddition ou sont capturés sont souvent massacrés sur place ou condamnés à mort et « exécutés sous les vingt-quatre heures », ainsi que le prévoit la loi du 19 mars 1793 à l'encontre des insurgés ou de tout individu « pris les armes à la main ou porteur d'une cocarde blanche »[2]. Les survivants sont envoyés dans les prisons républicaines[3]. Les armées sont obligées de piller pour survivre, et la population locale, bien qu'en partie favorable, jusque-là, aux royalistes, les rejette, exaspérés par combats et les pillages et inquiets de épidémie qu'ils véhiculent; plusieurs groupes de Vendéens sont désarmés, comme à Laval le 15 décembre[4], ou massacrés, comme le 18 décembre dans les alentours de Sablé-sur-Sarthe[5]. Quant aux Chouans, voyant les Vendéens affaiblis, ils les abandonnent progressivement.
Finalement, les Blancs parviennent à Angers, dans le but de traverser la Loire, mais les républicains les repoussent, à Ancenis. Quelques milliers de personnes parviennent à traverser, mais le reste de l'armée est écrasé au Mans et à Savenay. Sur les 60 000 à 100 000 Vendéens qui avaient franchi la Loire en octobre, moins de 5 000 parvinrent à regagner la Vendée, tous les autres sont tués, capturés ou bien trouvent refuge en Bretagne et dans le Maine.
[modifier] Chronologie
- 18 octobre: Les Vendéens traversent la Loire à Saint-Florent-le-Vieil.
- 19 octobre: La Rochejacquelein est élu généralissime.
- 23 octobre: Les Vendéens et les Chouans prennent Laval sans combat.
- 27 octobre: Bataille d'Entrammes, les Républicains écrasés, Léchelle destitué.
- 2 novembre: Prise de Mayenne.
- 3-4 novembre: Prise de Fougères.
- 4 novembre: Mort de Lescure.
- 9 novembre: Les Vendéens sont à Dol-de-Bretagne.
- 11 novembre: Ils sont à Pontorson.
- 12 novembre: Ils atteignent Avranches.
- 14-15 novembre: Siège de Granville, échec des Vendéens qui font demi-tour.
- 16 novembre: Retour à Avranches
- 18 novembre: Retour à Pontorson, les 4 000 Républicains du général Tribout sont vaincus.
- 21 novembre: Bataille de Dol-de-Bretagne, 10 000 républicains sont tués.
- 22 novembre: Bataille d'Antrain.
- 23-24 novembre: Les Vendéens prennent Fougères sans combattre.
- 25 novembre: Ils reprennent Laval sans combat.
- 30 novembre: Ils sont à La Flèche.
- 3 décembre: Siège d'Angers, échec des Vendéens.
- 5 décembre: Les Vendéens sont à Baugé.
- 7 décembre: Retour à La Flèche.
- 10-13 décembre: Bataille du Mans, 10 000 Républicains et 15 000 Vendéens sont tués.
- 14 décembre: Les Vendéens retournent de nouveau à Laval
- 16 décembre: Ils sont à Ancenis; La Rochejacquelein, Stofflet et 1000 à 5000 personnes parviennent à traverser la Loire.
- 17 décembre: Des navires républicains coupent le passage.
- 20 décembre: Les Vendéens sont à Blain.
- 23 décembre: Bataille de Savenay, l'armée vendéenne est anéantie.
[modifier] Sources
- Jean-Clément Martin, Blancs et Bleus dans la Vendée déchirée, Découvertes/Gallimard, 1986
- Reynald Secher et René Le Honzec, Vendée, 1789-1801, bande dessinée, éditions Reynald Secher.
- Emile Gabory, Les guerres de Vendée, Robert Laffont, Paris 1989
[modifier] Liens externes
[modifier] Notes et références
- ↑ Alain Gérard, La Vendée, 1789-1793, Éditions Champ Vallon, 1992, 330 pages, p. 249 (ISBN 2876731606).
- ↑ Voir par exemple le jugement du tribunal révolutionnaire d'Alençon du 30 frimaire an II (20 décembre 1793) condamnant à mort seize hommes et sept femmes, in Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires sur la guerre de Vendée, Librairie Plon, Paris 1904, p. 195-199 ; deux des condamnées étaient les propres sœurs de l'auteur.
- ↑ Alain Gérard, Op. cit., p. 258. Le typhus tue de nombreux prisonniers, d'autres étant guillotinés, fusillés ou noyés.
- ↑ Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome IX, p. 429 : avis de Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau. 400 à 500 insurgés sont désarmés par des femmes de Laval.
- ↑ Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome IX, 491-492 : avis de Francastel. Environ 2 000 insurgés sont tués par des paysans des alentours de Sablé-sur-Sarthe.