Virée de Galerne

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Virée de Galerne

Le trajet de la virée de Galerne.
Informations générales
Date Du 18 octobre au 23 décembre 1793
Lieu Maine, Bretagne, Normandie
Issue Victoire décisive républicaine
Belligérants
Républicains Vendéens
Chouans
Commandants
Kléber
Westermann
Marceau
Léchelle
Marigny †
Beaupuy
Rossignol
Thévenet
Canuel
La Rochejacquelein
Stofflet
Talmont
Lescure
Fleuriot
Marigny
Lyrot
Royrand
Forces en présence
Armée de l'Ouest
~ 100 000 hommes (?)
60 000 à 100 000 personnes
dont:
20 000 à 30 000 Vendéens
6 000 à 10 000 Chouans
30 000 à 60 000 non-combattants
(vieillards, blessés, femmes et enfants)
Pertes
~ 30 000 morts (?) 50 000 à 70 000 morts
Première coalition
Guerre de la Coalition

Verdun — Valmy — Lille — 1er Mayence — Jemappes — Neerwinden — Famars — 2e Mayence — 1er Arlon — Hondschoote — Méribel — Wattignies — Kaiserslautern — 2e Arlon — Tourcoing — Tournai — Ouessant (navale) — Fleurus — Calvi — Sprimont — Luxembourg — Helder — 3e Mayence — Irlande (1796) — Droits de l'Homme (navale) — Cap Saint-Vincent (navale) — Santa Cruz de Tenerife (navale) — Camperdown (navale)


Guerre de Vendée et Chouannerie
Thouars — 1re Fontenay-le-Comte — 2e Fontenay-le-Comte — Saumur — Nantes — Luçon — Tiffauges — Cholet — Virée de Galerne — Entrammes — Fougères — Granville — Dol — Angers — Le Mans — Savenay — Grand-Champ  — Argentré — Groix (navale) — Quiberon


Insurrections royalistes et fédéralistes
Brécourt — Lyon — Toulon


Révolution haïtienne


Guerre du Roussillon
Mas Deu — Trouillas — Boulou — Sierra Negra


Campagne d'Italie
Loano — Montenotte — Millesimo — Dego — Mondovi — Pont de Lodi — Mantoue — Castiglione — Rovereto — Bassano — Pont d'Arcole — Rivoli — Tyrol — Pâques véronaises

La Virée de Galerne est une campagne militaire de la Guerre de Vendée pendant la Révolution française et qui s'est déroulée dans le Maine, en Bretagne et en Normandie. Elle tire son nom de "gwalarn", mot breton qui désigne le vent de noroît (nord-ouest).

Il s'agit du périple de l'armée vendéenne qui, ayant traversé la Loire après la défaite de Cholet le (17 octobre 1793), se rend à Granville dans l'espoir d'y trouver des renforts en provenance d'Angleterre.

N'ayant pu prendre Granville le 14 novembre 1793, elle se replie vers Savenay (23 décembre 1793) où elle est intégralement décimée par les troupes du général Kléber. La bataille de Savenay marque la fin de ce qui sera appelé la première guerre de Vendée.

Sommaire

[modifier] Situation des Vendéens

La déroute de Cholet, par Jules Giradet.
La déroute de Cholet, par Jules Giradet.

Après la défaite de Cholet (15-17 octobre), les Vendéens, encerclés, décident de se replier sur Saint-Florent-le-Vieil, Talmont en ayant gardé l'accès en cas de défaite. Leur but est de traverser la Loire afin de prendre un port pour faire débarquer les Émigrés et les Britanniques. C'est donc à Saint-Florent-le-Vieil que toute l'armée traverse en moins d'une journée, le 18 octobre ; seule une femme se noie. Le lendemain, le généralissime D'Elbée ayant été blessé à Cholet, c'est Henri de La Rochejacquelein qui, à 21 ans, est choisi pour le remplacer. Ce dernier est secondé par Stofflet, Talmont, Lyrot, Fleuriot et Marigny. L'armée vendéennes est accompagnée de 30 000 à 60 000 non-combattants : blessés, vieillards, prêtres, femmes et enfants. Leur armée compte 40 000 soldats, bientôt rejoints par environ 10 000 Chouans menés par Jean Cottereau, Georges Cadoudal ou Aimé du Boisguy.

[modifier] Situation des Républicains

Les républicains sont enfin parvenu à coordonner correctement leurs attaques et à vaincre les forces vendéennes. Après la bataille de Cholet, cependant, ils font l'erreur de croire la guerre définitivement gagnée. Ils s'aperçoivent rapidement de leur erreur. Au nord de la Loire, les forces républicaines, dispersées, prises par surprise et sous-estimant les Vendéens, sont systématiquement balayées. C'est ainsi que, jusqu'à Granville, les Vendéens gagnent toutes leurs batailles et ce, malgré les troupes de l'Armée de l'Ouest du sud de la Loire, qui les poursuivent, avec Léchelle, Kléber, Westermann et Marceau à sa tête.

[modifier] Les Vendéens battus

Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent
Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent

Après leurs défaite au Siège de Granville le 14 novembre 1793, les Vendéens veulent rentrer chez eux et obligent leurs chefs à faire demi-tour; les généraux tentent en vain de pousser leurs forces sur Cherbourg, pourtant dépourvue de fortifications terrestres[1]. La deuxième partie de la Virée de Galerne est dramatique. Les Vendéens l'emportent certes à Pontorson le 18 novembre puis à Dol et Antrain les 21 et 22 novembre sous le commandement de La Rochejacquelein et Stofflet. Mais les batailles deviennent encore plus meurtrières, et, l'hiver approchant, les hommes commencent à mourir de faim, d'épuisement et du typhus, qui touche surtout les Vendéens, même si les républicains sont également atteints. De plus, chaque bataille, même victorieuse, fait perdre des hommes aux Vendéens, qui ne peuvent renouveler leurs effectifs, contrairement aux républicains. Les insurgés qui font reddition ou sont capturés sont souvent massacrés sur place ou condamnés à mort et « exécutés sous les vingt-quatre heures », ainsi que le prévoit la loi du 19 mars 1793 à l'encontre des insurgés ou de tout individu « pris les armes à la main ou porteur d'une cocarde blanche »[2]. Les survivants sont envoyés dans les prisons républicaines[3]. Les armées sont obligées de piller pour survivre, et la population locale, bien qu'en partie favorable, jusque-là, aux royalistes, les rejette, exaspérés par combats et les pillages et inquiets de épidémie qu'ils véhiculent; plusieurs groupes de Vendéens sont désarmés, comme à Laval le 15 décembre[4], ou massacrés, comme le 18 décembre dans les alentours de Sablé-sur-Sarthe[5]. Quant aux Chouans, voyant les Vendéens affaiblis, ils les abandonnent progressivement.

Finalement, les Blancs parviennent à Angers, dans le but de traverser la Loire, mais les républicains les repoussent, à Ancenis. Quelques milliers de personnes parviennent à traverser, mais le reste de l'armée est écrasé au Mans et à Savenay. Sur les 60 000 à 100 000 Vendéens qui avaient franchi la Loire en octobre, moins de 5 000 parvinrent à regagner la Vendée, tous les autres sont tués, capturés ou bien trouvent refuge en Bretagne et dans le Maine.

[modifier] Chronologie

[modifier] Sources

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Alain Gérard, La Vendée, 1789-1793, Éditions Champ Vallon, 1992, 330 pages, p. 249 (ISBN 2876731606).
  2. Voir par exemple le jugement du tribunal révolutionnaire d'Alençon du 30 frimaire an II (20 décembre 1793) condamnant à mort seize hommes et sept femmes, in Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires sur la guerre de Vendée, Librairie Plon, Paris 1904, p. 195-199 ; deux des condamnées étaient les propres sœurs de l'auteur.
  3. Alain Gérard, Op. cit., p. 258. Le typhus tue de nombreux prisonniers, d'autres étant guillotinés, fusillés ou noyés.
  4. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome IX, p. 429 : avis de Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau. 400 à 500 insurgés sont désarmés par des femmes de Laval.
  5. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome IX, 491-492 : avis de Francastel. Environ 2 000 insurgés sont tués par des paysans des alentours de Sablé-sur-Sarthe.