Bataille de Wattignies

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Bataille de Wattignies
Informations générales
Date 16 octobre 1793
Lieu Wattignies-la-Victoire, près de Maubeuge
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau français République française Drapeau : Empire d'Autriche Archiduché d'Autriche
Commandants
Jean-Baptiste Jourdan
Lazare Nicolas Carnot
Frédéric de Saxe-Cobourg
Forces en présence
43 000 hommes 23 000 hommes
Pertes
3 000 hommes 2 500 hommes
Première coalition
Guerre de la Coalition

Verdun — Valmy — Lille — 1er Mayence — Jemappes — Neerwinden — Famars — 2e Mayence — 1er Arlon — Hondschoote — Méribel — Wattignies — Kaiserslautern — 2e Arlon — Tourcoing — Tournai — Ouessant (navale) — Fleurus — Calvi — Sprimont — Luxembourg — Helder — 3e Mayence — Groix (navale) — Irlande (1796) — Droits de l'Homme (navale) — Cap Saint-Vincent (navale) — Santa Cruz de Tenerife (navale) — Camperdown (navale)


Guerre du Roussillon
Mas Deu — Trouillas — Boulou — Sierra Negra


Campagne d'Italie
Loano — Montenotte — Millesimo — Dego — Mondovi — Pont de Lodi — Mantoue — Castiglione — Rovereto — Bassano — Pont d'Arcole — Rivoli — Tyrol — Pâques véronaises

La bataille de Wattignies met aux prises pendant deux jours (15 et 16 octobre 1793) les armées révolutionnaires françaises commandées par Jean-Baptiste Jourdan et Lazare Carnot et les troupes autrichiennes dirigées par le prince Frédéric de Saxe-Cobourg près du village de Wattignies, de nos jours Wattignies-la-Victoire[1].

Sommaire

[modifier] Les origines de la bataille

Le 28 septembre 1793, le prince de Saxe-Cobourg met le siège devant Maubeuge (actuel chef-lieu de canton du Nord). Le général Jourdan, nommé commandant en chef de l'armée du Nord par la Convention le 25 septembre, en remplacement du général Houchard suspecté de trahison par les représentants en mission et finalement arrêté, quitte alors le camp de Gravelle à la tête de 43 000 hommes pour se porter au secours de la cité assiégée. Le prince, informé de ce mouvement de troupe décide en conséquence de prendre position entre Avesnes et Maubeuge sur le plateau de Wattignies. Il ne dispose que de 23 000 hommes qu'il répartit comme suit: le centre appuyé sur le village de Wattignies (aujourd'hui nommé Wattignies-la-Victoire, et son aile droite sur la Sambre.

[modifier] Le déroulement de la bataille

Le 14 octobre ont lieu les premières escarmouches entre les deux armées mais sans conséquences. Lazare Carnot, connu également sous le nom de « l'organisateur de la victoire », représentant du tout-puissant Comité de Salut Public, reconnait les positions ennemies en compagnie de Jourdan. Deux stratégies opposées se dessinent alors : Jourdan suggère de fixer le centre de l'armée autrichienne et d'attaquer avec les ailes, ce qu'il pouvait se permettre au vu de sa supériorité numérique ; Carnot, quant à lui, préconise une attaque frontale, somme toute assez classique. Finalement, le politique primant le militaire en France à cette époque, c'est la stratégie de Carnot, plus brute, qui est retenue.

La bataille qui va durer deux jours, s'étendra sur un front de 20 kilomètres et prendra la forme d'une bataille parallèle, les deux armées se faisant face, comme précédemment aux batailles de Jemappes et de Neerwinden ou plus tard à la bataille de Fleurus. Le 15 Octobre, les Français lancent l'assaut contre les positions autrichiennes mais sans succès probant. Le lendemain, sous les ordres du jeune général Florent Duquesnoy, un effort de l'aile droite française porté contre l'aile gauche autrichienne permet finalement aux troupes révolutionnaires de remporter la victoire et de contraindre le prince de Saxe-Cobourg à se replier. Ses propres canons ont été pris au village de Wattignies et sont retournés contre lui par les français de Duquesnoy. Il est pris en tenaille entre le Sud tenu par Jourdan, l'Est tenu par Duquesnoy et le Nord tenu par la place forte de Maubeuge.

L'inertie de la garnison de Maubeuge fut sévèrement reprochée à son commandant car une sortie aurait permis d'écraser les troupes de Cobourg. Il est a remarquer que l'issue de cette bataille était perçue comme très incertaine à Paris au point de précipiter l'exécution de la reine Marie Antoinette ce même 16 octobre 1793.

[modifier] Conséquences et suites de la bataille

Le succès français pour certains est peu glorieux puisqu'il fallu tout de même deux jours à 45 000 Français pour défaire 23 000 Anglo-Autrichiens. Cependant, les hommes de Cobourg étaient des militaires professionnels, tandis que les troupes françaises étaient constituées de jeunes recrues encadrées par les soldats de métiers de l'ex armée royale. De plus les Français disposaient de peu d'équipement à l'exception des remarquables nouveaux canons de Gribeauval. In fine, cette victoire a permis de rétablir la situation militaire sur la frontière Nord-Est de la France après les défaites de la première partie de l'année 1793, surtout celle de Neerwinden, et la trahison du général Dumouriez le 3 avril de la même année. Après cette victoire, la Convention ordonne au général Jourdan de reprendre la Belgique aux coalisés mais celui-ci échoue, l'exploitation du succès obtenu à Wattignies n'ayant pu se réaliser faute notamment d'armes et de munitions qui faisaient alors cruellement défaut. Napoléon considérait la bataille de Wattignies comme la principale de toute la révolution des années 1792/1793.

[modifier] Notes et références

  1. Ne pas confondre Wattignies-la-Victoire au sud de Maubeuge et Wattignies au sud de Lille, lieu de la défaite (aout/octobre 1708). Il est intéressant de noter que dans les 2 cas, nous avons le même scénario : une bataille franco-britannique près d'un village situé au sud d'une grande ville forteresse du Nord (Lille et Maubeuge). Cet article concerne Wattignies-la-Victoire près de Maubeuge
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