Simon Canuel

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Simon Canuel, général français, né le 29 octobre 1767 aux Trois Moutiers dans la Vienne, mort en 1841.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] La Révolution

Il gagna tous ses grades militaires dans les guerres de la Vendée. Ainsi, de simple officier au 71e qu'il était, il devint tour à tour, grâce à la protection de Rossignol et de Kléber, adjudant-général, adjoint, adjudant-général, général de brigade et général de division. Il se distingua à Doué et à Savenay. Il se faisait remarquer alors par une grande exaltation révolutionnaire.

En avril 1796, Général en Chef, Simon Canuel dirige la pacification d'un mouvement contre-révolutionnaire, en Sancerrois, mené par Phélippeaux. Lors de la reprise de la ville de Sancerre, il commande la colonne de droite, venant de Bourges par Azy. Sa colonne était composé d'un détachement de la Garde Nationale de Sancerre, de la Gendarmerie du département du Cher et d'un corps de troupes de ligne[1].

Le Directoire l'envoya ensuite à Lyon déclaré en état de siège. Fin 1797 (entre le et 11 fructidor an V), Canuel, commandant le département du Rhône dans la 19e division militaire, est démis de ses fonctions pour connivences avec les royalistes et renvoyé aux armées, puis à employer dans une division active [2]. Il en est de même pour son adjudant Perrin, certainement l'adjudant général Charles Perrein ou Perrin, auparavant à l'armée de Rhin-et-Moselle, accusé de détournements à Rheinfelden (Allemagne) en l'an IV, mis au traitement de réforme puis employé dans la 19e division militaire[3].

[modifier] L'Empire

Napoléon Ier ne jugea pas à propos d'employer Canuel dans les armées actives. Il eut simplement le commandement de quelques places fortes, dans lesquelles il végéta obscurément. Aussi se montra-t-il des plus empressés à saluer le retour des Bourbons. Il se déclara en 1814 chaud partisan des Bourbons. On le vit pendant les Cent-Jours se réfugier parmi les Vendéens insurgés, se placer en 1815 dans les rangs des hommes qu'il avait jadis combattus et devenir chef d'état-major du marquis de La Rochejacquelein.

[modifier] La Restauration

Louis XVIII conféra à Canuel de présider le conseil de guerre chargé de condamner le général Travot. Son zèle monarchique l'entraîna jusqu'à dénoncer, comme attentatoires à la majesté royale, les mémoires dans lesquels les avocats de l'accusé se bornaient à invoquer pour leur client le bénéfice de l'amnistie. A cette même époque, Lyon revit Canuel comme gouverneur de la 19e division militaire. Sa conduite dans cette ville fut déplorable : il déploya contre ses anciens camarades un zèle exagéré. Le mouvement insurrectionnel qui éclata alors à Lyon et à Saint-Étienne fut excité et dirigé par des agents provocateurs. Canuel livra impitoyablement à la cour prévôtale ceux qui avaient eu l'imprudence d'y prendre part : plusieurs furent condamnés à mort et exécutés.

Le colonel Charles Nicolas Fabvier et M. Cluirrier de Senneville dénoncèrent à l'opinion publique la conduite tenue par "Canuel" dans ces circonstances. Le général leur intenta un procès et le gagna devant les tribunaux; mais l'opinion publique laissa justement à Canuel la responsabilité de ce système de provocation, et son nom resta condamné à la plus fâcheuse célébrité. On le fit baron; mais Louis XVIII, mieux conseillé, chargea le duc de Raguse de faire une enquête sur ces événements. "Canuel" et le préfet du Rhône furent destitués.

[modifier] Fin de carrière

A peu de temps de là, Canuel fut même arrêté, accusé de complot ; mais, après une ordonnance de non-lieu, il fut remis en activité de service et compris dans le nombre des inspecteurs généraux de l'année. En 1823, il eut en Espagne le commandement d'une division. Il fut immédiatement appelé au commandement de la 21e division militaire à Bourges et nommé grand-officier de la Légion d'honneur. La Révolution de 1830 le trouva dans cette position. Sa radiation définitive du cadre des officiers ne se fit pas attendre. Il est mort en 1841.

[modifier] Publications

[modifier] Sources

  1. France Militaire, p 161
  2. Inventaire pv Directoire, tome III, vendémiaire-nivôse an VI
  3. ibidem, 25 prairial et 13 fructidor an V, Guerre