Bataille du 13 prairial an II
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La bataille du 13 prairial an II, également appelée Troisième bataille d'Ouessant, ou en angleterre Glorious First of June (Glorieux Premier-Juin), est un combat naval qui eut lieu, au large d'Ouessant entre l'escadre commandée par Louis Thomas Villaret de Joyeuse et l'amiral Howe de la Royal Navy entre le 28 mai et le 1er juin 1794.
Sommaire |
[modifier] Origine
Les Français, qui avaient eu à subir plusieurs mauvaises récoltes consécutives (ce qui fut une des causes de la Révolution), commençaient à souffrir de la faim. Ils attendaient donc un grand convoi de 117 navires marchands remplis de grain en provenance d'Amérique pour les soulager.
- Décembre 1793 - L'amiral Van Stabel de la marine française est envoyé pour escorter le convoi avec deux autres vaisseaux de ligne.
- 10 avril 1794 - Six vaisseaux de ligne français sous les ordres du contre-amiral Joseph-Marie Nielly quittent Brest pour rencontrer Van Stabel au milieu de l'océan Atlantique.
- 11 avril - Van Stabel quitte Chesapeake avec le convoi.
- 2 mai - L'expédition britannique chargée d'intercepter le convoi, sous les ordres de l'amiral Richard Howe (alors à la tête de la flotte de la Manche), quitte Spithead. Elle est composée de 34 navires de ligne et 15 vaisseaux plus petits. Le convoi, composé d'une centaine de navires marchands, ne pouvait pas facilement passer inaperçu, c'est pour cette raison que les Anglais préférèrent rester cachés dans la Manche.
- 4 mai - Après avoir passé le Cap Lizard, le convoi anglais fut envoyé, protégé par 8 vaisseaux de ligne et 6 ou 7 frégates. Deux d'entre eux devaient les accompagner pendant tout le voyage. Les six autres, sous les ordre du contre-amiral Montagu devaient aller jusqu'au Cap Finisterre, puis se mettre en chasse du convoi français entre Cap Ortegal et Belle-Île. Le détachement sous les ordre de Lord Howe ne comptait plus que 26 vaisseaux de ligne et 7 frégates.
- 5 mai - Howe dépassa Ouessant, et envoya ses frégates en reconnaissance, au large du port de Brest. Elle revinrent pour dire que le gros de la flotte française, aux ordres de Villaret-Joyeuse et composée de 25 navires de ligne, était à quai ou au mouillage dans la rade. Howe navigua jusqu'à la latitude où le convoi était susceptible de passer, sachant que, si l'amiral français sortait, ce serait pour aller à la rencontre des navires marchands et les protéger d'une attaque. Menacer le convoi était donc le meilleur moyen d'attirer Villaret-Joyeuse hors du port.
- 16 mai - Villaret-Joyeuse sort enfin du port avec sa flotte au complet.
- 17 mai - La flotte de Villaret-Joyeuse passe à proximité de la flotte anglaise, protégée par un épais brouillard.
- 19 mai - La flotte française s'élance à la rencontre du convoi.
- Lord Howe rentre à Ouessant et croise Brest à nouveau, s'apercevant du départ de Villaret-Joyeuse.
- L'amiral français fut informé par le Patriote (74) que Nielly venait de capturer, la frégate britannique le Castor 32, commandée par le Capitaine Thomas Troubridge, ainsi qu'un convoi venant de Terre-Neuve.
- Villaret-Joyeuse capture une partie d'un convoi hollandais de 53 navires partis de Lisbonne.
- une frégate détachée par l'amiral Montagu rejoignit Howe, l'informant que Montagu avait réussi à récupérer une partie du convoi de Terre-Neuve, et que Nielly s'apprêtait à se joindre à Van Stabel en mer. Montagu lui-même avait évité de croiser la route du convoi entre 45° et 47° degrés de latitude Nord. Howe, à présent, modifia sa route pour retrouver son subordonné, qui, s'il rencontrait le gros de la flotte française, risquait de se trouver en danger.
- 21 mai - Howe récupéra une partie du convoi hollandais capturé par Villaret-Joyeuse. De lui, il apprit que la flotte français avait été, le 19 mai entre 46° et 47° N. et à une longitude comprise entre 11° et 22° Ouest et qu'elle se dirigeait à l'Ouest. Considérant d'une part que Montagu était trop au Sud pour être menacé par Villaret-Joyeuse, et, d'autre part, qu'il était assez fort pour intercepter le convoi, Lord Howe décida de poursuivre le gros de la flotte française. Le vent était changeant et le temps instable.
[modifier] La journée du 28 mai
Ce ne fut que le 28 mai à 6h30 que la flotte anglaise aperçut l'ennemi à 47° 4' Nord et 13° 39' Ouest. Le vent venait du Sud-ouest, et les français allaient vent arrière[1]. Il était difficile pour la flotte britannique d'entrer en action contre le vent si les français refusaient le combat. Lord Howe détacha une escadre légère de quatre navires, le Bellerophon (74), le Russell (74), le Marlborough (74), et le Thunderer (74), sous les ordres du contre-amiral Thomas Pasley, avec pour mission d'attaquer l'arrière de la flotte française. Villaret-Joyeuse réagit et essaya de les maintenir à distance. Dans l'après-midi, les navires de Pasley avaient fini par rejoindre les derniers vaisseaux français, le Révolutionnaire (110). Le combat s'engagea alors que la nuit commencait à tomber, d'autres vaisseaux britanniques arrivèrent en renfort. le Révolutionnaire démâta et dut être ramené à Rochefort par l' Audacieux (74). Le navire anglais Audacious (74) subit également d'important dégâts et dut rentrer à Plymouth.
- ↑ dans le sens du vent
[modifier] La journée du 29 mai
Pendant la nuit, les deux flottes continuèrent leur course poursuite. Le lendemain, Howe essaya à nouveau d'engager le combat malgré le vent contraire.
[modifier] Deux jours de poursuite
[modifier] La bataille du Premier-Juin
[modifier] Développements ultérieurs
Le convoi français échappa à la capture, et dépassa sans encombre l'endroit où la bataille avait eu lieu le 28 mai. Mis à part un navire qui sombra au large de Brest, le 3 juin, à cause des mauvaises conditions météorologiques, le reste arriva intact. L'arrivée du convoi suffit amplement à consoler les français de leur défaite tactique. Quant aux anglais, l'échec de Howe dans la capture du convoi fut masqué par la joie de la victoire.
Les Français avaient perdu 7 navires, 13 avaient été sérieusement endommagés, 1 500 hommes avaient été tués, 2 000 blessés et 3 000 prisonniers, alors que du côté britannique on comptait 8 navires sérieusement endommagés, 287 morts et 811 blessés.
Les deux pays revendiquèrent la victoire. Les britanniques pour la victoire tactique en elle-même; les français pour avoir rempli l'objectif initial de leur campagne, amener sain et sauf le convoi à Brest.
Depuis lors, la marine française n'essaya plus de forcer le blocus britannique. La France commença à privatiser ses approvisionnements, ou eut recours à des pays neutres.
[modifier] Navires engagés
France |
Royaume-Uni |
[modifier] Voir aussi