Péché capital

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Jérôme Bosch, Les Sept Péchés capitaux, vers 1450, musée du Prado, Madrid
Jérôme Bosch, Les Sept Péchés capitaux, vers 1450, musée du Prado, Madrid

Les sept péchés capitaux sont une notion définie par le catholicisme : ils représentent les comportements humains à éviter afin de ne pas commettre de péchés ; ils sont nommés capitaux parce que ce sont d'eux que découlent les autres.

Saint Thomas d'Aquin en définit sept : la paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie. Le 9 mars 2008, le porte-parole du Vatican, l'archevêque Gianfranco Girotti, a déclaré que le Vatican envisageait de mettre à jour cette liste pour y inclure les péchés sociaux (et non plus individuels), modernes.

Sommaire

[modifier] La doctrine de l'Église catholique

[modifier] Les sept péchés capitaux

Le premier à reconnaître un certain nombre de ce qu'il appelait des passions fut Évagre le Pontique, moine gnostique et origénique mort dans le désert égyptien en 399 : Évagre identifia huit passions et estimait que tous les comportements impropres trouvaient leur origine dans une ou plusieurs de celles-ci.

La liste actuelle a été citée par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique (question 84, Prima secundae) au XIIIe siècle. Il y mentionne que certains d'entre eux ne sont pas en eux-mêmes à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.

  • la paresse : refus d'accomplir des tâches nécessaires. Son démon est Belphégor ;
  • l'orgueil : attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu (intelligence, etc.). Son démon est Lucifer ;
  • la gourmandise : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, cette dernière impliquant davantage l'idée de démesure et d'aveuglement que le mot gourmandise. Par ailleurs, on constate que dans d'autres langues ce péché n'est pas désigné par un mot signifiant « gourmandise » (gluttony en anglais, par exemple) [1]. Son démon est Belzébuth ;
  • la luxure : plaisir sexuel recherché pour soi-même de façon immédiate. Son démon est Asmodée ;
  • l'avarice : désir de posséder ou conserver plus de richesses que nécessaire. Son démon est Mammon ;
  • la colère : courte folie déjà pour les Anciens, entraînant parfois des actes regrettables. Son démon est Bélial ;
  • l'envie : refus de se réjouir du bonheur d'autrui, ou satisfaction de son malheur - jalousie. Son démon est Léviathan.

La liste de péchés capitaux n'a pas été modifiée au printemps 2007, contrairement à ce que certains articles de presse ont pu laisser croire, le cardinal interviewé parlant de notion moderne du péché et non de nouveaux péchés capitaux. Cette notion moderne comporte: la pollution, la manipulation génétique, le trafic de drogue, les injustices économiques et sociales.

[modifier] Péchés capitaux et péchés véniels

Les péchés capitaux sont ceux qui entraînent tous les autres, qui ne sont que véniels. Les premiers amènent les âmes en enfer, tandis que les seconds les amènent au purgatoire. Cela pouvait être empêché par la confession et la pénitence.

[modifier] Les sept vertus

Pour équilibrer, il existe sept vertus. Cependant, ces vertus ne correspondent pas à l'inverse des sept péchés capitaux.

Les vertus théologales (d'origine divine), que sont la foi, l'espérance et l'amour, sont complétées par les vertus cardinales (d'origine humaine), que sont la justice, la prudence, la tempérance et la force ([morale], c'est-à-dire le courage).


[modifier] Positions d'écrivains catholiques

Paul Valéry fait remarquer que ces péchés capitaux se neutralisent entre eux dans une certaine mesure. Ainsi l'envie – qui implique jalousie de la position d'autrui – serait relativement incompatible avec l'orgueil. Un orgueilleux estime rarement la position d'autrui comme aussi enviable que la sienne propre (mais il peut se réjouir de l'abaissement ou du malheur d'autrui). De même l'avarice s'opposerait dans les faits à la pratique de la luxure, etc. Il en arrive à la conclusion que « la perfection du juste est formée de la bonne composition des sept péchés capitaux, comme la lumière blanche de la composition des sept couleurs traditionnelles »[réf. nécessaire].

Georges Bernanos estime que le système économique rendra toujours plus rentable le fait de spéculer sur les vices de l'homme que sur ses besoins. Il voit donc la société marchande comme un facteur de corruption s'il n'est pas équilibré d'une manière ou d'une autre par une sorte d'idéal. La publicité serait porteuse de propagande des péchés capitaux, ceux-ci seraient donc utilisés afin de servir les ventes (il est possible à titre d'exercice de prendre une série de publicités et de voir quel est le (ou quels sont les) péchés capitaux sollicités par chacune)[réf. nécessaire]. L'écrivain Frédéric Beigbeder a développé plus tard cette idée[réf. nécessaire].

[modifier] Notes et références

  1. Lionel Poilâne, a écrit avec 28 célébrités (le cuisinier Alain Ducasse, l'homme politique André Santini, l'écrivain Irène Frain, etc.) "Supplique au Pape pour enlever la gourmandise de la liste des péchés capitaux". En janvier 2003, une requête a été remise entre les mains de Jean-Paul II pour que le péché de gourmandise soit remplacé par les termes gloutonnerie, intempérance ou goinfrerie. «Avec humilité, nous vous demandons, Très Saint Père, sachant que la suppression d'un des sept péchés capitaux est inconcevable, de modifier sa traduction dans la langue française.» Cette requête n'a pas eu d'effet notable à ce jour sur le Vatican.

[modifier] Articles connexes