Vertus cardinales

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Le christianisme considère que les vertus cardinales, reprises de l'Antiquité, jouent un rôle charnière (d'où leur nom de « cardinales », du latin cardo : charnière, pivot) dans l'action humaine et parmi les autres vertus. Leur nombre est de quatre :

  • la prudence, qui dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance le véritable bien et à choisir les justes moyens de l’accomplir ;
  • la tempérance, qui assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté, procurant l’équilibre dans l’usage des biens ;
  • la force, c'est-à-dire le courage, qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien, affermissant la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale ;
  • la justice, qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à chacun ce qui lui est dû.

Les vertus sont des attitudes fermes, des dispositions stables, des perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent les actes, ordonnent les passions et guident la conduite. Elles procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne. L’homme vertueux, c’est celui qui librement pratique le bien.

Ce groupe de quatre vertus est mis en évidence par Platon, suivi par Aristote et par les philosophes stoïciens. Il est également connu dans le judaïsme hellénisé (Philon d'Alexandrie, IVe livre des Maccabées) et chez les Pères de l'Église.

On le trouve dans un livre grec de l'Ancien Testament, le livre de la Sagesse (8,7) :
Aime-t-on la rectitude ? Les vertus sont les fruits de ses travaux, car elle enseigne tempérance et prudence, justice et force.

Sommaire

[modifier] Vertus cardinales et vertus théologales

Giotto, La Force (fortitudo), avec le bouclier, arme défensive, et la peau de lion d'Hercule.
Giotto, La Force (fortitudo), avec le bouclier, arme défensive, et la peau de lion d'Hercule.

Dans le christianisme, ce groupe de quatre vertus humaines, cardinales, est complété par trois vertus dites « théologales » (foi, espérance et charité) qui les rendent plus parfaites. Leur ensemble est parfois appelé celui des sept vertus catholiques.

Dans la perspective chrétienne, les vertus humaines acquises par l’éducation, par des actes délibérés et par une persévérance toujours reprise dans l’effort, sont purifiées et élevées par la grâce divine. Avec l’aide de Dieu, elles forgent le caractère et donnent aisance dans la pratique du bien. L’homme vertueux est heureux de les pratiquer. Les vertus sont les fruits et les germes des actes moralement bons ; elles disposent toutes les puissances de l’être humain à communier à l’amour divin.

Vertu cardinale, la justice est appelée « vertu de religion » quand il s'agit de justice envers Dieu.

Saint Paul rappelle que les vertus théologales ne sont pas toutes trois destinées à durer éternellement. À la fin des temps selon le christianisme, le retour de Dieu sera une évidence – et la foi n'aura donc plus de raison d'être, aucun doute ne pouvant subsister sur ce dont on est en permanence témoin. L'espérance, ne sera pas davantage de mise puisque, tout étant accompli, il n'y aura plus lieu d'espérer quoi que ce soit de supplémentaire. Seule subsistera donc, dit-il, la charité – ou amour[1].

[modifier] Histoire de l'art — Attributs des vertus cardinales

Dans les œuvres littéraires et les œuvres d'art du Moyen Âge et de la Renaissance, les vertus sont généralement représentées sous les traits de femmes.

Les vertus sont représentées avec des attributs symboliques, qui varient selon les artistes et les auteurs. Néanmoins certains attributs donnent lieu à de nombreux réemplois, par exemple :

  • pour la prudence : miroir et serpent ;
  • pour la tempérance : deux récipients avec l'eau passant de l'un à l'autre ;
  • pour la force : glaive ;
  • pour la justice : balance.

À la Renaissance, certains ouvrages se sont attachés à normaliser ces attributs ou à les rencenser tout en fournissant des explications sur leur origine et leur symbolique. Le plus connu est l' Iconologia (1593) de Cesare Ripa, qui sera suivi de nombreux autres livres d'emblèmes.


[modifier] Notes et références de l'article

  1. Saint Paul, Première épître aux Corinthiens, chapitre 13, verset 13

[modifier] Voir aussi