Nur ad-Din

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Nour ad-Din Mahmûd el Mâlik al Adil[1] (21 novembre 1116 - 15 mai 1174) aussi appelé Nur ed-Din, Nur al-Din ou Nûreddîn (Noureddine, "lumière de la religion [2]) appelé aussi Noradin par les chevaliers francs, était un chef de guerre musulman du XIIe siècle qui lutta contre la présence des croisés en Syrie et en Égypte et prôna l'unification des musulmans. Il dirigea la Syrie de 1146 à sa mort.

Sommaire

[modifier] La guerre contre les Croisés

Voir aussi: jihâd

Nur ad-Din est le deuxième enfant de Imad ad-Din Zengi, célèbre ennemi des croisés. Après la mort du père, Nur ad-Din et son aîné Saif ad-Din Ghâzî se partagèrent son royaume. Le premier s’établit à Mossoul tandis que l’autre gouverna Alep. La frontière entre les deux nouveaux royaumes était matérialisée par le fleuve de Nahr Al-Khâbûr. Nur ad-Din entama son règne par une série d’attaques contre la principauté d'Antioche. Il se saisit de plusieurs châteaux au Nord de la Syrie, tout comme il parvint à contenir l’offensive de Josselin II de Courtenay qui tenta en vain de récupérer la ville d’Édesse que lui avait prise naguère Zengi. Nur ad-Din punit les Arméniens d’Édesse pour s'être alliés aux croisés, tandis que les chrétiens qui habitaient la ville, craignant pour leur vie, quittèrent le pays.

Nur ad-Din cherchait à engager des liens avec ses voisins musulmans du Nord de l’Irak et de la Syrie afin de renforcer le front islamique dans sa lutte contre leurs ennemis occidentaux. Il signa ainsi en 1147 un traité de coopération bilatérale avec Mu'in ad-Din Unur, gouverneur de Damas, à l’issue duquel il épousa la fille de celui-ci. En vertu de ce traité, Nur ad-Din se mit en marche vers Damas pour contenir les croisés qui avancèrent vers la ville. Muin ad-Din et Nur ad-Din prirent ensemble les villes de Bustra et Sarkhand pour faire front contre les occidentaux. Pour rassurer Muin ad-Din sur ses intentions, Nur ad-Din écourta son séjour à Damas et se mit en route vers les châteaux de la principauté d’Antioche. Il put ainsi s’emparer de Artâh, de Kafar Lâthâ et de Basarfût.

En 1147, débarquait en Syrie la deuxième croisade, menée par le roi de France Louis VII et par Conrad III de Hohenstaufen empereur germanique. Cette croisade échoue, notamment lors de sa tentative de faire le siège de Damas. Nur ad-Din profita de son influence en Syrie et de l'échec des croisés pour préparer une attaque contre Antioche. En 1149, il lança une offensive contre les territoires dominés par le château de Hârim, situé sur la rive orientale de l’Oronte, après quoi il assiégea le château de Inab. Le Prince d’Antioche, Raymond de Poitiers, vola au secours de la citadelle assiégée. L'armée musulmane décima l'armée croisée en 1149, et Raymond de Poitiers perdit la vie au cours de la bataille.

[modifier] L'unification de la Syrie et de l'Egypte

L’idéal de Nur ad-Din était de rassembler les Musulmans entre l’Euphrate et le Nil sous une seule autorité pour faire front commun devant les croisés. Mais Damas constituait un obstacle majeur à cette unification. Muin ad-Din, sultan de Damas, avait signé avec les croisés des accords et des traités : lors de la prise d'Ascalon par les croisés en 1153, il interdit à Nur ad-Din de traverser son territoire. Après la mort de Muin ad-Din, son successeur Mujir ad-Din poursuivit sa politique; il accepta de faire verser par les habitants de Damas un tribut annuel aux croisés, en échange de la protection que ces derniers lui accorderaient. Nur ad-Din profita des mouvements de colère des Damascènes et réussit, grâce à l’aide de la population, à renverser en 1154 Mujir ad-Din et annexer Damas à son État. La Syrie était unifiée sous l’autorité de Nur ad-Din : d’Édesse au Nord à Hawrân au Sud.

Après le succès de Nur ad-Din dans la première étape de l’unification des terres musulmanes en Irak et en Syrie, les croisés furent contraints d'emprunter la route du Sud pour continuer leur avancée. L’Égypte représentait pour eux un nouvel axe potentiel dans leur expansion. En s’emparant d’Ascalon, ils déclaraient leur volonté de s’attaquer désormais à l’Égypte, profitant du désordre social qui régnait dans le pays. Le roi de Jérusalem Amaury Ier décida de mener une offensive contre l’Égypte en 1163, prétextant que les Fatimides ne payaient plus la capitation qu’ils lui devaient. Sa campagne échoua néanmoins et il dut se retirer. Cette initiative provoqua des craintes chez Nur ad-Din. Il résolut alors de mener des campagnes contre les croisés en Syrie et en Palestine afin de les détourner d'Égypte. À partir de 1164, il envoya ainsi plusieurs détachements sous le commandement de Asadeddîn Shîrkûh et de son neveu Salâheddîn Al-Ayyûbî, plus connu sous le nom de Saladin; l’Égypte fut prise en 1169. L'accession de Saladin au vizirat lui permit de changer l’allégeance de l’Égypte au Califat abbasside de Bagdad.

[modifier] Décès et succession

Après avoir rallié l’Égypte, Nur ad-Din pensait avoir unifié le proche orient musulman; or Saladin qui tenait les rênes du pouvoir en Égypte ne souhaitait pas le suivre. Il ne participa pas aux invasions menées par Nur ad-Din en 1171 et 1173 contre le royaume de Jérusalem, en espérant que le royaume croisé resterait en place, agissant comme une zone « tampon » entre l'Égypte et la Syrie. Nur ad-Din réalisa alors qu'il avait créé sans le vouloir une puissance dangereuse en la personne de Saladin, et les deux chefs rassemblèrent des armées pour ce qui semblait être une guerre inévitable.

Alors que Nur ad-Din Mahmûd s’apprêtait à se rendre en Égypte en 1174, il fut saisi par une fièvre qui le terrassa à 59 ans. Son fils, le jeune As-Salih Ismail al-Malik devint l'héritier légitime, et Saladin se déclara son vassal, bien qu'il désirât unifier la Syrie et l'Égypte sous son propre règne. Il épousa la veuve de Nur ad-Din, vainquit les autres prétendants au trône et pris les rênes du pouvoir en Syrie en 1185, réalisant pour son propre compte le rêve de Nur ad-Din.

[modifier] Nur ad-Din comme souverain de Syrie

Nur ad-Din croyait en l’Islam et en sa grandeur. Il pensait que les croisés étaient des étrangers aux territoires arabo-musulmans, venus d’outre-mer spolier les terres et profaner les lieux sacrés. Il ne s'en prit néanmoins pas aux chrétiens qui vivaient sous son autorité, à l'exception toutefois des Arméniens d'Édesse.

Le jihâd et l’unification des rangs musulmans ne le détournèrent pas de la construction d'universités et de mosquées qui se répartissaient dans toutes les villes qu’il contrôlait. Ces universités s’occupaient principalement de Coran et de Hadith. Nur ad-Din était féru de Hadith et aimait que des spécialistes lui en fissent la lecture. Ses professeurs lui accordèrent même un diplôme de narration du Hadith.

Soucieux des démunis, il fit construire des hôpitaux gratuits dans chacune des villes de son État. Il fit également édifier des caravansérails sur les routes afin que les voyageurs pussent s’y arrêter. Il tenait plusieurs fois par semaine une séance où les gens venaient lui demander rendre justice contre ses généraux, gouverneurs ou employés. Il reste dans le monde musulman une figure légendaire de courage militaire, de piété et de modestie.

[modifier] Notes et références

  1. arabe : ʾabū al-fāsim nūr ad-dīn al-malik al-ʿādil maḥmūd ben zankī,
    أبو القاسم نور الدين "الملك العادل" محمود بن زنكي
  2. Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes, J'ai lu, 1983, 318 p. (ISBN 2-290-11916-4), partie IV, chap. VIII (« Le saint roi Noureddin »), p. 169