Zengi

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Imad ed-Din Zengi[1] (également appelé Zangi, Zengi, Zenghi, Zengui, Zenkî ou Zanki, et surnommé Sanguinus, en français Sanguin, par les chroniqueurs francs des croisades) (1087-1146) était le fils de Aq Sunqur al-Hajib, gouverneur d'Alep sous le sultan Malik Shah Ier. Il devint l'Atabey de Mossoul en 1127 et d'Alep en 1128, unifiant les deux villes sous son règne personnel. Il fonda la dynastie Zengide.

Sommaire

[modifier] Au service du sultan de Bagdad

En 1085, le grand seldjoukide Tutuch confie Alep à son père Ak Chungkur. En 1094, il l'accuse de trahison et le fait décapiter. Le jeune Zanki est recueilli par Karbouqa, atabek de Mossoul.

Devenu gouverneur de Bassora, Zanki réprime la révolte du calife abbasside Al-Mustarchid près de Bagdad en 1126. Il reçoit quelques mois plus tard le gouvernement de Mossoul.

Il va parcourir la Syrie et l'Irak pendant dix-huit ans à la tête d'une armée disciplinée.

Le 18 juin 1128, il entre dans Alep. Soucieux de légitimité, il épouse la fille de Ridwan, déjà veuve d'Il-Ghazi et de Balak, transfère les restes de son père dans la ville et obtient du sultan seldjoukide de Bagdad Mahmud II un document officiel lui conférant l'autorité sur la Syrie et le Nord de l'Irak. Il appelle Damas à poursuivre la guerre sainte contre les Francs et s'empare de Hama (1130).

A la mort du sultan Mahmud II en 1132, Zanki marche sur Bagdad, mais est écrasé près de Tikrit, sur le Tigre, au nord de la capitale par les troupes du calife Al-Mustarchid qui tente de s'affranchir de la tutelle seldjoukide. Zanki est sauvé de justesse de la capture grâce au gouverneur de Tikrit, Ayyoub, un jeune officier kurde qui lui fait traverser le fleuve. Il peut regagner Mossoul à la hâte.

En juin 1133, Al-Mustarchid marche sur Mossoul, bien décidé à en finir avec Zanki. Ghiyath ad-Dîn Mas`ûd, le nouveau sultan seldjoukide, ne cherche pas à l'en dissuader, lui suggérant même de réunir la Syrie et l'Irak en un seul État sous son autorité. Zanki, aidé en sous-main par Mas`ûd, résiste durant trois mois au siège du calife, qui doit abandonner.

[modifier] La guerre contre Damas

En janvier 1135, Zanki intervient contre Damas à l'appel de l'atabek Ismaël, aux prises à la révolte des Damascènes. Ismaël est assassiné par sa propre mère Zomorrod et remplacé par son frère Mahmud. Zanki ne peut prendre la ville et n'obtient des dirigeants de la ville assiégée que la reconnaissance de sa suzeraineté de manière purement nominale. En mars, il marche vers le nord, et s'empare de quatre places fortes franques de l'outre-Oronte, dont Maara.

En juin 1137, Zanki assiège Homs (Emèse), contrôlée par les Damascènes. Le gouverneur de la cité, Mu'in ad-Din Unur, comprenant qu'il ne pourra pas résister longtemps, fait savoir aux Francs qu'il a l'intention de capituler. Ceux-ci qui n'ont pas envie de voir s'installer Zanki à deux jours de marche de Tripoli, se mettent en route. Zanki signe alors une trêve avec le gouverneur de Homs, et se retourne contre les Francs, assiégeant leur forteresse de Baarin. Zanki écrase les Francs en quelques heures sous les murs de Baarin. Foulque V d'Anjou se réfugie dans la citadelle. Zanki lui coupe toute communication et lui offre des conditions de reddition avantageuses : livraison de la forteresse et paiement de 50 000 dinars. Foulques et ses hommes capitulent, puis s'enfuient. Peu après avoir quitté Baarin, ils rencontrent le gros des renforts et se repentent d'avoir négocié.

Zanki apprend alors l'arrivée de l'empereur byzantin Jean II Comnène en Syrie du Nord avec des dizaines de milliers d'hommes. Il galope vers Alep pour défendre la ville. Mais les envoyés du basileus le rassurent : les Roums sont venus assiéger Antioche, qui est prise en août.

Zanki retourne alors assiéger Homs. L'année suivante, les Francs se réconcilient avec les Byzantins (mars) et assiègent Chayzar, défendue par le vieil émir Soultan Ibn Mounqidh (avril).

[modifier] La contre-offensive musulmane en Syrie

Zanki envoie des messagers en Anatolie auprès des Danichmendides pour qu'ils reprennent la lutte, dépêche à Bagdad des agitateurs pour forcer le sultan Ghiyath ad-Dîn Mas`ûd à envoyer des troupes vers Chayzar, écrit aux émirs de la Djézireh pour les enjoindre de repousser la nouvelle invasion. L'armée de Zanki, bien moins nombreuse que celle de l'adversaire, renonce à une attaque de front et entreprend une tactique de harcèlement. Zanki écrit au basileus et aux Francs, essayant de jouer sur leurs dissensions. Il fait propager par ses agents des rumeurs annonçant l'arrivée de gigantesques armées venant de Perse, d'Irak et d'Anatolie. Le basileus, lassé de la mauvaise volonté de ses alliés Francs, qui jouent aux dés, lève le siège de Chayzar et repart pour Antioche (21 mai 1138).

Zanki triomphe. Fin mai, il passe un accord avec Damas : il épousera la princesse Zomorrod et obtiendra Homs en guise de dot. Trois mois plus tard, le mariage a lieu sous les murs de Homs, en présence des représentants du sultan, du calife de Bagdad, de celui du Caire et d'ambassadeurs du basileus.

De Damas, Mu'in ad-Din Unur envoi à Jérusalem son ami le chroniqueur Oussama Ibn Mounqidh pour étudier la possibilité d'une collaboration contre Zanki. Oussama obtient un accord de principe.

En juillet 1139, Mahmud de Damas est poignardé dans son lit par trois de ses esclaves. Zomorrod alerte son nouveau mari, Zanki, alors à Harran, qui se met en route. Mais Mu'in ad-Din Unur a pris les affaires de Damas en main et prépare la défense de la ville. Zanki met le siège devant Baalbek, tenue par les Damascènes (août). Il pilonne la ville qui est prise sans difficultés, mais sa citadelle résiste jusqu'à fin octobre. Irrité, Zanki ordonne de crucifier trente-sept de ses défenseurs et d'écorcher vif le commandant de la place.

Oussama Ibn Mounqidh, ambassadeur de Damas auprès de Francs se rend à nouveau à Jérusalem au début de l'année 1140 avec des propositions précises : l'armée franque forcerait Zanki à s'éloigner de Damas ; les deux États s'uniraient en cas de nouveaux dangers ; Mu'in ad-Din Unur versera 20 000 dinars pour couvrir les frais des opérations ; une expédition commune sera menée pour occuper la forteresse de Baniyas, tenue depuis peu par un vassal de Zanki, et la remettre au roi de Jérusalem. Pour prouver leur bonne foi, les Damascènes confieront aux Francs des otages.

En avril, Zanki se prépare à attaquer Damas. Mu'in ad-Din Unur demande à l'armée des Francs, commandée par le roi Foulque, de venir à son secours. Zanki se retire à Baalbek, qu'il donne en fief à un homme sûr, Ayyoub, avant de s'éloigner vers le nord. Ounas occupe Baniyas et la livre aux Francs, conformément au traité. Il se rend ensuite à Jérusalem avec le chroniqueur Oussama Ibn Mounqidh.

Zanki, repoussé de Syrie, se consacre à la lutte contre les Ortoqides et les Kurdes autour de Mossoul.

[modifier] La deuxième croisade

Le 22 décembre 1144, au hasard d'une campagne contre les Ortoqides, Zanki prend Edesse, laissée sans défense par les croisés. Six mille habitants de la ville sont massacrés. Les Francs de la ville sont envoyés en captivité à Alep ou exécutés.

La prise d'Edesse déclenche la deuxième croisade. Les Musulmans prennent conscience de la nécessité de s'unir pour lutter contre les Croisés et reprendre Jérusalem. Zanki, couvert d'honneur, reste cependant un prince local, plus préoccupé par les problèmes de la Djézira (Haute Mésopotamie).

Zanki, installé à Baalbek, prépare une offensive de grande envergure contre les principales villes tenues par les Francs. Les Damascènes craignent qu'ils ne s'attaquent à leur ville. En janvier 1146, Zanki est contraint de repartir vers le nord. Ses espions l'ont informé d'un complot ourdi par Josselin d'Edesse, avec quelques-uns un de ses amis arméniens restés dans la cité, pour massacrer la garnison turque de la ville. Zanki reprend la situation en main, exécute les partisans de l'ancien comte, et installe à Edesse trois cent familles juives acquises à sa cause. En juin, il met le siège devant Jaabar, sur l'Euphrate, occupé par un émir arabe qui refuse de reconnaître son autorité et menace les communications entre Alep et Mossoul. Le siège dure trois longs mois.

Zanki est assassiné par un eunuque d'origine franque, Yarankach, qui craignait sa colère après avoir bu du vin dans le gobelet de son maître le 14 septembre 1146. Après sa mort, son armée se disperse. Mu'in ad-Din Unur quitte Damas pour reprendre Baalbek. Raymond d'Antioche lance un raid sous les murs d'Alep. Jocelin intrigue pour reprendre Edesse.

Nur ad-Din et son frère aîné Sayf ad-Din Ghâzî succèdent à leur père Zanki.

[modifier] Notes

  1. turc : İmadeddin Zengi
    arabe : ʿimād ad-dīn zankī, عماد الدين زنكي, soutien de la religion (foi)
    persan : ʿimād-e dīn zengī, عماد الدین زنگی

[modifier] Sources

  • Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes, 1983, basé sur les notes des chroniqueurs arabes de l'époque.