Fatwa

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Une fatwa ou fetfa[1],[2] ou fetva[3] (arabe : فتوى [fatwā], avis juridique, au pluriel : fatāwa) est, dans l'Islam, un avis juridique donné par un spécialiste de loi religieuse sur une question particulière. En règle générale, une fatwa est émise à la demande d'un individu ou d'un juge pour régler un problème où la jurisprudence islamique n'est pas claire. Un spécialiste pouvant donner des fatāwa est appelé un mufti.

Contrairement à l'opinion répandue, une fatwa n'est pas forcément une condamnation : il s'agit d'un avis religieux pouvant porter sur des domaines variés : les règles fiscales, les pratiques rituelles ou encore l'alimentation[4].

Sommaire

[modifier] Qui peut émettre une fatwa

Comme il n'existe pas de clergé dans l'Islam sunnite, il n'y a pas de règle unanimement acceptée pour déterminer qui peut émettre une fatwa ; certains savants musulmans se plaignent que trop de gens se considèrent comme qualifiés pour en émettre.

Le sunnisme est en partie décentralisé : différents muftis peuvent émettre des fatwas contradictoires ; la conséquence d'un tel événement varie selon le pays.

  • Dans un pays où la loi islamique est la base du droit civil et droit pénal, les fatwas sont débattues par les prélats nationaux avant d'être émises, après qu'un consensus a été obtenu. Dans ces cas, ils sont rarement contradictoires et ont force de loi. Si, malgré tout, une contradiction apparaît, les autorités nationales tranchent, émettant souvent une interprétation de compromis.
  • Dans les pays où la loi islamique n'est pas la base du droit national, les fatwas contradictoires coexistent. Les croyants suivent alors celles qui ont été émises par un membre de la même tradition qu'eux-mêmes. Ainsi, un sunnite suivra rarement une fatwa émise par un religieux chiite, et vice versa.

Néanmoins, une fatwa ne reste qu'un avis juridique n'ayant autorité que dans le cadre d'un code législatif ou s'il est adopté.

[modifier] Exemples de fatwa

  • Le 14 février 1989, une fatwa réclamant l'exécution de Salman Rushdie, auteur des Versets Sataniques, a été proclamée sur Radio Téhéran par l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, dénonçant le livre comme "blasphématoire" envers l'islam. Comme le roman suggère que Rushdie ne croit plus en l'Islam, Khomeiny l'a aussi condamné pour apostasie[réf. nécessaire]. Khomeiny précisa alors que c'était la responsabilité de tout musulman "zélé" d'exécuter Rushdie et ses éditeurs. Cette fatwa, première de son genre, frappe les opinions publiques occidentales.
  • Le 24 septembre 1993, le Conseil des soldats de l'islam condamne à mort par une fatwa Taslima Nasreen et propose une récompense à l'assassin.
  • le 25 novembre 2007, l'Ayatollah Fadlallah émet une fatwa contre les violences faites aux femmes qu'il qualifie de « comportement humain parmi les plus ignobles ». Il explique que l'islam rejette la violence et refuse toute notion de supériorité ou de souveraineté de l'homme sur la femme, et que « la femme peut répondre à la violence physique de l’homme contre elle par une même violence, dans le cadre de l’autodéfense »[5]. Cette fatwa a eu un impact majeur dans tout le monde arabe en générant de nombreux débats, et est interprétée par de nombreux médias arabes comme « le droit de la femme à frapper son mari et à quitter son lit »[6]

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. TLFI
  2. Le Littré en ligne
  3. Le Littré en ligne
  4. Qatar: controverse autour d'une fatwa du Cheikh Youssef Al-Qardaoui
  5. Texte français de la fatwa de l’ayatollah Muhammad Hussein Fadlallah, 27 novembre 2007
  6. Yves Gonzalez-Quijano, Quand une fatwa défend le droit des femmes..., 7 décembre 2007