Salafisme

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Le salafisme est un mouvement sunnite revendiquant un retour à l'islam des origines.

Étymologiquement, salafisme (en arabe : السلفية as-salafiyyah) provient du mot salaf, prédécesseur ou ancêtre, qui désigne les compagnons de Mahomet et les deux générations qui leur succédèrent.

Sommaire

[modifier] Les origines

Les salafistes ne se considèrent pas comme un mouvement de fondation récente : ils prétendent représenter la continuation légitime de l'islam des premiers siècles. Le mot arabe salafi fait référence a la première génération de musulman "pieux prédécesseurs" qui suivaient le coran à la lettre ainsi que la tradition du prophète Mahomet suivant la compréhension des Pieux Prédeceseurs, les meilleurs générations de croyants. Et c'est bien plus tard, au XIVe siècle que le mot " Salaf " a été réemployé par Sheykh ul-Islam Ibn Taymiyyah, qui déclarait ainsi : "il n'y a nul inconvénient à s'attribuer aux salafs, plutôt il est obligatoire d'accepter ceci avec approbation. Certes, la voie des Salaf n'est rien d’autre que la vérité". On trouve aussi cette attribution dans les écrits de son élève, historien et spécialiste du hadith, Adh-Dhahabiy.

L'attribution au salafisme a été plus largement diffusée au début du XXe siècle par l'école rationaliste de l'égyptien Muhammad Abduh et de son élève syrien Muhammad Rashid Ridha, par opposition au soufisme, qu'ils combattaient comme étant une des principales sources de la décadence des musulmans. Cependant, ils n'ont pas adopté les autres fondements qui distinguent aujourd'hui les salafistes (non interprétation des attributs divins, rôle limité de la raison dans l'interprétation des textes sacrés...). Les salafis d'aujourd'hui sont donc assez critiques envers cette école. Le yéménite Sheykh Muqbil Ibn Hâdî a ainsi écrit un livre pour démontrer que Rashid Ridha et encore moins son maître Muhammad Abduh, ne peuvent se prévaloir de la da'wa Salafiyya.

Al-Albâni considérait qu'il est nécessaire aujourd'hui de s'appeler "salafi", et qu'il ne suffit pas de se déclarer simplement "musulman", car les courants les plus opposés, du chiisme au soufisme hétérodoxe, se déclarent aussi musulmans. C'est donc dans un souci de distinction des autres courants qu'il a insisté sur cette appellation. Il affirmait qu'elle était simplement un résumé en un mot de la phrase "musulman suivant le Coran et la Sunna, selon la compréhension des pieux prédécesseurs".

[modifier] Les principaux fondements du Salafisme

  • Insister sur le tawhid (monothéisme, unicité divine). En islam, ceci est la base de la religion et la voie à laquelle tous les prophètes ont appelé. Le salafisme distingue 3 catégories dans le Tawhid, ce qui est une différenciation nette vis-à-vis des autres théologiens musulmans :
    • Tawhid rububiya (unicité dans Sa Seigneurerie): L'unicité d'Allah comme créateur, Maitre (Possésseur) de Sa création et Administrateur (Gérant) de Sa création.
    • Tawhid uluhiya (unicité dans Son adoration): Le fait de consacrer tous ses actes d'adoration à Allah et à Lui seul. La première mission de tous les prophètes a été d'appeler les gens à se conformer à ce (Tawhîd) monothéisme.
    • Tawhid asma was sifat (unicité dans Ses noms et attributs)  : Le fait d'accepter le sens apparent des attributs et actes divins qui apparaissent dans le Coran et la Sunna authentique, sans les interpréter de façon métaphorique, et sans les assimiler aux attributs humains.
  • Revenir à la religion telle que pratiquée par les "pieux prédécesseurs" et dénoncer toute innovation dans les préceptes ou les pratiques religieuses (une innovation est une adoration sans preuve : ni dans le Coran, ni dans la Sounna), ce qui amène bien souvent à dénoncer des choses qui ne sont pas reconnues comme des innovations par les autres sectes considérées égarées, ces derniers tolérant plus ou moins certaines nouveautés religieuses.
    • La barbe non taillée, l'habit au dessus des chevilles et les prières quotidiennes à la mosquée sont obligatoires pour les hommes. Pour les femmes, le niqab est obligatoire chez la majorité des salafistes. De plus, la musique et certains chants sont interdits. La mixité sexuelle, quant à elle, est strictement prohibée. Ces prises de positions font loin de faire l'unanimité chez le reste des sunnites.
  • Aucune parole ou avis d'aucune personne ne doit primer sur les textes du Coran et de la Sunna. Ils citent ainsi souvent la parole de l'Imâm Malik : "L'avis de toute personne est susceptible d'être accepté ou refusé, sauf [les paroles de] celui qui gît dans cette tombe", montrant la tombe du prophète Mahomet : "Si le hadith se révèle authentique [alors qu'il se contredit avec ma parole], alors jetez ma parole contre le mur".

[modifier] Position au sujet des attributs divins

Du point de vue doctrinal, les salafistes s'opposent aux acharites et aux maturidites, en prétendant refuser d'interpréter de façon métaphorique les attributs et les actes divins (tels que l'ascension sur le trône, la "main de Dieu", "l'œil de Dieu", "la jambe de Dieu", "la face / le visage de Dieu", "le sourire de Dieu"...), sans toutefois les assimiler aux attributs humains. Ils se réclament ainsi de la majorité des hanbalites, et notamment d'Ibn Taymiyyah qui constitue une de leur références privilégiées. Mais dans les faits, ils interprètent les attributs divins de façon littérale, ce qui est considéré par une partie non négligeable des autres sunnites comme de l'anthropomorphisme. En effet, pour chaque attribut, ils disent que le sens est connu mais la modalité inconnue. Donc la Main de Dieu serait selon eux véritablement une main au sens ou nous l'entendons mais ne ressemblerait pas aux autres mains connues.

Cette position est attestée dans des écrits anciens. At-Tirmidhiy au Xe siècle, dit dans ses Sunan (livre qui constitue l'une des six plus importantes références de hadîth chez les sunnites), en commentant le hadîth selon lequel "Allah accepte l'aumône et la prend de sa main droite ..." :

« A propos de ce hadîth et des récits du même ordre, mentionnant des attributs [divins], ou évoquant la descente du Seigneur - Glorifié et Elevé soit-Il - chaque nuit, au ciel le plus bas, plusieurs savants ont dit : certains de ces récits sont authentiques, [on doit] y croire, mais on ne doit pas l'imaginer ni s'interroger sur le comment. Ceci a été rapporté de Mâlik Ibn Anas, Sufyân Ibn 'Uyaynah et Abd-Allâh Ibn Al-Mubârak. Ils ont dit à propos de ces hadîths : "Faites-les passer sans parler du 'comment'". Ceci est l'avis des savants parmi les gens de la sunna et du consensus. Quant à la [secte] des djahmiyyah, ils ont renié ces récits et ont dit que c'est de l'anthropomorphisme. Alors qu'Allah a mentionné dans plusieurs passages de son Livre, "la Main", "l'Ouïe", "la Vue", les djahmiyyah ont interprété ces versets de manière métaphorique et l'ont expliqué d'une manière contraire à celle des gens de la science. Ils ont prétendu qu'Allah n'a pas créé Adam de Sa Main, mais ils ont dit que "main" ici signifie "force". Ishâq Ibn Râhawayh a dit : "Ce serait de l'anthropomorphisme si on disait : 'Une main telle que telle main' (yadun ka-yad) ou 'une ouïe telle que telle ouïe' (sam'un ka-sam' ) ou 'qui ressemble à telle ouïe' (sam'un mithla sam') (...). Quant à dire, comme Allah l'a dit, 'une Main', 'une ouïe', 'une vue' sans parler du comment et sans dire 'qui ressemble à telle ouïe' ou 'telle que telle ouïe', alors ceci n'est en aucun cas de l'anthropomorphisme. C'est conforme à ce qu'Allah - Glorifié et Elevé soit-Il - a dit dans son Livre : لَيسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ وهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ ("Il n'y a rien qui Lui ressemble; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant") » (Coran, Sourate 42 verset 11)

Les acharites accusent les salafistes d'anthropomorphisme lorsqu'ils parlent de "Main d'Allah", des "Yeux d'Allah", de la "Colère d'Allah", de la "Miséricorde d'Allah", etc. au sens propre, car pour eux ces attributs sont le propre des créatures et impliquent une certaine faiblesse. Les salafis leur répondent que les acharites aussi reconnaissent certains attribus ("La Vie", "La Volonté", "La Vue", ...) alors qu'elles sont partagés par les créatures, et se demandent donc pourquoi ils ne parlent pas d'anthropomorphisme dans ce cas-là. Les gens de la Sunna citent souvent cette formule de l'Imam Malik: "Nous savons ce qu'est l'ouie (ou la main,la vue....), nous ignorons comment elle est (auprès de Dieu), et poser des questions à ce sujet est une innovation". Autrement dit, ils reconnaissent que Dieu a une main, une ouie etc... mais ils refusent de se poser la question du comment qui, selon eux, est une innovation, ce qui est sûr, c'est qu'en aucun cas Dieu ne ressemble à ses créatures.

Les salafistes acceptent tous les noms et attributs divins sans les nier, ni les transformer, ni les comparer, et sans être métaphoristes ou anthropomorphistes.

[modifier] Position par rapport aux quatre écoles juridiques

Les salafistes apprennent de ces écoles et affirment qu'il n'est ni obligatoire ni interdit d'en adhérer à une. Pour eux, il est du devoir du musulman de chercher la vérité islamique, même si cela contredit l'avis d'une de ces voies méthodologiques. Ce point de vue des salafis a suscité la colère de certains traditionnalistes des quatre écoles.

Les arguments avancés par les salafis, à ce sujet, sont développés dans des livres tels que I'lâm ul-Muwaqqi'în d'Ibn Al-Qayyim (XIVe siècle), Al-Qawl ul-Mufîd fî hukm it-taqlîd d'Ash-Shawkâniy (XIXe siècle), Hadiyyat us-Sultân, ilâ muslimî bilâd il-Yâbân de Sultân Al-Ma'sûmiy, ou encore Bid'at ut-Ta'assub il-Madhhabiy du contemporain 'Îd 'Abbâsiy, qui est une réponse au livre Al-Lâmadhhabiyyah d'Al-Bûtî.

Les salafistes sont, pour la plupart, restés proches de l'Arabie saoudite. Une des paroles célèbres du cheikh salafi Nasir ud-Dîn Al-Albani était : « Il fait partie de la [bonne] politique, aujourd'hui, de délaisser la politique ». Ce théologien Albano-Syrien qui a été la figure la plus marquante du salafisme depuis les années 60, jusqu'à sa mort en 2000, et qui a beaucoup contribué à la diffusion du salafisme, était convaincu que la seule solution aux problèmes des musulmans consiste en ce qu'il appelait "At-Tasfiyatu wa-Tarbiyah" (la purification et l'éducation) : d'une part, purifier la religion musulmane de toutes les "innovations" qui ont entaché ses préceptes et ses dogmes, pour revenir à la religion originelle telle qu'elle a été transmise par le Prophète, et d'autre part, l'éducation des musulmans pour qu'ils se conforment à cette religion purifiée, et délaissent leurs mauvaises coutumes. Il considérait donc, que tout autre solution (qu'elle soit politique ou révolutionnaire) ne fait que détourner les musulmans du bon chemin à suivre. Peu avant sa mort, il estimait que beaucoup a été fait pour ce qui est de la "purification", mais que l'essentiel reste à faire en ce qui concerne "l'éducation".

[modifier] Relations avec les Frères Musulmans et autres mouvements

Les Frères musulmans sont plus ou moins sympathisants du salafisme, mais le mouvement en lui-même n'est pas salafi. Hassan El-Banna, le fondateur de ce mouvement, le définissait comme "à la fois salafiste et soufiste", dans un souci de rassembler le plus de musulmans dans son mouvement politico-religieux. Les salafistes sont très critiques envers le mouvement des Frères musulmans. Ils les accusent notamment :

  • de ne pas suffisamment appeler à l'unicité divine dans leur prêche.
  • de rassembler des gens de diverses croyances sans se soucier de corriger leurs éventuelles déviances.
  • de fonder les critères d'alliance et de désaveu sur l'appartenance à leur mouvement, le respect de ses règles, et l'obéissance à leur murchid au lieu de les fonder sur le respect de l'islam.
  • de s'être rapprochés des chiites, fortement détestés des salafistes, qu'ils considèrent très égarés.

Cf. Waqafâtun ma'a kitâbi li-ddu'âti faqat ((ar) [1]) de Muhammad Ibn Sayf Al-'Adjmiy.

Sâlih Âl Ash-Shaykh, actuel ministre saoudien des affaires religieuses, déclarait :

« Quant au groupe des Frères Musulmans, parmi les principaux aspects de leur appel, on relève : le secret, la dissimulation, la versatilité, le rapprochement de ceux qui présentent un intérêt pour eux (...). Aussi, parmi les aspects [distinctifs] de ce groupe et ses fondements, est le fait qu'ils empêchent leurs disciples d'entendre les avis qui s'opposent au leur. Ils ont pour cela des tactiques variés : occuper le temps des jeunes du matin au soir (...) pour qu'ils n'aient plus l'occasion de s'intéresser à autre chose, accuser les gens qui connaissent leur vérité et les diffamer (...) pour empêcher les autres de les écouter. Ils sont en cela semblables aux polythéistes, dans un certain aspect, lesquels accusaient le Messager d'Allah (...), en public, de divers maux pour empêcher les gens de le suivre. (...)
D'autre part, le but ultime de l'appel [des Frères Musulmans] est d'arriver au pouvoir. (...) Quant au fait que les gens soient sauvés du châtiment d'Allah (...) et entrent au paradis, ceci n'est pas important pour eux.»

(Propos enregistrés dans une cassette intitulée Fatâwâ Al-'Ulamâ`i fil-djamâ'âti wa atharuhâ 'alâ bilâd il-h'aramayn, aux éditions Minhâdj us-Sunnah, Riyad).

Les salafistes désavouent les croyances des chiites, des mourjis, des mou'tazila, des ach'arites, des frères musulmans, des khawarijs, des jahmites, des habaches, des soufis, des tijanis, des tablighis... Car selon eux, ces sectes font partie des 72 groupes qui passeront par l'enfer, cela appuyé par certains hadiths authentique du Prophète.

Les médias amalgament souvent, par erreur, salafisme et terrorisme.

[modifier] Les références des salafistes

Les salafistes se réfèrent à des oulémas anciens :

  • D'abord les compagnons du Prophète, qu'ils considèrent comme étant les plus savants et le premier exemple à suivre après Mahomet.
  • Les quatre Imâms fondateurs des écoles juridiques, pour lesquels ils montrent un grand respect bien qu'ils refusent de les suivre aveuglément.
  • Les savants spécialistes du hadith du IXe-XIIIe siècle, tels que : Ibn Al-Mubârak, Ibn 'Uyaynah, Al-Bukhâriy, Muslim, At-Tirmidhiy, Abû Daoûd, Ibn Khuzaymah, Ibn Battah, Ibn Mandah, Ibn Qudâmah...
  • Ibn Taymiyyah et ses disciples Ibn Al-Qayyim, Ibn Kathîr et Adh-Dhahabiy, qui ont vécu au XIIIe-XIVe siècle, à l'époque des mamelouks. Les salafistes les citent très souvent (surtout les trois premiers) car leurs œuvres sont abondantes et qu'ils ont défendu avec énergie la croyance « salafi » contre les courants soufis et asharites, majoritaires à leur époque. En pratique, cette référence préférentielle à des théologiens de l'école hanbalite place les salafistes dans une vision de l'islam qui est assez proche de celle de cette dernière école, même si les salafistes refusent par principe de se référer à une école plutôt qu'à une autre (par exemple, le célèbre théologien Al Albani était un salafi plutôt influencé par le hanafisme que par le hanbalisme).

Tous les théologiens qui précèdent sont également reconnus et respectés par les sunnites des autres courants.

  • Muhammad Ibn Abd Al-Wahhâb et ses disciples, dont les œuvres ont été rassemblés dans "Les œuvres complètes de Muhammad Ibn 'Abd Al-Wahhab" et "Al-Fatâwa An-Nadjdiyyah". Ces théologiens font l'objet de beaucoup plus de polémiques entre les salafis et les autres courants.
  • Muhammad Ibn Ibrâhîm, ancien mufti d'Arabie saoudite, au début du XXe siècle. Son livre Tahkîm ul-Qawânîn est très cité par les khawarijs, car ils pensent y trouver un jugement d'apostasie des gouverneurs qui n'appliquent pas la chari'a. Ce passage du livre a été discuté par certains salafis pour lui donner sa vraie interprétation.

Quant aux oulémas contemporains, les salafistes se réfèrent à :

  • Ibn Bâz, précédent mufti d'Arabie saoudite. Ses œuvres complètes ont été rassemblées dans un recueil.
  • Nasir ud-Dîn Al-Albâniy, spécialiste de la science du hadith. Il a émigré d'Albanie avec son père qui était un mufti hanafite, pour s'installer en Syrie. Il est pour une grande partie auto-didacte. Il a été appelé pour enseigner les sciences du hadith à l'Université de Médine, l'année de sa fondation. Mais, après deux ans, son contrat n'a pas été renouvelé. Il a vécu un certain temps au Liban et aux Emirats, avant de s'installer définitivement à Amman en Jordanie.
  • Ibn 'Uthaymîn, ancien membre du Comité des grands savants saoudiens. Parmi ses fatwas célèbres est le fait que "l'auteur d'un attentat suicide sera en enfer pour toute l'éternité" (Cf. son livre Sharhu Riyâdh is-Sâlihîn).
  • Le Yéménite Muqbil Ibn Hâdî, formé en Arabie saoudite. Après en avoir été expulsé, il vécut cela comme une injustice. Celui-ci a été très critique envers le gouvernement saoudien, jusqu'à peu avant sa mort, mais est revenu sur sa position lorsque des responsables saoudiens l'ont accueilli et transféré pour être soigné aux États-Unis puis en Arabie Saoudite. Il rapportait que Oussama Ben Laden lui proposait de fournir en armes ses étudiants au Yémen, ce qu'il a refusé. Ce dernier a également déclaré avant les attentats du 11 septembre : "Qu'Allah nous protège contre Oussama Ben Laden. C'est un mauvais présage pour les musulmans".

Ces quatre oulémas, tous décédés entre 1999 et 2001, constituent les premières références contemporaines des salafis. Ils sont souvent plus ou moins attaqués par les terroristes se réclamant du salafisme, qui les considèrent volontiers comme étant à la solde des gouvernements arabes car ils refusaient de les déclarer apostats, et sont opposés aux soulèvements armés arbitraires et aux attentats.

Parmi les oulémas encore vivants auxquels se réfèrent les salafistes :

  • Le saoudien Rabî' Ibn Hâdî Al-Madkhaliy, qui est sans doute leur premier porte-parole aujourd'hui. Ancien chef du département des sciences de la Sunna à l'Université de Médine. Il a été élève d'Al-Albâniy, et concentre les critiques les plus véhémentes des khawarijs (terroristes).
  • L'actuel mufti d'Arabie Saoudite, 'Abd Al-'Azîz Âl Ash-Shaykh (descendant d'Ibn 'Abd Al-Wahhab).
  • Sâlih Al-Fawzân, membre du Comité des grands savants saoudiens.
  • Sâlih Âl Ash-Shaykh, actuel ministre des affaires religieuses de l'Arabie saoudite (également descendant d'Ibn 'Abd Al-Wahhab).

[modifier] Liens externes


Courants et mouvements en Islam





liste des actuels chefs religieux Islam Dar al-Islam