Relais de la flamme olympique 2008

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Logo du relais de la flamme 2008
Logo du relais de la flamme 2008

Le relais de la flamme olympique 2008 est parti le 25 mars 2008 d'Olympie en Grèce, pour se conclure 130 jours plus tard le 8 août 2008 à Pékin en Chine à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'été de 2008. Cette tradition du relais de la flamme olympique remonte aux Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin.

La flamme olympique 2008 est acheminée à travers plus de 130 villes des cinq continents, parcourant près de 137 000 kilomètres au total. Durant son périple, la torche olympique sera acheminée sur le « toit du monde », l'Everest. Le tracé imaginé se veut, à l'image de la route de la soie, un lien entre l'Orient et l'Occident. Il permet également de faire parvenir la flamme dans des pays n'ayant jamais accueilli les Jeux Olympiques, dont une majorité de nations asiatiques.

Des incidents ont marqué différentes étapes de ce relais 2008 de la flamme olympique. Ce fut le cas, en particulier, lors de l'allumage de la torche à Olympie le 24 mars, puis lors de son passage à Londres le 6 avril, à Paris le 7 avril et dans une moindre mesure à San Francisco le 9 avril et Buenos Aires le 11 avril.

Sommaire

[modifier] La torche

Icône de détail Article détaillé : Flamme olympique.
La torche olympique exposée à Vilnius le 16 février 2008
La torche olympique exposée à Vilnius le 16 février 2008

La torche olympique dont la forme est inspirée des rouleaux traditionnels chinois, utilise un motif que l'on trouve sur les anciennes poteries[1] appelés « nuage de bon augure » ou « nuage de bonheur ». Conçue par le groupe Lenovo dans un alliage aluminium-magnésium[2], elle pèse un peu moins d'1 kg (985 grammes)[2] et mesure 72 cm en hauteur.[2] La torche est élaborée pour que le feu reste allumé avec un vent jusqu'à 65 km/h et une pluie jusqu'à 50 millimètre/h[réf. nécessaire]. La torche peut rester allumée pendant 15 minutes.

[modifier] Route internationale

Parcours de la flamme olympique
Date Villes Pays
25 mars Olympie Grèce Grèce
24-29 mars
31 mars Cérémonie d'accueil à Pékin Drapeau de la République populaire de Chine Chine
2 avril Almaty Kazakhstan Kazakhstan
3 avril Istambul Turquie Turquie
5 avril Saint-Pétersbourg Russie Russie
6 avril Londres Royaume-Uni Royaume-Uni
7 avril Paris France France
9 avril San Francisco États-Unis États-Unis
11 avril Buenos Aires Argentine Argentine
13 avril Dar es Salam  Tanzanie
14 avril Mascate Oman Oman
16 avril Islamabad Pakistan Pakistan
17 avril New-Dehli Inde Inde
19 avril Bangkok  Thaïlande
21 avril Kuala Lumpur Malaisie Malaisie
22 avril Jakarta Indonésie Indonésie
24 avril Canberra Australie Australie
26 avril Nagano Japon Japon
27 avril Séoul Corée du Sud Corée du Sud
28 avril Pyongyang Corée du Nord Corée du Nord
29 avril Hô-Chi-Minh-Ville Viêt Nam Viêt Nam
2 mai Hong Kong Hong Kong Hong Kong
3 mai Macao  Macao
Le parcours de la flamme à travers six continents. En rouge, le relais de Taipei, annulé.
Le parcours de la flamme à travers six continents. En rouge, le relais de Taipei, annulé.

[modifier] Départ à Olympie

Le 24 mars 2008, la flamme olympique a été allumée à Olympie (Grèce), où avait lieu les jeux Olympiques antiques. L'actrice Maria Nafpliotou, dans le rôle de la grande prétresse, alluma la torche du premier porteur de la flamme, le médaillé d'argent en taekwondo aux jeux Olympiques d'été de 2004, le grec Alexandros Nikolaidis, qui donna la flamme au second porteur de la torche, championne olympique en brasse de la même année, la chinoise Luo Xuejuan.[3]

La cérémonie d'allumage de la torche, le 24 mars, fut l'occasion pour certains protestataires de faire entendre leur voix concernant les droits de l'homme en Chine. Trois membres de Reporters sans frontières ont été appréhendés après avoir déroulé une banderole et crié des slogans appelant à boycotter les jeux[4].

[modifier] Passage à Londres

Manifestants au relais de la torche olympique à Londres
Manifestants au relais de la torche olympique à Londres
La flamme olympique à Londres, protégé par les membres de la Police chinoise (PAP) et la police londonienne
La flamme olympique à Londres, protégé par les membres de la Police chinoise (PAP) et la police londonienne

Organisé le 6 avril 2008, le relais de la flamme olympique a fait l'objet, en raison des Troubles au Tibet en 2008, de nombreuses manifestations d'opposants solidaires de la cause tibétaine et contraint les organisateurs à modifier légèrement le parcours de la flamme. Trente-sept personnes ont été interpellées[5] et le comité d'organisation olympique chinois a dénoncé un « sabotage » de l'événement.

[modifier] Passage à Paris

Protestations en France lors du passage de la flamme olympique devant la Tour Eiffel à Paris
Protestations en France lors du passage de la flamme olympique devant la Tour Eiffel à Paris
Près de la Tour Eiffel, jeunes Chinois venant assister au passage de la flamme olympique.
Près de la Tour Eiffel, jeunes Chinois venant assister au passage de la flamme olympique.
La flamme protégée par un cortège de pompiers et de policiers.
La flamme protégée par un cortège de pompiers et de policiers.
Interpellation d'un homme brandissant le drapeau du Tibet.
Interpellation d'un homme brandissant le drapeau du Tibet.
Manifestants tibétains maintenus à l'écart par un cordon de gendarmes, place de l'Hôtel de Ville.
Manifestants tibétains maintenus à l'écart par un cordon de gendarmes, place de l'Hôtel de Ville.

Le parcours parisien de la flamme olympique, le long duquel s'étaient rassemblés de nombreux spectateurs, mais aussi des manifestants pro-tibétains, a été émaillé de tant d'incidents que la fête a été décrite comme un fiasco par plusieurs médias français[6].

Afin de manifester leur solidarité contre les événements au Tibet, les athlètes français participant au relais de la flamme ont accepté d'arborer un petit badge portant le slogan « pour un monde meilleur[7] ».

Départ du premier étage de la Tour Eiffel à 12 h 30 le 7 avril 2008 sous haute sécurité puisque 3 000 policiers protègent le parcours de la flamme olympique portée par 80 athlètes français. Des manifestants pro-tibétains ont bloqué le parcours de la flamme pratiquement dès son départ et interrompu le flux vidéo officiel diffusé par France Télévision[réf. nécessaire]. La flamme a été transférée dans un bus sécurisé afin de permettre l'avancée du relais. D'après la préfecture de Paris, la torche olympique a été éteinte — mais pas la flamme — pour raison technique pendant quelques minutes avant de repartir[réf. nécessaire].

L'association Reporters sans Frontières a hissé plusieurs de ses drapeaux (où figurent des menottes en lieu et place des anneaux olympiques) en haut de la Tour Eiffel, sur l’avenue Marceau, sur les Champs-Elysées, sur le Pont des arts et sur le quai Malaquais, sur la façade de Notre-Dame de Paris et sur un immeuble près du stade Charléty[8].

Parmi les nombreux incidents, on peut signaler que des journalistes ont été frappés par des CRS, (un journaliste a été envoyé à l'hôpital)[9]. D'autre part, certains policiers français ont arraché les drapeaux tibétains et autres signes de protestation comme les drapeaux de Reporters sans Frontières[9]. La cérémonie prévue à la Mairie de Paris en présence de Bertrand Delanoë a été annulée au dernier moment par les autorités chinoises[10]. En pleine séance à l'Assemblée nationale, les députés ont arrêté leur travail et une quarantaine d'entre eux s'est rendue dehors, toutes tendances politiques confondues, au moment du passage de la flamme olympique, se rassemblant derrière une banderole où était inscrit « Respect des droits de l'homme en Chine ». Certains avaient des drapeaux tibétains, ils ont chanté la Marseillaise après avoir scandé « Liberté pour le Tibet[11] ! ». Un manifestant a tenté d'arracher la torche olympique à une sportive chinoise sur fauteuil roulant[12].

La télévision chinoise a partiellement censuré les images montrant une opposition au parcours de la flamme olympique à Paris. La télévision chinoise CCTV en a montré certaines, faisant passer les manifestants pour des séparatistes soutenant l'indépendance du Tibet, et affirmant que leurs actions ont entraîné de vives condamnations du public français et des Chinois émigrés[13].

Le Figaro estime qu'« à destination de 1350 millions de téléspectateurs chinois, l'affront fait à l'esprit olympique est uniquement l'affaire d'une minorité d'exilés tibétains amplifiée par une presse occidentale biaisée[14] ».

Le lendemain des événements, la polémique s'est portée en France sur le rôle de la police française. Le quotidien français Libération estime ainsi le 8 avril que « La police parisienne a tellement mis le paquet que seule la liberté d'expression chinoise avait droit de cité, pas les drapeaux tibétains hors du Trocadéro. (..) À Paris les policiers ont multiplié les fouilles pour débusquer les porteurs de ce drapeau interdit en Chine, où sa possession peut entraîner un an de prison. »[15] La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a cependant démenti le lendemain avoir interdit les drapeaux tibétains et a demandé l'ouverture d'une enquête administrative à ce sujet[16].

Le quotidien Le Figaro a pour sa part insisté sur le coût du dispositif policier (un hélicoptère, 3 vedettes fluviales, 65 motos, 100 véhicules, 3 000 agents) chiffré à 400 000 euros[17].

Les jours suivants, les critiques se sont focalisées sur la garde chinoise de la flamme olympique, une unité de 70 hommes (dont 30 pour le parcours à l'étranger) vêtus de survêtements bleus et blancs, issus de l'élite de la Police armée populaire (PAP) chinoise, une police à statut militaire. Ces hommes ont été sélectionnés sur des critères physiques (« tous grand, beaux, et puissants » selon Libération) et sportifs et auraient suivi une formation de « bienséance » et de langues étrangères. Ils ont concentré les critiques de ceux qui les ont côtoyés. Le Britannique Sebastian Coe, organisateur des Jeux Olympiques de Londres, les a traité de « voyous », le porteur de flamme français David Douillet de « robots, chiens de garde, qui n'ont aucune humanité », tandis qu'à la préfecture de police de Paris, ils étaient considérés comme « très désagréables, assez brutaux (...) Ils ont pris toutes les décisions, on n'avait pas notre mot à dire[18] ».

Suite aux manifestations en France lors du relais de le flamme, le nationalisme chinois a été attisé en Chine, et des manifestations anti-françaises se sont produites en Chine le 19 avril[19].

[modifier] Passage à San Francisco

Une partie d'un groupe de manifestants solidaires du Tibet se déplaçant au sud le long de The Embarcadero (San Francisco) arrivant au contact de manifestants chinois.
Une partie d'un groupe de manifestants solidaires du Tibet se déplaçant au sud le long de The Embarcadero (San Francisco) arrivant au contact de manifestants chinois.

La flamme olympique est passée à San Francisco le mercredi 9 avril. Le parcours déjà beaucoup raccourci, a été changé au tout dernier moment. Ce dernier devait longer toute la Baie depuis le AT&T Ball Park (stade de baseball) jusqu'au Fisherman's wharf puis s'achever sur l'Embarcadero en face du Ferry Building.

En effet face à l'afflux de militants pro-tibétains et pro–chinois sur la Ferry Plaza, il était impossible à la flamme d'emprunter l'itinéraire initial. Ce sont quelques 30000 manifestants qui se sont rassemblés pour manifester le soutien ou bien au contraire la désapprobation des JO à Pékin.

Trois personnes ont été appréhendées après avoir fixé des drapeaux entre les câbles du golden bridge[20].

Des sources tibétaines prétendent que des participants chinois auraient été payés par l'ambassade de Chine, et ne connaissaient pas la situation au Tibet[21].

[modifier] Passage à Buenos Aires

Buenos Aires : des manifestants au relais alternatif des Droits Humains, portrant le drapeau tibétain ou des pancartes de Falun Gong.
Buenos Aires : des manifestants au relais alternatif des Droits Humains, portrant le drapeau tibétain ou des pancartes de Falun Gong.

Des manifestants solidaires des tibétains et du mouvement Falun Gong organisèrent un relais alternatif, nommé "le Relais des Droits Humains". Ils ont rapporté cette flamme des Droits Humaines vers l'Obelisk au centre de la ville. Ils voulaient montrer l'opposition contre les valeurs Olympiques et le régime totalitaire en Chine. Le footballeur Diego Maradona avait refusé de porter la flamme, parce qu'il ne voulait pas faire partie de la "controverse Olympique". Plusieurs démonstrateurs ont essayé d'eteindre la flamme en jetant des ballons remplis de l'eau vers la flamme[réf. nécessaire].

[modifier] Passage à Dar es Salam

Wangari Maathai, prix Nobel de la Paix en 2004, qui devait porter la torche olympique à Dar es Salam, a annoncé qu'elle ne le ferait pas, souhaitant ainsi « faire pression sur la Chine afin de régler les questions des droits de l'Homme » au Tibet, au Darfour et en Birmanie.[22]

[modifier] Passage à Islamabad

La torche atteignit Islamabad pour la première fois de son histoire le 16 avril. Elle fut accueillie lors d'une cérémonie par le président Pervez Musharraf et le premier ministre Youssouf Raza Gilani. Jahangir Khan fut l'un des porteurs de la flamme[23]. Des milliers de soldats et de policiers furent mobilisés, les autorités craignant « des menaces de militants ou des manifestations anti-chinoises », d'après un journal australien[24], ou bien « un attentat islamiste », d'après la TSR[25]. Le relais prévu à travers les rues d'Islamabad fut annulé, et la torche fit simplement le tour de la piste du stade Jinnah[26].

[modifier] Passage à Séoul

Des incidents violents ont marqué le passage de la flamme à Séoul, capitale de la Corée du Sud, le 27 avril. Selon L'Express du 29 avril, « la presse sud-coréenne a dénoncé dans de virulents éditoriaux le comportement d'étudiants chinois ayant lancé des pierres sur des manifestants critiques à l'égard de Pékin, chargé les policiers, battu des défenseurs du Tibet et donné des coups de pied à un vieil homme. ». Suite à ces incidents, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères aurait fait part de son inquiétude à l'ambassadeur de Chine à Séoul[27]. En outre, Choi Seung-kook et Park Won-sun, qui devaient porter la torche, ont refusé de le faire, expliquant qu'ils souhaitaient ainsi protester contre la répression chinoise au Tibet.[28]

[modifier] Passage à Pyongyang

Lors du passage de la flamme à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, le 28 avril, elle a été accueillie, selon Radio Canada, par des drapeaux chinois et des milliers de fleurs roses en papier, et par une foule qui scandait « Bienvenue ! » tout au long du parcours[29].

[modifier] Refus de porter la torche

Outre les diverses manifestations -pour les droits de l'homme, pour le Tibet, ou encore pro-chinoises- qui ont marqué le relais international de la flamme, plusieurs porteurs de la flamme se sont retirés de l'évènement, exprimant leur volonté de se joindre par là à divers aspects des protestations à l'encontre des actions des autorités chinoises.

Ainsi, à Londres, trois porteurs de la torche se sont déprogrammés avant l'évènement. La comédienne Francesca Martinez déclara qu'elle prenait position en faveur de la "cause tibétaine", et appella les autres porteurs de la torche à refuser comme elle de participer.[30] [31] Le joueur de badminton Richard Vaughan annonça qu'il ne porterait pas la torche, afin d'attirer l'attention sur les "questions humanitaires", et d'inciter la Chine à faire plus pour le Darfour.[32] [33] [34] Le vice-directeur général de la BBC Mike Byford, pour sa part, décida qu'il serait "inapproprié" qu'il participe, puisque son métier pourrait l'amener à prendre position.[35]

A Buenos Aires, Diego Maradona refusa de porter la torche, mais sans citer de raison.[36] A Dar es Salaam, Wangari Muta Maathai annonça qu'elle ne porterait pas la torche, et ce pour « faire pression sur la Chine afin de régler les questions des droits de l'Homme » au Tibet, au Darfour et en Birmanie.[37]

A New Delhi, cinq porteurs de la torche se retirèrent de l'évènement: Baichung Bhutia pour protester contre la répression au Tibet[38], Rahul Gandhi sans citer de raison précise[39] [40], Sachin Tendulkar officiellement pour cause de blessure, bien que la presse occidentale l'ait comparé aux protestataires[41], Soha Ali Khan pour de "très fortes raisons personnelles"[42] [43], et Kiran Bedi, qui déclara qu'elle refusait de courir "comme une femme en cage" entourée par les escorteurs chinois[44] [45].

A Bangkok, l'écologiste Narisa Chakrapongee refusa de porter la torche, expliquant qu'elle souhaitait protester contre la répression chinoise au Tibet.[46]. A Canberra, l'activiste sociale Lin Hatfield Dodds se retira, déclarant qu'elle voulait ainsi protester contre les violations des droits de l'homme au Tibet.[47]. Enfin, à Séoul, l'écologiste Choi Seung-kook et l'avocat Park Won-sun se déprogrammèrent afin, expliquèrent-ils, de protester contre la répression chinoise au Tibet.[48]

[modifier] Relais à travers les provinces chinoises

Après son arrivée en Chine, la flamme voyagera à travers ses villes et provinces. La première étape sera la province d'Hainan le 4 mai 2008. L'arrivée sera le 8 août 2008 à Pékin pour la cérémonie d'ouverture.

Le relais de la flamme à travers la Chine
Le relais de la flamme à travers la Chine
  1. Hainan (Sanya, Wuzhishan, Wanning, Haikou)
  2. Guangdong (Guangzhou, Shenzhen, Huizhou, Shantou)
  3. Fujian (Fuzhou, Quanzhou, Xiamen, Longyan)
  4. Jiangxi (Ruijin, Jinggangshan, Nanchang)
  5. Zhejiang (Wenzhou Ningbo, Hangzhou, Shaoxing, Jiaxing)
  6. Shanghai
  7. Jiangsu (Suzhou, Nantong, Taizhou, Yangzhou, Nankin)
  8. Anhui (Hefei, Huainan, Wuhu, Jixi, Huangshan)
  9. Hubei (Wuhan, Yichang, Jingzhou)
  10. Hunan (Yueyang, Changsha, Shaoshan)
  11. Guangxi (Guilin, Nanning, Baise)
  12. Yunnan (Kunming, Lijiang, Xamgyi'nyilha)
  13. Guizhou (Guiyang, Kaili, Zunyi)
  14. Chongqing
  15. Sichuan (Guang'an, Mianyang, Guanghan, Leshan, Zigong, Yibin, Chengdu)
  16. Tibet (Shannan, Lhasa)
  17. Qinghai (Golmud, Lac Qinghai, Xining)
  18. Xinjiang (Ürümqi, Kashi, Shihezi, Changji)
  19. Gansu (Dunhuang, Jiayuguan, Jiuquan, Tianshui, Lanzhou)
  20. Ningxia (Zhongwei, Wuzhong, Yinchuan)
  21. Shaanxi (Yan'an, Yangling, Xianyang, Xi'an)
  22. Shanxi (Yuncheng, Pingyao, Taiyuan, Datong)
  23. Mongolie-Intérieure (Hohhot, Ordos, Baotou, Chifeng)
  24. Heilongjiang (Qiqihar, Daqing, Harbin)
  25. Jilin (Songyuan, Changchun, Jilin, Yanji)
  26. Liaoning (Shenyang, Benxi, Liaoyang, Anshan, Dalian)
  27. Shandong (Yantai, Weihai, Qingdao, Rizhao, Linyi, Qufu, Tai'an, Jinan)
  28. Henan (Shangqiu, Kaifeng, Zhengzhou, Luoyang, Anyang)
  29. Hebei (Shijiazhuang, Qinhuangdao, Tangshan)
  30. Tianjin
  31. Pékin

[modifier] Le relais dans les médias chinois

Les reportages effectués par les médias chinois à propos du relais de la flamme olympique se distinguent de plusieurs manières des reportages effectués par plusieurs médias occidentaux. Ainsi, par exemple, l'intervention de Robert Ménard et de Reporters sans Frontières lors de la cérémonie d'allumage de la torche en Grèce a été commentée par plusieurs médias occidentaux, mais n'a pas été mentionnée dans les médias chinois, ce qui a été relevé par plusieurs médias occidentaux[49][50]. En retour, des Internautes chinois ont accusé les médias occidentaux de mensonges et de propagande lors de leurs reportages sur le relais de la flamme et sur la situation au Tibet, en rapportant par exemple une image de CNN qui présente une ambulance comme étant un véhicule militaire ou des médias allemands qui font passer des photos de la police népalaise battant des manifestants au Népal pour des actes commis au Tibet par la police chinoise [51][52][53].

Comme suite aux manifestations pro-tibétaines et sur le sujet des droits de l'homme pendant les relais, les médias chinois ont attiré l'attention sur les manifestants les plus violents, et ont présenté comme minoritaires ce « très petit nombre de sécessionnistes tibétains et cette poignée de soi-disant activistes des droits de l’homme, membres d’ONG », qui seraient « déterminés à saboter les Jeux olympiques de Beijing »[54][55]. Les médias chinois ne mentionnent aucunement les manifestants pacifiques, et n'interviewent aucun manifestant quel qu'il soit. D'un autre côté, les médias chinois ont publié des articles consacrés aux foules qui ont exprimé leur soutien pour le passage de la torche, aspect qui était en contre-partie minimisé voire ignoré par plusieurs médias occidentaux[56]. Le People's Daily parle de « dizaines de milliers de Parisiens » enthousiastes, heureux et fiers d'accueillir la torche olympique à Paris[57]. Le comité chinois d'organisation des Jeux mentionne les « visages souriants des personnes âgées, des enfants et des artistes » dans les rues de Londres lors du passage de la torche[58].

Xinhua et la Télévision centrale de Chine (CCTV) ont cité des spectateurs des relais qui condamnent « l’entrave faite au relais de la torche olympique par des séparatistes tibétains »[59][60][61], bien plus que ne le font les médias occidentaux, mais n'ont pas présenté le point de vue des manifestants en opposition, ni mentionné le soutien dont ils ont pu bénéficier auprès d'une partie du public. Les médias chinois ont davantage cité des athlètes qui expriment leur fierté à porter la torche[62] que des médias occidentaux, et n'ont pas cité les athlètes relayeurs qui ont exprimé leur soutien pour les manifestants[63] ou qui, tels Baichung Bhutia en Inde, se sont retirés du relais pour protester contre les violations des droits de l'homme au Tibet[64]. Xinhua a décrit les manifestants comme étant des « radicaux » qui « foulent au pied les droits de l'homme » et dont les actes sont condamnés par « les peuples du monde qui aiment de tout cœur l'esprit olympique »[65].

Une des divergences les plus remarquées entre les médias occidentaux et chinois a été la place accordée par les uns et les autres à la tentative d'un homme portant le drapeau tibétain d'arracher la torche des mains de la relayeuse chinoise en fauteuil roulant Jin Jing à Paris. Les médias chinois ont consacré à celle-ci des dizaines d'articles, louant son courage face à son agresseur tibétain[66],[67],[68]. Le comité chinois d'organisation du relais de la torche a lui aussi consacré de nombreux articles à Jin, la décrivant comme une « héroïne[69] » et un « ange[70] ». À l'inverse, les médias occidentaux ont très peu mentionné cette citoyenne chinoise, malgré l'affirmation de ce même comité qui déclare que « l’athlète paralympique chinoise Jin Jing a fortement attiré l’attention des médias »[71]. Plusieurs jours après les événements, la presse française a rapporté que les médias chinois « encensent [Jin] depuis une semaine[72] », et qu'elle est devenue « une héroïne et un symbole de patriotisme dans son pays »[73] — patriotisme qui s'accompagne parfois, selon le Monde, d'une « campagne antifrançaise[74] ».

Une journaliste du Times suggére que « certaines méthodes des médias [chinois] rappellent même, un peu, la Révolution culturelle, lorsque des organes de propagande étaient capables de modeler le public, de générer en lui une rage frénétique en réaction à un sujet choisi »[75]. Dans le même sens, le journal The Globe and Mail affirme que les médias chinois ont instrumentalisé les manifestations en Occident lors du passage de la torche — et notamment l'incident concernant Jin Jing — pour susciter une colère anti-occidentale chez les Chinois, renforcer leur loyauté envers le Parti, et présenter la Chine comme une victime de violents manifestants sinophobes[76]. À l'inverse, l'ambassadeur de la République populaire de Chine au Royaume-Uni a accusé les médias britanniques, et plus largement les médias occidentaux, d'avoir diabolisé la Chine à l'occasion du relais de la flamme olympique[77]. Le 13 avril, Xinhua accuse Libération d'avoir « interverti le vrai et le faux et [...] tenu à semer la discorde » au sujet du passage de la flamme olympique à Paris. « Donnons une claque cinglante à Libération », conclut l'agence de presse étatique chinoise.[78]

Le 17 avril, Xinhua dénonce « les reportages biaisés de la chaîne américaine CNN au sujet des émeutes de Lhassa et du relais de la torche olympique »[79]. Le gouvernement chinois demande aussi à CNN de s'excuser pour des propos injurieux du commentateur Jack Cafferty qui a qualifié les Chinois de « cinglés » et dépeint les produits chinois comme de « la camelote couverte de plomb », ainsi que pour avoir « tenté de monter le peuple chinois contre le gouvernement[80],[81] ». Le Quotidien du peuple a également dénoncé ce qu'il décrit comme « la couverture biaisée des médias occidentaux »[82], et le Shanghai Daily pour sa part affirme que « des reportages biaisés dans les médias français au sujet de la Chine et des Jeux olympiques de Beijing ont provoqué l’indignation des internautes chinois » [83]. En soutien au gouvernement chinois et pour protester contre le manque de neutralité des médias occidentaux de nombreuses manifestations ont été organisées à travers le monde, mais ont été peu couvertes par les médias occidentaux. Entre autres, des manifestations ont attiré plus de 6000 personnes sur la Colline du Parlement du Canada, le 13 avril 2008[84], plus de 1300 personnes devant les locaux de la BBC à Manchester et à Londres [85], 4000 personnes à Paris et 5000 personnes à Los Angeles ainsi que dans plusieurs autres pays[86].

La BBC a consacré un article aux différences entre les approches et perspectives choisies par les médias chinois et occidentaux, ainsi que les différences entre les thématiques abordées et les manières de les interpréter[87]. Au sujet du relais de San Fransisco, par exemple, la BBC établit ainsi un contraste entre le point de vue du Washington Post -qui affirme que « les Chinois voient pour eux-mêmes que l’opinion publique mondiale trouve répugnante la politique étrangère cynique et amorale de leur gouvernement, au sujet du Soudan ou de la Birmanie, ainsi que sa répression de la minorité tibétaine »- et celui du China Daily, qui au contraire met l'accent sur l'indignation de certains habitants de San Fransisco face aux manifestations.

[modifier] Notes et références

  1. Olympic Torch Uproar Could Burn Lenovo par Jane Spencer, le 14 avril 2008 dans le Wall Street Journal
  2. abc Quand Pékin s'enflammera Eurosport le 31 mars 2008
  3. Olympic Flame begins relay in Greece at the Official Website of the Torch Relay
  4. La flamme olympique allumée, des opposants à Pékin s'invitent à la cérémonie, AFP, 24 mars 2008
  5. Relais de la flamme olympique: Pékin crie au sabotage après les échauffourées de Londres, Le Nouvel Observateur, 7 avril 2008
  6. « Le passage de la flamme olympique à Paris tourne au fiasco », AFP, 7 avril 2008.
  7. « Flamme olympique : ce qui s'est vraiment passé à Paris », L'Express, 8 avril 2008.
  8. Article du 4 avril 2008 sur le site de Reporters Sans Frontières
  9. ab Journal de 20 heures de France 2 du 7 avril 2008
  10. La flamme de passage à Paris, actualité du 4 avril 2008 sur le site officiel de la Mairie de Paris
  11. Des députés crient « Liberté pour le Tibet » devant une flamme... invisible, dépêche AFP du 4 avril 2008
  12. Paris : la Flamme a trouvé son ange gardien
  13. Public condemns interruption of torch relay. www.cctv.com, 04-08-2008. Citation : « Tibet independence separatists' attempts to disrupt the Olympic torch relay were foiled by Paris police on Monday. Their activities have incited condemnations from the French public and overseas Chinese ».
  14. Le Figaro, 8 avril 2008, page 9
  15. La police parisienne chasse le Tibétain pour Pékin, Libération, mardi 8 avril 2008, page 6.
  16. Pas de consigne sur les drapeaux tibétains, assure MAM, dépêche Reuters, 8 avril 2008, 10:54:16
  17. Le Figaro, 8 avril 2008, page 8
  18. « Flamme olympique, les étranges méthodes des cerbères chinois », Libération jeudi 10 avril 2008, page 10. Et informations similaires dans Le Monde, samedi 12 avril 2008
  19. « Manifestations anti-françaises en Chine », Le Figaro, 19 avril 2008.
  20. France 2, 08/04/08 journal de 20h
  21. China salaries overseas Chinese for anti-Tibetan protests
  22. "La flamme olympique attendue en Tanzanie pour son unique étape africaine", John Kelukena, France 24, 12 avril 2008
  23. (en) "Islamabad stages Olympic flame relay in Sports Complex", site officiel du relais de la torche, 16 avril 2008
  24. (en) "Torch's most sensitive leg of Olympic journey", Herald Sun, 16 avril 2008
  25. (fr) "La flamme olympique, confinée, tourne en rond dans un stade à Islamabad. Pas d'incident à signaler", TSR, 16 avril 2008
  26. (en) "Olympic torch relay in Pakistan", BBC, 16 avril 2008
  27. Séoul proteste auprès de Pékin après le passage de la torche, L'Express, 29 avril 2008
  28. (en) "2 South Koreans boycott Olympic torch relay to protest Tibet crackdown", International Herald Tribune, 22 avril 2008
  29. « L'accalmie en Corée du Nord », Radio Canada, 28 avril 2008
  30. (en) "Logan vows to run Olympic gauntlet", The Scotsman, 6 avril 2008
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[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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