Indonésie

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République d'Indonésie (fr)
Drapeau de l'Indonésie Armoiries de l’Indonésie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Bhinneka Tunggal Ika
(vieux-javanais : "Unité dans la diversité")
Langue officielle Indonésien
Capitale Jakarta
6°10.5′S, 106°49.7′E
Plus grande ville Jakarta
Forme de l’État
 - Président
République
Susilo Bambang Yudhoyono
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 15e
1 919 440 km²
4,85 %
Population
 - Totale (2006)
 - Densité
Classé 4e
234 693 997[1] hab.
119 hab./km²
Indépendance
 - Proclamée
 - Reconnue
Des Pays-Bas
17 août 1945
27 décembre 1949
Pays limitrophes Malaisie Malaisie
Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée
 Timor oriental
Gentilé Indonésien, indonésienne
IDH (2004) 0,711 (moyen) 108e
Monnaie rupiah (IDR)
Fuseau horaire UTC +7 à +9
Hymne national Indonesia Raya
Domaine internet .id
Indicatif
téléphonique
+62

L’Indonésie ou République d’Indonésie (Republik Indonesia) est née en 1945 avec l’indépendance des Indes orientales néerlandaises. C'est le plus grand État archipel et le quatrième État le plus peuplé au monde. Elle est située entre la péninsule d’Asie du Sud-Est et l’Australie, au point de rencontre entre les océans Indien et Pacifique. L'Indonésie est très diverse ethniquement et culturellement.

La langue officielle est l’indonésien (bahasa Indonesia), une variété de malais que seule une petite minorité de la population parle comme première langue. De nombreuses langues régionales sont utilisées, comme le javanais (parlé par environ 80 millions de personnes), le sundanais (35 millions) et le madurais (près de 17 millions).

L'emblème national de l'Indonésie est l'aigle Garuda, oiseau fabuleux de la mythologie indienne et vâhana (véhicule) du dieu Vishnu.

L'archipel indonésien est avec l'Amazonie et le Bassin du Congo l'une des trois zones les plus riches du monde pour la Biodiversité, mais ce patrimoine régresse rapidement en raison des impacts d'activités humaines en fortes augmentation, avec pour conséquence une dégradation des ressources en eau, air, et sols, flore et faune (halieutique notamment) et un recul préoccupant des forêts.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de l'Indonésie.

Le 17 août 1945, Soekarno et Hatta, déclarent l’indépendance de l'Indonésie, jusqu'alors appelée les Indes néerlandaises. Après 4 années de conflit armé et diplomatique que les Indonésiens appellent "Revolusi", les Pays-Bas reconnaissent l'indépendance de l'Indonésie le 27 décembre 1949, à l'exception de la Nouvelle-Guinée occidentale, dont le statut doit être discuté ultérieurement.

[modifier] Préhistoire

Les éléments connus à ce jour montrent que les ancêtres des actuels Papous de Nouvelle-Guinée arrivent aux alentours de la dernière glaciation, il y a environ 21 000 ans, à une époque où l'île était reliée au continent australien, formant la masse continentale appelée "Sahul".

Il y a 5 000 à 6 000 ans, le niveau des mers est remonté pour atteindre la situation actuelle, coupant ces populations du continent asiatique et empêchant d'autres migrations pour un certain temps.

Vers 2 000 avant J.-C. ont eu lieu à partir des Philippines des migrations de population austronésiennes vers l'Indonésie actuelle.

On a retrouvé dans différents endroits d'Indonésie des objets de bronze liés à la culture Dong Son du Vietnam (Xe-Ier siècles avant J.-C.).

[modifier] Période classique

L'épopée indienne du Ramayana, écrite entre les IIIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C., parle de Suvarnadvipa, "l'île de l'or (sans doute Sumatra) et Yavadvipa, "l'île du millet" (c'est-à-dire Java). Au Ier siècle après J.-C., l'ouest de l'archipel indonésien fait partie d'un réseau centré sur le royaume du Fou-nan dans le sud de l'actuel Viêtnam, de cités-États portuaires qui commercent avec l’Inde et la Chine. Une interprétation de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (23-79 après J.-C.) suggère que des bateaux à balanciers "indonésiens" venaient commercer sur la côte est de l'Afrique[2]. Ptolémée (vers 90-168 après J.-C.) mentionne dans La géographie les noms de “Iabadiou”, c'est-à-dire Java, et “Malaiou”, c'est-à-dire Malayu dans l'est de Sumatra.

Des fouilles effectuées dans l'embouchure du fleuve Musi, en aval de Palembang dans le sud de Sumatra, dans les années 2000 ont révélé l'existence de deux sites portuaires qui dateraient du Ier siècle après J.-C. Les objets qu'on y a trouvés témoignent de relations commerciales avec la Chine et l'Inde.

Des inscriptions en écriture pallava, trouvées à Kutai (Kalimantan Est) et Java Ouest et datées de la période 400-450 après J.-C. montrent l'existence d'États organisés ayant adopté des modèles culturels indiens.

Du VIIIe au XIIIe siècle, la cité-État de Sriwijaya dans le sud de Sumatra est la puissance dominante de l’archipel. Grâce à son agriculture prospère, Java en est le grenier à riz. Du XIVe au XVe siècle, c'est au tour de Java d'être la principale puissance de l’archipel, avec le royaume de Majapahit dans l'est de l'île. Vers 1400, un prince de Palembang (nouveau nom de Sriwijaya) fonde Malacca, qui devient rapidement le plus grand port de l'Asie du Sud-Est. La puissance de Malacca, dont les rois se convertissent à l'islam, entraîne la diffusion de cette religion à travers l’archipel.

[modifier] Expansion européenne

La prise par les Portugais en 1511 de Malacca va bouleverser l'économie de l'archipel. Les Portugais s'installent ensuite aux Moluques, où ils échouent à imposer leur monopole sur la production et le commerce des épices. Ils sont évincés par les Hollandais de la VOC qui, en 1619, prennent le port de Jayakarta dans l'ouest de l'île de Java, qu'ils rebaptisent Batavia.

En 1641, les Hollandais prennent Malacca aux Portugais, qui perdent ainsi leur principale base dans la région. Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, les Hollandais soumettent le royaume de Gowa dans le sud de Célèbes, tandis que des guerres de successions ravagent le royaume javanais de Mataram, qui finit par accepter à son tour la suzeraineté hollandaise.

En 1799, la VOC est déclarée en faillite. Ses actifs sont repris par le gouvernement des Pays-Bas. De 1808 à 1811 Hermann Wilhelm Daendels, nommé gouverneur-général des Indes néerlandaises par Louis Bonaparte, roi de Hollande, réforme l'administration coloniale. Thomas Stamford Raffles est lieutenant-gouverneur de Java de 1811 à 1814. Par le Traité de Londres de 1824 entre les Anglais et les Hollandais, le contrôle des territoires revendiqué au sud de Singapour revient aux Hollandais. Le monde malais se retrouve divisé en deux.

La guerre de Java ravage à son tour l'île de 1825 à 1830. La paix rétablie, les Hollandais peuvent commencer l’exploitation économique de Java et soumettre les autres États indigènes. En 1908, la fin de la conquête de Bali et de la guerre d'Aceh parachève la formation des Indes néerlandaises.

On considère que la création, cette même année, du Boedi Oetomo par de jeunes nobles javanais marque le début du mouvement national indonésien. Un "Serment de la Jeunesse" est prononcé en 1928, émettant le vœu de créer une patrie indonésienne. Le débarquement en 1942 des Japonais dans les Indes néerlandaises en pleine Seconde Guerre mondiale est accueilli par la majorité du mouvement nationaliste avec l'espoir d'obtenir l'indépendance.

[modifier] Indépendance

Le 17 août 1945, deux jours après la capitulation du Japon qui occupe encore les Indes néerlandaises, Soekarno et Hatta proclament l'indépendance. Soekarno est nommé président de la jeune république. Suivent 4 années de confrontation militaire et diplomatique avec les Pays-Bas, qui essaient de récupérer leur ancienne colonie. Finalement le 27 décembre 1949, la souveraineté sur le territoire des Indes Néerlandaises est formellement transférée du Royaume des Pays-Bas à une République des États-Unis d'Indonésie. Le 17 août 1950, le gouvernement indonésien proclame le retour à l'"État unitaire de la République d'Indonésie" (Negara Kesatuan Republik Indonesia), qui remplace la République des États-Unis d'Indonésie.

Les années 1950 sont marquées nombreuses rébellions séparatistes ("Darul Islam" pour la création d'un État islamique en Indonésie, "République des Moluques du Sud", mouvements du Permesta dans le nord de Célèbes et du PRRI à Sumatra Ouest). En 1955 se tiennent les premières élections parlementaires. En 1957, Soekarno dissout l'assemblée constituante issue des élections de 1955 et établit la "démocratie dirigée".

En 1955 se tient la conférence de Bandung. L'Indonésie est un des plus fervents défenseurs du principe de non-alignement et d'indépendance du Tiers-Monde. Toutefois, le pays se rapproche du camp socialiste.

Dans les années 1960, les tensions montent dans la population, et plus encore dans l'armée entre conservateurs et pro-communistes. Lors du "mouvement du 30 septembre 1965", six généraux accusés par des officiers de gauche de fomenter un coup d'état contre Soekarno sont tués. Le général Soeharto organise la répression et ordonne la dissolution du Parti communiste indonésien (PKI), que l'armée accuse d'avoir organisé le coup. On estime qu'entre 500 000 et 1 million le nombre de victimes des massacres qui s'ensuivent. En mars 1966, Soeharto force Soekarno à lui transférer le pouvoir.

Pendant les trente années suivantes, Soeharto exerce un pouvoir autoritaire. L'Indonésie s'ouvre à l'investissement étranger, qui reste en fait limité au secteur pétrolier. Le pays connait une relative stabilité politique et amorce un développement économique, d'abord grâce aux revenus du pétrole puis, avec la chute du prix du brut en 1986, grâce à une politique de libéralisation qui provoque un essor de l'investissement étranger.

En avril 1997, la chute de la bourse de Bangkok en Thaïlande déclenche la crise financière asiatique. L'Indonésie entre dans une grave crise économique qui provoque des mouvements de protestation dans tout le pays et mènent aux émeutes de Jakarta de mai 1998 et à la démission de Soeharto. Son vice-président, B. J. Habibie, devient président.

En 1999 se tiennent les premières élections démocratiques depuis 1955. Abdurrahman Wahid, surnommé "Gus Dur", est nommé président. Il est destitué en 2001. Sa vice-présidente, Megawati Soekarnoputri, devient présidente. En 2004, grâce à un amendement de la constitution, se tient la première élection présidentielle au suffrage direct. Susilo Bambang Yudhoyono est élu président.

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie de l'Indonésie.
Mont Bromo, massif du Tengger sur l'île de Java
Mont Bromo, massif du Tengger sur l'île de Java

Les 17 000 îles de l’Indonésie (dont 6 000 habitées) sont réparties autour de l’équateur donnant à ce pays un climat tropical. Il existe deux saisons : la sèche (qui est humide malgré tout) de mai à octobre et la pluvieuse de novembre à avril. Si la température oscille entre 25 et 35°C au niveau de la mer, elle perd en altitude 2°C tous les trois cent trente mètres, et l'on trouve ainsi des montagnes couvertes de neiges éternelles en Indonésie.

Les plus grandes îles sont Java où habite près de 60 % de la population, Sumatra, Bornéo (qui est partagée avec la Fédération de Malaisie et le sultanat du Brunei]), la Nouvelle-Guinée occidentale (Papua, auparavant appelée Irian Jaya, qui correspond à la moitié ouest de l’île de Nouvelle-Guinée) et Célèbes.

L’Indonésie se situe dans une zone de friction tectonique, sur la ceinture de feu du Pacifique. Près de l'ile de Sulawesi se connectent 3 plaques (Pacifique, Philippines, Indo-Australie) et le bloc de Sunda (qui se meut indépendamment de l'Eurasie). Cela explique que cette zone volcanique soit la plus active du monde avec environ cent trente volcans en activité, dont un certain nombre dans l'archipel (par exemple le célèbre et disparu Krakatoa). Les tremblements de terre sont donc fréquents et souvent suivis de tsunamis. Le tsunami du 26 décembre 2004 a fait, d'après le bilan provisoire du 19 janvier 2005, au moins 220 000 morts.

L’île de Roti, située dans la province de Nusa Tenggara Est et à 170 km du territoire australien des îles Ashmore et Cartier, est la terre la plus méridionale de l’Indonésie (cette situation entraîne notamment des conflits entre la pratique traditionnelle de la pêche et le droit international).

[modifier] Grandes régions

La situation biogéographique et la structure en archipel de l'Indonésie (17 000 îles dont 6 000 habitées) explique son extrême diversité biologique, mais celle-ci est en rapide régression depuis les années 1960.
La situation biogéographique et la structure en archipel de l'Indonésie (17 000 îles dont 6 000 habitées) explique son extrême diversité biologique, mais celle-ci est en rapide régression depuis les années 1960.

L'Indonésie est composée de plus de 17 000 îles, dont environ 6 000 habitées. Elles sont de taille et de nature très diverses.

Espace très étendu et aux populations très variées, l'Indonésie est un État unitaire qui, en 1999, a accordé une certaine autonomie aux kabupaten (départements), qui sont par ailleurs des subdivisions des provinces. Ces dernières sont aujourd'hui (2007) au nombre de 33, 7 ayant été créées depuis 2000, généralement sur la base de spécificités culturelles et historiques.

[modifier] Java : centre politique et démographique

Java, une île montagneuse et volcanique, n'est pas la plus grande île mais occupe une place centrale dans l'archipel. La densité, avec près de 1000 hab./km², y est beaucoup plus élevée que sur les autres grandes îles. Java est ainsi, et de loin, l'île la plus peuplée : 120 millions d'habitants, plus de la moitié de la population du pays. On y trouve la plupart des grandes villes dont Jakarta, la capitale.

[modifier] Sumatra

Sumatra est la plus grande île entièrement indonésienne, elle se touve dans l'ouest de l'archipel. Elle occupe 470 000 km², et compte près de 50 millions d'habitants. Sumatra est un ancien producteur de pétrole. En particulier, la compagnie américaine Caltex produit dans la province de Riau la moitié du brut indonésien. Aceh dans le nord de l'île était le plus grand producteur de gaz naturel dans les années 1980 et 1990 mais ses réserves sont en voie d'épuisement.

[modifier] Kalimantan

L'île de Bornéo est en majorité indonésienne sous le nom de Kalimantan. Sa partie nord est constituée des états de Sarawak et Sabah, qui appartiennent à la Malaisie, et du sultanat de Brunei. Kalimantan Est est un important producteur de pétrole et la première région productrice de gaz naturel d'Indonésie. Kalimantan est également le principal producteur de charbon, de bois et d'huile de palme du pays.

[modifier] Petites Îles de la Sonde

Les Petites Îles de la Sonde, à l'est de Java, sont formées d'une multitude d'îles petites ou moyennes. Elles comptent environ 12 millions d'habitants. Parmi elles se trouvent notamment Bali, le seul véritable centre touristique indonésien, et Timor, dont la partie orientale, ancienne colonie portugaise et non néerlandaise, a acquis son indépendance en 2002, après un référendum en 1999 qui a été suivi de violences.

[modifier] Sulawesi

Sulawesi ou Célèbes est une grande île de 18 millions d'habitants.

[modifier] Les Moluques

Les Moluques sont un archipel peuplé d'à peine 2 millions d'habitants. Entre 1999 et 2003, y eurent lieu de graves violences entre chrétiens et musulmans.

[modifier] Papouasie

La moitié occidentale de la Nouvelle-Guinée, dans l'est, est indonésienne depuis 1969. L'autre partie forme l'État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ces territoires sont peu densément peuplés. Il existe diverses ethnies locales, mais on y trouve également des migrants venus de Java et Madura dans le cadre d'une politique dite de "transmigration" initiée en 1905 par le gouvernement colonial de ce qui était alors les Indes néerlandaises pour soulager les îles surpeuplées de l'archipel.

[modifier] Démographie

Les sources ne s'accordent pas sur la population de l'Indonésie.

  1. Le CIA World Factbook donnait une estimation de 245 millions d'habitants pour juillet 2006, mais donne maintenant 234 millions pour son estimation à juillet 2007. Selon cette source, la population indonésienne aurait donc diminué de 4,4% en un an.
  2. Le recensement du gouvernement indonésien de 2000 indique une population indonésienne de 206 265 000. On observe un ralentissement de la croissance de la population, dont le taux annuel moyen est de 2,4 % sur la période 1971-1980, de 2 % pour 1980-90, 1,7 % pour 1990-1995 et 1,15 % pour 1995-2000. Si on prend le chiffre pour 2000 et qu'on applique comme croissance annuelle, le taux observé pour la période 1995-2000 (ce qui revient à supposer que la croissance ne ralentit plus mais se stabilise, hypothèse plutôt pessimiste), on obtient pour 2007 le chiffre de 223 453 000 habitants, nettement inférieur à l'estimation du CIA World Factbook.
  3. Le graphique ci-dessous a été établi à partir des chiffres de la FAO (agence de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture).
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.

La presque totalité des Indonésiens parlent des langues austronésiennes. La génétique linguistique, qui vise à reconstituer la filiation à travers le temps d'un ensemble de langues apparentées entre elles, tend à situer à Taiwan le berceau de ces langues. Une étude[3] sur la variation du chromosome Y menée à l'université de Stanford en Californie par un groupe de biologistes des États-Unis, d'Italie, du Royaume-Uni et de Taiwan conclut à un héritage paternel dans la majorité des habitants d'Indonésie et d'Océanie provenant de populations établies dans la région depuis le pléistocène (c'est-à-dire il y a plus de 10 000 ans avant le présent, donc antérieurement aux migrations austronésiennes). Cette étude montre par ailleurs un apport génétique chez les Indonésiens en provenance du nord (Philippines et Taiwan) associé à des populations d'agriculteurs, donc datant du néolithique.

Héritage de l'histoire, de nombreux citoyens indonésiens appartiennent à des groupes allochtones. L'administration coloniale répartissait la population des Indes néerlandaises en trois groupes : Européens, inlanders (« indigènes ») et vreemde oosterlingen (« Orientaux étrangers »). Ce dernier groupe comportait notamment les Arabes, les Indiens et surtout les Chinois. L'existence de communautés chinoises musulmanes dans les ports javanais est attestée dès 1400. Le 11 juillet 2006, le DPR (assemblée nationale) a adopté une nouvelle loi qui, entre autres, supprime les éléments résiduels de la discrimination envers des Indonésiens d’origine chinoise, qui sont désormais qualifiés de pribumi ("indigènes")[4].

[modifier] Politique

Icône de détail Article détaillé : Politique de l'Indonésie.
Manifestation d'agriculteurs à Jakarta, 2004
Manifestation d'agriculteurs à Jakarta, 2004

[modifier] Politique intérieure

[modifier] Pouvoir législatif

Depuis un amendement de 2002 à la constitution indonésienne, le pouvoir législatif est détenu par le parlement indonésien, le Majelis Permusyawaratan Rakyat ("Assemblée délibérative du peuple") ou MPR, constitué du :

  • Dewan Perwakilan Rakyat ("Conseil représentatif du peuple") ou DPR, qui est la chambre basse et dont les 550 membres sont élus au suffrage direct pour 5 ans dans un système globalement proportionnel et du
  • Dewan Perwakilan Daerah ("Conseil représentatif des régions") ou DPD, sorte de chambre haute dont les membres sont élus au suffrage direct pour 5 ans à raison de 4 par province ou territoire spécial. Le nombre total de membres du DPD (actuellement 128) ne peut pas dépasser le 1/3 de celui du DPR.

Il existe également des assemblées régionales (Dewan Perwakilan Rakyat Daerah) dont les membres sont également élus au suffrage direct pour 5 ans dans un système proportionnel, au niveau :

[modifier] Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République, élu au suffrage universel direct pour 5 ans.

Le président actuel est Susilo Bambang Yudhoyono dit "SBY" du Parti démocrate, il a battu au deuxième tour en 2004 la présidente sortante Megawati Soekarnoputri. Le vice président est Muhammad Jusuf Kalla du Golkar.

Les gouverneurs de province, jusqu'en 2005 élus par les parlements provinciaux, sont graduellement réélus au suffrage direct. C'est déjà le cas pour les provinces de Papua et d'Aceh.

Les bupati (préfets) sont élus par les assemblées départementales et les walikota (maires) par les assemblées municipales.

[modifier] Pouvoir judiciaire

La plus haute autorité judiciaire est la Cour Suprême ou Mahkamah Agung.

[modifier] Relations internationales

L'Indonésie est membre fondatrice de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations). C'est également un participant actif de l'APEC (Asia Pacific Economic Cooperation).

Organisatrice de la conférence de Bandung en 1955, l'Indonésie s'est toujours efforcée d'apparaître comme un pays non-aligné. Toutefois, elle coopère avec les États-Unis dans la "guerre contre le terrorisme" que mènent ceux-ci.

[modifier] Défense et sécurité

Icône de détail Articles détaillés : Armée indonésienne et Police indonésienne.

Les forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia ou TNI) ont un effectif total d'un peu plus de 360 000 hommes. Elles comprennent :

"Global Fire Power" classe les forces armées indonésiennes 13e en terme de puissance (5e en Asie, derrière la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud)[5].

La police indonésienne (Kepolisian Republik Indonesia) dépend directement du président de la République. Jusqu'en 1999, elle faisait partie des forces armées. Ses effectifs sont de 150 000 hommes, y compris un corps de 12 000 hommes, la Brigade Mobil ou "Brimob", organisé comme une unité militaire.

[modifier] Subdivisions

Icône de détail Article détaillé : Subdivisions d'Indonésie.

L'Indonésie est divisée en une succession de 4 niveaux d'unités de gouvernement territoriales qui sont, en allant de la plus grande à la plus petite unité :

  • 1er niveau : la provinsi (province),
  • 2e niveau : le kabupaten (département) et la kota (ville),
  • 3e niveau : le kecamatan (district),
  • 4e niveau, selon la région ou la province : le kelurahan (commune), le desa (village), le gampong (village en Aceh), le nagari (village en pays minangkabau à Sumatra Ouest), le kampung (village en Papua).

[modifier] Provinces d'Indonésie

(1) Statut spécial. - (2) Province créée depuis 2000. - (3) Le Daerah Khusus Ibukota (DKI) est le territoire spécial de la capitale. - (4) Statut spécial. - (5) Le Daerah Istimewa Yogyakarta (DIY) est le territoire de l'ancien royaume du même nom, qui doit son statut spécial au rôle joué par son sultan, Hamengku Buwono IX, lors du conflit qui a opposé de 1945 à 1949 la République d'Indonésie à l'ancienne puissance coloniale.

[modifier] Économie

Icône de détail Article détaillé : Économie de l'Indonésie.

Le produit intérieur brut (PIB) de l'Indonésie est de 264 milliards de $ pour 2006. En parité de pouvoir d'achat, le PIB équivaut à 935 milliards de $, soit une équivalence en parité de pouvoir d'achat de 3 800 $ par habitant et par an, ce qui place l'Indonésie parmi les pays à revenu "moyen inférieur". La composition du PIB par secteur est :

  • Agriculture : 13,1%
  • Industrie : 46%
  • Services : 41%[6].

Les principales exportations de l'Indonésie sont le pétrole et le gaz naturel liquéfié, les appareils électriques, le bois et le contreplaqué, les textiles, le caoutchouc. Ses principales importations sont les machines et équipements industriels, les produits chimiques, les carburants, les produits alimentaires.

La crise financière asiatique de 1997 avait entraîné une grave crise économique en Indonésie, qui s'est traduite par une chute de plus de 13% du PIB en 1998. Le pays a mis plus longtemps que les autres à renouer avec la croissance. En 2006, le PIB a affiché une croissance de 5,4%.

[modifier] Tourisme

Icône de détail Article détaillé : Tourisme en Indonésie.

Le tourisme est une des activités économiques les plus importantes pour l'Indonésie. Il est un des premiers rapporteurs de devises du pays.

L'attrait touristique de l'Indonésie peut se décliner en deux aspects :

  • La nature : Plus grand archipel du monde, l'Indonésie possède quelque 17 000 îles, d'innombrables plages, de nombreux récifs de coraux, une grande biodiversité marine du monde. A cheval sur l'équateur, l'archipel jouit d'un climat chaud et humide tout au long de l'année. Une grande partie de son territoire est encore couverte de forêts tropicales, elles aussi siègent d'une grande biodiversité. Située sur la ceinture de feu du Pacifique, l'Indonésie possède de nombreux volcans.
  • La culture : Nation d'une grande diversité ethnique, l'Indonésie possède encore de nombreuses traditions culturelles vivantes, avec leur architecture, leurs danses, leur musique, leur artisanat. Carrefour culturel, l'Indonésie a une histoire qui a laissé de nombreux monuments religieux, notamment bouddhiques et hindouistes.

Le tourisme indonésien a beaucoup souffert de la crise de 1997, des nombreux conflits qui ont touché et touchent encore l'archipel, et des nombreuses catastrophes, humaines et naturelles, qui l'ont frappé. En 2004 toutefois, le nombre de visiteurs a atteint un record historique de 5,3 millions, dépassant le niveau d'avant la crise, pour baisser légèrement en 2005.

[modifier] Culture

Les différents groupes ethniques d'Indonésie possèdent chacun une riche tradition.

Le régime de Soeharto s'est efforcé de construire des « cultures régionales » (kebudayaan daerah) sur la base des provinces. Cette action créait des artifices comme la « culture de Java Ouest », la « culture de Kalimantan Est », la « culture de Célèbes Nord » etc., sans tenir compte d'une réalité culturelle plus complexe. Une même province peut abriter différentes cultures traditionnelles, comme Java Ouest, où on peut au moins distinguer, si l'on se limite au critère linguistique, une culture Banten, une culture Betawi (Jakartanais « autochtones »), une culture Sunda, une culture Cirebon. Inversement, une même culture peut couvrir plus d'une province, comme la culture malaise, qu'on trouve dans les provinces de Sumatra Nord, Riau et Jambi à Sumatra, et Kalimantan Ouest et Sud à Bornéo.

Depuis la démission de Soeharto en 1998 et surtout l'ouverture intellectuelle et culturelle initiée par le président Abdurrahman Wahid, diverses régions d'Indonésie essaient de promouvoir leur culture traditionnelle, en ne prenant plus comme référence le cadre administratif mais tout simplement le nom de l'« ethnie », comme l'institut de la culture Minahasa, principale ethnie de la province de Sulawesi Nord. Cette politique trouve un cadre favorable avec la loi sur l'autonomie des régions promulguée en 1999.

Faisant aussi partie de la culture Indonésienne: l'art de la jungle, le pencak silat qui est un art martial très efficace mais malheureusement peu connu.

[modifier] Religions

Le premier des Pancasila (« cinq principes ») qui constituent l'idéologie de l’État indonésien est la croyance en un Dieu unique. La constitution ne fait référence à aucune religion en particulier. L'article 29 de cette constitution garantit la liberté de culte et n'accorde de préséance à aucune religion.

Une loi promulguée en 1969 par le régime Soeharto stipule que les religions (en indonésien agama, mot sanscrit signifiant « descendu » ou « hérité du passé ») dont se réclament une grande partie des Indonésiens sont l'islam, le protestantisme (agama Kristen en indonésien), le catholicisme, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. En 1974, le ministre de l'intérieur avait émis un décret ne laissant le choix aux Indonésiens, pour remplir leur formulaire de demande de carte d'identité, qu'entre cinq religions : l'islam, le protestantisme, le catholicisme, l'hindouisme ou le bouddhisme.

Considérant qu'il était contraire à l'article 29 de la constitution, le président Abdurrahman Wahid (dit « Gus Dur ») a annulé ce décret en 2000.

Les chiffres officiels de 1998 indiquent que 80% des Indonésiens sont musulmans, 5% protestants, 3% catholiques, 2% hindouistes, 1% bouddhistes, le 9% étant constitué d'"autres" religions, ce qui inclut le judaïsme et le christianisme orthodoxe[7]. Aux côtés de ces "grandes" religions officiellement reconnues par le régime Soeharto de nombreuses croyances et pratiques antérieures sont toujours vivantes et font partie de la vie de la plupart des Indonésiens, quelle que soit leur religion officielle.

Bien qu'il ne soit pas à proprement parler une religion, le confucianisme a désormais droit de cité. Le Nouvel An chinois, Imlek, est maintenant jour férié officiel en Indonésie.

[modifier] Langues

[modifier] Langue nationale

Icône de détail Articles détaillés : Indonésien et Malais (langue).

La langue nationale (bahasa kebangsaan), l’indonésien (Bahasa Indonesia), est en fait le malais, qui s'est enrichi depuis l'indépendance, dans le contexte dynamique et créateur d'une nation diverse et encore jeune, notamment par des apports des langues régionales. L'indonésien n'est la première langue que pour une petite majorité. Pour une grande partie des Indonésiens, la langue régionale est en effet encore la première langue.

À l'époque coloniale, les Hollandais parlaient malais pour s'adresser aux indigènes. Langue de marins et de commerçants, le malais était devenu, avec l'essor au XVe siècle du sultanat de Malacca sur la péninsule malaise, la langue d'échange dans les ports de l'archipel. L'île vietnamienne de Poulo Condor par exemple (Côn Đảo en vietnamien), sinistrement célèbre pour avoir abrité un bagne pendant l'époque coloniale française, porte un nom d'origine malaise, puisque pulau veut dire « île ».

Le malais est aussi la langue nationale de la Fédération de Malaisie, où son nom officiel est « malaisien » (bahasa Malaysia), du sultanat de Brunei, et une des langues officielles de la République de Singapour.

[modifier] Langues régionales

La majorité des Indonésiens ont encore comme première langue une langue régionale (bahasa daerah). Le malais est d'ailleurs la langue régionale des habitants de la côte est de Sumatra, de l'archipel de Riau et des côtes ouest et sud de l'île de Bornéo.

Si l'on exclut la province de Papua (moitié occidentale de la Nouvelle-Guinée) et quelques enclaves dans les Moluques, les langues d'Indonésie appartiennent à la famille austronésienne.

En Papua, les linguistes identifient quelque 250 langues, qui ne sont pas toujours apparentées entre elles et que faute de mieux, on regroupe sous le terme de « langues papoues ». Cette diversité s'explique par l'isolement dans lequel vivent les différentes communautés. Ces populations sont arrivées il y a 60 000 ans, donc bien avant les Austronésiens.

[modifier] Musique

La musique la plus connue est celle du gamelan, un ensemble d'instruments de percussion métallique. Elle appartient aux traditions balinaise, javanaise et sundanaise.

Icône de détail Article détaillé : Musique indonésienne.

[modifier] Théâtre

Icône de détail Articles détaillés : Théâtre indonésien et Wayang kulit.

[modifier] Littérature

De nombreux peuples d'Indonésie ont une littérature relativement ancienne.

Les Balinais et les Javanais ont une tradition commune au moins jusqu'au XVIe siècle. Jusqu'au XVe siècle, cette littérature est écrite dans une langue qu'on appelle vieux-javanais. Le texte le plus important de cette période est le Nagarakertagama, un poème écrit en 1365 qui fait l'éloge du roi Hayam Wuruk de Majapahit. Au XVIe siècle, cette littérature s'écrit dans une langue qu'on appelle moyen-javanais. Le principal texte de l'époque est le Pararaton, une chronique qui décline la généalogie des rois de Singasari et Majapahit.

La conversion à l'islam, à la fin du XVIIIe siècle, du dernier prince hindou de Blambangan sous la pression des Hollandais, sépare Bali de Java. A cette époque, la langue javanaise a déjà sa forme moderne. Les quelque 70 années de paix relative qui sépare la fin des guerres de successions javanaises de la guerre de Java (1825-30) vont voir s'éclore dans les cours royales et princières un art délicat et raffiné. Le monument littéraire de cette époque est la Serat Centhini, poème épique, mystique et paillard de 200 000 vers écrit en 1814 à la demande d'un prince de Surakarta.

La littérature balinaise, elle, suit désormais son propre chemin.

Dans l'ouest de Java, les Sundanais possèdent une littérature dans leur propre langue.

Les Bugis et les Makassar du sud de Célèbes ont une tradition littéraire faite notamment d'épopées, dont le célèbre La Galigo des Bugis, mis en scène par Robert Wilson en 2004.

Dans l'ouest de l'archipel, l'essor de l'islam au XVe et XVIe siècles se traduit par la floraison d'une littérature de langue malaise d'inspiration religieuse, mais aussi héroïque.

[modifier] Cuisine

Icône de détail Article détaillé : Cuisine indonésienne.

[modifier] Codes

L'Indonésie a pour codes :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

Icône de détail Article détaillé : Bibliographie sur l'Indonésie.

Banque de données francophones sur l'Indonésie contemporaine. Archives de la Gazette de Bali. [1]

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

wikt:

Voir « Indonésie » sur le Wiktionnaire.

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Indonésie.

[modifier] Notes et références

  1. CIA World Factbook, estimation juillet 2007
  2. Wolters Oliver W., "Indonesia - The archipelago and its early historical records" in Encyclopaedia Britannica
  3. "A predominantly indigenous paternal heritage for the Austronesian-speaking peoples of insular Southeast Asia and Oceania" in American Journal of Human Genetics, 68, 2001
  4. Site de l'ambassade d'Indonésie à Paris : "La Chambre des Représentants a adopté la loi sur la Citoyenneté"
  5. www.globalfirepower.com
  6. CIA World Factbook
  7. CIA, World Factbook 2007



Provinces et régions spéciales d’Indonésie

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