David Douillet

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David Douillet

Discipline et période
Sport pratiqué Judo
Période d'activité Retraite sportive
Fiche d'identité
Nationalité France France
Naissance 17 février 1969
Lieu de naissance Rouen
Taille 1,96 m
Poids Plus de 120 kg
en activité
Surnom David, Goliath
(personnages bibliques)
Palmarès
Jeux Olympiques 2 0 1
Championnats du monde 4 0 0
Championnats d'Europe 1 1 2
Niveau de judoka
Grade 6e Dan
Rang Kyoshi
Nom 六段
Roku-dan
Ceinture Blanche-rouge
Représentation

David Douillet, né le 17 février 1969 à Rouen, est un judoka français de rang Kyoshi 6e Dan (Roku-Dan), grade correspondant à la ceinture blanche-rouge, actuellement en retraite sportive. Double champion olympique en 1996 et 2000, il a également remporté quatre titres mondiaux et une couronne européenne. Ce palmarès fait de lui le plus grand judoka français de l'histoire et l'un des plus grands combattants de l'histoire du judo mondial. Grâce à son physique impressionnant (1 m 96 et plus de 120 kg en période de compétition) qui lui permettait de s'illustrer dans la catégorie reine du judo (celle des poids lourd[1]), David Douillet est parvenu à médiatiser, au niveau français, un sport traditionnellement cantonné au Japon. Sa carrière sportive finie, sa popularité n'en demeure pas moins importante s'appuyant notamment sur un engagement en faveur de l'opération carritative des Pièces Jaunes. Désormais homme d'affaire, il est également consultant sportif pour Canal+.

Sommaire

[modifier] Carrière sportive

[modifier] Les débuts de David

David Douillet commence le judo à l'âge de 11 ans dans la commune de Neufchâtel-en-Bray non-loin de sa ville natale de Rouen. Disposant de qualités physiques exceptionnelles pour son âge (1,80 m et 80 kg à 11 ans), il suit les cours de Jacques Lemaître qui lui apprend les rudiments du sport[2]. Se passionnant progressivement pour l'art martial japonais, il se distingue rapidement sur les tatamis, et grâce à ses résultats scolaires, intègre la section sport-étude du lycée Victor et Hélène Basch de Rennes. En 1986, alors que le judoka a 17 ans, il se fait remarquer lors d'une démonstration par Jean-Luc Rougé qui lui fait intégrer l'INSEP[3] (Institut national du sport et de l'éducation physique).

"Il dépassait déjà les autres d'une tête et après l'avoir vu sur le tapis, je lui ai tout de suite réservé une chambre à l'INSEP, le centre d'entraînement de l'élite du sport français.", Jean-Luc Rougé.

Dès lors, le jeune normand pouvait se consacrer à sa passion tout en poursuivant sa scolarité en région parisienne. Licencié à Maisons-Alfort et s'entraînant dans le Bois de Vincennes où siège l'INSEP, il côtoie les meilleurs judokas français actuels. Ainsi, il rencontre son idole Fabien Canu, double champion du monde à la fin des années 1980.

À force d'entraînement, Douillet obtient ses premières récompenses dans sa catégorie d'âge. En 1988, il devient champion de France juniors puis obtient la cinquième place aux championnats d'Europe. S'affichant de nouveau en haut de la hiérarchie nationale en 1989, il conquiert la médaille de bronze européenne à Athènes, toujours en juniors.

[modifier] Douillet parmi l'élite mondiale

Après une période d'adaptation, il remporte son premier titre de champion de France seniors en 1991 en s'imposant en finale face à Georges Mathonnet, un autre espoir du judo français né deux ans avant Douillet[4]. Grâce à ce premier sacre national, David se qualifie pour ses premiers championnats d'Europe seniors. Lors de l'événement à Prague, il monte sur la troisième marche du podium, une réelle performance à seulement 22 ans pour sa première sélection. Quelques semaines plus tard, il dispute les mondiaux militaires où il remporte deux médailles d'argent. Début 1992, il conserve son titre national et affirme sa souveraineté nationale sur la catégorie des poids lourds. Sélectionné pour disputer les championnats d'Europe qui se déroulent à Paris en mai 1992, il se doit de briller dans une compétition décisive pour l'obtention d'une qualifcation pour les Jeux Olympiques de Barcelone[5] qui ont lieu en juillet de la même année. Lors de l'épreuve européenne, il obtient la médaille de bronze, synonyme d'obtention du ticket olympique pour l'Espagne.

Lors du tournoi olympique, il hérite d'un parcours relevé puisqu'il doit affronter l'Allemand Henry Stöhr (vice-champion olympique en 1988) et le Japonais Naoya Ogawa (quadruple champion du monde). Ne réussissant pas à porter une attaque franche sur le Français, Stöhr, neutralisé, est disqualifié pour non-combativité. Un mouvement de jambes du Japonais Ogawa lors du combat suivant met ippon le judoka français qui ne peut plus prétendre à l'or olympique.

Il peut cependant toujours espérer monter sur la troisième marche du podium. Opposé au Cubain Franck Moreno Garcia dans ce combat pour la médaille de bronze, le Français s'impose grâce à un mouvement de jambes réalisé à quelques secondes du terme. Le judoka obtient alors la médaille de bronze alors qu'il n'a que 23 ans.

[modifier] Les conquêtes mondiales et européennes

[modifier] Les premiers sacres internationaux

En quête de confirmation après sa médaille de bronze olympique, David Douillet aborde avec ambition sa deuxième participation à un championnat du monde. C'est dans l'Ontario, à Hamilton, que le judoka français espère réaliser une performance. Après avoir écarté plusieurs judokas expérimentés comme le Polonais Rafał Kubacki, il bat en finale le champion olympique et champion d'Europe David Khakhaleichvili, numéro un mondial et, de par son palmarès, favori logique de l'épreuve[6]. Il prend ainsi sa revanche sur le Géorgien qui l'avait battu quelques mois plus tôt aux championnats d'Europe. Grâce à ce titre acquis à 24 ans, il devient le premier champion du monde français dans cette catégorie de poids considérée par certains comme la catégorie reine du judo. C'est dans cette même classe de poids qu'il remporte son premier titre européen l'année suivante en 1994 à Gdansk en Pologne. Lors de la finale de cette compétition, il réalise une nouvelle performance en triomphant du local Rafał Kubacki.

[modifier] Chiba 1995 : un doublé mondial historique

Dans l'optique des Jeux Olympiques d'Atlanta aux États-Unis, les mondiaux 1995 de Chiba au Japon constituent une étape obligatoire pour espérer participer au rendez-vous américain[7]. Une bonne performance étant nécessaire pour l'obtention d'un quota olympique, David Douillet se doit de défendre son titre mondial aquis deux ans plus tôt au Canada. Mais cette fois-ci, le Français concourre à la fois dans sa catégorie de poids (les poids lourd, en +95 kg), mais également en toutes catégories (une catégorie sans obligation de poids). Dans la première, le Français fait étalage de sa maîtrise en remportant chaque combat qui lui est proposé par ippon. Après avoir battu le local japonais et quadruple champion du monde Naoya Ogawa puis l'Espagnol Ernesto Pérez en demi-finale, il triomphe de l'Allemand Frank Möller en finale par ippon après moins de 2 minutes de combat et conserve ainsi son titre[8]. Trois jours plus tard, Douillet récidive en toutes catégories en battant en finale le Russe Sergei Kossorotov par une immobilisation au sol[9]. Grâce au titre obtenu en poids lourds, il devenait le second français à conserver son titre mondial après Fabien Canu à la fin des années 1980 et se plaçait en favori légitime pour les J.O. qui se profilaient. Mais plus encore, avec ce doublé, David Douillet entre dans l'histoire du judo en devenant le troisième judoka à réaliser cet exploit après Yasuhiro Yamashita en 1981 et Naoya Ogawa en 1989[10]. En réalisant cet exploit au Japon et en égalisant les performances de deux stars locales, David Douillet acquiert une immense notoriété dans le pays où l'art martial est roi.

[modifier] La consécration

[modifier] Le titre olympique

Logiquement sélectionné pour les Jeux Olympiques de 1996 organisés à Atlanta, il fait figure de favori grâce aux trois titres mondiaux obtenus depuis sa première participation olympique en 1992. Au Georgia World Congress Center, Douillet passe les premiers tours sans difficultés (le Belge Van Barneveld, le Luxembourgeois Müller et l'Autrichien Krieger sont tous éliminés par David). Le tricolore dispute la demi-finale face au Japonais Naoya Ogawa, ce même judoka qui l'avait battu au même stade du tournoi olympique de Barcelone quatre ans plus tôt. Ce combat serré, qualifié de "finale avant la finale" par le Français[11], est finalement remporté par Douillet qui gagne ainsi son billet pour la finale olympique face à l'Espagnol Ernesto Pérez Lobo. Contre ce judoka qu'il avait déjà vaincu lors des derniers mondiaux, le champion du monde prend en main le combat et, grâce à un Uchi-mata (fauchage par l'intérieur de la cuisse), obtient un avantage irréversible qui lui permet de décrocher le titre olympique[12]. Il devient ainsi le premier judoka français à remporter la médaille d'or dans le catégorie reine du judo et le quatrième champion olympique toutes catégories confondues. Au soir de la compétition, c'est le Néerlandais Anton Geesink, champion olympique en 1964, qui remet la médaille d'or à David Douillet.

[modifier] Entre victoires et blessures

Le 30 septembre 1996, soit deux mois après le titre olympique conquis à Atlanta, le Français est sérieusement blessé au mollet et à l'épaule droite dans un accident de moto[13]. Malgré la longue convalescence et les huit mois de rééducation, le Français trouve dans cette péripétie le moyen de se relancer après le contre-coup de sa médaille d'or olympique : "Cet accident m’a redonné l’envie. Après Atlanta, j’avais l’impression d’avoir fait le tour. J’avais tout gagné... Puis, après l’accident, j’avais un nouveau challenge, celui de redevenir d’abord un athlète, puis ensuite un athlète performant."[14]. Ainsi, il retrouve progressivement son poids de forme (environ 125 kg) et renoue avec la compétition lors des Jeux Méditerranéens qui ont lieu en juin 1997 à Bari (Italie). Il y signe un retour remarqué en obtenant une médaille d'or grâce à sa victoire en finale contre le champion d'Europe en titre, Selim Tataroğlu.

Plus que cette victoire, c'est la perspective de championnats du monde organisés à domicile à Paris qui motivent le retour au premier plan du tricolore. Le judoka effectue ainsi une grosse préparation pour espérer obtenir un quatrième titre mondial. Lors de la compétition, Douillet se qualifie pour la finale en écartant une nouvelle fois le Turc Selim Tataroğlu en demi-finale. En finale, il bat le Japonais Shinichi Shinohara par disqualification de ce dernier[15] et égale ainsi un autre Nippon, Yasuhiro Yamashita, en remportant une troisième couronne mondiale chez les poids lourds (quatre avec le titre en toutes catégories décroché en 1995). Cette victoire clôt une période difficile commencée après les J.O. d'Atlanta ; une période marquée non seulement par son accident de moto mais aussi à cause les difficultés financières qu'a connu l'entreprise dont David Douillet était actionnaire[16]. Cependant, une douleur à l'épaule gauche l'écarte une nouvelle fois des tatamis après les mondiaux de Paris[13]. En août 1998, il est victime d'une entorse au poignet ; cette nouvelle blessure l'écarte des compétitions pendant plusieurs mois.

[modifier] Le retour de Goliath

[modifier] Un retour à la compétition perturbé

Malgré presque deux années d'inactivité en compétition, il est sélectionné pour les Championnats d'Europe de Bratislava en 1999. Il y réalise une contre-performance en ne prenant que la septième place tandis que ses principaux concurrents accrochent le podium[17]. Néanmoins, le Français entame sa préparation dont l'objectif est l'obtention d'un historique deuxième titre olympique aux Jeux Olympiques de 2000 à Sydney. La principale étape de cette entreprise est la participation aux Championnats du monde 1999 organisés à Birmingham. Cependant, là encore, David Douillet subit une grosse désillusion en étant contraint de déclarer forfait deux jours avant le début de la compétition à cause d'une pubalgie[18]. Cette nouvelle blessure n'entame pourtant pas son moral, déterminé à retrouver les qualités qui ont façonné son palmarès (il déclara après cette annonce : "Sydney ? Il faudrait qu’on me coupe une jambe pour que je n’y aille pas !" [18].).

Les mois qui suivent sont cependant perturbés par de nouveaux problèmes physiques au dos. Il n'effectue ainsi sa rentrée qu'un mois et demi avant l'événement Olympique lors d'une compétition à Bonn[13]. Battu en demi-finale par l'Allemand Frank Möller, il prend la troisième place d'une compétition mineure mais essentielle pour envisager un retour au haut-niveau[19]; un come-back jugé encourageant par son entraîneur Marc Alexandre mais qui ne cache pas les inquiétudes quant au retard dans sa préparation provoqué par les blessures à répétition[19].

[modifier] Un doublé historique

Malgré les doutes concernant sa pleine condition physique, David Douillet est présent à Sydney en Australie pour la cérémonie d'ouverture des XXVIIe jeux Olympiques. En effet, le judoka a été désigné porte-drapeau de la délégation française par le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) succédant ainsi à l'athlète Marie-José Pérec[20],[21]. Ainsi, il défile à la tête de l'équipe de France olympique le 15 septembre 2000.

Une semaine plus tard, le 22 septembre 2000, se déroule le tournoi de judo de la catégorie des poids lourds auquel David Douillet participe bel et bien pour tenter de devenir le judoka le plus titré de l'histoire[22]. Après un premier combat passé sans encombre face au Vénézuélien Douglas Cardozo (ce dernier ne s'étant pas présenté à la pesée avant la compétition[23]), le Français doit faire face au Turc Selim Tataroğlu récent vice-champion d'Europe (en toutes catégories) et multiple médaillé mondial. Le Français le bat pourtant par ippon grâce à un o-uchi-gari (grand fauchage intérieur) et se qualifie ainsi pour les quarts de finales. Il y affronte le redoutable belge Harry van Barneveld médaillé de bronze quatre ans auparavant à Atlanta. Mais là encore, Douillet passe ce tour en bénéficiant de la disqualification de son adversaire[23] (hansoku-make). Ne lui reste alors que le combat face à l'Estonien Indrek Pertelson afin de se qualifier pour la grande finale. Pertelson, vice-champion du monde en titre, n'arrive pas à battre le Français qui inflige un ippon en moins d'une minute au judoka balte et gagne dès lors son billet pour la finale. Pour ce dernier combat, son adversaire n'est autre que le Japonais Shinichi Shinohara, double champion du monde en 1999, une affiche qui reconstitue par ailleurs la revanche de la finale des mondiaux de 1997 où Douillet avait battu le Nippon en finale des poids lourd[24]. L'affrontement entre les deux judokas est extrêmement tactique et il faut attendre une minute et demie pour voire le Français prendre l'avantage grâce à un fauchage par l'intérieur de la cuisse (uchi-mata)[25]. La décision arbitrale attribua un yuko à Douillet, une décision contestée par Shinohara estimant avoir esquivé puis contré le Français[26]. Cependant, l'arbitre central ne bronche pas et Shinohara ne parvient pas à rattraper ce retard. Après cinq minutes de combat, David Douillet pouvait alors s'exulter et savourer un deuxième titre de champion olympique.

Avec cette victoire, il entre dans l'histoire du judo en devenant le combattant qui a remporté le plus de championnats internationaux[27]. Avec six titres internationaux majeurs (2 titres olympiques, 4 titres mondiaux), il dépasse le Japonais Yasuhiro Yamashita (1 titre olympique, 4 titres mondiaux) qui s'illustrait dans les années 1970 et 1980. Le tournoi olympique de Sydney marque cependant la fin de la carrière du judoka français qui annonce immédiatement sa retraite sportive après la compétition[28].

[modifier] Les à-côtés et l'après-carrière

[modifier] L'empreinte de David Douillet

[modifier] Sur le judo

Si le judoka français n'est plus le judoka le plus médaillé aux Jeux Olympiques depuis que le Japonais Tadahiro Nomura a conquis son troisième titre consécutif en 2004 à Athènes, il conserve cependant une place prépondérante au sommet du judo mondial. Il est ainsi l'un des cinq judokas masculins (hormis Nomura) à avoir remporté deux titres olympiques mais il se distingue grâce à la médaille de bronze obtenue en 1992 à Barcelone. Il est ainsi le seul à avoir gagné trois médailles olympiques avec Nomura et Angelo Parisi.

En ce qui concerne les championnats du monde, David Douillet est le judoka le plus titré de l'histoire à égalité avec trois japonais. Il est aussi l'un des deux judokas triple champion du monde dans la catégorie des poids lourd avec Yasuhiro Yamashita. C'est d'ailleurs avec ce dernier que le Français est mis en concurrence pour le "titre" de plus grand judoka de l'histoire. Au niveau du palmarès, la seconde médaille d'or olympique de Sydney a permis à Douillet de dépasser le poids lourd nippon.

[modifier] Sur le sport français

Grâce à son second titre olympique acquis à Sydney, il est consacré pour la deuxième fois en 2000 Champions des champions français par le quotidien sportif français L'Équipe. Cette reconnaissance est d'autant plus remarquable qu'il devance, outre Brahim Asloum premier français champion olympique de boxe depuis 1936, le meneur de jeu de l'équipe de France de football Zinédine Zidane, tout auréolé d'un titre de champion d'Europe[29].

En 2005, il est l'un des porte-drapeau de la candidature malheureuse de Paris 2012 pour l'organisation des Jeux Olympiques dans la capitale française.

David Douillet s'engage également contre le dopage en intégrant en 1999 le conseil de lutte et de prévention contre le dopage[30]. Reconnu sur la scène internationale, il est l'une des quarante personnalités sportives membres de l'Académie des Laureus World Sports Awards à sa fondation en 1999[31].

[modifier] Un sportif populaire

Sportif généreux, David Douillet met sa popularité au service d'opérations caritatives. Proche du couple Chirac, il est ainsi devenu parrain de l’opération caritative "pièces jaunes" avec l'ancienne première dame Bernadette Chirac. C'est à la fin de l'année 1996 qu'il s'engage auprès de la fondation des hôpitaux de Paris pour améliorer le quotidien des enfants et adolescents hospitalisés[32]. Il sillone à chaque début d'année la France avec un TGV postal pour tenter de récolter des fonds et profite de ses apparitions publiques pour promouvoir cette opération.

Par ailleurs, après son deuxième titre olympique, il est nommé ambassadeur pour la jeunesse auprès de l'UNESCO en 2001[33].

Son palmarès et sa générosité sont significatives dans l'opinion française qui le classait seconde personnalité préférée des français il y a quelques années[réf. nécessaire].

Parfois invité lors d'émissions télévisées, le judoka a sa marionnette aux Guignols de l'info, une émission satirique populaire diffusée sur Canal+[34].

[modifier] Reconversion

Depuis la fin de sa carrière sportive, David Douillet a su se reconvertir en tant que chef d'entreprise et tente de gérer au mieux son image. Celle-ci fut cependant mise à mal lorsque la société Travelsport, une agence de voyage dont David Douillet était actionnaire, connaît la faillite en août 1997[35]. Victime d'une escroquerie, David Douillet fait rapidement oublier cette affaire en remportant son quatrième titre mondial quelques semaines plus tard. Grâce à son second titre olympique, le tricolore obtient la garantie d'une image populaire renforcée pour aborder sa reconversion dans le monde des affaires.

Après un bref passage dans les sociétés de production de télévision[36], David Douillet prête maintenant son nom en façade à plusieurs marques de matériel sportif commercialisant du matériel de mise en forme, des équipements pour le camping ou la randonnée ainsi que des kimonos sous la signature DD[37], et même récemment à un jeu vidéo de simulation du judo, David Douillet judo.

À la télévision, après un bref passage sur France télévisions, il rejoint Canal + où il est régulièrement présent en tant que consultant sportif quand des épreuves internationales de judo sont diffusées sur la chaîne. Il avait auparavant travaillé à l'acquisation de droits de diffusion des compétitions comme le Tournoi de Paris et les championnats du monde. Il agit également dans la préparation des retransmissions d'événements comme les Jeux Olympiques ou les 24 heures du Mans sur la chaîne cryptée. En outre, il apparaît occasionnellement dans des spots pubicitaires.

Le désormais homme d'affaires n'a cependant pas abandonné le monde du judo puisqu'il est nommé au sein du comité directeur de la fédération française de judo en 2005[38].

[modifier] Anecdotes

  • David Douillet a dû attendre 1997 pour se voir décerner la vraie médaille d'or olympique pourtant conquise l'année précédente. En effet, les organisateurs américains des Jeux d'Atlanta avaient interverti les cérémonies de remise des médailles des compétitions masculines et féminines. Ainsi, le néerlandais Anton Geesink, champion olympique des toutes catégories en 1964, remet au judoka français la médaille d'or destinée à la judokate chinoise Fuming Sun, championne olympique des poids lourds chez les femmes. Ce n'est qu'en 1997 à Paris, lors des Mondiaux 1997, que les différents acteurs sont une nouvelle fois réunis pour décerner les bonnes médailles cette fois-ci[39].
  • David Douillet a fait son entrée dans le dictionnaire Larousse en novembre 1997, une reconnaissance rare pour un sportif toujours en activité[40]. La même année, le musée Grévin réalise une statue de cire de David Douillet[40], une première pour un judoka français.

[modifier] Palmarès

[modifier] Jeux Olympiques

[modifier] Championnats du monde

Catégorie / Année 1993
Hamilton
1995
Chiba
1997
Paris
1999
Birmingham
poids lourds (+95 kg) 1er 1er 1er Forfait
toutes catégories - 1er -

[modifier] Championnats d'Europe

Catégorie / Année 1991
Prague
1992
Paris
1993
Athènes
1994
Gdańsk
1995
Birmingham
1996
La Haye
1997
Ostende
poids lourds (+95 kg) 3e 3e 2e 1er - - 7e

[modifier] Divers

  • Par équipes :
    • Or Coupe du monde par équipes en 1994.
    • Or Champion d'Europe par équipes en 1993.
  • En club
    • Or Champion d'Europe par équipe avec le PSG Judo en 1995.
  • Championnats de France :
    • OrOr 2 titres de champion de France seniors en 1991 et 1992.
  • Juniors :
    • Bronze Médaille de bronze dans la catégorie des poids lourds (+95 kg) à l'Euro junior 1989 organisé à Athènes (Grèce).
    • OrOr Champion de France juniors en 1988 et 1989.

[modifier] Récompenses et reconnaissances

[modifier] Procès en diffamation

En 2008, David Douillet assigne en justice le journal en ligne Bakchich pour diffamation.[41] Dans un article, le journal révélait que le judoka possédait un compte en banque au Liechtenstein et que son nom figurait sur une liste de personnes suspectées de fraude fiscale.[42] Le judoka, qui réclamait 110 000 euros de dommages et intérêts, a été débouté en première instance et condamné à verser 1 000 euros à Bakchich.[43]

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages de ou avec David Douillet

  • 110% : 18 clés pour devenir un champion de la vie, 2003.
  • L'âme du conquérant, 2000.

[modifier] Ouvrages autour de David Douillet

  • Jean-Michel Rascol, Judo : David Douillet, Mango, 1996 (ISBN 2-9106-3578-3)
  • Henri Charpentier - Euloge Boissonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, pp 737-744, France-Empire, 1999 (ISBN 2-7048-0891-0)

[modifier] Notes et références de l'article

  1. [1] Jusqu'en 1998, la catégorie des poids lourd était ouverte aux +95 kg, depuis elle est réservée aux +100 kg.
  2. Charpentier - Boissonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, 1999, p 738.
  3. Charpentier - Boissonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, 1999, p 740.
  4. Le judoka Georges Mathonnet, Le blason des Mathonnet.
  5. "Championnats d'Europe de judo : Campargue et Douillet retenus", L'Humanité, 29 avril 1992.
  6. L’étonnante ascension de David Douillet, archives intégrales du quotidien français L'Humanité, 2 octobre 1993.
  7. Chiba, dernier test avant Atlanta, archives intégrales du quotiden français L'Humanité, article du 29 septembre 1995.
  8. David Douillet réussit un doublé de poids, archives intégrales du quotidien français L'Humanité, 29 septembre 1995.
  9. Douillet fait coup double, archives intégrales du quotidien français L'Humanité, 2 octobre 1995.
  10. Charpentier - Dussonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, 1999, p 742.
  11. Site des jeux Olympiques d'été de 2008, fiche d'identité de David Douillet.
  12. (es)"Un «Uchi-mata» rompe el sueño", El Mundo.
  13. abc David Douillet, dossier consasré au judoka français sur le site du quotidien français L'Équipe.
  14. Déterminé, Douillet sort de son nid, archives intégrales du quotidien français L'Humanité, article du 9 octobre 1997.
  15. Douillet, un colosse dans l'histoire, archives intégrales du quotidien français L'Humanité, article du 10 octobre 1997.
  16. David Douillet : " J’ai été piégé par des escrocs ", archives intégrales du quotidien français L'Humanité, 7 août 1997.
  17. (nl)Resultaten van European Championships Bratislava, le classement des Championnats d'Europe de judo 1999, site JudoInside.com.
  18. ab Les championnats du monde commencent jeudi, David Douillet tourne le dos au Mondial, archives intégrales du quotiden français L'Humanité, article du 5 octobre 1999.
  19. ab David Douillet n'est pas encore Goliath, archives intégrales du quotiden français L'Humanité, article du 14 août 2000.
  20. (fr)Site du CNOSF, aller dans Histoire, Tous les J.O. d'été et cliquer sur 2000 ; source dans le dernier paragraphe.
  21. (fr)Lettre de félicitations adressée par M.Jacques Chirac, Président de la République, à David Douillet, porte-drapeau de l'équipe de France Olympique, site de la Présidence de la République.
  22. Les hommes dans l'incertitude, article du quotidien sportif L'Équipe sur les judokas français aux J.O. de Sydney.
  23. ab (en)Judo-Results, résultats complets sur le site américain Terra.com.
  24. (en)Compte-rendu des journées de compétition de judo aux Jeux de Sydney, site twoj.org (The world of judo).
  25. [vidéo]Vidéo de la prise effectuée par Douillet, site youtube.com
  26. Considérations sur les erreurs d'abitrage de Judo aux jeux Olympiques à Sydney
  27. (en)Day 7, the final day of competition, site de la Fédération internationale de judo.
  28. Douillet, c’est énorme !, archives intégrales du quotiden français L'Humanité, article du 23 septembre 2000.
  29. Platini, joueur français du siècle Archive web du quotidien français L'Humanité du 27 décembre 2000.
  30. Site de la préfecture du Rhône.
  31. (en) Academy Members, site laureus.com.
  32. Engagement de David Douillet pour l'opération pièces jaunes, site de la fondation des hôpitaux de France.
  33. ab Célébrités au service de l'UNESCO, David Douillet, site de l'UNESCO
  34. Source.
  35. Charpentier - Boissonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, 1999, p 743.
  36. "David Douillet, une image qui rapporte gros", article du quotidien Libération.
  37. "David Douillet, du tatami au plateau de télé", site telesatellite.com.
  38. Site de la FFJ, chemin à suivre : Ligues et comités > Le comité directeur.
  39. Charpentier - Boissonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, 1999, p 737.
  40. ab Charpentier - Boissonnade, La Grande Histoire des Jeux Olympiques, 1999, p 744.
  41. David Douillet réclame 110 000 euros à bakchichinfo, téléchargé le 4 mai 2008.
  42. Affaire des évasions fiscales liées en autre à la banque LGT (en anglais).
  43. « Bakchich » mis hors de cause par le tribunal de Nanterre, téléchargé le 4 mai 2008.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Sources

[modifier] Médias

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur David Douillet.

Précédé par David Douillet Suivi par
Luc Leblanc
1994
Champion des champions français - L'Équipe
1995
Marie-José Perec
1996
Eunice Barber
1999
Champion des champions français - L'Équipe
2000
Jackson Richardson
2001