Olympie

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Olympie parmi les principaux sanctuaires grecs
Olympie parmi les principaux sanctuaires grecs

Olympie (en grec ancien Ὀλυμπία, grec moderne Ολυμπία Olympía) est un centre religieux de la Grèce, dans le Péloponnèse, plus précisément dans une petite plaine de l’Élide, sur la rive droite de l’Alphée et au pied du Mont Cronion, à proximité de la petite cité moderne d'Olympie (ville) et à environ 18 km de la ville de Pyrgos et de la mer Ionienne. À l’emplacement du site était l’Altis, un bois sacré, et l'Autel de Zeus. Le stade lui-même était au milieu d'un bois d'oliviers sauvages.

On y allume traditionnellement la flamme olympique quelques mois avant la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques, d'hiver comme d'été.

Entrée du stade d'Olympie
Entrée du stade d'Olympie


Sommaire

[modifier] Historique

Palestre d'Olympie
Palestre d'Olympie

Le site semble avoir été occupé de manière continue depuis le début du -IIIe millénaire. Olympie était un sanctuaire, et non une ville, uniquement habité par le personnel des temples et les prêtres du culte. Le sanctuaire était dédié à Zeus, sous l'égide duquel se tenaient des Jeux, tous les quatre ans à partir de -776, date de la paix entre Lycurgue, roi et législateur de Sparte, et le roi Iphitos de Pise, en Élide.

À l'origine, le sanctuaire d'Olympie dépendait de la cité de Pise, la plus importante de la Triphylie, une des régions de l'Arcadie. Puis les Arcadiens furent chassés au début du -VIe siècle par les Éléens, qui, selon la légende, venaient de la Grèce centrale. Les Éléens faillirent perdre à leur tour Olympie à la fin du Ve – début du IVe siècle av. J.-C. au profit des premiers occupants et ils durent finalement remettre la conduite des concours aux Arcadiens en -364. Après des luttes sanglantes dans le sanctuaire même, ils reprirent le contrôle du sanctuaire et des concours, qu'ils conservèrent sans discontinuité jusqu'à la dernière célébration des Jeux en 393. Héraklès et Pélops sont sont intervenus dans la fondation de la ville et des jeux Olympiques.

[modifier] Description des monuments du sanctuaire

Plan du sanctuaire1. Propylée nord-est ; 2. Prytanée ; 3. Philippéion ; 4. Héraion ; 5. Pélopéion ; 6. Nymphée d'Hérode Atticus ; 7. Métrôon ; 8. Zanes ; 9. Crypte (passage voûté vers le stade) ; 10. Stade ; 11. Stoa d'Écho ; 12. Monument de Ptolémée II et Arsinoé ; 13. Stoa d'Hestia ; 14. Bâtiment hellénistique ; 15. Temple de Zeus ; 16. Autel de Zeus ; 17. Ex-voto des Achéens ; 18. Ex-voto de Mikythos ; 19. Victoire de Paionios ; 20. Gymnase ; 21. Palestre ; 22. Théokoléon ; 23. Hérôon ; 24. Atelier de Phidias et basilique paléochrétienne ; 25. Thermes du Kladéos ; 26. Bains grecs ; 27 et 28. Hôtelleries ; 29. Léonidaion ; 30. Thermes sud ; 31. Bouleutérion ; 32. Stoa sud ; 33. Villa de Néron. Trésors : I. Sicyone ; II. Syracuse ; III. Épidamne ? ; IV. Byzance ? ; V. Sybaris ? ; VI. Cyrène ? ; VII. non identifié ; VIII. Autel ? ; IX. Sélinonte ; X. Métaponte ; XI. Mégare ; XII. Gela.
Plan du sanctuaire

1. Propylée nord-est ; 2. Prytanée ; 3. Philippéion ; 4. Héraion ; 5. Pélopéion ; 6. Nymphée d'Hérode Atticus ; 7. Métrôon ; 8. Zanes ; 9. Crypte (passage voûté vers le stade) ; 10. Stade ; 11. Stoa d'Écho ; 12. Monument de Ptolémée II et Arsinoé ; 13. Stoa d'Hestia ; 14. Bâtiment hellénistique ; 15. Temple de Zeus ; 16. Autel de Zeus ; 17. Ex-voto des Achéens ; 18. Ex-voto de Mikythos ; 19. Victoire de Paionios ; 20. Gymnase ; 21. Palestre ; 22. Théokoléon ; 23. Hérôon ; 24. Atelier de Phidias et basilique paléochrétienne ; 25. Thermes du Kladéos ; 26. Bains grecs ; 27 et 28. Hôtelleries ; 29. Léonidaion ; 30. Thermes sud ; 31. Bouleutérion ; 32. Stoa sud ; 33. Villa de Néron.

Trésors : I. Sicyone ; II. Syracuse ; III. Épidamne ? ; IV. Byzance ? ; V. Sybaris ? ; VI. Cyrène ? ; VII. non identifié ; VIII. Autel ? ; IX. Sélinonte ; X. Métaponte ; XI. Mégare ; XII. Gela.

[modifier] Le temple de Zeus

Le temple colossal de Zeus Olympien, de style dorique (64,2 m de long, 24,6 m de large), fut érigé entre -470 et -456. Il subit plusieurs catastrophes, notamment un incendie vers -426, et un tremblement de terre un siècle plus tard, qui le détruisit. L'ensemble du site a été retrouvé enfoui sous une couche d'alluvions de plusieurs mètres d'épaisseur.

Le calcaire coquillier local.
Le calcaire coquillier local.

Ce temple est une merveille architecturale, construit grâce au butin rapporté suite à la victoire contre Pise. À l'origine, la ville d'Olympie n'était pas une ville, mais un sanctuaire créé par Pélops et Héraclès. Le sanctuaire était rattaché à la ville grecque de Pise. Quand il s'en détacha, il devint une ville et prit Zeus pour dieu protecteur.

Les deux frontons du temple abritent des scènes mythologiques sculptées en ronde bosse dans le marbre. La plus grande (au centre) mesure 3,15 mètres. Certaines de ces statues ont été évidées pour réduire leur poids. Le fronton représentait la course de chars entre Pelops et Oenomaos. Le fronton ouest représentait la bataille des Lapithes contre les Centaures.

Douze métopes situées aux extrémités supérieures des porches intérieurs représentaient les douze travaux d'Héraclès (fils de Zeus et fondateur des jeux Olympiques).

Les scènes représentées dans le temple sont celles de l'origine du sanctuaire et de la ville d'Olympie.

Le temple de Zeus abritait l'une des anciennes sept merveilles du monde, la statue chryséléphantine (d'or et d'ivoire) de Zeus, abondamment décrite par Pausanias. Cette statue fut sculptée par l'atelier de Phidias vers -440 / -430. Elle mesurait 12,75 m de haut ; le corps était fait d'ivoire, les cheveux, la barbe, les sandales, et la draperie, en or. Le trône était d'ébène et d'ivoire. Par vénération pour le sculpteur, l'atelier fut conservé jusqu'au Ve siècle après J.-C.. Le temple était, quant à lui, de style dorique périptère (6 x 13 colonnes), construit avec le calcaire coquillier local et recouvert de stuc blanc. Seul le toit et quelques décors étaient en marbre.

Le temple de Zeus est dû à l'architecte éléen Libon (Libo).

[modifier] Autres monuments

[modifier] Le Pelopéion

Près du temple de Zeus

[modifier] Bouleuterion

De plan rectangulaire, il est destiné à l’assemblée du peuple et c’est là où siége le sénat olympique (autorité supérieure des Jeux). C’est également à cet endroit que les concurrents prêtent serment.

[modifier] Le temple d'Héra

Consacré à Héra, l'Héraion, probablement le premier édifice dorique connu, abritait la table sur laquelle on plaçait les couronnes préparées pour les vainqueurs des jeux.

[modifier] La Palestre

C'est l’école de lutte, où tous les compétiteurs sont obligés de s’entraîner 1 mois avant les jeux. Ils s’exercent aussi à être de bons soldats, capables de défendre leur cité, leur liberté, leur civilisation. Les athlètes se dépassent dans l’effort physique en l’honneur des dieux. En outre, l’exercice physique a une place importante dans la civilisation grecque car, pour les Grecs, la perfection morale et l’excellence physique vont ensemble. Le but est d’obtenir l’équilibre du corps et de l’esprit.

[modifier] Le Prytanée

C’est le lieu où les vainqueurs des Jeux sont reçus et se divertissent. Il y a aussi de nombreuses infrastructures sportives (comme les bains et les thermes) qui sont des édifices remarquables pour leur aspect fonctionnel et leur élégance.

[modifier] Le Léonidaïon

Ce lieu (entouré de jardins et de fontaines) est un logis pour les hôtes de marque. Les statues offertes au sanctuaire font de lui un « concentré» de l’art grec.

[modifier] Exploration, fouilles

Le site archéologique fut redécouvert au XVIIIe siècle par un voyageur français nommé Montfaucon, mais les fouilles commencèrent réellement en 1829 avec l'expédition de Morée. Il est vrai que la plupart des bâtiments étaient recouverts d'une épaisse couche de sédiments dus aux nombreux débordements des rivières Alphée et Cladée. De plus les tremblements de terre, et notamment ceux de 522 et 551, ont contribué à la destruction d'un grand nombre de bâtiments.

Des fouilles plus importantes commencent en 1875, menées par Ernst Curtius et financées par le gouvernement allemand.

[modifier] Cérémonie de la flamme olympique

La flamme olympique est une invention moderne et symbolise l'allumage d'un foyer lors de l'ouverture des jeux antiques.

Devant les ruines du temple d'Héra, des actrices jouent le rôle de prêtresse et procédent à l'allumage de la flamme. La chorégraphie et les costumes des figurantes s'inspirent de l'Antiquité.

Le système d'allumage correspond à un procédé déjà connu des anciens : l'utilisation du soleil et d'un récipient concave (un miroir parabolique) : les rayons du soleil, réfléchis au centre du récipient dégagent une chaleur intense qui permet l'obtention d'une flamme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (en) N. Kaltsas, Olympia, Athènes, 2004 (3e éd.).
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[modifier] Liens externes