Qinghai

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Qinghai
Carte indiquant la localisation du Qinghai (en rouge) à l'intérieur de la Chine
Carte indiquant la localisation du Qinghai (en rouge) à l'intérieur de la Chine
Administration
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Noms Chinois : 青海
Pinyin : Qīnghǎi
Tibétain : མཚོ་སྔོན་ (mTsho-sngon)
Mongol : Köke Naγur
Abréviation 青 (qīng)
Statut politique Province
Capitale Xining
Géographie
Superficie 721 000 km² (4e)
Démographie
Population (2004) 5 390 000 hab. (30e)
Densité 7,48 hab./km² (30e)
Nationalités Hans (54%)
Tibétains (23%)
Hui (16%)
Tu (4%)
Salar (1,8%)
Mongols (1,8%)
Économie
PIB (2004) 46 570  (29e)
PIB/hab. 8 640 ¥ (19e)

Le Qinghai (青海 Qīnghǎi, [tɕʰiŋ.xaɪ]), abréviation Qing (青 Qīng), est une province de l'ouest de la République populaire de Chine, dont la capitale et le chef-lieu de province est Xining (西宁xīníng). La préfecture la plus peuplée de la province est Haidong située à l'est de la province. Elle comprend la plus grande partie de la région tibétaine appelée l'Amdo et, au sud de la province, le nord du Kham, province du Tibet historique.

Cette région est aussi appelée :

  • mTsho-sngon མཚོ་སྔོན་ en tibétain et
  • Köke Naγur en mongol.

Le nom de la Province vient de celui du lac Qinghai, le plus grand lac de Chine.

Sommaire

[modifier] Histoire

Avant l'invasion tibétaine de 663 à 672, cette région fut le territoire du Royaume Tuyuhun. L'ethnie Tu (Monguor 土族) sont les descendants du Royaume Tuyuhun.[réf. nécessaire] Le Prince Mongol Köden a contrôlé la région du Kokonor en 1239[1],[2]. Du XIVe au XVIIe siècle, une grande partie de cette région fut directement contrôlée par la dynastie Ming chinoise[3],[4]. Au début du 16 siècle, une tribu mongole, les khoshuts, est devenue le souverain de la région du Qinghai pendant 70 ans environ[5],[6]. Güshi Khan qui place le 5e dalaï-lama comme chef temporel du Tibet en 1642, appartenait à cette tribu.

L'Amdo a été conquis par la dynastie Qing en 1724 suite à une victoire sur une révolte d'une tribu mongole[7],[8],[9].

Après la chute de la dynastie Qing, à l'époque de la République de Chine, l'Amdo n'était pas contrôlé par Lhassa[10]. En 1928, la partie nord-est de l'Amdo, région où vivait une importante population chinoise, a été saisie par le seigneur de guerre Ma Bufang[11], qui appartenait à la minorité chinoise musulmane Hui.

En 1913, les Britanniques ont convoqué une Conférence à Simla, en Inde, pour discuter du problème du statut du Tibet[12]. À cette conférence, assistèrent les représentants de la Grande-Bretagne, de la Chine, et du Tibet. s'ouvrit le 6 octobre 1913 sous l'égide de Henry Mac-Mahon dans le contexte de l'empire colonial britannique. La suzeraineté chinoise fut rappelée par les autorités britannique et de Lhassa. Les Tibétains aspiraient à voir leur indépendance et l'intégrité de leur territoire reconnues, tandis que les Chinois voulaient intégrer à leur territoire les zones tibétaines orientales du Kham conquises par les troupes du général Zhao Erfeng en 1908. Pour résoudre les problèmes frontaliers, Henry Mac-Mahon tranchera le 11 mars 1914 en proposant un accord, la Convention de Simla, définissant la frontrière entre l'Inde et le Tibet par la ligne Mac-Mahon et divisant le Tibet en « Tibet Extérieur » sous l'administration du gouvernement du dalaï-lama et « Tibet Intérieur » où Lhassa aurait l'autorité spirituelle uniquement. L'Amdo faisait la partie du « Tibet intérieur »[13]. Les deux secteurs étaient considérés comme étant sous la "suzeraineté" chinoise.[14] Un suzerain est un état qui a une certaine autorité sur un état dépendant. Les trois représentants paraphèrent l'accord le 27 avril 1914.[15] Pékin s'est opposé à la frontière proposée entre Tibet Intérieur et Extérieur et a renié l'accord et le paraphe de son délégué.[16] La ligne Mac-Mahon fut acceptée par le 13e dalaï-lama comme elle l'est par le 14e dalaï-lama, et présentée sur les cartes publiées par l'actuelle Administration centrale tibétaine en exil à Dharamsala, comme frontière sud du Tibet[17]. C'est bien claire, malgré la contestation des frontières orientales du Tibet, entre Lhassa et la République de Chine et les autres divergence d'opinions,[18] il n'existe pas le désaccord au point de la souveraineté chinoise sur l'Amdo[19].

Le dernier découpage administratif de septembre 1965 a vu la totalité de l'Amdo annexée aux provinces chinoises voisines du Qinghai et du Gansu, tandis qu'une partie importante du Kham a été incorporée au Sichuan et au Yunnan. La partie restante du Tibet, composée de l'Ü-Tsang et d'une petite portion du Kham, a été dénommée par les autorités chinoises « Région autonome du Tibet ». Ses bords coïncident à peu près avec la région qui était indépendante de facto entre les deux guerres mondiales[20], et qui fut historiquement administrée par les dalaï-lamas sous la dynastie Qing[21]. Aujourd'hui la Chine ne se réfère qu'à cette région lorsqu'elle parle du Tibet, mais le 14e dalaï-lama revendique aujourd'hui le double de territoire que celui historiquement régné par ses prédécesseurs[22],[23].

[modifier] Villes

À part Xining sa capitale dont la population urbaine dépasse 800 000 habitants le Qinghai est très peu peuplé : la population agricole étant importante dans cette province. Au recensement du 1er novembre 2000 il ne comptait que 2 autres villes dont la population urbaine dépassait 50 000 habitants. Le recensement chinois du 1/11/2000 donne les populations urbaines pour les villes de Xining, Golmud et Delingha et les populations urbaines de leurs districts pour les autres villes.

source : city population.de

Ville Population urbaine 1/7/1990 Population urbaine 1/11/2000
Xining 592 115 854 466
Golmud (Ge'ermu) 38 114 114 330
Delingha 26 993 54 622
District de Ping'an 22 139 37 415
District de Huangzhong 29 418 36 593
District de Gonghe 52 762 34 091
District de Huangyuan 22 280 31 042
District de Ledu 16 788 29 280
District de Yushu 13 091 25 960

[modifier] À voir

  • Le monastère de Kumbum ou Kumbum Jampa Ling (tibétain: sku 'bum byams pa gling, en chinois Ta'er Si 塔尔寺), grand monastère de l'école Gelugpa du bouddhisme tibétain.
  • Mèngdá Tian Chi, lac sur une montagne dans une réserve naturelle sur les bords du Fleuve jaune (黄河 Huáng hé).
  • Le lac Qinghai, ou lac Bleu qui a donné son nom à la province, (青海湖 Qīnghǎi hú), le plus grand de Chine.

[modifier] Liaison ferroviaire avec Lhassa

Une liaison ferroviaire avec Lhassa a été ouverte en juillet 2006. Les voitures sont pressurisées (et très résistantes pour supporter les vents de sable, la foudre, les rayons ultra-violet, etc.).

[modifier] Notes et références

  1. The History of Tibet - Alex McKay - 2003, p. 320 The History of Tibet - Alex McKay - 2003
  2. [1] The First Mongol Conquest of Tibet Reinterpreted , Turrell V. Wylie, Harvard Journal of Asiatic Studies, Vol. 37, No. 1 (Jun., 1977), pp. 103-133
  3. Carte de la dynastie Ming chinoise en 1415, Université de Harvard, édition 1935 Sur cette carte d'origine occidentale, la partie nord-est de la province actuelle du Qinghai est incluse dans l'empire de Chine.
  4. Les documents officiels historiques de la province du Qinghai明洪武六年(1371年)改西宁州为卫,下辖6千户所。以后又设“塞外四卫”:安定、阿端、曲先、罕东(地当今海北州刚察西部至柴达木西部,南至格尔木,北达甘肃省祁连山北麓地区)。En 1371, La dynastie Ming, transforme le Xining Zhou en Xining Wei, puis installait 4 Weis de plus, connus comme les 4 Weis ( défenses ) de Saiwai. C'est un territoire délimité au sud par Golmud (Gelimu en Pinyin), au nord par la montagne Qilian, l'ouest y compris le Bassin Chaidamu. ( équivalent la province Qinghai actuelle ). En 1488, Ming a renforcé la garnison à Xining, contrôle les tribus mongols et tibétains, Xining administre les 4 Weis à partir cette année là.
  5. les documents historiques officiels de la province du Qinghai16世纪初,厄鲁特蒙古4部之一的和硕特部移牧青海,一度成为统治青海的民族。Au début du 16 siècle, une tribu mongole, les khoshuts, est devenue souverain de Qinghai pour un moment.
  6. « Le lama et l'empereur », une étude réalisée par le département Humanités et Sciences Sociales de l'École polytechnique. P43. Les Qoshot, établis entre l'actuelle Urumqi et le Kokonor, ont la mainmise sur le Tibet depuis l'opération de Gushri Khan.
  7. Histoire de la création des Ambans 雍正元年(1723年),罗布藏丹津公开叛乱后,清廷一方面令川陕总督年羹尧为抚远大将军驻扎西宁,以四川提督岳钟琪为奋威将军参办军务,进行武装讨伐。雍正二年(1724年)清政府平定罗布藏丹津之乱于青海后,四年(1726年)议准设立驻藏大臣二人,常川驻藏。 En 1723, Lobjang Danjin罗布藏丹津 se révolte, la dyanstie Qing nomme Nian Gengyao - gouverneur des provinces Sichuan et Shenxi et Yue Zhongqi - commandant d'armée de la province Sichuan, comme les commandants et lance une expédition punitive. En 1924, la région de Qinghai retrouve la paix. 4 ans plus tard, en 1726, la dynastie Qing décide d'installer 2 Ambans à l'Ü-Tsang (Tibet, Tsang-藏).
  8. [2] 1723年10月,清政府任命陕甘总督年羹尧为抚远大将军、四川提督岳钟琪为奋威将军,调集西宁、固原、宁夏等处满州兵、绿营兵和土默特、鄂尔多斯等处蒙古兵进军平叛。1724年(雍正二年)初,奋威将军岳钟琪亲率五千精骑,兼程西进,于2月22曰在柴达木突袭罗布藏丹津营地,罗布藏丹津投奔到准噶尔部的策旺阿拉布坦那里去了。En 1723, la dynastie Qing nomme Nian Gengyao et Yue Zhongqi ( 2 généraux Hans ) comme les commandants, et mute de nombreuses troupes mandchoues et mongoles, pour réprimer la révolte de Lobjang Danjin罗布藏丹津. Le 22 févérier 1724, 5000 cavaliers dirigés par le général Yue Zhongqi, attaque le camp de Lobjang Danjin. Lobjang Danjin 罗布藏丹津 a réussi à s'échapper, et se rend chez les Djüngars.
  9. «Histoire du Tibet» de Laurent Deshayes Page 218, présente les limites des provinces chinoies en 1900.
  10. « 7 ans D'Aventures au Tibet», de Heinrich Harrer, traduction de Henry Daussy, les Edition Arthaud, Paris, 1983, 1996, 1997. Page 118 : … le père du dalaï-lama nous explique que dans son district natal, celui d'Amdo, inclus dans la province chinoise de Tsinghai… Page 272, parle : le 10e panchen-lama (né en Amdo) est originaire d'une province chinoise.
  11. "A-mdo". (2006). In Encyclopædia Britannica. Retrieved December 7, 2006, from Encyclopædia Britannica Online
  12. India's China War, New York, Pantheon, 1970.
  13. «Histoire du Tibet» de Laurent Deshayes Page 218.
  14. "Convention Between Great Britain, China, and Tibet, Simla (1914)"
  15. Calvin, James Barnard, "The China-India Border War", Marine Corps Command and Staff College, April 1984
  16. Goldstein, Melvyn C., A history of modern Tibet, 1913-1951, 1989, p. 75
  17. Tawang not China's
  18. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, Ch 11, p126, 2000, Calmann-Lévy
  19. «Histoire du Tibet» de Laurent Deshayes Page 271.
  20. TIBET, TIBET, A PERSONAL HISTORY OF A LOST LAND By Patrick French French argues, for the Tibetans to base their claim on roughly the area of the current TAR, whose borders generally coincide with those of the de facto independent state between the two world wars.
  21. «Histoire du Tibet» de Laurent Deshayes Page 218
  22. Le programme politique du dalaï-Lama sous la loupe
  23. "Tibet, Tibet" de Patrick French, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond. l'Editions Albin Michel, 2005. Page 24

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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