Empire arabe

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L'empire arabe est un empire fondé par les arabes musulmans disciples du prophète Mahomet au VIIe siècle.

Cet empire dure formellement du VIIe siècle à la chute du califat abasside devant les mongols de Houlagou Khan, en 1258.

En pratique, cependant, l'empire arabe a commencé à se fragmenter assez rapidement (indépendance de l'Espagne musulmane dès le VIIIe siècle, et le califat Abasside devient une puissance secondaire dès le XIe siècle. L'empire arabe aura duré moins de quatre siècles, mais son expansion du sud de la France au bassin du Tarim (est de la Chine) en fait un des plus grands empire de l'histoire. Son héritage religieux (islam) a continué à marquer les régions conquises, et au-delà, jusqu'à nos jours.

Trois périodes peuvent-être définies dans l'existence de l'empire arabe.

Sommaire

[modifier] Les quatre califes (632-661)

Icône de détail Article détaillé : Rashidun.

À la mort de Mahomet en 632, ses successeurs potentiels s'affrontent. Alors que Abou Bakr est désigné, une querelle naît entre les habitants de Médine et de la Mecque concernant la succession du prophète.

Certains préfèrent une succession issue de la famille de Mahomet, en proposant notamment Ali, son gendre pour lui succéder.

Les compagnons les plus proches du prophète s'y opposent et nomment Abou Bakr : le premier calife sera donc Abou Bakr (ou Abubéker), qui poursuit la conquête de la péninsule arabique.

À sa mort en 634, son premier ministre Omar (ou Umar) lui succède. Celui-ci conquiert la Palestine, la Mésopotamie, l'Égypte et la Perse. En 644, il est poignardé par un kharidjite dans la mosquée alors qu'il était en prière.

Après sa mort,un troisième calife fut désigné par consultation des compagnons du prophète : Uthman (644-656).

Le quatrième calife est Ali, cousin et gendre du prophète (656-661), lui aussi assassiné par un kharidjite.

[modifier] Dynastie omeyyade (661-750)

Icône de détail Article détaillé : Omeyyades.
Expansion du califat sous les quatre premiers califes, puis sous les omeyades.
Expansion du califat sous les quatre premiers califes, puis sous les omeyades.

Les Omeyyades ou Umayyades (الأمويون umayyûn, ou بنو أمية banû umayya) sont une dynastie de califes qui gouvernèrent le monde musulman de 661 à 750, établissant leur capitale à Damas. Ils tiennent leur nom d'un de leurs ancêtres, Omayya, grand-oncle de Mahomet. Ils appartenaient à la tribu des Quraychites, tribu dominante à La Mecque au temps du prophète Mohammed. Après s'être opposés à celui-ci, ils l'avaient rejoint au dernier moment.

Les Omeyyades étaient liés avec le troisième calife, Uthman. Quand celui-ci fut assassiné par des opposants qui portèrent au pouvoir Ali, cousin et gendre de Mohammed, tous ceux qui étaient liés à Uthman crièrent vengeance, notamment l'Omeyyade Muawiya, qui était alors gouverneur de Syrie. À la suite de quelques combats, Ali fut écarté du pouvoir en Syrie par un arbitrage, et Muawiya fut proclamé calife par les Syriens en 661. Ali ayant été assassiné par les Kharidjites, ses anciens partisans, plus rien ne s'opposa ensuite au règne des califes omeyyades.

Cependant, à partir des années 680, une série de troubles internes faillirent mettre fin à cette dynastie, mais elle réussit toujours à reprendre le dessus :

  • En 680, à la mort de Muawiya, les notables de la ville chiite de Kufa, en Mésopotamie, voulurent mettre sur le trône Husayn, second fils d'Ali. Ils furent écrasés à Karbala par une armée omeyyade.
  • En 683, un notable Quraychite, `Abd Allāh b. al-Zubayr, souleva en Arabie les deux villes saintes de La Mecque et Médine, et étendit son pouvoir jusqu'à Basra (Bassora), en Irak. En même temps éclatait à Kufa une révolte organisée par Mukhtar au nom d'un des fils d'Ali.
  • De plus, divers groupes kharidjites suscitaient des désordres en Arabie méridionale, en Iran central et en Haute-Mésopotamie.

Heureusement pour les Omeyyades, les divers groupes insurgés n'avaient aucune union entre eux. Les Kharidjites ne s'étendirent pas hors des déserts ; 'Abd Allāh fut vaincu par le calife (Abd al-Malik), tandis que Mukhtar était écrasé par le frère d'Abd Allāh, qui gouvernait Basra.

Les adversaires du régime l'accusaient d'impiété pour diverses raisons :

  • il avait usurpé la place et versé le sang de la famille du Prophète ;
  • il aurait été trop indifférent à l'Islam et à ses règles, notamment en négligeant de convertir les populations conquises.

Il est vrai que les Omeyyades ont longtemps préféré faire payer aux non-musulmans des impôts (capitation et impôt foncier) plutôt que de les convertir. Cependant les successeurs d'Abd al-Malik choisirent une solution plus souple : on encouragea les conversions, et pour les convertis, la capitation fut remplacée par l'aumône légale du croyant ; mais l'impôt foncier fut maintenu sur leurs terres (sous prétexte que celles-ci n'étaient pas converties).

Les Omeyyades furent ensuite détrônés en 750 par les Abbassides, qui fondèrent leur propre dynastie. Presque tous les membres de la famille furent massacrés, mais le prince 'Abd al-Rahmān Ier réussit à s'enfuir, à gagner l'Espagne et à y établir une nouvelle dynastie à Cordoue. L'émir 'Abd al-Rahmān III prit le titre de Calife en 929, affirmant ainsi la complète indépendance du califat de Cordoue.

La conséquence de cela est que les califes Omeyyades pâtissent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane, et le titre de Calife (successeur du prophète) leur est refusé à presque tous, pour le titre plus séculier de Melik, roi.

[modifier] Dynastie Abasside (750-1258)

Icône de détail Article détaillé : Abasside.
Empire abasside vers 820 de l'ère chrétienne.
Empire abasside vers 820 de l'ère chrétienne.

Les Abbassides[1] sont une dynastie de califes sunnites qui gouvernèrent le monde musulman de 750 à 1258, établissant leur capitale à Bagdad, ville fondée en 762. Cette dynastie arriva au pouvoir à l'issue d'une véritable révolution menée contre les Omeyyades.

Les Abbassides tirent leur nom de Al-Abbâs, oncle de Mahomet, dont ils sont les descendants, alors que les Omeyyades avaient un lien familial plus lointain avec le Prophète. Ils veulent un État plus profondément musulman, où les Iraniens convertis à l'islam auront une part égale à celle des Arabes. Au cours de la révolution contre les Omeyyades, leur chef Abû Muslim réunit autour de lui, en plus des Arabes hostiles à la dynastie régnante, des indigènes iraniens, de petites gens, des esclaves enfuis. Il triompha en 750 à la bataille du Grand Zâb, après plus de trois ans de guerre.

Le premier calife abbasside fut Abû al-Abbas, dit as-Saffah [2] (750-754).

Ses trois successeurs furent :

Sous leur règne, on vit se développer les villes. On peut parler à leur propos d'un empire urbain, alors que, dans l'État omeyyade, dominaient la caste militaire arabe et la propriété rurale.

Ils eurent à lutter contre de nombreuses oppositions au sein du vaste empire qu'ils héritaient des Omeyyades. Ils perdirent très vite l'Occident : dès 756 l'Espagne se donna un prince omeyyade. Au Maghreb, des États kharidjites (et autres) se constituèrent. En 800, le califat dut passer un accord avec les Aghlabides, qui régnaient en Tunisie et à Tripoli : ces derniers reconnurent l'autorité de Bagdad en échange de leur autonomie.

Les Abbassides disaient vouloir appliquer l'islam idéal, préconisant une société sans classes, sous l'autorité d'un chef politico-religieux issu de la famille du Prophète. Les juges ou cadis (qâdî) furent nommés par le calife; ils devaient appliquer la charia (loi religieuse). Dans un cadre moins religieux, un vizir (wazîr) fut chargé de réorganiser l'administration. Il y avait en effet de nombreux fonctionnaires, divisés grosso modo en deux clans de secrétaires (kuttâb) : les chrétiens nestoriens, liés au sunnisme et défenseurs de l'autorité du calife ; les musulmans chiites, souhaitant au contraire affaiblir le souverain.

Autre pilier de l'État : l'armée, composée de Khorassaniens fidèles au souverain, mais aussi d'Arabes souvent moins fidèles, notamment ceux des régions proches des frontières.

Au fil des siècles, le pouvoir des califes s'affaiblit peu à peu, victime notamment des affrontements constants entre sunnites et chiites, mais aussi de nombreuses révoltes. Les derniers califes abbassides étaient plus des suzerains que des souverains. En s'emparant de Bagdad le 10 février 1258, les Mongols commandés par Hülegü mirent fin à la dynastie et exécutèrent le dernier calife, Al-Musta'sim. Les survivants du massacre furent accueillis en Égypte, où ils perpétuèrent symboliquement la dynastie abbasside.

[modifier] Références

  1. arabe : ʿabbāsīyūn, العباسيون, ou
    arabe : banū ʿabbās, بنو العباس, Les descendants d'Abbâs
  2. arabe : saffā, سَفَّاح sanguinaire ou généreux
    Le mot vient de سفح (safa, faire couler le sang). Abû al-Abbas as-Saffah note que « as-Saffah signifie “celui qui tue beaucoup de gibier pour ses hôtes” par conséquent “celui qui est hospitalier, généreux” le sens de “sanguinaire” ne semblerait pas voulu ». À l'inverse Tabari dans La Chronique (Volume II, L'âge d'or des Abbassides), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3) n'emploie le terme as-Saffah qu'après le massacre des Omeyyades.