Houlagou Khan

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Houlagou Khan, Hulagu ou Hülegü (1217 - Maragha, près de Tabriz 8 février 1265) était le petit-fils de Gengis Khan et le frère de Möngke Khan et Kubilai Khan.

Houlagou, l'enfant de Tolui et d'une femme chrétienne nestorienne, Sorgaqtani, fut envoyé par son frère Möngke en 1255 pour accomplir trois tâches dans le sud-est de l'Asie : premièrement l'assujettissement des Lors, un peuple dans le sud de l'Iran ; deuxièmement la destruction de la secte des Assassins ; et troisièmement l'éradication du califat des Abbassides.

Houlagou est un personnage complexe. Passionné de philosophie et de science, recherchant la société des gens de lettres, il se transforme pendant ses campagnes en bête sanguinaire, assoiffée de sang et de destruction. Très influencé par le christianisme (sa mère, sa femme favorite Doqouz Khatoun (Tokuz-khatoun) et plusieurs de ses collaborateurs appartiennent à l’Église nestorienne) il n’a pas renoncé au chamanisme. En Perse, il se montre tolérant à l’égard des musulmans, mais, emporté par la volonté de détruire toute entité politique capable de s’opposer à lui, il mène contre les métropoles de l’islam une guerre de destruction totale.

Houlagou réunit probablement la plus grande armée mongole jamais assemblée. Il prit facilement le contrôle des Lors, et sa réputation effraya tant les Assassins qu'ils capitulèrent et livrèrent leur forteresse imprenable d'Alamut sans combat (1256).

Houlagou avait toujours eu l'intention de conquérir Bagdad, mais il utilisa le refus du calife Al-Musta'sim de lui envoyer des troupes comme un prétexte pour la prise. Il lui fit alors parvenir ce message:

«Quand je conduirai mon armée contre Bagdad en colère, que vous vous cachiez au paradis ou sur la terre
Je vous ramènerai depuis les sphères tournantes,
Je vous retournerai en l'air comme un lion,
Je ne laisserai personne vivant dans votre royaume,
Je vais brûler votre ville, votre pays et vous aussi.
Si vous voulez vous sauver et votre famille vénérable, écoutez mon conseil avec l'oreille de l'intelligence. Si vous ne le faites pas vous verrez ce que Dieu a voulu.»

Le calife ne savait pas comment empêcher l'invasion d'Houlagou mais il défendit faiblement la ville. Le conquérant ordonna que plusieurs catégories des habitants soient épargnés comme les gens instruits et les Chrétiens (à la demande de son épouse Doqouz Khatoun, chrétienne nestorienne), mais massacra au moins 250 000 personnes (les sources contemporaines indiquent 800 000). Houlagou tua le calife en le mettant dans un tapis roulé puis en le frappant pour en faire une bouillie ou en le faisant piétiner par des chevaux. Marco Polo indique qu'il mourut de faim mais il n'y a aucune preuve de cela ; une légende mongole raconte en effet que Houlagou le fit enfermer dans une tour où se trouvaient ses trésors.

Le califat était détruit, et l'Irak ravagé, la région ne redeviendra plus le centre politique et culturel important qu'elle avait été jusqu'à ce jour. Les petits états de la région s'empressèrent alors de rassurer Houlagou à propos leur fidélité, et les Mongols se tournèrent vers la Syrie en 1259 défaisant les Ayyoubides et envoyant des patrouilles aussi loin que Gaza. Le tour de l'Égypte semblait venu, lorsque la mort de Möngke força Houlagou et la majeure partie de son armée à se retirer, pour une crise de succession qui se révélera très difficile dans son règlement.

Cependant, les Mongols étaient tombés sur les Croisés qui tenaient la côte de la Palestine. Les Mamelouks s'allièrent avec ces derniers, obtinrent le passage sur leur territoire, et détruisirent l'armée mongole à la Bataille d'Aïn Djalout. Pour toute la durée de la dynastie d'Houlagou, la Palestine et la Syrie resteront hors d'atteinte, le Tigre devenant la frontière de son territoire.

Houlagou rejoignit ses terres en 1262, mais il ne put venger les défaites de son armée car il fut aussitôt entraîné dans une guerre civile avec Berké, le frère de Batou Khan, guerre durant laquelle il subit une sévère défaite en 1263 au cours d'une tentative d'invasion du nord du Caucase. Il mourut en 1265, et son fils Abaqa lui succéda, installant sa dynastie des Houlagides qui régnera sur le territoire connu comme l'Ilkhânat de Perse jusqu'en 1340.

Sa tombe se trouve en Azerbaïdjan mais nous ne connaissons pas son emplacement avec plus d'exactitude.

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