Réunions de la congrégation

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Les réunions de la congrégation est l'appellation que les Témoins de Jéhovah donnent à leurs offices religieux. Il s'agit de l'une de leurs pratiques les plus importantes. Quelles que soient les circonstances, les fidèles se doivent d’y assister régulièrement, justifiant la tenue de ces réunions par le verset biblique d'Hébreux 10:24,25 : « Observons-nous les uns les autres pour nous inciter à l’amour et aux belles œuvres, sans abandonner le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns en ont coutume, mais en nous encourageant mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour ». Là où c'est possible, chaque congrégation organise des réunions trois fois par semaine d'une durée totale de 4 h 45. La nature et la fréquence des réunions ont évolué en fonction des besoins.

[modifier] Présentation ^[1]

Ces réunions, qui ont généralement lieu à la Salle du Royaume, ont pour but « l'encouragement mutuel et l'édification spirituelle » de chaque membre de la congrégation grâce à l'étude de la Bible. Les publications du mouvement servent généralement de trames à celles-ci : il s'agit de favoriser l'échange entre membres de la congrégation en suivant un programme précis de sujets et matières à traiter. Ces réunions assurent la formation continuelle de tous, y compris celle des enfants, leur apprenant à répondre à des arguments critiques. La Société Watchtower accorde une très grande importance à ces réunions et encourage ses membres à y assister le plus régulièrement possible, estimant que la spiritualité de ceux-ci en dépend^[2]. Les Témoins de Jéhovah doivent avoir une tenue propre et appropriée lorsqu'ils assistent au culte : il s'agit généralement d'une robe ou d'une jupe pour les femmes, et d'un costume avec cravate pour les hommes (ceci, valable dans la plupart des pays occidentaux, peut néanmoins varier suivant les cultures).

Actuellement, cinq réunions se tiennent chaque semaine dans les congrégations et sont généralement réparties en trois séances, plus particulièrement le week-end et en soirées. Toutes ces réunions sont débutées et clôturées par une prière publique et le chant d'un cantique (sauf l'étude de livre) tiré du recueil de 225 cantiques Louons Jéhovah par nos chants, dont la durée s'ajoute à celle de la réunion proprement dite, ce qui fait un total de cinq heures. La Société Watchtower encourage ses fidèles à bien les préparer avant d’y assister, par exemple à souligner les réponses aux questions pour l'étude de La Tour de Garde. Lorsque la maladie empêche certains d’assister aux réunions de leur congrégation, des dispositions sont prises pour que l’endroit où ils sont soit relié par téléphone ou pour qu’ils écoutent un enregistrement sur cassette de la réunion ou sur DVD.

[modifier] Historique

[modifier] Premières réunions

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Dès 1870, Charles Taze Russell a fomé avec un petit groupe d’amis d’Allegheny, en Pennsylvanie, et des alentours une classe pour l’étude de la Bible et se sont rapidement réunis deux fois par semaine. En 1879, les lecteurs du magazine La Tour de Garde ont été invités à demander à Russell ou à l’un de ses collaborateurs de leur rendre visite. Ensuite, Russell entreprenait un voyage d’un mois jusqu’à Lynn (Massachusetts) afin d'y tenir des réunions de quatre à six heures par jour à chaque étape, traitant du sujet "Les choses qui appartiennent au Royaume de Dieu". Dès 1881, La Tour de Garde a conseillé à ceux qui n’avaient pas encore de réunions dans leur région : « Réunissez-vous chez vous avec votre famille, ou même avec quelques personnes qui manifestent de l’intérêt. Lisez, étudiez, louez Dieu et adorez-le ensemble, car là où deux ou trois se réunissent en Son nom, le Seigneur, votre Enseignant, est là au milieu de vous. Telle était la nature de certaines réunions de l’Église aux jours des apôtres ». La fréquence des réunions a varié d’une à quatre fois par semaine ou plus, suivant les dispositions prises sur le plan local. Au début de 1914, à Colombo, au Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka), il y avait des réunions tous les jours^[3].

À l'origine, ces réunions se déroulaient le dimanche après-midi où des exposés étaient donnés, le mercredi soir avec des témoignages et des expériences religieuses, et le vendredi soir pour étudier les Études dans les Écritures^[4].

[modifier] Intégration des jeunes

Au début, les réunions des Étudiants de la Bible ne visaient pas les jeunes. Toutefois, de 1892 à 1927, dans chaque numéro de l'édition anglaise de La Tour de Garde est paru un commentaire du texte choisis par F. Peloubet, pasteur congrégationaliste, et ses adjoints, dans les "Leçons internationales des écoles du dimanche". En 1918, les congrégations ont créé des classes pour les jeunes de 8 à 15 ans, et parfois aussi des classes primaires. En 1920, une rubrique intitulée "Étude de la Bible pour les jeunes", comportant des questions accompagnées de versets bibliques, est parue dans L’Âge d’or, puis la même année est parue la brochure illustrée The Golden Âge ABC. En 1924, un livre écrit par William Van Amburgh, The Way to Paradise, est paru et a servi quelque temps lors des réunions pour les jeunes. En Suisse, un groupe de jeunes avait formé une association appelée "La jeunesse de Jéhovah" destinée aux 13-25 ans, avec leur propre secrétariat, à Berne, et éditaient et imprimaient sur les presses de la Société un périodique pour les jeunes intitulé La jeunesse de Jéhovah. Ces jeunes avaient leurs propres réunions et jouaient des drames bibliques, comme à Zurich. Cette association a toutefois été dissoute en 1936, et toutes les classes séparées pour les jeunes ont été supprimées en 1938. Depuis cette date, les Témoins de Jéhovah sont encouragés à assister aux réunions en famille, enfants y compris^[5].

[modifier] Les différentes réunions ^[6], ^[7], ^[8]

[modifier] Discours public

Dès le début des années 1870, les Étudiants de la Bible ont organisé des réunions au cours desquelles des visiteurs pouvaient écouter des discours, particulièrement les dimanches après-midi^[4]. Ils ont notamment présenté ces discours dans des endroits pratiques pour le public. En 1911, les congrégations qui avaient assez d’orateurs qualifiés ont été encouragées à prendre des dispositions pour que certains se rendent dans les villes et les villages d’alentour et y tiennent des réunions dans des lieux publics, présentant si possible une série de six discours. La première année, plus de 3 000 discours ont ainsi été prononcés. En janvier 1945, une campagne de discours publics a commencé : des plans d’une série de huit discours ont été fournis par la direction du mouvement religieux, et les discours ont été annoncés par des feuilles d’invitation et parfois de pancartes. Cette année-là, 18 646 discours publics ont été écoutés par 917 352 assistants aux États-Unis et 2 552 au Canada ; en 1946, 28 703 discours ont été prononcés aux États-Unis et 4 645 au Canada^[9].

Actuellement, ce "discours public" sur un thème biblique exposant les doctrines du groupe^[10] est présenté par un orateur expérimenté qui suit un plan détaillé (composé d'une trame d'arguments et de versets bibliques) fourni par la Société Watchtower. C’est souvent à cette réunion que sont invités les nouveaux venus. Les pensées qui y sont développées doivent éveiller l’intérêt des nouveaux arrivants et affermir spirituellement les autres. Il dure 30 minutes, est suivi de l’étude de La Tour de Garde ; le chant d’un cantique sert de transition quand les deux réunions se succèdent^[11].

Ces discours sont construits selon une progression rigoureuse, destinés à attirer un large public. Le sujet peut porter sur des thèmes géographiques ou historiques, mais le plus souvent il aborde des questions relatives à l'actualité. Généralement, le dernier quart d'heure du discours s'applique à montrer comment le Royaume de Dieu résoudra tous les problèmes mentionnés dans l'introduction^[12].

[modifier] Étude de La Tour de Garde

Après leur parution, les différents volumes des Études dans les Écritures ont servi de manuels d'étude dans les classes^[4]. Puis dans la congrégation de Los Angeles, en Californie, des plans pour une étude de la Bible par sujet ont été préparés, avec des questions et des références à examiner avant d’assister à la réunion. En 1902, la Société Watchtower a publié en anglais une Bible comportant des "Auxiliaires pour les études béréennes de la Bible", dont un index par sujet (en 1907, ces auxiliaires ont été révisés, complétés et remis à jour avec plus de 300 pages supplémentaires). De 1905 à 1914 furent publiés des plans de discussion pour la congrégation avec des questions et des références à la Bible et aux publications internes^[13], puis des questions sur les Études dans les Écritures ont paru en anglais pour être examinées lors des études. Finalement, des représentants itinérants de la Société ont conseillé au siège mondial que toutes les congrégations étudient La Tour de Garde lors des réunions hebdomadaires ; ce conseil a été transmis aux congrégations et la rubrique “Questions béréennes” est parue régulièrement dans ce magazine dès 1922 afin d'étudier plusieurs articles de celui-ci^[14]. La plupart des congrégations ont commencé à faire cette étude une ou plusieurs fois par semaine, mais sa durée variait jusqu'à deux heures ou plus, avant d'ête limitée à un heure dans les années 1930^[15].

L'"étude de La Tour de Garde" est un maillon important de l'enseignement des Témoins de Jéhovah, La Tour de Garde étant considérée comme un des instruments principaux de l'esclave fidèle et avisé, représenté par le Collège Central des Témoins de Jéhovah pour dispenser sa 'nourriture spirituelle' ; ses articles traitent généralement d’une question doctrinale, cultuelle, comportementale ou prophétique. Sous la direction d’un ancien, un membre masculin de la congrégation lit chaque paragraphe d’un article récent, puis l’ancien pose la question imprimée dans le périodique se rapportant à ce paragraphe et l'assistance est invitée à y répondre en s'inspirant de ce passage. Cette réunion dure une heure^[16]. Ce n'est pas un débat, car il ne s'agit pas d'apporter des idées personnelles ou critiques, mais simplement de répéter les pensées développées dans les paragraphes^[10]. Au bout de trois ans environ, quand tous les sujets ont été abordés, La Tour de Garde les ressort en les réactualisant et les présentant différemment^[17].

[modifier] École du Ministère théocratique

Article détaillé : École du Ministère théocratique.

Dès 1916, des classes réservés aux membres masculins de la congrégation ont été appelés "Écoles des prophètes" destinées à améliorer les compétances oratoires des participants, mais avec le temps, elles furent supprimées. En 1943 (février 1942 au siège mondial), l'école du ministère théocratique a été mise sur pied dans toutes les congrégations afin de former les fidèles dans l'art oratoire. Chaque semaine, une instruction était donnée et des élèves prononçaient des discours sur lesquels ils étaient conseillés. Au début, seuls les hommes faisaient des discours à cette école, mais toute la congrégation y assistait, préparait les leçons et participait aux révisions. En 1959, les femmes aussi ont eu le droit de s’inscrire, et purent traiter un sujet biblique sous forme d’une discussion avec une interlocutrice^[18].

L'"école du ministère théocratique", une réunion de type 'école', a pour but de former les Témoins de Jéhovah à la prédication grâce à des mises en situation, d’aider les élèves à améliorer leurs exposés et de permettre aux plus talentueux de devenir des orateurs et des enseignants qualifiés. L'inscription à cette école est volontaire et ouverte à tous les membres (baptisés ou pas) de la congrégation jouissant d'une bonne réputation. Les prestations des élèves sont évaluées et consignées dans une fiche de conseils oratoires personnelle et l’ancien qui dirige cette réunion indique oralement à chacun les points à améliorer^[19]. Cette réunion se compose actuellement d'un discours sur une technique oratoire et basé sur le livre Tirez profit de l'École du Ministère théocratique (5 minutes), d'un discours d'instruction (10 minutes), d'un examen des points bibliques intéressants d'une portion de la Bible (6 minutes), d'une lecture biblique (4 minutes), et de deux sujets bibliques (5 minutes chacun). Tous les quatre mois, une révision orale remplace le programme habituel. Cette réunion dure 45 minutes, elle est suivie de la Réunion de service d'une durée identique.

En général, cette réunion a lieu le mardi, mais un autre soir de la semaine peut être choisi si plusieurs congrégations se réunissent dans la même Salle du Royaume. Les mères de famille ayant des enfants en bas âge préfèrent généralement le mardi soir, car leurs petits pourront récupérer le mercredi matin^[20]. Les orateurs masculins peuvent être parfois des membres ne sachant pas bien lire ou des personnes ayant des difficultés d'expression. Des enfants de sept ou huit ans peuvent aussi faire une lecture^[21]. Cette réunion peut « aide[r] ceux qui éprouvent des difficultés à s'exprimer, en public ou non ; elle permet d'acquérir une certaine assurance et une bonne dose de confiance en soi »^[22].

Salle de réunion des Témoins de Jéhovah

[modifier] Réunion de service

En 1922, après l’assemblée de Cedar Point, dans l'Ohio, les fidèles ont été tout particulièrement encouragés à participer de manière efficace à la prédication, notamment au moyen du Bulletin (aujourd'hui Le Ministère du Royaume) qui contenait un court message à apprendre par cœur et à réciter lors des tournées domicilaires. En 1923, chaque début de mois, la moitié de la réunion de prières, de louanges et de témoignages tenues le mercredi soir a été consacrée à des témoignages sur la prédication. Dès 1926, les réunions mensuelles au cours desquelles on discutait des méthodes et de l'organisation pour évangéliser ont été appelées "réunions des ouvriers". En 1928, les congrégations ont commencé à tenir de telles réunions de façon hebdomadaire. Les quatre années suivantes, les congrégations ont commencé à remplacer les réunions de témoignages (ou de déclarations) par ce qu’on a appelé la "Réunion de service". Depuis, cette réunion a lieu chaque semaine dans les congrégations^[23].

Au cours de cette "réunion de service", on étudie les recommandations de l'organisation, à l'aide d'un bulletin interne : Le Ministère du Royaume, dont les différentes parties sont présentées par plusieurs membres de la congrégation ayant les qualités jugées nécessaires pour le faire. C’est lors de cette réunion que sont annoncées toutes les dispositions prises par la congrégation, notamment les excommunications, les réintégrations, les arrivées de nouveaux membres, les baptêmes, les nominations, la date du prochain Mémorial, des prochaines assemblées, de la prochaine visite du surveillant itinérant, les heures des rendez-vous de service pour l'évangélisation, les salutations d'autres congégations et de fidèles, le programme d'entretien de la Salle du Royaume, etc. Sont aussi abordées lors de celle-ci, les questions matérielles et fiscales, telles que des résolutions soumises au vote à main levée à propos de l'utilisation des dons reçus par la congrégation^[24].

[modifier] Étude de livre

En 1895, les groupes d’étude étaient appelés "Cercles de l’aurore pour l’étude de la Bible", réunions appelées plus tard "Cercles béréens pour l’étude de la Bible" (en Norvège, elles furent appelées “réunions de lecture et d’entretiens"). Les études avaient souvent lieu en soirée dans un foyer, par groupes de taille moyenne. Par la suite, des réunions tenues chez des particuliers comportant des expressions de piété et de louanges ont été organisées une fois par semaine et ont été appelées parfois "Cottage meetings" ("Réunions de foyer"). Il y avait au programmes des prières, des cantiques de louange et des témoignages personnels et furent aussi appelées "Réunions de prières, de louanges et de témoignages". Étant donné l’importance accordée à la prière, on a conseillé par la suite que tous les trois mois cette réunion soit un service de prières et de cantiques uniquement. Ces réunions sont à l’origine de l’étude de livre qui se tient aujourd’hui chaque semaine dans les congrégations^[25].

Actuellement, cette réunion ayant lieu en général un soir de semaine (parfois l'après-midi) est appelée "étude de livre", qui dure une heure. La congrégation est souvent scindée en plusieurs petits groupes qui se réunissent dans un foyer de Témoins de Jéhovah^[26] ou parfois à la Salle du Royaume. Un représentant de la congrégation dirige l'étude d'un manuel édité par la Société Watchtower qui traitera de sujets plus dogmatiques. Chaque semaine, une seule personne est désignée pour effecuer la lecture des paragraphes parcourus (il s'agit d'un membre masculin lisant bien et, à défaut, ce peut être une femme)^[27]. Ces dernières années, des publications expliquant verset par verset les Évangiles, le livre de Daniel et le livre de la Révélation ont été étudiés. Cette réunion se déroule avec un système de questions-réponses similaire à celui de l’étude de La Tour de Garde^[28]. Le groupe étant plus restreint, l'ambiance est souvent plus chaleureuse^[29].

[modifier] Semaines spéciales

Lors des "Semaines spéciales" (c'est-à-dire quand un surveillant de circonscription ou de district visite la congrégation, en principe deux fois dans l'année), les réunions traditionnelles sont écourtées au profit de discours prononcés par le ministre de passage : l'École du Ministère théocratique est écourtée (ne sont développés que la technique oratoire, le discours d'instruction et les points bibliques intéressants), les communications de la Réunion de service sont supprimées, l'Étude de livre (qui a lieu à la Salle du Royaume cette semaine-là avec toute la congrégation réunie) est écourtée de 15 minutes, et l'examen de La Tour de Garde ne dure qu'une demi-heure sans lecture des paragraphes. C'est durant le passage du surveillant de circonscription ou de district que sont examinées les propositions faite par les anciens de nomination de membres masculins de la congrégation comme assistants ministériels ou anciens. Il y a aussi, durant ces semaines-là, une réunion avec les frères nommés, et une autre avec les pionniers permanents.

[modifier] Caractéristiques et statistiques

Réunion de la congrégation

Caractéristiques

Les réunions des Témoins de Jéhovah sont fréquemment décrites par les non-Témoins de Jéhovah comme étant chaleureuses et amicales, mais aussi sans imagination et surtout didactiques^[30]. Elles ne donnent pas lieu à des comportements émotionnels ou d'exaltation, même lors des cantiques ou des prières (ce genre de comportement est d'ailleurs regardés avec suspicion). L'accent est mis sur une approche rationaliste des doctrines présentées, sans manifestation des dons de langues ou de prophéties. De ce fait, les Témoins de Jéhovah hésitent à exprimer leur émotion lors du culte. En général, ils désapprouvent les cultes ayant cours par exemple dans les mouvements pentecôtistes, où les sentiments sont exprimés de manière ostentatoire. Le culte est donc quasiment entièrement orienté sur leurs propres écrits, avec en conséquence une connaissance très élevée parmi les membres de leurs doctrines, à un degré supérieur à celui des autres religions^[31]. De plus, bien que quelques fidèles se soient avérés être des compositeurs et les musiciens capables, l'expression musicale n'est pas valorisée et le chant des cantiques du Royaume est généralement de mauvaise qualité^[32].

Ces réunions se déroulent dans une atmosphère de classe d'école publique dans laquelle les anciens et les assistants ministériels jouent le rôle d'enseignants. Si ces derniers sont des hommes capables au niveau de l'art oratoire, charismatiques et chaleureux, le public peut apprécier la réunion et à l'occasion rire et applaudir. En revanche, si ces qualités font défaut aux orateurs, la réunion peut être perçue comme ennuyeuse et le taux d'assistance peut en être affecté^[33].

Statistiques de l'assistance

En mai 1978, une étude a révélé que 91% des femmes Témoins de Jéhovah assistaient aux offices religieux de leur religion et que ce chiffre était largement supérieurs à celui des autres confessions chrétiennes (52% pour les femmes membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), et 48% pour les femmes baptistes)^[34]. Ces statistiques sont tout autant valables pour les membres masculins.

Plus récemment, en 1989, il y avait environ 172 000 Témoins actifs en Italie, et 220 458 personnes assistaient à leurs réunions hebdomadaires à la Salle du Royaume. La même année, au Danemark, les le taux d’assistance aux réunions hebdomadaires était de 94,7% du nombre de proclamateurs. Toujours la même année, un sondage réalisé en Allemagne par l’Institut national de recherche d’opinion à Allensbach montrait qu’en République fédérale, l’assistance hebdomadaire au culte des Témoins de Jéhovah était supérieur au nombre de fidèles^[35].

En France, actuellement, l'assistance à l'étude de livre est la plus faible (60% du nombre des fidèles baptisés y assisteraient), celle à la réunion de milieu de semaine est suivie à 70% environ, et la réunion du week-end réunit à peu près 80 % des fidèles^[36].

[modifier] Critiques ^[37]

Selon l'association de lutte contre les sectes UNADFI, l'assistance du néophyte aux réunions de la congrégation organisées par les Témoins de Jéhovah se fait de manière progressive (d'abord réunion du week-end, puis celle du début de semaine, et enfin l'étude de livre), mais avec comme but ultime d'amener le nouveau venu au baptême, autrement dit à devenir lui-même Témoin de Jéhovah.

Le contenu et le déroulement des réunions sont critiqués par l'association anti-sectes. En effet, elle estime que le système du questions-réponses pratiqué au cours de certaines réunions est condamnable dans la mesure où « aucun point de contestation ou de désaccord ne peut être soulevé ». Selon elle, l'école du ministère théocratique forme ses élèves selon des méthodes qui s'apparentent à du « marketing ». Un ancien membre déclare à propos de ce genre de réunions : « Ce n'est pas chez les T[émoins de] J[éhovah] qu'on vous apprendra à penser par vous-même, bien au contraire. (...) Le but n'est pas la quantité d'information, mais la qualité de pénétration »^[38]. Un autre explique qu'une réponse à La Tour de Garde « ne doit en aucun cas être personnelle ou différente de la pensée de l'organisation. Il n'y a ici comme ailleurs pas de place pour la contestation ou simplement la discussion à partir d'une compréhension différente du sujet traité »^[39].

L'UNADFI estime également que l'accueil réservé aux nouveaux est chaleureux et empreint de gentillesse, mais tout cela dans un but intéressé, à savoir convertir, et que cela ne dure qu'un temps (une fois devenu Témoin de Jéhovah, le néophyte ne sera plus autant entouré, selon elle).

L'appel aux dons fait aussi l'objet de polémiques. Selon d'anciens Témoins de Jéhovah ayant témoigné sous serment devant la nouvelle commission d'enquête parlementaire^[40], les résolutions proposées lors de la réunion de service seraient systématiquement approuvées à l'unanimité, les votes n'étant là d'après eux, que pour donner un semblant d'offrandes volontaires non imposées. L'argent collecté dans les boîtes à offrandes servirait essentiellement à répondre à l'engagement moral des résolutions. Au cas où le montant des dons serait insuffisant, une annonce serait faite à la congrégation pour demander aux membres de celle-ci de faire preuve d’encore plus de générosité.

Une ex-fidèle de l'organisation a porté publiquement un regard critique sur ces rassemblements, affirmant que ceux-ci « occupent pratiquement tous [l]es loisirs [du Témoin de Jéhovah], et tendent vers un objectif unique : l'esclavage de l'esprit qui, ainsi envahi, ne possède plus ni le temps, ni l'autonomie pour se tourner vers d'autres occupations »^[41]. Un ancien adepte a décrit ces réunions comme étant du « bourrage de crâne »^[38].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

• Témoins de Jéhovah
• Pratiques des Témoins de Jéhovah
• Salle du Royaume
• Cantiques du Royaume
• École du ministère théocratique
• Culte

[modifier] Références

• Portail du christianisme