Office

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Un office est dans la France du bas moyen âge et de l'époque moderne, une dignité personnelle consentie par un souverain ou un seigneur à un individu pour le faire participer à l'exercice de sa souveraineté ou de sa seigneurie. L'office constitue jusqu'au XVIe siècle le moteur de fonctionnement de l'administration.

Le titulaire de l'office est appelé officier. Il doit, en échange de la dignité que lui confère l'office et des gages qui lui sont rattachés, accomplir un service administratif. Sous cette appellation d'office sont regroupés un très grande diversité de situations : un secrétaire d'État, agent royal de rang ministériel est autant un officier qu'un auneur de drap qui contrôle la régularité des transactions de draps sur les marchés. Dès le XVe siècle le principe fut admis qu'un officier ne pouvait être privé de son office que pour lèse-majesté.

Ce faible contrôle du souverain sur ses offices fut renforcé par une tendance à l'hérédité et à la vénalité de l'office, ce qui ne fut pas officialisé avant l'édit de la Paulette de 1604. Cette vénalité de l'offfice pouvait profiter au roi puisqu'il pouvait ainsi remplir ses caisses de l'argent des ventes d'offices. Il n'est pas rare qu'ainsi des offices soient dédoublés pour mieux profiter aux finances monarchiques. Le roi, n'ayant donc plus qu'un contrôle distant sur ses officiers, confia les tâches cruciales à des commissaires révocables à volonté. Pourtant nombre d'offices, notamment les plus importants, ceux de la Cour, ne furent pas soumis à la vénalité. C'est le cas notamment des offices de secrétaire d'État. En revanche, certains offices pouvaient représenter des investissements très importants tout en n'étant que d'un très faible rapport financier : l'office de secrétaire du roi par exemple, baptisé par ses détracteurs (la noblesse ancienne) "savonnette à villain" était vendu par la monarchie à plusieurs dizaines de milliers de livres (mais conférait à son détenteur la noblesse après 20 ans d'exercice). C'est surtout pendant la régence d'Anne d'Autriche que les officiers des cours souveraines obtiennent l'anoblissement, en 1644 pour les maîtres des requêtes et les magistrats du parlement de Paris et du Grand Conseil, en 1645 pour ceux de la Chambre des comptes et de la Cour des aides

Les officiers les plus célèbres restent les parlementaires, possesseurs d'un office de judicature vénal, qui n'était pas soumis à l'approbation royale. Durant tout le XVIIIe siècle, ils furent des opposants déclarés de la politique royale.

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