Croix chez les Témoins de Jéhovah

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La Bible ne décrit pas de façon précise l’instrument sur lequel Jésus a été cloué. Toutefois, la tradition chrétienne enseigne qu’il a été mis à mort sur une croix, autrement dit un poteau vertical muni d’une barre transversale. C'est la croyance traditionnelle à laquelle adhère la quasi-totalité des Églises se réclamant du christianisme.

Toutefois, la Société Watchtower, l'entité légale dirigeant l'organisation des Témoins de Jéhovah au niveau international, rejette cet enseignement. Pour elle, le Christ est mort sur ce qu'elle appelle fréquemment un poteau de supplice, c'est-à-dire un pieu droit dépourvu d'une barre placée en angle droit. Afin de soutenir cette thèse, les Témoins de Jéhovah réfutent les preuves produites par les Églises traditionnelles à ce sujet, et avancent plusieurs arguments plaidant selon eux en faveur du 'poteau de supplice', dont le recours aux langues dans lesquelles la Bible a été écrite, le témoignage de l'Histoire et l'origine religieuse de la croix.

Cette thèse fait l'objet de critiques : en effet, en réaction à l'argumentation proposée par les Témoins de Jéhovah, différentes confessions chrétiennes principalement évangéliques, ainsi que d'anciens fidèles proposent d'autres preuves allant dans le sens de l'utilisation de la croix comme instrument de torture dans le cas de la mise à mort de Jésus.

Sommaire

[modifier] Historique du point de vue des Témoins de Jéhovah

Revue de la Watchtower en 1916
Revue de la Watchtower en 1916

Tout comme l'ensemble des religions chrétiennes, les Témoins de Jéhovah pensent que la mort de Jésus est un aspect fondamental de la foi chrétienne.

Jusqu’à la fin des années 1930, la Société Watchtower utilisait le symbole de la Croix et la couronne et représentait Jésus mourant sur une croix traditionnelle.

Joseph Franklin Rutherford, le deuxième président de la Société Watchtower a critiqué le récit traditionnel de la mise en croix parce que « les Celtes païens adoraient la croix bien longtemps avant la [naissance] et la mort de Christ »[1].

La société Watchtower a éliminé la croix sur la page de couverture de son magazine La Tour de Garde à partir du numéro du 1er octobre 1931[2].

Elle a explicité son point de vue en 1950 en déclarant dans l'appendice de sa traduction du Nouveau Testament :

« Plutôt que de considérer le poteau de supplice sur lequel Jésus fut cloué comme une relique digne d’être adorée, les Chrétiens Juifs, comme Simon Pierre, l’auraient considérée comme une chose abominable. (...) Les Chrétiens Juifs auraient dont tenu pour maudit et haïssable le poteau sur lequel Jésus avait été exécuté. (...) Rien ne prouve donc que Jésus Christ ait été crucifié sur deux pièces de bois se coupant à angle droit. Nous refusons d’ajouter quoi que ce soit à la Parole écrite de Dieu en introduisant l’idée païenne de la croix dans les Écritures grecques chrétiennes, mais nous rendons stauros et xulon d’après leur signification la plus simple. (...) Avec le temps, de futures découvertes archéologiques prouverons certainement l’exactitude de ce qui précède. Même maintenant, c’est à ceux qui soutiennent la tradition religieuse de prouver que Jésus est mort sur autre chose qu’un simple poteau[3]. »

À l'heure actuelle, les Témoins de Jéhovah déclarent qu'« un faisceau de preuves indique que Jésus est mort sur un poteau dressé, et non sur une croix, comme le veut la tradition »[4]. En accord avec cette croyance, la Bible qu'ils éditent, la Traduction du Monde Nouveau des Saintes Écritures rend par 'poteau de supplice' ce qui est traduit par 'croix' dans la plupart des autres Bibles.

Alors que les Églises chrétiennes n’accordent pas une importance particulière à la façon dont Jésus a été mis à mort, les Témoins de Jéhovah estiment au contraire que ce point est très important : ils pensent que les Églises traditionnelles s'égarent d'un point de vue spirituel du fait qu’elles utilisent la croix comme instrument de la mort de Jésus[5].

[modifier] Arguments des Témoins de Jéhovah

[modifier] Utilisation des mots grecs

C'est en 1950, que la Société Watchtower a affirmé pour la première fois que les termes bibliques grecs traduits généralement par 'croix' ne désignaient pas en fait celle-ci, mais un poteau droit sans traverse. Ce point de vue a paru de leur Traduction du monde nouveau - Les Écritures grecques chrétiennes[6].

Pour défendre cette croyance, les Témoins de Jéhovah font remarquer que le mot grec stauros rendu par 'croix' dans les Bibles actuelles désigne essentiellement un 'poteau' ou 'pieu', sans barre transversale, et que ce n'est que plus tard qu'il en est venu à s'appliquer à une croix. Ils citent par exemple les déclarations suivantes :

« Le mot grec [stauros] que l'on traduit par croix signifie à proprement parler 'poteau' ; c'est un pieu dressé, ou palis, auquel on pouvait pendre quelque chose, ou qui pouvait servir à clôturer un terrain. (...) Même chez les Romains, la crux (dont dérive notre mot croix) devait être à l'origine un poteau droit[7]. »

« Correspondant au verbe [stauroô], qui était plus commun, stauros peut désigner un poteau, parfois taillé en pointe, sur lequel un criminel exécuté était parfois exposé à la honte comme punition supplémentaire. On pouvait s’en servir pour pendre (...), empaler ou étrangler. Le stauros pouvait également être un instrument de torture, peut-être dans le sens du lat[in] patibulum, une traverse placée sur les épaules. Enfin, ce pouvait être un instrument d’exécution ayant la forme d’un poteau vertical avec une traverse de même longueur, formant une croix dans le sens strict du terme. Il avait la forme d’un T (lat. crux commissa) ou d’un † (crux immissa)[8]. »

Ils notent aussi que parfois la Bible désigne l'instrument de torture du Christ sous le mot grec xulon qui désignerait un « bois coupé et prêt à être utilisé (...), poutre, pieu, (...) bâton, (...) poteau sur lequel les criminels étaient empalés »[9] ou un « bois, morceau de bois, ou tout objet fait de bois »[10].

[modifier] Origines païennes de la croix

Par ailleurs, les Témoins de Jéhovah affirment que la croix trouve son origine dans le paganisme, c'est-à-dire non dans la Bible, mais dans les anciennes religions étrangères au christianisme et ayant précédé celui-ci.

Ils notent qu'en 312 de notre ère, Constantin, qui régnait sur l’actuel territoire de la France et de la Grande-Bretagne, est parti combattre contre son beau-frère, Maxence, d’Italie, et qu'en chemin, il aurait eu une vision d'une croix portant les mots Hoc vince, signifiant 'Triomphe par ceci'. Après sa victoire, Constantin aurait fait de la croix l’étendard de ses armées. Par la suite, quand le christianisme est devenu la religion d’État dans l’Empire romain, la croix aurait été choisie comme symbole de l’Église[11]. De ce fait, le mouvement religieux pense que ce n'est qu'au IVe siècle que ce symbole en vint à être intégré au christianisme[12], qu'ils jugent alors tombé dans l'apostasie.

À ce sujet, ils citent par exemple des déclarations d'ouvrages telles que celles-ci :

  • « Le forme de la 'croix', deux poutres à angle droit, a son origine dans l'antique Chaldée ; elle était employée comme symbole du dieu Tammouz (...). Vers le milieu du IIIe siècle ap. J.-C., ou bien les Églises s'étaient écartées de certaines doctrines de la foi chrétienne, ou bien elles les avaient travesties. Pour accroître le prestige du système ecclésiastique apostat, les Églises admettaient en leur sein les païens, sans qu'ils eussent été régénérés par leur foi, et leur permettant de conserver, en grande partie, leurs signes et symboles païens. D'où le Tau ou T, dans sa forme la plus employée, avec la barre transversale abaissée, qui fut adopté pour représenter la croix du Christ[13]. »
  • « Des objets variés, marqués de croix de différentes formes, datant d'époques bien antérieures à l'ère chrétienne, ont été retrouvées dans presque toutes les parties du vieux monde. L'Inde, la Syrie, la Perse et l'Égypte ont toutes fourni d'innombrables exemples de tels objets (...). L'utilisation de la croix en tant que symbole religieux, dans les temps antérieurs au christianisme et parmi les peuples non chrétiens, peut probablement être considérée comme presque universelle ; et, dans de très nombreux cas, elle était rattachée à une certaine forme de culte de la nature[14]. »
  • « Les prêtres égyptiens et les rois pontifes tenaient la croix en forme de 'Crux Ansata' (...), qui représentait leur qualité de prêtres du dieu Soleil et portait le nom de 'Signe de vie'[15]. »

Or, les Témoins de Jéhovah estiment, en se basant sur des versets bibliques tels que Révélation 18:4, qu'il faut se tenir résolument séparé de tout ce qui se rattacherait aux croyances ou pratiques des fausses religions. De ce fait, la croix est pour eux inacceptable dans le cadre du culte.

De plus, ils invoquent le fait que la croix était un symbole du dieu babylonien Tammuz, autre nom du personnage biblique Nimrod, qualifié dans la Genèse de « puissant chasseur en opposition avec Jéhovah » selon le récit[16]. De plus, le dieu Tammuz était adoré, selon Ézéchiel 8:17, au moyen d'un rameau que certains commentateurs bibliques identifient à une représentation phallique. Donc, d'après le mouvement religieux, chérir la croix reviendrait à honorer un adversaire de Jéhovah et utiliser un symbole autrefois lié au culte sexuel[17].

[modifier] Références à l'Ancien Testament

D'après les Témoins de Jéhovah, il fallait que Jésus meurt sur un poteau de supplice afin d'accomplir un passage des Écritures hébraïques. En effet, ils citent les paroles de l'apôtre Paul en Galates 3:10-13 :

« Tous ceux (...) qui dépendent des œuvres de la loi sont sous une malédiction ; car il est écrit : ‘ Maudit est tout homme qui ne demeure pas dans toutes les choses écrites dans le rouleau de la Loi afin de les pratiquer. ’ (...) Christ, par rachat, nous a libérés de la malédiction de la Loi en devenant malédiction à notre place, parce qu’il est écrit : ‘ Maudit est tout homme pendu à un poteau. ’ »

Or, en appliquant le passage de Deutéronome 21:23 à Jésus, l'apôtre Paul déclarerait indirectement, selon les Témoins de Jéhovah, que celui-ci devait bien être pendu à un poteau de supplice, et non à une croix, puisque l'Ancien Testament ne fait pas référence à celle-ci[18] .

[modifier] Contre l'adoration d'images

Les Témoins de Jéhovah condamnent expressément l'utilisation d'images à des fins religieuses. Pour eux, s'agenouiller devant une statue ou s'en servir pour prier constitue une violation des principes bibliques. Ils citent à ce sujet des versets tels que ceux-ci :

  • Exode 20:4,5 : « Tu ne dois pas te faire d'image sculptée, ni de forme qui ressemble à quoi que ce soit (...). Tu ne dois pas te prosterner devant eux, ni te laisser entraîner à les servir, car moi, Jéhovah ton Dieu, je suis un Dieu qui exige un attachement exclusif (...). »
  • 1 Jean 5:21 : « Petits enfants, gardez-vous des idoles. »

Quand une personne embrasse la foi des Témoins de Jéhovah, elle doit obligatoirement s'être débarrassée auparavant de ses images de culte dont les crucifix. Un fidèle qui continuerait de s'en servir risquerait l'excommunication du mouvement religieux.

Ils disent ne pas avoir besoin d’un objet matériel comme une croix pour adorer Dieu, affirmant ‘marche[r] par la foi, non par la vue’, selon les paroles bibliques de l'apôtre Paul.

[modifier] Un instrument de torture

Afin de décourager l'emploi et l'arboration de la croix, la Société Watchtower déclare que celle-ci constitue un instrument de torture, et qu'il n'est donc pas approprié de la vénérer. Elle prend l'illustration suivante :

« Quel serait votre sentiment si l’un de vos meilleurs amis était mis à mort sur la base de fausses accusations ? Feriez-vous une copie de l’instrument ayant servi à son exécution, qu’il s’agisse d’une corde ou d’une chaise électrique ? Embrasseriez-vous cette image, brûleriez-vous des cierges devant elle ou la porteriez-vous sur vous comme un bijou ? Certainement pas[19]. »

[modifier] Critiques

Les principales organisations chrétiennes pensent généralement qu'au final, la façon dont Jésus a été mis à mort a peu d'importance.

Toutefois, le point de vue présenté par les Témoins de Jéhovah n'est pas partagé par les Églises de la chrétienté ainsi que par des biblistes, des linguistes et des archéologues. Pour réfuter les déclarations du mouvement religieux, ils présentent plusieurs types d'arguments.

[modifier] Découvertes archéologiques

Des opposants font remarquer que des découvertes historiques penchent plutôt en faveur de la croix traditionnelle[20]. Ils citent par exemple celles-ci :

  • En 1873, un érudit français, Charles Clermant-Ganneau, a découvert une grotte mortuaire sur le Mont des Oliviers, contenant 30 ossuaires ayant des restes de squelettes avaient été préservés après la décomposition des corps. L'un d'eux portait le nom ‘Juda’ et était associé à une croix aux bras d’égale longueur. De plus, le nom ‘Jésus’ apparaissait trois fois, dont deux en rapport avec une croix. D'après des études, cela daterait d'avant 135 après J.C.[21].
  • En 1945, une tombe familiale fut découverte par le professeur E. L. Sukenik, du Musée des Antiquités Juives de l’Université Hébraïque. Deux des ossuaires portaient le nom ‘ Jésus ’ en grec, le deuxième portant quatre grandes croix. De ce fait, le professeur en a conclu qu’il y avait un lien entre les inscriptions et les croix, qu’il s’agissait d’expressions de chagrin à la crucifixion de Jésus, qui eut lieu à peu près à la même période. La tombe est datée d’une période située entre le Ier siècle av. J.-C. et le milieu du Ier siècle ap. J.-C. au plus tard, cela veut dire que les inscriptions datent au plus tard de deux décennies après la crucifixion[22].
  • En juin 1968, des engins creusant au nord de Jérusalem ont découvert des tombes du Ier siècle av. J.-C. et du Ier siècle ap. J.-C. Le Département Israélien des Antiquités demanda à l’archéologue grec Vasilius Tzaferis de dégager ces tombes, lequel découvrit le premier squelette d’un homme crucifié datant d'environ la même époque que le Christ. Le squelette est celui d’un homme crucifié à un âge situé entre 24 et 28 ans. Selon M. Tzaferis, « à la fin du Ier siècle av. J.-C., les Romains adoptèrent la crucifixion comme punition officielle pour les non-Romains. Durant cette première période, une poutre de bois, connue comme la furca ou le patibulum, était placée sur la nuque de l’esclave et liée à ses bras. (...) Lorsque la procession arrivait sur le lieu d’exécution, un poteau vertical était planté dans le sol. Parfois la victime était simplement attachée à la croix avec des cordes. Dans ce cas, le patibulum ou barre transversale — auquel les bras de la victime étaient déjà attachés — était simplement fixé au poteau vertical ; les pieds du condamné étaient ensuite attachés au poteau par quelques tours de corde ». Si la victime était fixée par des clous, on l’étendait sur le sol, les épaules sur la barre transversale. Ses bras étaient tendus et cloués aux deux extrémités de cette barre, qui était ensuite élevée et fixée au sommet du poteau vertical. Les pieds de la victime étaient ensuite cloués au poteau vertical[23]. Une revue a délacré : « Nous sommes seulement certains que les Romains pratiquaient ce genre d’exécution. Mais il est très probable que le stauros avait une barre transversale pour former une croix. Les sources profanes ne permettent pas de tirer des conclusions quant à la forme précise de la croix, pour savoir s’il s’agissait d’une crux immissa (†) ou d’une crux commissa (T) »[24].

[modifier] Témoignage de la Bible

Des opposants estiment que la série d’événements rapportée dans les Évangiles (Matthieu 27:26, 31-37 ; Marc 25:24-26 ; Luc 23:26-38 ; Jean 19:1-22) au sujet de la mort de Jésus, coïncide avec la méthode de crucifixion décrite traditionnellement. Ainsi, Jésus aurait porté la barre transversale (patibulum), jusqu’au Golgotha, puis ce pieu aurait été fixé à un poteau droit, et Jésus fut cloué à cette structure dans son ensemble[25].

Deux versets bibliques infirmeraient selon eux l'idée selon laquelle Jésus serait mort sur un poteau dépourvu de barre transversale :

  • Évangile selon Matthieu 27:37 selon lequel « au-dessus de sa tête » a été fixée une inscription indiquant "Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs", ce qui supposerait que Jésus avait bien les bras en croix.
  • Évangile selon Jean 20:25 dans lequel, l’apôtre Thomas, absent lorsque Jésus apparut pour la première fois aux autres disciples, refusa de croire qu’il s’agissait vraiment de Jésus et déclara aux autres qu'il voulait voir « dans ses mains la marque des clous ». Ce verset laisse à penser que Thomas savait que les mains de Jésus avaient été perforées par plus d’un clou[26].

À propos de ce verset, les Témoins de Jéhovah ont publié un article dans lequel ils affirment que Thomas a été imprécis dans son langage : il n’aurait mentionné que les trous dans les mains de Jésus tout en pensant aussi aux trous dans ses pieds. L’article conclut en disant :

« Par conséquent, dans l’état actuel de nos connaissances, on ne peut définir avec certitude le nombre des clous qui ont été employés dans le supplice de Jésus. Toutes les représentations de Jésus sur le poteau sont fondées sur les données limitées dont nous disposons et doivent être considérées comme telles. En tout état de cause, nous ne devrions jamais permettre à des discussions sur un détail aussi insignifiant de nous faire perdre de vue cette vérité capitale : "Nous nous sommes réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils." — Romains 5:10[27]. »

[modifier] Arguments linguistiques

Les Églises de la chrétienté font remarquer que, s'il est vrai que les termes grecs stauros et xulon peuvent désigner un pieu vertical, ceux-ci peuvent tout aussi bien désigner une construction plus complexe, comme une croix. En effet, beaucoup des dictionnaires indiquent que ces mots grecs peut également désigner une croix[28].

Ainsi, l'utilisation de ces deux termes en elle-même ne prouve rien, mais les défenseurs de la mise à mort de Jésus par crucifixion relèvent que celui-ci a été condamné par des Romains, donc des païens, qui avaient spécifiquement inventé cette forme de mise à mort[29].

[modifier] Citations tronquées ou sorties de leur contexte

Plusieurs critiques du mouvement font remarquer que les déclarations encyclopédiques ou d'historiens que la Société Watchtower cite pour défendre sa position sur ce sujet sont tronquées ou sorties de leur contexte.

Ainsi, ils notent par exemple que la citation de The Imperial Bible-Dictionary est coupée, de telle sorte que le lecteur croit que l'encyclopédie déclare que le mot grec stauros est un pieu droit, alors que le contexte (qui ne figure pas dans les publications jéhovistes) dit explicitement le contraire[30], [31].

Outre l'ancienneté des sources proposées, les critiques reprochent également à la Société Watchtower de citer comme référence une citation de John Denham Parsons qui n'est pourtant pas une autorité en la matière (il a appartenu à la Society for Psychical Research, une société promouvant l’examen des phénomènes paranormaux[32]), et qui cherche en fait à prouver dans son ouvrage que « la croix est un élément de tradition immémoriale, qui a traversé les siècles et les civilisations anciennes (Égypte, Babylonie, Grèce, Rome) et que les premiers chrétiens n’ont fait que plaquer ce symbole universel sur leur religion naissante comme un hommage rendu à un héritage du passé ». Or, ses conclusions diffèrent radicalement des croyances des Témoins de Jéhovah[33].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Liens favorables

[modifier] Liens défavorables

[modifier] Bibliographie

[modifier] Bibliographie favorable

  • Étude perspicace des Écritures, 1988, pp. 621-4
  • La Tour de Garde, 15 août 1987, pp. 21-6
  • La Tour de Garde, 1er mai 1989, pp. 23-6

[modifier] Bibliographie défavorable

  • Lumière sur les Témoins de Jéhovah, Chrisitan Piette, pp.157 à 162
  • La crucifixion, Lectio divina n° 105, M. Hengel, éditions du Cerf

[modifier] Références

  1. Ennemis, J.F.Rutherford, pp. 188,189 édition anglaise
  2. The Four Presidents of The Watch Tower Society, Edmond C. Gruss, Xulon Press, 16 décembre 2003, p. 103 (ISBN 978-1594671319)
  3. Traduction du monde nouveau - Les Écritures grecques chrétiennes, appendice, pp. 768-771
  4. Comment raisonner à partir des Écritures, 1985, p. 78
  5. Réveillez-vous !, 22 janvier 1989, p. 22
  6. Traduction du monde nouveau - Les Écritures grecques chrétiennes, appendice, pp. 768-771
  7. The imperial Bible-dictionary, P.Fairbairn, tome I, p. 376, Londres, 1874
  8. New International Dictionary of New Testament Theology, volume 1, p. 391
  9. Greek-english lexicon, Liddell et Scott, pp. 1191-2, Londres, 1968
  10. Vine’s Expository Dictionary, vol. 4, p. 153
  11. La Tour de Garde, 15 août 1987, p. 21
  12. Ils citent par exemple The Companion Bible, appendice n°162, et The Non-Christian Cross, pp. 133-41
  13. An expository dictionnary of New Testament words, William Vine, p. 256, Londres, 1962
  14. Encyclopoedia Britannica, 1946, tome VI, p. 753
  15. The Worlship of the dead, colonel J.Garnier, 1904, Londres, p. 226
  16. Ils citent The Worship of the dead, p. 42
  17. Comment raisonner à partir des Écritures, 1985, p. 81
  18. Étude perspicace des Écritures, volume 1, 1988, p. 621
  19. Réveillez-vous !, 22 février 1973, p. 27
  20. Étude de la croix, par l'ex-TJ Randall Watters
  21. Ancient Times, volume 3, numéro 1, juillet 1958, p. 3
  22. Ancient Times, volume 3, numéro 1, juillet 1958, pp. 3-5 ; voir aussi le vol. 5, no 3, mars 1961, p. 13
  23. Biblical Archaeology Review, numéro de janvier/février 1985, p. 48,49
  24. "Croix", New International Dictionary of New Testament Theology
  25. Étude de la croix, par Randall Watters
  26. "Témoins de Jéhovah : croix ou poteau ?", sur Info-sectes
  27. "Questions des lecteurs", La Tour de Garde, 1er juillet 1984, p. 31
  28. Dossier croix, sur un site catholique
  29. "Doctrine des Témoins de Jéhovah : la croix", sur un site évangélique
  30. (en)"Facts about Jehovah's Witnesses : cross or stake ?", sur JW Facts
  31. "Le symbole de la croix et les Témoins de Jéhovah", sur TJ-Encyclopedie
  32. Référence 12 dans l'article "Le Symbole de la croix et les Témoins de Jéhovah", sur Tj-encyclopédie
  33. "Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer", étude des sources utilisées par la Watchtower pour soutenir sa position, sur Via Veritas