Abdelkader Bouziane

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cet article fait partie d'une série sur

l’islam

Religion
Religions abrahamiques :
judaïsme - christianisme - islam
Les Piliers de l'islam
La déclaration de foi
La prière - L’aumône
Le jeûne de Ramadan
Le pèlerinage à La Mecque
Les Piliers de la foi
Allah
Ses Prophètes - Le jugement dernier
Le destin
Histoire de l’islam
Mahomet
Abu Bakr as-Siddiq - Omar ibn al-Khattab
Uthman ibn Affan - Ali ibn Abi Talib
Prophètes dans l’islam
Imam - Calife
Branches de l’islam
Dar al-Islam
Chiisme - Sunnisme - Kharidjisme
Kalâm - Soufisme - Salafisme
Les Villes saintes de l'islam
La Mecque - Médine
Al Quds
Nadjaf - Kerbala
Constructions religieuses
Mosquée - Minaret
Mihrab - Qibla
Architecture islamique
Événements et fêtes
Hijri - Hégire
Aïd el-Fitr - Aïd el-Kebir
Mawlid - Achoura - Arbaïn
Religieux
Muezzin - Imam - Mollah
Ayatollah - Mufti
Textes et lois
Vocabulaire de l’islam
droit musulman - Écoles
Hisba
Coran - Hadith - Sourate
Charia - Sunna
Fiqh - Fatwa
Politique
Féminisme islamique
Islam libéral
Islam politique
Islamisme
Panislamisme

Abdelkader Bouziane, né en 1952, est un imam fondamentaliste d'origine algérienne. Entré en France en 1980.

Il diffuse depuis le début des années 1990 la pensée salafiste, et donc favorable à une interprétation stricte et littérale du Coran.

Il a exercé à Villefranche-sur-Saône, puis dans le quartier de la Duchère à Lyon, et enfin à la mosquée de Vénissieux, située non loin du quartier des Minguettes, il était connu pour ses prêches intégristes, suivies, chaque vendredi, par plusieurs centaines de personnes. Au moment du déclenchement du conflit en Irak, il avait « édicté une fatwa appelant au djihad contre les intérêts américains en France ».

Le 26 février 2004, un premier arrêté d'expulsion, jamais appliqué, mentionnait que l'imam portait « atteinte à l'ordre public, du fait de son activité doctrinale salafiste». Cet arrêté pris par le ministère de l’Intérieur Nicolas Sarkozy invoquait « l’urgence absolue » et « la nécessité impérieuse pour la sûreté de l’État et la sécurité publique », pour faire usage de cette procédure qui permet de passer outre certaines règles de protection des étrangers, car l’imam, appelait « ouvertement à la violence et à la haine » et apparaissait comme le « principal vecteur de l’idéologie salafiste dans la région lyonnaise », en lien « avec des éléments très déterminés de la mouvance intégriste islamiste (...), en relation avec des organisations prônant des actes terroristes ».

En 2006, la présence en Belgique avérée de l'imam pose un grand nombre de problèmes, alors qu'il fait l'objet d'un signalement de police dans l'espace Schengen et qu'il aurait du être interpellé et expulsé. Ce qui ne fut jamais fait alors que plusieurs sources policières et judiciaires confirment avoir été au courant de sa présence à Farciennes.

Sommaire

[modifier] L'affaire de l'interview du Lyon Mag

En avril 2004, dans une interview donnée au mensuel « Lyon Mag », Abdelkader Bouziane justifie, au nom du Coran, la lapidation des femmes infidèles en terre d'Islam et admis qu'en France, un mari puisse frapper son épouse, dans « certains cas serrés » comme l'adultère, : « (...) battre sa femme, c'est autorisé par le Coran, mais dans certaines conditions, notamment si la femme trompe son mari (...) Mais attention, l'homme n'a pas le droit de frapper n'importe où. Il ne doit pas frapper au visage, mais viser le bas, les jambes ou le ventre. Et il peut frapper fort, pour faire peur à sa femme, afin qu'elle ne recommence plus. (...) ».

Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, prend un nouvel arrêté d'expulsion mis à exécution le 20 avril, à la suite de la parution de l'interview accordée par l'imam au mensuel «Lyon Mag», et deux «notes blanches» des renseignements généraux mettant en cause l'imam, notamment ses liens entretenus « directement ou indirectement, avec des organisations terroristes appartenant à des filières afghanes, yéménites et tchétchènes ».

Saisi en référé (en urgence) par l’avocat Mahmoud Hebia d’Abdelkader Bouziane, le tribunal administratif de Lyon relevait des contradictions et suspendit l’arrêté d’expulsion dès le 23 avril et rejetait la requête du ministre du 26 avril, l’obligeant donc à se pourvoir devant le Conseil d'État. Autorisé à revenir en France, l'imam expulsé fut de retour dès le 22 mai.

Le 5 octobre 2004, le Conseil d’État, la plus haute autorité administrative française, annula la suspension — décidée par le tribunal administratif de Lyon — de la mesure d’expulsion prise par le ministère de l’Intérieur. Dès le lendemain, l’imam fut à nouveau interpellé et conduit à l’aéroport pour embarquer sur un vol à destination d’Oran en Algérie. Un nouvel arrêt de la Cour d’appel administrative de Lyon rejette les demandes de l’imam[1].

Le 21 juin 2005, le tribunal correctionnel de Lyon le relaxa pour l'entretien accordé à Lyon Mag ; il a été condamné en appel le 14 octobre 2005 à six mois de prison avec sursis, et son pourvoi en cassation rejeté le 6 février 2004[2].

[modifier] Interview d'Abdelkader Bouziane

Extraits de l'interview publié en avril 2004 par « Lyon Mag » dans son dossier : « Islamisme: Les banlieues lyonnaises contaminées ».

  • Pour vous, la femme est l'égale de l'homme ?
- «Non. Exemple: elle n'a pas le droit de travailler avec des hommes parce qu'elle pourrait être tentée par l'adultère (…)»
  • La femme doit être forcément soumise à l'homme ?
- «Oui, car le chef de famille, c'est toujours l'homme. Mais il doit rester juste avec sa femme: ne pas la frapper sans raison, ne pas la considérer comme une esclave»
  • C'est pour ça que vous êtes pour la polygamie ?
- «Oui, un musulman peut avoir plusieurs femmes, mais attention, quatre au maximum. Et il y a des conditions. (…)»
  • Mais pourquoi la femme ne peut pas avoir plusieurs hommes ?
- «Parce qu'on ne saura pas qui est le père des différents enfants!(…)»
  • Et vous êtes pour la lapidation des femmes ?
- «Oui, car battre sa femme, c'est autorisé par le Coran, mais dans certaines conditions, notamment si la femme trompe son mari. (…) Mais attention, l'homme n'a pas le droit de frapper n'importe où. Il ne doit pas frapper au visage mais viser le bas, les jambes ou le ventre. Et il peut frapper fort pour faire peur à sa femme, afin qu'elle ne recommence plus. (…)»
  • Vous souhaitez que la France devienne un pays islamiste ?
- «Oui, car les gens seraient plus heureux en se rapprochant d'Allah. D'ailleurs Allah punit les sociétés qui s'enfoncent dans le péché avec des tremblements de terre, des maladies comme le sida…(…)»
  • Franchement, souhaiteriez vous vraiment l'installation d'un République islamique en France ?
- «Oui, mais pas seulement pour la France. Je souhaite que le monde entier devienne musulman.»
  • Mais c'est un appel à la guerre sainte !
- «Non, car il y a un verset du Coran qui dit qu'il ne faut pas obliger les gens à se convertir à l'islam. Moi je ne veux pas élever la voix, frapper ou commettre des attentats pour convertir les gens à l'islam.»
  • Vous condamnez les attentats de Ben Laden ?
- «Je ne peux pas condamner Ben Laden tant qu'il n'y a pas de preuves que c'est vraiment lui qui a organisé les attentats à New York et à Madrid. Mais si on me prouvait que c'est lui, je le condamnerais, car ces attentats vont à l'encontre du but qu'ils poursuivent.»
  • Pas de pitié pour les victimes de ces attentats ?
- «Je vous répète que c'est un grand péché de poser une bombe, car Allah est en colère quand on tue des innocents.»
  • Mais reconnaissez-vous que vos prêches poussent à la haine de l'Occident ?
- «Non, car même si je critique l'Occident, je demande toujours aux musulmans qui m'écoutent de respecter la loi du pays où ils vivent.»

[modifier] Vie privée

Polygame, il a seize enfants dont quatorze sont nés en France.

[modifier] Lien interne

[modifier] Notes et références

  1. Arrêt de la CAA de Lyon n° 05LY01526, 16 novembre 2006
  2. Chambre criminelle de la Cour de cassation

[modifier] Liens externes