Lapidation

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Scène de lapidation
Scène de lapidation

La lapidation, du latin lapis (pierre), donnant le verbe lapidare, littéralement « tuer à coups de pierres » est une forme d'exécution, couramment utilisée à l'époque préchrétienne dans tout le bassin méditerranéen. Ce supplice est encore utilisé de nos jours dans certains pays musulmans.

Sommaire

[modifier] Présentation

La lapidation s’applique comme peine capitale à l'adultère, au blasphème, au meurtre , à l'homosexualité, au viol et à la prostitution. Elle consiste selon le cas en une défenestration ou en un caillassage jusqu'à ce que mort s'en suive.

Citée dans l’Ancien Testament[1] et le Talmud comme peine capitale de l'adultère, elle est rejetée par le Nouveau Testament : Jésus empêche la lapidation d'une femme adultère et demande à ses accusateurs : « Que celui d'entre vous qui est sans péché lui lance la première pierre ![2] » De même, le Talmud prétend que Jésus faillit subir la lapidation (Sanhédrin, 43a). Saint Étienne le proto-martyr est le plus connu de toute les personnes lapidées.

Le Coran ne mentionne pas la lapidation comme peine, ni pour adultère ni pour quelque autre crime[3]. La Charia appliquée dans certains pays s'appuie sur des Hadiths, ou récits de la vie de Mahomet pour justifier cette peine[4].

Généralement cette forme d'exécution est publique, le supplicié est jeté dans une fosse ou enterré jusqu’à l’épaule. À tour de rôle ou en groupe les exécutants jettent des pierres de la taille d'un poing jusqu'à ce que mort s'ensuive. En Iran, le code pénal précise : Les pierres utilisées pour infliger la mort par lapidation ne devront pas être grosses au point que le condamné meure après en avoir reçu une ou deux. Elles ne devront pas non plus être si petites qu'on ne puisse leur donner le nom de pierre. La taille moyenne est choisie généralement afin de faire expier la faute par la souffrance[5]

En Occident, cette forme d'exécution peu prisée, car jugée cruelle, a été remplacée par d'autres méthodes comme la décapitation ou la pendaison.

[modifier] Lapidation à l'époque contemporaine

La mort par lapidation est un supplice auquel recourent encore certains pays où est appliquée la charia : le Nigeria, l'Arabie saoudite, l'Iran, le Soudan, l'Afghanistan, le Pakistan, les Émirats arabes unis, le Yémen. Des cas de lapidation ont aussi été signalés au Kurdistan irakien et au Népal (commis par la guérilla maoïste népalaise).


[modifier] Kurdistan irakien

En 2007, Du’a Khalil Aswad fut lapidé à mort au Kurdistan irakien en présence de policiers du gouvernement régional.

[modifier] Lutte contre la lapidation

La lapidation est condamnée par de nombreux groupes, religieux ou laïques, pour des raisons diverses. Certains groupes, comme Amnesty International et Human Rights Watch, sont opposés à toute forme de peine de mort, y compris la lapidation, bien qu'ils n'aient aucune influence directe sur ces pays ni aucune autorité.

[modifier] Notes

  1. (Dt 22:22-29)
  2. (Jn 8:7)
  3. La femme convaincue d'adultère par quatre témoins doit subir un emprisonnement à vie (Coran IV ; 15), peine parfois interprétée comme un emmurement mortel. Dans d’autres passages la peine pour les deux protagonistes est de cent coups de fouets (Coran XXIV ; 2), peine éventuellement mortelle.
  4. Voir par exemple (en) Bukhari, Volume 4, Book 56, Number 829, mais dans ces hadiths, la peine de lapidation est appliquée à des juifs en référence au Deutéronome.
  5. Code pénal iranien (anglais)

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens externes