Bataille de Liège

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Liège (homonymie).
Bataille de Liège
Informations générales
Date du 5 août au 16 août 1914
Lieu Liège, Belgique
Issue Victoire allemande
Belligérants
Belgique Belgique Empire allemand
Commandants
Général Gérard Leman Général Otto von Emmich

Erich Ludendorff

Forces en présence
IIIe division belge (30.000) IIe armée allemande (60.000)
Pertes
 ?  ?
Première Guerre mondiale
Front de l’Ouest

FrontièresLiègeAnversYserGrande RetraiteMarne (1914)Course à la mer – Neuve Chapelle – Ypres (1915)Artois (05-1915)Artois (09-1915)LoosHartmannswillerkopfVerdunHulluchSommeCôte 70Arras (1917)VimyChemin des DamesMessinesPasschendaeleCambrai (1917)Cambrai (1918) – Michael – LysAisne (1918)Bois BelleauMarne (1918)Château-ThierryHamelCent-Jours


Front de l’Est
StalluponenGumbinnenTannenbergLemberg – Krasnik – Lacs de Mazurie (I) – Przemyśl – VistuleŁódźBolimovLacs de Mazurie (II) – Gorlice-Tarnów – VarsovieLac NarochOffensive BrusilovOffensive Kerensky


Afrique et Méditerranée
LaiSandfonteinTangaDardanellesNaulilaJassinGibeonBukobaSalaitaNegomano

La Bataille de Liège en Belgique fut la première bataille menée par l'empire allemand durant la Première Guerre mondiale. Le siège de la ville débuta le 5 août 1914 et se termina le 16 aout 1914 lors de la prise du dernier fort de la ville.

Sommaire

[modifier] Le plan Schlieffen

Le plan Schlieffen fut élaboré en raison de la peur de l'empire allemand de voir s'installer une longue guerre l'opposant à la France et à l'Empire russe. Le plan prévoyait une victoire rapide sur la France comme en 1870 lors de la Guerre franco-allemande de 1870. Pour y arriver, le plan prévoyait d'envahir la Belgique (Pays neutre) en quelques jours pour contourner par le nord les défenses de l'est de la France.

Le plan avait deux inconvénients:

  • Tout d'abord, il violait la neutralité de la Belgique ce qui poussait la Grande-Bretagne à rentrer rapidement en guerre au côté de la France.
  • Ensuite, la ville hautement fortifiée de Liège se trouvait sur la route menant à la France.

[modifier] Fortifications

Positions des forts autour de Liège.
Positions des forts autour de Liège.

La ville de Liège se situe au confluent de la Meuse et de la rivière Ourthe. Elle est bordée au sud par le massif forestier de l'Ardenne belge et au nord par la ville néerlandaise de Maastricht. La vallée de la Meuse forme un goulot plus étroit au niveau de Liège ce qui rendait le passage bien plus difficile. Liège se trouve sur la ligne principale de chemin de fer reliant la capitale belge Bruxelles à l'Allemagne, ligne qui se poursuit ensuite jusque Paris. Le plan prévoyait d'utiliser cette voie pour pénétrer plus facilement en France. La ville de Liège disposait aussi d'énormes installations industrielles qui facilitaient également sa défense.

Pour finir, une ceinture de 12 forts entourait la ville. Ces fortifications, basées sur des méthodes de défenses allemandes, entouraient la ville à une distance de 6 à 10 km depuis 1892. Chaque fort était protégé par la zone de feu provenant des autres forts. Lorsqu'un fort tombait, le passage entre les deux forts adjacents intacts était toujours protégé par ceux-ci.

Six des forteresses étaient des grands forts de forme triangulaire ou quadrangulaire. Construits en béton armé, ils étaient équipés de 2 obusiers de 210 mm, de 2 canons de 150 mm et de 4 canons de 120 mm. Quatre coupoles à éclipse avec un canon de 57 mm , pouvant monter au moment du tir et se rabaisser entre-temps, pour la défense rapprochée, plus des canons de 57 mm et des fusils mitrailleurs pour la défense des fossés et de la rampe d'accès. Tous disposaient de stocks de munitions, de quartiers pour les soldats et d'un mauvais système de ventilation. Entre 2 grands forts se trouvait à chaque fois un petit fort (parfois deux). Ces derniers étaient équipés d'un obusier de 210 mm, de 2 canons de 150 mm, de 2 canons de 120 mm, de canons de 57 mm et de fusils-mitrailleurs.

Au total, les forts disposaient de 400 pièces d'artillerie bien que ceux-ci étaient légèrement obsolètes pour l'époque. L'armée allemande était très au courant de l'armement présent car une entreprise allemande du nom de Krupp Arms Works était sous contrat pour remplacer les canons. Une autre faiblesse des forts était le manque de pièces d'artillerie permettant de couvrir les passages entre les forts mais également la qualité du béton utilisé n'aurait pas été optimale d'après les rapports allemands une fois la bataille terminée.

Le lieutenant général Gérard Mathieu Leman a été personnellement choisi pour commander les fortifications de Liège. Il était sous les ordres du roi Albert Ier. Il disposait d'environ 25.000 hommes pour défendre les forts.

Grands forts Petits forts
Pontisse Liers
Barchon Evegnée
Fléron Chaudfontaine
Boncelles Embourg
Flémalle Hollogne
Loncin Lantin

[modifier] La bataille

Début de la bataille, avance de la première et seconde armées allemande. A noter, le cercle de défense autour de Liège.
Début de la bataille, avance de la première et seconde armées allemande. A noter, le cercle de défense autour de Liège.

Pour réduire à néant les fortifications de Liège, une force composée de 30.000 soldats fut déployées. (6 brigades d'infanterie et 3 divisions de cavalerie). Le commandement de l'opération fut remis au général Otto von Emmich. Il était secondé comme observateur par l'officier Erich Ludendorff. La guerre fut déclarée à la Belgique le 4 août 1914 et les allemands traversèrent la frontière quelques heures plus tard. En direction de la Meuse, ils découvrirent que le pont avait déjà été détruit pour ralentir leur progression. Les allemands traversèrent la Meuse le 5 août au nord de Visé.

La 3e division belge gardait la ville et elle réussit à repousser les attaques allemandes passant entre les forts. Une attaque contre le fort de Barchon fut lourdement repoussée grâce aux canons et aux mitraillettes. Les allemands ont alors changé de tactique en utilisant la première attaque aérienne de la guerre en utilisant des Zeppelins pour bombarder la ville de Liège. En même temps, la cavalerie encercla la ville par le sud. Lorsque la ville fut presque conquise, le général Leman ordonna le repli de sa division pour rejoindre le reste des forces armées belges cantonnées plus à l'ouest.

Ludendorff pris le commandement de la 14e brigade qui était capable de s'infiltrer entre les forts. La brigade pris le contrôle de la ville le 7 août. Par contre, les forts continuaient à tenir bon ce qui bloquait l'avance des Allemands avec notamment l'utilisation de la voie ferrée… Seul le fort de Fléron fut conquis suite à un tir d'artillerie qui détruisit le mécanisme de sa coupole. Le fort de Barchon fut le seul conquis par l'infanterie le 10 août. Pour détruire les fortifications, les allemands durent déployer leur super obusier de 420 mm nommé "Grosse Bertha" et quelques canons autrichiens de type Škoda de 305 mm. Au moment de la construction, il fut décidé de construire des fortifications pouvant résister à des canons de 210 mm et non pas à des calibres supérieurs. Les forts furent bombardés un par un jusqu'au dernier (Fort de Boncelles) qui capitula le 16 août. Le 15 août, le général Leman fut blessé et capturé par les allemands dans le fort de Loncin.

La résistance de Liège a permis de ralentir l'armée allemande de deux jours sur son planning initial. Ce temps fut précieux pour la préparation des alliés plus à l'ouest. La ville reçut plus tard de la France la légion d'honneur pour sa résistance.

[modifier] Forces belges impliquées dans la bataille

Il y avait au total environ 30,000 soldats, 500 chevaliers et 250 pièces d’artillerie pour faire face à l’armée impériale allemande (six brigades d'environ 39.000 soldats au début, renforcées ensuite par une armée de siège de 60.000 hommes).

[modifier] Références

  • Paul Hamelius, The Siege of Liège: A Personal Narrative (Londres, 1914)
  • J. M. Kennedy, "The Campaign around Liège, " dans le Daily Chronicle War Books (Londres, 1914)
  • Griess, Thomas E., The Great War, Avery Publishing, 1986.
  • Marshall, S.L.A., World War I, American Heritage, 1964.
  • Reynolds, F. J., The Story of the Great War, Vol. III, P.F. Collier & Son, New York, 1916.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes