Histoire de la Pologne

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L’Histoire de la Pologne commence officiellement au Xe siècle avant même la fondation du Royaume de Pologne par les premiers Piasts, sur le territoire des Polanes. On sait peu de choses sur l'histoire du territoire qui allait devenir la Pologne au Haut Moyen Âge, car il se situait en dehors de l'Empire romain. La Pologne devient, par la suite, au Moyen Âge une puissance incontournable en Europe centrale.

Sommaire

[modifier] Haut Moyen Âge

Icône de détail Article détaillé : la Pologne au Haut Moyen Âge.

La Pologne ne se forme que dans le contexte de l'histoire médiévale. Auparavant, les archéologues de l'antiquité tardive avaient identifié la zone sous le nom de culture de Wielbark.

Avant la fondation du Royaume des premiers Piasts, des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des castra (pluriel de castrum), au VIIIe siècle qui attestent de l'existence d'une société organisée des Polanes (Pola, « ceux qui cultivent les champs »). Le lieu de cette implantation est le bassin de la Warta, foyer originel de Grande-Pologne. S'il y a une « capitale », c'est précisément là qu'elle se trouve : Gniezno.

Cette période est relativement calme pour les Polanes, qui peuvent se développer loin des conflits telluriques qui agitent le reste du monde connu (Mérovingiens, Byzance, Expansion de l'islam, Vikings). On note juste le passage des Varègues en bateau : les Polanes ont le temps de se structurer tranquillement, sans armées à leurs portes.

Autour de Cracovie, sont implantés les Vislanes, des tribus cousines, qui s'étendent et entrent en contact avec les habitants de Grande-Moravie, auprès desquels ils trouvent une opposition ferme. Ce sont les Moraves qui l'emportent.

En 863, les missions chrétiennes arrivent dans la région : Cyrille et Méthode parlent de concepts christiques et écrivent l'histoire autochtone (c'est comme cela qu'elle nous parvient).

Au IXe siècle, les Magyars absorbent la Grande-Moravie, les Vislanes se sauvent et, peut-être, fusionnent avec les Polanes.

Quelques figures fondatrices de ces potentats : Siemovit ; Lestko ; Siemomysł.

[modifier] Le Royaume de Pologne (1025-1138)

Icône de détail Article détaillé : Royaume de Pologne (1025–1138).

Poste avancé de l'Occident chrétien face aux mondes orthodoxe (russe, biélorusse, ukrainien), païen (balte), et musulman (turco-mongol), elle est aussi confrontée au Drang nach Osten (poussée germanique vers l'est), qu'il vienne du Saint Empire ou des Chevaliers teutoniques. La dureté des croisades baltes amèna les Lituaniens à s'allier aux Polonais en 1385 (Union de Krewo) face à cette menace germanique. Située au carrefour de plusieurs mondes, et dépourvue de frontières naturelles, la Pologne est extrêmement exposée aux invasions.

[modifier] La christianisation du pays

[modifier] Le démembrement territorial de la Pologne (1138-1320)

Icône de détail Article détaillé : Royaume de Pologne (1138–1320).

[modifier] L'apogée XVe et XVIe siècles

Icône de détail Article détaillé : Royaume de Pologne (1385–1569).

Unifiée par Casimir III le Grand, dernier roi de la dynastie des Piast, elle atteint son apogée aux XVe et XVIe siècles, sous la dynastie lituanienne des Jagellons, avec Ladislas II. La Rzeczpospolita Obojga Narodów - la République des Deux Nations - (l'Union de Lublin - 1569), résultant de l'union du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie, couvre alors un territoire « allant de la mer Baltique à la mer Noire » et jusqu'aux portes de Moscou. Casimir IV de Pologne réunit même brièvement les couronnes de Bohême (1471) et de Hongrie (1490). La Rzeczpospolita Obojga Narodów était dirigée par le roi de Pologne.

En 1683, le roi de Pologne Jean III Sobieski, arrête la dernière grande offensive terrestre turque contre la chrétienté sous les murs de Vienne. En dépit de cet exploit qui sauve l'Europe, la « Rzeczpospolita » est peu à peu victime d'un long déclin, du fait de son système politique paralysant qui donne le droit de veto à chaque membre de la Sejm (Diète), et des nombreuses invasions (suédoises, russes, turques, prussiennes).

[modifier] La fin de l'indépendance

Icône de détail Article détaillé : Partitions de la Pologne.
La Pologne et l'Europe centrale en 1838
La Pologne et l'Europe centrale en 1838

La Pologne perd son indépendance à la fin du XVIIIe siècle au cours de la partition de la Pologne, malgré la Constitution du 3 mai 1791, et l'insurrection de Tadeusz Kościuszko en 1794.

En 1798, le dernier Roi de Pologne, Stanislas II de Pologne décède. Son neveu le prince Józef Antoni Poniatowski, fut fait maréchal d'Empire par Napoléon Ier.


Les Légions polonaises formées en Italie par Jean Henri Dombrowski et Bonaparte, d'abord traitées avec désinvolture par le Directoire et le Consulat, finissent par constituer une élite au sein des troupes du Premier Empire. Napoléon Bonaparte ressuscite un État polonais : c'est le petit et éphémère Duché de Varsovie (1807 à 1813) qui ne survit pas à la chute de l'Aigle, mais où le Code Napoléon s'applique jusqu'en 1940.

Tout au long du XIXe siècle, la Pologne vit écartelée, partagée entre la Russie, la Prusse (puis l'Allemagne), et l'Autriche, malgré deux insurrections importantes, en 1830 et 1863 (voir Insurrection polonaise de 1861/1864). Les nationalistes polonais fuient leur pays et se réfugient en France, aux États-Unis ou en Turquie où ils fondent Polonezköy sur les rives du Bosphore.

Elle ne recouvre son indépendance qu'en novembre 1918 sous l'impulsion de Józef Piłsudski. mais la paix fut de courte durée, en effet, la guerre polono-soviétique de 1919-1920 opposa la Russie bolchévique aux polonais, qui combattaient pour défendre leur indépendance, perdue en 1795.

En septembre 1939, l'invasion allemande du 1er septembre déclenche la Seconde Guerre mondiale. La Pologne est à nouveau partagée entre l'Allemagne nazie et son alliée de circonstance : l'Union soviétique (l'invasion soviétique du 17 août 1939).

Auschwitz (environ 1,3 million de morts) et Katyń (environ 20 000 morts) seront respectivement les plus noirs symboles des persécutions nazies et soviétiques. La Pologne subira la politique d'extermination nazie de 1939 à 1945, le pays perd 20% de sa population, victime des purges, massacres et déportations. Les Juifs assassinés par les nazis constituent la moitié des pertes polonaises. Tout cela n'empêche pas les soldats polonais en exil d'apporter leur pierre à la victoire des Alliés, notamment pendant la bataille d'Angleterre, et la campagne d'Italie.

[modifier] La période communiste

Officiellement classée parmi les vainqueurs, la Pologne ne retrouve pas pour autant la liberté - elle passe d'un régime totalitaire à un autre, avec la bénédiction de l'Occident. Les Soviétiques conservent la partie orientale du pays, peuplée majoritairement de Biélorusses et d'Ukrainiens, annexée en 1939, et le territoire polonais « glisse » vers l'ouest, en absorbant le sud de la Prusse-Orientale, la Poméranie et la Silésie, allemandes depuis plusieurs siècles. Le pays devient une « démocratie populaire » sous la tutelle de Moscou, et membre du Pacte de Varsovie. Il en sera néanmoins un membre atypique, avec un clergé puissant, le maintien de la petite propriété rurale, et une relative liberté d'expression, notamment dans le cinéma.

La période communiste est jalonnée de révoltes ouvrières. En 1956 à Poznan des émeutes ouvrières forcent Khrouchtchev, premier secrétaire du PCUS, à accepter la nomination de Gomulka à la tête du Parti Ouvrier Unifié Polonais. Celui-ci mène, avec l'appui du peuple et de l'armée, une révolution en douceur (décollectivisations massives dans l'agriculture, légalisation des conseils ouvriers, abolition de la censure…). L'intervention de l'Armée rouge visant à réprimer une telle dissidence est évitée lorsque Gomulka déclare que le gouvernement multipartiste qu'il a mis en place n'est ni anti-soviétique, ni anti-communiste. La plus grande des révoltes ouvrières reste celle menée en 1980 par Lech Wałęsa au sein du syndicat non-communiste Solidarność, qui ébranle le bloc soviétique à cause de la réelle opposition au régime qu'il constitue, tout comme l'élection de l'évêque de Cracovie Karol Wojtyła au trône papal en 1978. Le général Wojciech Jaruzelski assure l'ultime reprise en main communiste en proclamant l'état de guerre en 1981 (il déclarera plus tard que cette décision a empêché une intervention de l'Armée soviétique).

[modifier] Aujourd'hui

En 1989, le pluralisme syndical est enfin autorisé et les élections législatives de juin entérinent la victoire de Solidarnosc. La même année, la Pologne sera l'un des premiers pays du Pacte de Varsovie à se retirer du traité et à former un gouvernement non communiste. Elle adhère, en 1999, à l'OTAN, et en 2003, les É.-U. lui attribuent le commandement d'une zone d'occupation en Irak. Elle intègre l'Union européenne le 1er mai 2004.

À la fin de la même année, le gouvernement polonais par son implication et son soutien apporté à Viktor Iouchtchenko, redonne de l'éclat à la diplomatie polonaise dans les ex-pays de l'est.

[modifier] Thèmes

[modifier] La Rzeczpospolita

Histoire de la Pologne

Le terme « Rzeczpospolita » peut prêter à confusion. En effet si le mot signifie « la république » - traduction littérale du latin (res publica) vers le polonais - le royaume polonais n'était pas une république au sens d'hier, mais une « république nobiliaire » (théoriquement tous les nobles étaient égaux). La noblesse était un état complexe et nombreux - environ 25 % de la population totale.

Selon la chronologie établie dans le XXe siècle, on distingue trois « républiques » dans l'histoire de la Pologne :

L'époque de la Pologne sous domination politique de l'URSS (1944 - 1989) est appelée la PRL - République populaire de Pologne, bien que l'adjectif « populaire » n'ait été ajouté qu'en 1952.

L'Union de Lublin constitue un organisme politique où le terme « Rzeczpospolita » associé à « Obojga Narodów' » souligne l'égalité des Deux Nations, Nation voulant dire nobles les deux faisant allusion aux nations polonaise et lituanienne.

[modifier] L'effondrement du régime communiste

L’effondrement du régime communiste en Pologne commence en 1989 avec la Table Ronde du printemps.

En juin, le syndicat Solidarność sort vainqueur des élections législatives, le Parti ouvrier unifié polonais (POUP) n'obtenant qu'une majorité relative, la décision historique est entre les mains de deux petits partis minoritaires — le parti paysan (ZSL) et le parti démocrate (SD) — qui jusque là avaient servi de faire valoir aux ordres du pouvoir.

Le 16 août, ils décident de se rapprocher de Solidarność pour former une coalition. Le général Czesław Kiszczak, premier ministre délégué par le POUP, ancien ministre de l'Intérieur et membre du bureau politique du parti communiste est mis en minorité.

Le 19 août Tadeusz Mazowiecki, un des proches conseillers de Lech Walesa, est désigné au poste de premier ministre.

Le 21 août, suite à un long entretien téléphonique entre Gorbatchev et Mieczysław Rakowski, le chef du parti communiste au pouvoir, le POUP prend un certain nombre de décisions historiques : participation des communistes au gouvernement du premier ministre catholique Tadeusz Mazowiecki et investiture du gouvernement avec l’apport des 150 voix des parlementaires communistes.

Le 24 août Tadeusz Mazowiecki est investi à une écrasante majorité, seuls 4 communistes votent contre et 41 autres s'abstiennent. Le nouveau chef du gouvernement est félicité par Gorbatchev. Le général Jaruzelski reste chef de l'État. Le général Czesław Kiszczak déclare : « Cette évolution était prévisible, mais je pensais qu’elle prendrait plusieurs années… Tadeusz est une personnalité remarquable, sage, forte, nous le soutiendrons. »

Prudent, Mazowiecki accepte de laisser aux communistes deux ministères-clés : l'Intérieur et la Défense. Lech Walesa déclare que « Gorbatchev est un homme admirable » et que Solidarność ne souhaite pas « renverser » l'ordre établi, ce à quoi le Kremlin répond que « cela ne serait pas dans l'intérêt de la stabilité en Europe ». Mazowiecki, de son côté, déclare : « Nous comprenons l’importance du Pacte de Varsovie, et nous le respecterons ». Cependant, une des premières décisions prises par la Diète polonaise est de condamner le Pacte germano-soviétique.

Avec ce nouveau gouvernement, la Pologne renoue avec la situation de 1945 lorsque les communistes avaient accepté de participer à un gouvernement démocratique en se réservant les mêmes ministères de l'Intérieur et de la Défense, qu'ils utilisèrent pour s'emparer de la totalité du pouvoir et établir leur dictature.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Michał Tymowski (traduit du polonais par Jean-Yves Erhel), Une histoire de la Pologne, 2003, La librairie Polonaise, Les éditions noir sur blanc.
  • Daniel Beauvois, La Pologne : histoire, société, culture, 2004, Editions de La Martinière
  • Daniel Beauvois, Histoire de la Pologne, 1995, Hatier
  • Léonard Chodzko "La Pologne historique, littéraire, monumentale et pittoresque" (Paris 1835-47),
  • Léonard Chodzko "Histoire populaire de la Pologne" (1835)
  • Comte d’Angeberg (pseudonyme de Léonard Chodzko) "Recueil des traités, convention et actes diplomatiques concernant la Pologne (1762 – 1862)"
  • Léonard Chodzko et A. Jarry de Mancy, Tableau historique et chronologie des révolutions nationales de la Pologne Paris 831-1832, traduit en anglais
  • Léonard Chodzko, Carte géographique, statistique et routière de la Pologne, et atlas des sept partages de la Pologne ; Paris, 1831-1846
  • Léonard Chodzko, Histoire militaire, politique et privée de Kościuszko


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