Histoire de l'Islande

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Blason de l’Islande
Blason de l’Islande

Sommaire

[modifier] La découverte de l'Islande

L'île de Thulé découverte par Pythéas
L'île de Thulé découverte par Pythéas

L’Islande est le dernier pays d’Europe à avoir été colonisé. Ainsi, l’histoire de l’Islande est différente des autres pays européens puisqu’il n’y a pas eu de période préhistorique. Mais le pays a pu être découvert bien plus tôt qu’on ne le pense, et des légendes et des histoires vont dans ce sens. Le navigateur grec Pythéas a découvert une île entre 330 et 320 av. J.-C. qu'il présente comme la dernière de l'archipel britannique et la limite septentrionale de son périple et qu’il nomme Thulé. Il s'agirait vraisemblablement de l'Islande. Il n’a pas été prouvé que cette île était l’Islande, mais Thulé est le plus vieux nom de l’île, qui a également été utilisé pendant le Moyen-âge.

Des pièces romaines de cuivre ont été retrouvées lors de fouilles au Sud-est et au Sud de l’Islande, qui datées du 3ème siècle après J.-C. On peut pensé que des navigateurs romains, venant d’Angleterre, qui était une colonie romaine, sont venus pendant cette époque.

Les irlandais ont commencé pendant le Moyen-âge a recherché des endroits isolés où ils pourraient servir Dieu en solitude. Ils ont d’abord découvert les Iles Féroé au milieu du 7ème siècle avant de continuer vers le Nord et arriver en Islande, ou Thulé, comme ils appelés l’île. Cette date a pu être plus tôt, étant donné que le savant anglais Bede (674-735) mentionne Thulé dans ses écrits. En 825, Dicuil, un moine irlandais qui a enseigné en France, a écrit dans De Mensura Orbis Terrae que des moines irlandais lui avaient dit qu’ils avaient vécu sur une île inhabitée qu’ils appelaient Thulé. Ils y étaient présents en 795 pendant environ 6 mois. Ils lui ont également dit que pendant l’été, la lumière du jour était présente la nuit et le jour. D’après ses écrits, il est certain que des moines irlandais étaient en Islande un siècle avant que la colonisation viking commence.

Dans le Livre des Islandais de Ari Þorgilsson le Savant, ce dernier parle des irlandais qui étaient présents à l’arrivée des Vikings, et ils étaient surnommés les papar ou pères par le Vikings.

Au milieu du 9ème siècle, une norvégien nommé Naddodur naviguait de Norvège vers les îles Féroé, mais ses hommes et lui se sont perdus et ils sont finalement arrivés sur la côte Est de l’Islande. Naddodur donna un nom à ce nouveau pays : « Terre de Neige ». Ensuite, un Viking d’origine suédoise, Garðar Svavarson a fait le tour du pays en bateau et a découvert qu’il s’agissait d’une île. Lui et ces hommes se sont ensuite arrêtés sur la côte Nord où ils se sont restés tout l’hiver. Ils ont construit des habitations et c’est ainsi que Húsavík (la baie de la maison) a été fondé. Il a ensuite quitté l’île qu’il a nommée Garðarshólmi (l’île de Garðar).

Un Viking norvégien, Flóki Volgersdason, plus tard surnommé Raven-Flóki, fut le troisième visiteur venant des pays nordiques. Il est venu avec sa famille dans l’intention de s’y installer. Ils se sont installés dans un fjörd dans le Nord-Ouest de l’île. Après un hiver rigoureux, il décida de nommer cette île Terre de Glace, ou Islande.

[modifier] L'âge de la Colonisation (874-930)

Icône de détail Article détaillé : Colonisation de l'Islande.
Une page du manuscrit du Landnámabók
Une page du manuscrit du Landnámabók

La période entre 874 et 930 est appelée l’âge de la colonisation ou de l’établissement, car pendant cette période, la plupart des zones habitables ont été colonisées. Cette période est reprise dans le Livre des Islandais, mais également dans le Livre de la Colonisation. 400 noms de colons ont été mis par écrit dans ses manuscrits, avec l’histoire des familles et les détails des conditions de colonisation. Naturellement, beaucoup plus de gens sont arrivés en Islande, car seuls les chefs les plus importants étaient comptés. La grande majorité des immigrants sont venus du Sud-ouest de la Norvège, mais aussi des îles britanniques.

Les raisons de cette immigration vers l’Islande sont nombreuses. Tout d’abord, en Norvège, le roi Harald Ier essayait d’unifier le pays en un seul Etat, ce qui engendrait de nombreux conflits et de nombreux ennemis se sont enfuis en Islande. Beaucoup ont aussi quitté la Norvège en raison des taxes importantes et l’oppression menée par le roi. Pour faire face à cette vague d’émigration un accord fut trouvé pour que tous les colons islandais payent une taxe au roi. Cette taxe fut permanente, même après l’âge de la colonisation. L’immigration était également due au fait qu’il y avait un besoin constant de terres.

A la fin de l’âge de la colonisation, en 930, la population est estimée à 6000.

Parmi les colons les plus connus, on peut citer Ingólfur Arnarson, qui a fondé Reykjavík (« la baie des fumées », en raison des nombreuses sources d’eau chaude), qui deviendra ensuite la capitale de l’Islande.

[modifier] L'État libre islandais (930-1262)

Icône de détail Article détaillé : État libre islandais.

Les colons qui sont venus en Islande arrivaient en groupe, avec les hommes libres, les femmes, les enfants et les esclaves. Ces groupes appartenaient souvent à une grande famille, chacune étant regroupée sur une partie de l’île. Dans chacun de ces groupes, un homme était le chef et comme il était souvent riche et de descendance noble, il était naturel pour lui de gouverner ses gens. Ces chefs mirent en place des règles dans leur colonie, qui devaient être respectées, et ils prenaient également soin de faire les offrandes nécessaires aux Dieux. Pour ces services, les colons devaient payer des taxes ce qui renforçait la place du chef en le rendant plus riche et plus puissant. Ainsi, à travers le pays, de nombreuses principautés se sont développées. Dans une colonie viking, ces arrangements étaient naturels puisque les colons n’apportaient avec eux que leurs coutumes. Ainsi, les membres de chaque communauté se réunissaient en assemblée à certains moments pendant l’année pour discuter des lois, mais aussi de juger les gens qui violaient ces lois.

La multitude de colonies en Islande a eu pour conséquence une multitude de lois différentes entre ces différentes colonies. Ainsi, comme de nombreux colons voulaient vivre en paix, les chefs ont réalisé que l’unification du droit et de la société serait bénéfique pour le pays. Le résultat fut donc l’établissement de l’État libre islandais en 930.

Une fois que les chefs dominants avaient décidé d’unifier le pays en une seule société, ils ont envoyé un homme, Úlfjótur, en Norvège pour y apprendre le mode de fonctionnement du droit et des formes de gouvernement. Un autre homme, Grímur Geitskör, fut envoyé à travers l’Islande pour trouver un endroit convenable pour établir le parlement et pour acquérir de la part du reste des chefs un soutien. Au même moment, un fermier qui habité à Bláskógar, dans les environs de Reykjavík, fut déclaré coupable du meurtre d’un homme libre. Sa condamnation consistait au paiement d’une amende et à l’abandon de ses terres. C’est sur ces terres, qui devinrent propriété publique, qu’on décida d’établir l’Alþing, à Þingvellír, et elle se réunit pour la première fois en 930. Il y avait 36 principautés, et donc autant de chefs qui étaient membres de la nouvelle assemblée. La composition de cette assemblée évolua au fil du temps. Le Parlement avait le pouvoir judiciaire et législatif. Il n’y avait pas de pouvoir exécutif commun, ce dernier étant exercé en privé.

[modifier] L'âge des Sagas (930-1030)

Icône de détail Article détaillé : Les sagas des Islandais.
Le poète et guerrier Egill Skallagrímsson, un des personnages les plus populaires des Sagas
Le poète et guerrier Egill Skallagrímsson, un des personnages les plus populaires des Sagas

La période entre 930 et 1030 est connue comme étant l'âge des Sagas. La plupart des événements héroïques qui ont donné lieu aux sagas se sont produits durant cette période. Les sagas étaient transmises oralement de génération en génération avant d'être retranscrites par écrit pendant le 12ème et 13ème siècle.

Statue de Leifur Eiríksson

Cette période était une ère de prospérité pour les islandais. La plupart des islandais vivaient de l'agriculture et de la pêche, mais également des raids vikings.

Les islandais étaient toujours des grands navigateurs. Naviguer les océans était une grand tradition viking et les islandais continuaient l'exploration des mers et découvraient de nouvelles terres. Comme le Groenland n'était pas très éloigné de l'Islande, la découverte de l'île est intervenue assez tôt. Le premier à avoir découvert le Groenland fut Gunnbjörn Úlfsson au 10ème siècle. Plus tard, Snaebjörn Galti y a passé un hiver. Les nouvelles de cette découverte se sont très vite répandues. Eiríkur Thorvaldsson, ou Eric le Rouge, vivait sur la côte Ouest de l'Islande. Après avoir été condamné à trois ans d'exil pour avoir tué d'autres islandais, il décida de partir vers cette nouvelle terre à l'Ouest vers 980. Ayant découvert l'île, il la nomma Groenland. Finalement, il s'y installa définitivement en 986. Cette histoire est raconté dans la Saga d'Erik le Rouge.

Leifur, fils d'Eric le Rouge, ou Leif Ericson l'Heureux, était né en Islande, mais il s'installa plus tard avec son père en Islande. Comme son père, il était un aventurier et un explorateur. En l'an 1000, il navigua vers le Sud-Ouest et il découvris plusieurs territoires. Ils sont d'abord arrivé à Helluland (l'île de Baffin), )à Markland (le Labrador) avant de s'arrêter à Vinland, ou Terre du Vin, qui pourrait être L'Anse aux Meadows, sur Terre-Neuve.

[modifier] L'évangélisation de l'Islande (1000)

Une statue reproduisant Thor datant du 10ème siècle, retrouvée en Islande
Une statue reproduisant Thor datant du 10ème siècle, retrouvée en Islande
Ólafur Tryggvason, le roi de Norvège
Ólafur Tryggvason, le roi de Norvège

Les islandais étaient des païens et croyaient en Odin, le roi des Dieux, ou encore en Thor, Dieu du tonnerre. Alors que les pays nordiques s'étaient déjà tournés vers le christianisme, les premiers missionnaires chrétiens sont arrivés en Islande à partir de 980. Mais très vite, ils furent obligés de quitter l'île. Quelques années plus tard le chef viking Ólafur Tryggvason devint roi de Norvège. Après avoir accompli l'évangélisation des norvégiens, il dirigea ses efforts vers les colonies nordiques, comme les Îles Féroé, les Îles Shetland, le Groenland et l'Islande, en envoyant des missionnaires. Le premier missionnaire du roi fut Stefnir Thorgilsson, un natif d'Islande, qui commença par attaquer les temples païens mais,il fut rapidement envoyé en exil. Un second missionaire flamand échoua également et il rapporta au roi que les islandais étaient mauvais par nature et qu'ils ne pourraient jamais être converti. Le roi Ólafur Tryggvason menaça alors de massacrer tous les islandais qui ne voulaient pas se convertir. Devant ces menaces, deux chefs islandais, Gissur le blanc et Hjalti Skeggjason, qui étaient convertis, rencontrèrent le roi et lui promirent que les islandais seraient évangélisés. Le roi accepta ces propositions Les deux chefs rentrèrent en Islande pour la session de l'Alþing de l'an 1000. Les islandais se rassemblèrent en grand nombre, mais ils étaient divisés entre ceux qui voulaient garder leur religion et ceux qui voulaient se convertir. La plupart des islandais voulait simplement éviter une guerre de religion. Devant l'opposition, les chefs se mirent d'accord pour que Thorgeir Thorkelsson, le goði de Ljósavatn, qui était païen, mais qui avait une position modérée, décide sur ce problème. Le jour suivant, Thorgeir annonça que les islandais devaient devenir chrétien à la condition que certaines traditions soient respectées et que le culte païen pourrait être exercé en prive. Un grand nombre de personne fut baptisé sur place. La légende raconte que lorsque Thorgeir Thorkelsson rentra chez lui, il prit toutes ses statues et il les jeta dans une cascade. Depuis, cette cascade est appelée Goðafoss, la cascade de Dieu.

[modifier] L'âge de la paix (1030-1220)

La cathédrale de Skálholt
La cathédrale de Skálholt
Hólar
Hólar


Le premier évêque islandais fut Ísleifur Gissurarson en 1056. Il travaillait comme évêque missionnaire en Islande et au Groenland, puisqu'il n'était affecté à aucun Diocèse. Durant cette période, l'Église et la christianisme se sont renforcées en Islande. A sa mort, c'est son fils, Gissur Ísleifsson qui lui succéda. Il créa le siège épiscopal de Skálholt, et y affecta son patrimoine. Il y construisit une cathédrale et renforça l'autonomie de l'évêque et de l'Église en Islande. Sa plus grande réussite fut l'introduction d'une dîme en 1097, beaucoup plus tôt que dans les autres pays nordiques. La dîme était le premier impôt général dans le pays. La dîme posa la base de la domination de l'Église jusqu'à la Réforme de 1550, pour le meilleur et pour le pire. Un second siège épiscopal fut créé au Nord, à Hólar, et son premier évêque fut Jón Ögmundsson.
La dîme de 1097 a eu une grande importance pour l'Église et a changé l'État libre islandais radicalement. l'Église est devenue plus riche et les évêques plus puissants. Les chefs qui étaient dispersés à travers l'île profitèrent également de la dîme en se faisant nommer prêtre, et ainsi détourner l'argent destiné aux pauvres.

Avant l'évangélisation de l'Islande, les islandais ne connaissaient que l'alphabet runique. L'introduction du christianisme fut accompagnée par l'alphabet latin. Les lois ont été écrites pour la première fois durant l'hiver 1117-1118. Ce corpus de lois de la République a plus tard été appelé Grágás. Le premier écrivain connu est Sæmundr Sigfússon, dit "le Savant". On dit qu'il fut la première personne venant d'un pays nordique à étudier en France.
C'est en 1130 que le premier livre d'histoire a été écrit. L'Íslendingabók, ou le Livre des Islandais, a été écrit par Ari Þorgilsson et il retrace les événements le plus important de l'histoire de l'Islande, à partir de l'âge de la colonisation jusqu'à la mort de l'évêque Gissur Ísleifsson.

Pendant le 12ème et le début du 13ème siècle, il était évident que la structure sociale du pays changeait rapidement. Avec la richesse croissante de l'Église, certains islandais sont devenus très riches et également très puissant. Ces derniers se comportaient sans tenir compte des lois et petit à petit, à travers des alliances, leurs territoires s'agrandissaient.

[modifier] L'influence norvégienne et danoise

Au XIIIe siècle, cependant, les guerres incessantes entre clans finirent par fragiliser l'autorité de l'Alþing et l'île passa sous domination norvégienne : le « Vieux Pacte » de 1264 conserve à l'Islande une certaine autonomie mais installe sur l'île un gouverneur norvégien ayant la mainmise sur les principales ressources du pays.

En 1380, l'île passa aux Danois (Union de Kalmar). En 1550 le roi imposa le protestantisme à la population après des longues disputes qui parfois ressemblaient à une guerre civile. La résistance catholique fut mené surtout par Jón Arason, évêque de Hólar - il y avait à ce temps-là deux évêchés en Islande: Hólar dans le nord et Skálholt dans le sud du pays. Mais à la fin, les forces du roi étaient plus fortes et Jón Arason fut décapité à Skálholt en 1551.

Le roi danois imposa en plus en 1604 un monopole de commerce interdisant aux Islandais de trafiquer avec d'autres nations que les Danois. Ce monopole qui se traduisait par un dictat de prix rigoureux ainsi qu' une importante éruption volcanique des cratères de Laki en 1783 manquaient par peu de ruiner le pays totalement vers la fin du XVIIIe siècle.

[modifier] Acte d'union avec le Danemark

À partir du milieu du XIXe siècle, des mouvements indépendantistes virent le jour. L'Althing (parlement unicaméral de l’Islande) fut restaurée en 1844. Lors du Grand rassemblement national (Þjóðfundur) de 1851, Jón Sigurðsson guida les Islandais dans leur résistance à l'adoption de la Constitution danoise de 1849 (en danois : Danmarks Riges Grundlov). La Constitution ne fut jamais formellement adoptée en Islande, et après des années de luttes, le gouvernement danois octroya à l'Islande, en 1874, une constitution limitée, lui garantissant une large autonomie dans les affaires intérieures, avec l'octroi d'un pouvoir législatif à l'Althing.

En 1918, suite à la tenue d'un référendum, le régime de l'union personnelle fut décrété entre le Danemark et l'Islande, ce qui signifiait que le roi de Danemark restait le roi d'Islande, mais que les deux royaumes devenaient formellement distincts.

L’autonomie de l’Islande par rapport à la couronne du Danemark avait été consacrée par un Acte d’Union le 30 novembre 1918. L’Islande était autonome mais reconnaissait le roi du Danemark comme son souverain. L’acte d’Union stipulait que le Danemark conservait la souveraineté sur les affaires de défense et les affaires étrangères d’Islande. Il était prévu de réexaminer cet Acte d’Union 25 ans après, en 1943.

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

Le 9 avril 1940, le Danemark est envahi et tombe sous le contrôle de l’Allemagne nazie. Cette invasion fut ressentie en Royaume-Uni comme un risque majeur de contrôle de l’Atlantique Nord par les Allemands. En effet, si les sous-marins allemands se ravitaillaient dans les possessions danoises, les îles Féroé, l’Islande, ou le Groenland, ils pourraient acquérir une supériorité particulièrement redoutable dans les opérations navales et seraient devenus encore plus menaçants pour les convois de ravitaillement en route vers l’Union soviétique.

Pour pallier ce danger, un mois après l’invasion allemande du Danemark, les troupes britanniques envahissent l’Islande (pourtant neutre) et s’installent d’autorité sur l’aéroport de Keflavik, à 45 kilomètres au sud de la capitale Reykjavik, et dans le fjord de Hvalfjörður, un site portuaire à 50 kilomètres au nord de la ville. Ils seront 25 000 hommes, pour une population d’environ 120 000 Islandais. Les premiers éléments de l’armée américaine arrivèrent en Islande en août 1941. Ils s’installèrent dans les camps de l’armée britannique. L'Althing fut conduit à désigner un régent avant de prononcer en mai 1942 la séparation politique totale entre Islande et Danemark.

Officiellement neutre, l'Islande a joué un rôle stratégique dans le conflit en permettant aux forces britanniques et américaines d'opérer depuis des bases situées sur son territoire national et d'assurer ainsi le contrôle de l'Atlantique Nord par les alliés.

[modifier] La sécession avec le Danemark

Drapeau de l’Islande
Drapeau de l’Islande

Le traité d’Union entre l’Islande et le Danemark devait se renégocier en 1943, mais le Danemark était dans l’impossibilité d’intervenir. Les Islandais décidèrent d’agir unilatéralement. Ils organisèrent un référendum en début de 1944, pour savoir si la population approuvait la sécession. Il y eut 98,6% de votants, et 97,3% d’entre eux se prononcèrent pour le oui. Le 17 juin 1944, jour du 133e anniversaire de la naissance du nationaliste islandais Jón Sigurðsson (1811-1879), le parlement islandais proclama la République à Thingvellir. Sveinn Björnsson en fut le premier Président. La nouvelle République fut reconnue par les puissances Alliées et l’Union soviétique. Le roi Christian X, souverain du Danemark occupé par les Allemands, envoya un télégramme pour souhaiter le maintien de l’Union, mais aussi pour s’incliner devant le fait accompli.

[modifier] Époque contemporaine

L’Islande était libre, mais toujours occupée par les troupes américaines. Contrairement aux obligations contractuelles, le gouvernement des États-Unis, voyant venir la guerre froide et profitant de la position stratégique de l’Islande, ne voulut pas rapatrier ses troupes à la fin de la guerre, et réclama même des bases permanentes dans le pays. Le gouvernement islandais refusa. Un compromis fut signé en 1946 : les États-Unis garderaient le contrôle de l’aéroport de Keflavik pendant 6 ans et demi. En 1951, pendant la guerre de Corée, les États-Unis obtinrent la permission de faire stationner des troupes en Islande, mais cette fois sous la bannière de l’OTAN. En 1985, le Parlement islandais a interdit tout passage d’arme atomique sur son sol. Jusqu'à la fin des années 1980, les États-Unis avaient dépêché 3000 hommes pour veiller à la sécurité de l'Islande, ils n'étaient plus que 1900 en 2006, quand le président américain a décidé de les retirer. La base américaine de Keflavik, est en effet depuis le 30 septembre 2006 vide, les 1900 hommes que cette dernière comptait, ont réintégré les États-Unis. Le ciel islandais était protégé par 4 chasseurs F15, lesquels étaient approvisionnés par un avion ravitailleur KC 135. Seule demeure opérationnelle une station radar et ce jusqu'au 15 août 2007, des négociations doivent avoir lieu pour connaître son devenir. Néanmoins, dans le cadre de l'accord bilatéral de 1951, les États-Unis, s'engagent à intervenir en Islande si besoin est.

[modifier] Questions de souveraineté nationale

Une autre question de souveraineté nationale a agité les premières décennies de la République Islandaise : c’est le droit de gérer les stocks de poisson autour de l’île. En 1964, pour lutter contre la surpêche des bateaux britanniques, le gouvernement islandais étend ses limites territoriales de 4 à 12 miles autour de ses côtes. Puis, en 1972, il étend ses limites à 50 miles nautiques. La Grande Bretagne envoya des bateaux de guerre pour protéger ses chalutiers. En 1975, l’Islande récidive et étend ses limites territoriales à 200 miles, provoquant la troisième « guerre de la morue ». En 1976, après la rupture diplomatique entre les deux pays (le premier cas entre deux pays de l’OTAN), puis le retour à la table des négociations, la Grande-Bretagne accepta les nouvelles limites.

[modifier] Voir aussi


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[modifier] Sources

  • Bernard Hennequin ; L'Islande, le Groenland, Les Féroé Aujourd'hui ; les éditions j.a. ; 1990 (ISBN 2869501633)
  • Jón R. Hjálmarsson ; History of Iceland, From the Settlement to the present day ; Iceland Review ; 1993 (ISBN 9979510714)
  • Gunnar Karlsson ; History of Iceland ; Univ. of Minneapolis ; 2000 (ISBN 0816635889)
  • Gunnar Karlsson ; Iceland's 1100 Years: History of a Marginal Society ; Hurst, London ; 2000 (ISBN 1850654204)