Histoire de l'Irlande

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Histoire des Îles Britanniques

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Histoire thématique

Les premiers occupants de l'Irlande sont arrivés sur l'île environ au VIIIe millénaire av. J.C. Ensuite ces populations mégalitiques vont développés l'agriculture et l'élevage. Au VIe siècle av. J.-C., les Celtes vont imposer la civilisation laténienne. C'est une société parfaitement organisée en clans, et parlant le gaélique dans lequel les premiers poètes composent des chants et légendes qui constituent le patrimoine autochtone.

Sommaire

[modifier] La préhistoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de l'Irlande primitive.
Dolmen de Poulnabrone
Dolmen de Poulnabrone

L'Histoire de l'Irlande commence par le premier peuplement humain autour de 7000 av. J.-C, quand les chasseurs-cueilleurs sont arrivés de la Péninsule Ibérique probablement via l'Ecosse. Les traces les plus anciennes ont été retrouvées dans le comté de Waterford dans la région de l'actuelle Munster. Un bouleversement des populations mésolithiques est attestée vers 4000 av. J-C, il semble davantage procéder d’une mutation interne des sociétés et de leur organisation socio-économique que d'un apport exterieur de nouveaux venus. Leur mode de vie va progressivement évoluer vers l'agriculture et l'élevage. Elles vivent dans des maisons en bois rectangulaires, utilisent des outils en pierre polie et des poteries. C'est cette civilisation mégalithique qui érige des dolmens à vocation funéraire (long barrows). Vers 2100 av. J.C, de nouveaux arrivants indo-Européens (Proto-Celtes) originaires du Nord-Ouest de l'Europe, introduisent progressivement leur hiérarchie sociale, leur religion et la langue pré-celtique. Toutefois ils n'auraient pas été plus de quelques milliers. L'âge du bronze commença autour de 2000 av. J.-C, lorsque du cuivre est allié avec de l'étain pour produire des objets en bronze. Cette période a aussi vu la production d'ornements complexes d'or, des armes et des outils et d'importants tumulus ronds (round barrows). C'est de cette époque que date l'exploitation de mines de cuivre dans les régions de Cork et Kerry et d'or dans le Wicklow.

[modifier] Les Celtes

L' Age du Fer commence vers 700 av. J.C avec l'arrivée des Celtes en Irlande en provenance de Grande Bretagne. Qui partagent un certain nombre de traits culturels communs avec les autres peuples celtes du centre et de l'ouest de l'Europe.

La structure de la société celtique reprend le schéma de la structure sociale tripartite des Indo-européens au sommet de laquelle on trouve une classe sacerdotale composée des druides, des bardes et des vates. Les druides ont en charge la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination ; les bardes sont spécialisés dans la poésie orale et chantée et doivent faire la louange, la satire ou le blâme ; les vates sont des devins qui se consacrent plus particulièrement à la divination et à la médecine. En Irlande, les filid (bardes) vont devenir les membres les plus influents de cette classe sacerdotale, dont une des prérogatives est de conseiller le roi. Dans la civilisation celtique, le rôle du roi est non seulement de mener la guerre, mais surtout de redistribuer les richesses et de dire la justice, inspirée par les druides. Longtemps ces rois n’ont été que des chefs au pouvoir incertain et aux successions problématiques. La deuxième classe de la société est celle des guerriers et la troisième est celle des producteurs, artisans, agriculteurs et éleveurs. Ces clans vont progressivement fusionner pour constituer quatre royaumes (ou provinces) : l’Ulster, le Leinster, le Munster et le Connacht (Connaught). Au début du Ve siècle, un Ard ri Érenn (roi suprême d’Irlande) étend son pouvoir sur toute l’île, il siège à Tara capitale de Meath. Les autres rois lui doivent le «  boroma  », tribut payable en bétail – son non-paiement entraîne des guerres dont la mythologie se fait l’écho, tout autant que les razzias.

Les romains, qui occupent la Bretagne (Angleterre actuelle), n'occuperont jamais l'Irlande (qu'ils appellent Hibernie), peuplée de populations trop difficilement assimilables et trop loin du cœur de l'Empire.

[modifier] Articles connexes

[modifier] La christianisation

Croix celtique à Knock
Croix celtique à Knock

La christianisation de l’Irlande marque la fin de la civilisation celtique, du moins en ce qui concerne sa mythologie, car la structure de la société s’est maintenue, avec une classe sacerdotale prédominante. Les circonstances exactes de l’introduction du christianisme dans l’île sont mal connues, d’autant que les textes relatifs à son initiateur, Saint Patrick sont largement hagiographiques.

Padraig serait né en 390 en un lieu incertain de l’île de Bretagne. C’est le fils d’un fonctionnaire britto-romain. En 405, il aurait été victime d’une razzia de Gaels et aurait été emmené comme esclave en Irlande, sous le règne du Ard ri Érenn, Niall Noigiallach. Pendant six années de captivité, passées à surveiller les troupeaux, sa foi en Dieu se serait affermie et une fois évadé, il aurait poursuivi ses études théologiques en Gaule. Les dates de son retour en Irlande sont incertaines (entre 432 et 490 selon les différentes thèses) mais la conversion de l’île serait intervenue sous le règne du roi Loegaire, fils de Niall. Patrick est souvent décrit en train de discuter avec les druides et tenter de les convaincre que sa « magie druidique » est plus puissante que la leur. La légende rapporte aussi qu’il a fait fuir tous les serpents et explique le principe de la Trinité par la feuille de trèfle (le concept de triades était très répandu dans la mythologie celtique). Patrick est mort vers 461.

Dans ce contexte, la conversion du pays ne s’est faite que par celle des filid, qui sont devenus les porteurs de la nouvelle religion, de manière pacifique. De rite romain, le rite s’est celtisé pour privilégier un monachisme qui deviendra une référence en Europe. Clonard, Clonmacnoise, Glendalough vont être des centres importants de spiritualité. L’église d’Armaght est fondée vers 445. Au VIe siècle, c’est la fondation du monastère de Bangor (558) par Comgall et celui de l’île d’Iona par Colomba, qui seront la base de départ de l’évangélisation de l’Écosse. Ce n’est qu’au VIIe siècle que le synode de Whitby (664) rejette les rites irlandais au profit des rites romains.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Les Vikings

Un drakkar viking.
Un drakkar viking.

Au VIIIe siècle, la croissance démographique et des guerres de succession entraînent, semble-t-il, des peuples scandinaves, Norvégiens et Danois, à sortir de leurs territoires. Les Varègues partent vers l’est et fondent en Russie des embryons d’États, les Vikings (du norrois fara í víkingu : partir en expédition et víkingar qui désigne ceux qui partent) déferlent sur les îles britanniques à l’Ouest et le continent au Sud.

L’Irlande vit un âge d’or intellectuel par le dynamisme de ses institutions religieuses, mais sur le plan politique l’île est divisée entre cent et cent cinquante tuatha (les clans), chacun étant dirigé par un (roi). Ces chefs sont eux-mêmes assujettis au roi d’une des cinq provinces (Ulster, Connacht, Munster, Leinster et Meath). Le Ard rí (roi suprême) est plus un titre honorifique qu’une réelle autorité.

C’est dans ce contexte d’instabilité que les Vikings arrivent dans l’île. Les premières expéditions attestées sont de 795, ils brûlent l’église de l’île de Lambay ainsi que les monastères d’Inisbifin et d’Inismurray; ce dernier subira un nouvel assaut en 807. Dès 812 les raids se concentrent sur la côte ouest, puis sur les rivages de la mer d'Irlande. Au début des années 820 le tour de l’île est accompli. Pendant une quarantaine d’années, les Vikings vont multiplier les raids et le razzias, privilégiant les monastères, non pour des raisons religieuses, mais parce que plus riches en trésors. Durant les années 830, ils remontent les fleuves et pénètrent à l’intérieur des terres qu’ils ravagent. En 836, ils empruntent la rivière Shannon et pillent le Connaught. L’année suivante, deux flottes d’une soixantaine de drakkars chacune, reconnaissent la Liffey et La Boyne, les territoires sont systématiquement ravagés, les habitants massacrés. Nombreux sont les exemples de leurs méfaits. L’hiver 840-841 marque une étape, puisque pour la première fois les Vikings passent la saison dans l’île et s’installent dans des places fortifiées qui deviennent aussi des lieux de commerce : Dublin, Annagassan, puis par la suite, Wexford, Cork, Limerick, pour ne citer que quelques établissements. Ce sont autant de bases retranchées qui permettent des expéditions vers l’intérieur, dont le point culminant semble être l’année 845, à tel point que l’on parle d’invasion. Le revers de la médaille est que les rois celtes peuvent parfois les contenir et les assiéger.

[modifier] Sous la couronne anglaise

Aughnanure, Château du clan des O'Flaherty dans le comté de Galway
Aughnanure, Château du clan des O'Flaherty dans le comté de Galway

Après la victoire de Brian Boru à la bataille de Clontarf, en 1014, l'Irlande connaît une brève période d'indépendance. Mais à la fin du XIIe siècle, l'Angleterre entreprend sa conquête. Après s'être limitée à l'est de l'île, en 1494, la couronne anglaise déclare sa domination sur toute l'île (loi Poynings). En 1541, Henri VIII prend le titre de roi d'Irlande. La colonisation par les confiscations de terres se développe alors. (cf.Plantations en Irlande).

Une grande révolte éclate en 1641, brisée par Oliver Cromwell en 1649 (massacres de Drogheda et Wexford). Les Irlandais ont profité de la première révolution anglaise pour tenter de recouvrer leur indépendance. Cromwell débarque à Dublin (durant l'été 1649) avec ses soldats, les « Côtes de Fer » et organise un véritable massacre. Selon les sources, entre le tiers et la moitié de la population de l'île est massacrée. Après sa défaite, l'Irlande est soumise à l'autorité et aux lois de l'Angleterre et les terres du nord du pays sont confisquées et attribuées à des colons venus d'Écosse et d'Angleterre.

Jacques II, roi catholique chassé du trône de l'Angleterre protestante, tente de reprendre pied en Irlande et y est défait à la bataille de la Boyne (1690), le sort de l'Irlande s'aggrave encore. En 1704, Guillaume III promulgue des « lois pénales » anti-catholiques.

Un nouveau soulèvement a lieu en 1798, nourri aussi bien par l'émancipation des États-Unis que par l'exemple de la Révolution française (il est commémoré par la chanson The Wind That Shakes the Barley). La répression est terrible et le 1er août 1800, en réaction, l'Angleterre proclame un « acte d'union » unissant totalement l'Irlande au Royaume Uni.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Émigration et révolte

Les iles britanniques en 1843 alors Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande
Les iles britanniques en 1843 alors Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande

Le XIXe siècle est marqué par une émigration massive des Irlandais (plusieurs millions) en direction de l'Amérique, émigration accrue par les conséquences de la terrible famine qui sévit en Irlande entre 1846 et 1848. Cette famine est d'ailleurs l'objet de controverses, les nationalistes irlandais considérant que c'est délibérément que la couronne britannique laissa les Irlandais mourir de faim.

Limerick, c.1900.
Limerick, c.1900.

Mais à la fin du XIXe siècle, le mouvement pour l'indépendance reprend de la force, les élus irlandais au parlement britannique s'en font l'écho. Une suite de réformes agraires commence à restituer des terres aux Irlandais. En 1905, le Sinn Féin indépendantiste est fondé. De son côté, James Conolly fonde le premier journal socialiste irlandais : Workers' Republic. Des syndicats irlandais se développent.

En 1914, le « Home Rule » est voté, donnant une autonomie relative à l'île. Néanmoins le pouvoir suspensif de la Chambre des Lords puis le déclenchement de la 1ère guerre mondiale l'empêcheront d'être mis en œuvre.

Durant la guerre, en 1916, sous la direction de l'Irish Republican Brotherhood du Sinn Féin et de l'Irish Citizen Army de James Conolly, éclate l'insurrection de Pâques 1916 à Dublin, qui proclame la République au nom de Dieu et des générations disparues. Elle est écrasée au bout d'une semaine. Mais le Sinn Féin en retire une popularité accrue : il remporte triomphalement les élections de décembre 1918, constitue un parlement irlandais (le Dáil Éireann) et proclame l'indépendance. Le pouvoir britannique dissout le parlement. Un nouveau soulèvement éclate, qui va durer trois ans.

[modifier] Indépendance

Icône de détail Article détaillé : Guerre d'indépendance irlandaise.

Le 6 décembre 1921, des négociations entre le gouvernement anglais et les dirigeants nationalistes irlandais aboutissent au traité de Londres, qui fait de l'Irlande, amputée de l'Ulster, un dominion au sein de l'empire britannique, l' Irish free state, qui se dotera d'une constitution en octobre 1922. En fait, la partition de l'île s'est faite sur des critères économiques, l'Ulster étant la région la plus développée à l'époque ; elle comprend 6 comtés, dont 2 avec une faible majorité catholique. Ce traité fut ratifié de peu par le Dáil Éireann en décembre 1921, mais fut rejeté par une large majorité. Cela entraîna la Guerre civile d'Irlande qui dura jusqu'en 1923, opposant les adeptes d'une poursuite de la lutte pour obtenir l'indépendance complète de l'île et les partisans du compromis de 1921.

Durant ses premières années, ce nouvel État fut gouverné par les vainqueurs de la guerre civile. Cependant, en 1932, Fianna Fáil, le parti des opposants au traité, dirigé par Éamon de Valera, remporte les élections (il restera au pouvoir jusqu'en 1948). En 1933, De Valera, devenu président du conseil, fait abolir le serment au souverain d'Angleterre.

En 1937, il fait adopter une nouvelle constitution qui renomme l'État en Éire ou en anglais et en français, Ireland (preface to the Constitution). Un traité conclu en 1938 avec l'Angleterre, lui laissant ses bases navales en Irlande, entérine cette indépendance. L'Irlande resta neutre durant la Seconde Guerre mondiale, interdisant même officiellement à l'Angleterre l'usage militaire de ses ports et aéroports.

En février 1948, c'est le parti Fine Gael qui remporte les élections. Le gouvernement de coalition qu'il constitue avec le parti travailliste proclame la République d'Irlande, le 18 avril 1949, quittant le Commonwealth.

[modifier] Sources

Icône de détail Article détaillé : Bibliographie de l'Irlande.

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[modifier] Filmographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes


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