Histoire de l'Europe

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Cet article contient un résumé de l'histoire de l'Europe.

Famille du Peuple sami, début du XXème siècle
Famille du Peuple sami, début du XXème siècle

Sommaire

[modifier] La Préhistoire

[modifier] Le Paléolithique

L'âge des premiers indices d'occupation humaine en Europe est discuté : il pourrait être de 1,8 million d'années selon certains chercheurs mais il n'est confirmé par des fossiles humains qu'à partir de - 600 000 ans (Homo heidelbergensis).

Plus tard, il y a environ 200 000 ans, l'Homme de Néandertal apparaît en Europe.

La présence de l'homme moderne, Homo sapiens, est attestée en Europe depuis au moins 35 000 ans. Dans un climat plus froid que le climat actuel, l'homme est un chasseur qui utilise des outils de pierre taillée. Il nous a laissé sur les parois des cavernes des figurations artistiques, peut-être liées à des préoccupations religieuses.

[modifier] Le Néolithique

Des preuves de campements permanents datent du VIIe millénaire av. J.-C. en Bulgarie, Grèce et Roumanie : apparue au Moyen-Orient, l'agriculture (culture des céréales, élevage) se répand lentement du VIIe au IIIe millénaires av. J.-C. dans toute l'Europe. La sédentarisation (villages) s'accompagne de l'usage d'outils de pierre polie, de la poterie, du tissage, mais aussi de la guerre.

Aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C., durant l'Âge du cuivre (Chalcolithique), la civilisation mégalithique se développe.

En Crète s'épanouit la civilisation minoenne, et plus tard, en Grèce, la civilisation mycénienne (milieu du IIe millénaire av. J.-C.), avec lesquelles l'Europe entre dans l'Histoire, puisque ces civilisations utilisent l'écriture.

Pendant ce temps, le reste de l'Europe entre dans l'Âge du bronze (milieu du IIe millénaire av. J.-C.), puis à partir du milieu du Ier millénaire av. J.-C. dans l'Âge du fer. C'est pendant cette période protohistorique que l'on commence à identifier des peuples : les Ibères en Espagne, les Étrusques, les Ligures, les Italiques en Italie, les Celtes, qui à partir de l'Europe centrale se répandent aux Ve et IVes siècles av. J.-C. dans toute l'Europe occidentale.

La diffusion des langues à l’origine des langues européennes se serait faite de l’Est vers l’Ouest lors de la phase de néolithisation de l’Europe (C. Renfrew, L’Énigme indo-européenne, Flammarion, 1990).

[modifier] L'Antiquité

La civilisation grecque a fortement influencé l'ère romaine, puis la renaissance et la période "classique" du 18ème et 19ème siècle, dans l'art et l'architecture notamment, mais aussi pour son "modèle" de démocratie politique (Le parthénon)
La civilisation grecque a fortement influencé l'ère romaine, puis la renaissance et la période "classique" du 18ème et 19ème siècle, dans l'art et l'architecture notamment, mais aussi pour son "modèle" de démocratie politique (Le parthénon)

[modifier] les Celtes

Au delà de la Grèce ou de la Rome étaient présents des peuples qui se nommaient eux-mêmes (AL), signifiant à peu près « famille axée sur les liens familiaux »[réf. nécessaire]. la suite se retrouve en w(al)les, g(al)li, g(al)late, w(al)d (allemand), etc.

Les Celtes occupaient une grande partie de l'Europe. Les auteurs latins utilisent le mot 'Galli' pour désigner les Celtes installés en Gaule, en hommage à leur animal fétiche, le coq ( Gallus en latin ). Les Celtes étaient de très bons artisans et agriculteurs, sachant fondre et travailler de nombreux métaux et utiliser la roue, ainsi que les tonneaux pour améliorer leur quotidien.
Le Commerce est prospère et les Celtes entretiennent de bonnes relations avec les peuples qui vivent sur le bassin méditerranéen.

  • Fondation de Massilia ( Marseille ) vers 600 avant JC.

[modifier] La Grèce

À la fin de l'Âge du bronze, les vieux royaumes grecs s'effondrent et une brillante civilisation voit le jour à leur place. La civilisation grecque prend la forme de plusieurs cités États (les plus importantes étant Sparte et Athènes), qui ont des formes de gouvernement et de culture très différentes. L'art, la musique, la philosophie, les sciences, le théâtre se développent. Les cités grecques fondent un grand nombre de colonies sur les bords de la mer Méditerranée et de la mer Noire, en Asie mineure, en Sicile, dans le sud de l'Italie.

Mais au IVe siècle av. J.-C., leurs guerres internes font d'elles une proie facile pour Philippe II de Macédoine. Les conquêtes de son fils, Alexandre le Grand étendent la culture grecque jusqu'à la Perse, l'Égypte et l'Inde mais permettent aussi de découvrir les connaissance de ces pays.

La Grèce antique, première des civilisations intellectuelles européennes, a légué l'idée de démocratie athénienne, bien analysée par ses philosophes. Ces derniers (Socrate, Platon, Aristote, Héraclite…) réfléchissent également afin d'expliquer l'inconnu par le connu. Toujours dans le domaine intellectuel, on observe une première littérature épique avec Homère, les débuts de la poésie lyrique avec Sapho et Pindare, les débuts du théâtre. Ainsi émerge l'idée de la beauté idéale, que reflètent les arts de l'architecture et de la sculpture. Une somme de connaissances en mathématiques est née du contact des Grecs avec les civilisations plus anciennes d'Égypte ou de Mésopotamie. En outre, la Grèce a permis l'éclosion de la science expérimentale et a créé la monnaie. La Grèce antique, composée de multiples cités États ayant conscience de leur identité commune mais constamment rivales.

[modifier] Rome

À partir du IIIe siècle av. J.-C., Rome conquiert l'Italie, s'opposant aux Grecs des colonies d'Italie du Sud puis à Carthage, puis tout le pourtour de la Méditerranée. À partir du Ier siècle, la frontière de l'Empire romain est fixée sur le Rhin et le Danube et à la limite de l'Écosse. L'Empire est défendu par un réseau de fortifications appelé le Limes. L'Empire est divisé en provinces. Au début de l'Empire, les habitants sont d'abord citoyens de leur cité, mais en 212, tous les habitants de l'empire reçoivent la citoyenneté romaine. Le latin devient la langue commune à toutes les régions occidentales de l'empire, le grec restant parlé en Orient.

Les legs de Rome sont le christianisme, qui s'impose comme la religion de l'empire romain au IVe siècle, le droit comme base de la vie en société et le latin qui va former les langues espagnoles et italiennes et une grande partie de la langue française.

[modifier] Moyen Âge

[modifier] Haut Moyen Âge

  • Le souvenir de l'empire romain

L'Europe de l'Ouest émerge comme berceau d'une civilisation distincte après la chute de l'Empire romain au Ve siècle de l'ère chrétienne, suite aux invasions barbares. La partie orientale de l'Empire romain survit comme Empire byzantin pendant un millénaire. Les invasions germaniques et asiatiques bouleversent l'ordre romain, les royaumes barbares s'établissent sur les ruines de l'empire romain d'Occident, mais le souvenir de cet empire subsiste et s'affirme comme un modèle de gouvernement aux souverains du Moyen Âge. Ainsi, Charlemagne ressuscite le titre impérial en 800 ; les Ottoniens s'en emparent par la suite.

  • Naissance des royaumes

Au VIe siècle, les Bulgares créent le premier État slave d'Europe : la Bulgarie. Au VIIIe siècle, dans le centre de la péninsule italienne, apparaissent les États de l'Église, placés sous la protection des Carolingiens.

  • Les relations sociales et politiques

Le système vassalique et comtal remplace progressivement la notion romaine de Res Publica. Une des rares institutions antiques qui survit à l'effondrement de l'Empire romain d'occident est l'Église catholique romaine, qui préserve une part de l'héritage romain (notamment la langue latine). Le Moyen Âge a exagérément été perçu comme une période sombre où beaucoup de connaissances de l'Antiquité ont été perdues.

  • Nouvelles invasions et conséquences

Aux IXe siècle et Xe siècle, l'Europe subit les incursions dévastatrices des Vikings, le long des côtes de la mer du Nord. Ces invasions sont accompagnées de massacres et de pillage mais le pillage permet la remise en circulation de métaux précieux dont la carence pose problème au développement des marchés. À la fin du Xe siècle et au début du XIe siècles, on voit l'apparition du féodalisme car les États ne peuvent guère assurer la protection de leurs populations.

[modifier] Moyen Âge classique (XIe siècle / XVe siècle)

  • Le tournant de l'An Mil

Vers le milieu du Xe siècle, la population européenne commence à s'accroitre du fait d'une amélioration climatique et de quelques progrès techniques qui trouvent leur application dans l'agriculture comme le collier d'épaule pour le cheval. Commence lors une période de deux siècles, celle des grands défrichements. En même temps qu'« un blanc manteau d'églises » couvre le continent, les pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle et vers Jérusalem sont les expressions de la vive piété médiévale.

Carte de l'Europe au XIIIe siècle
Carte de l'Europe au XIIIe siècle
  • Les contacts avec la civilisation arabo-musulmane et leurs conséquences

À partir du VIIIe siècle, l'expansion de l'Islam touche le sud de l'Europe, en Sicile, dans le sud de l'Espagne puis au XVe siècle autour de la mer Egée. Les Croisades, de 1095 à 1291, permettent des contacts dans les États latins d'Orient, permettent également des contacts avec une civilisation plus évoluée. En effet, pour les musulmans, Dieu d'une part et la science et la raison d'autre part, sont nettement séparés. Les chrétiens, se référant à saint Augustin, sont encore soumis à Dieu : « Je pense donc Dieu est. » En 1130, l'évêque de Tolède crée une école de traduction des manuscrits arabes et hébreux. Les Européens y découvrent alors bon nombre d'écrits de l'Antiquité, notamment grecque, jusque-là inconnus comme une partie de la philosophie d'Aristote, revue par des philosophes arabes (Averroès…). Ainsi naît un grand humanisme médiéval européen dont les penseurs, théologiens et philosophes, essaient de réconcilier la foi et la raison : saint Thomas d'Aquin, Maître Eckart, Roger Bacon, Abélard

  • Le réveil du commerce

On observe les premiers signes d'une renaissance de l'économie d'échanges en Europe de l'Ouest quand le commerce reprend en Italie grâce à la croissance économique et culturelle de puissantes cités États comme Gênes, Florence ou Venise ainsi qu'en Flandre où les manufactures de draps se développent avec Bruges et Anvers. À mi-parcours de ces deux pôles économiques médiévaux, les foires de Champagne sont à leur apogée vers 1250 jusqu'à leur déclin du fait de l'ouverture de la route du Saint-Gothard et d'une liaison maritime directe entre l'Italie et la Flandre (1298), ce qui permet d'échapper aux taxes mises en place par les capétiens en France. Venise, dont les galères vont elles-mêmes chercher les épices et les marchandises au Levant surpasse ses rivales et domine l'économie mondiale de 1380 à 1500 environ, les musulmans ayant cessé de pratiquer le commerce en Méditerranée occidentale.

  • Le retour de l'État

À la même époque, des royaumes commencent à prendre forme en France, en Angleterre et au Portugal, mais leur formation prend plusieurs décennies à cause des rivalités entre l'Église, la monarchie et les nobles.

  • Les crises du bas Moyen Âge

Elles prennent effet au cours du XIVe siècle du fait de la guerre de Cent Ans, interminable conflit entre la France et l'Angleterre, du fait de la pandémie de peste de 1347 et de ses récurrences et du grand schisme d'Occident.

  • La crise est d'abord démographique. La population européenne va passer de 73 à 45 millions d'habitants entre 1300 et 1400, l'espérance de vie recule de 25 ans à 17 ans en Angleterre.
  • La crise est aussi économique et sociale. Faute de main d'œuvre, l'agriculture est insuffisante, les marchés des manufactures textiles de Flandre sont à un bas niveau mais celles du Brabant se développent. Les villes ont augmenté leur population du fait de l'insécurité des campagnes mais n'offrent guère de travail alors que les prix des loyers et des denrées augmentent, plus vite que les salaires. Les « jacqueries » sont fréquentes, les troubles sont nombreux, d'abord en France puis dans toute l'Europe. Cependant, dès le milieu du XVe siècle, débute un essor généralisé de la population et une reprise économique.
  • Enfin, la crise est morale. Le grand schisme d'Occident provoque de vives inquiétudes parmi les fidèles. Le concile de Constance (1414-1418), qui se pose comme au-dessus du pape et de l'antipape, se compose des futures grandes nations européennes qui peuvent examiner séparément les différentes questions. Alors que les hérésies de Wyclif en Angleterre et de Jean Hus en Bohême proposent de rejeter tous les écrits postérieurs à la Bible, l'unité de la chrétienté occidentale est menacée. De ceci va naître la Réforme.

[modifier] L'Europe moderne

[modifier] La Renaissance et la Réforme

Au XVe siècle, des nations puissantes apparaissent, construites par des monarques qui centralisent le pouvoir (France, Angleterre, Espagne).

Née en Italie au XVe siècle pendant le Quattrocento, la Renaissance est un mouvement intellectuel et scientifique (l'Humanisme) et un nouveau courant artistique (peinture, sculpture, architecture) qui marque l'Europe.On notera la proliferation d'œuvres ayant pour theme l'antiquité ;

La diffusion de la Réforme protestante inspirée par les moines Luther et Calvin, favorisée par le développement de l'imprimerie, est un bouleversement encore plus important dans l'europe occidentale. Elle fait éclater l'unité des catholiques, et aboutit à des guerres de religion en Allemagne en France et plus tard en Angleterre.

[modifier] Les débuts du colonialisme européen

C'est également à cette époque que les Européens commencent à être capables de naviguer sur tous les océans. Ce sont les Grandes découvertes : installation de comptoirs le long des côtes africaines, route des Indes par le contournement de l'Afrique découverte par les Portugais en 1498, et Amérique découverte par les Espagnols en 1492. Le traité de Tordesillas (1494) partage le monde, encore largement inconnu entre un hémisphère portugais et un hémisphère espagnol.

Les Espagnols et les Portugais sont rejoints dans cette expansion coloniale par les Hollandais, les Français et les Anglais au XVIIe siècle. Les Hollandais s'installent sur tous les continents avec, notamment les Indes néerlandaises (future Indonésie). La France va occuper un vaste territoire qui s'étend de Québec à La Nouvelle-Orléans mais n'aura jamais les moyens de le peupler. Enfin, les Anglais créent des colonies sur la façade atlantique de l'Amérique du Nord, chassant les Hollandais de la future New York (1664).

L'Europe profite à partir de ce moment non seulement du développement d'un commerce mondial, la « protomondialisation », mais elle commence par la colonisation à établir sa domination directe sur d'autres continents, principalement l'Amérique au XVIe siècle. Elle commence à développer les religions chrétiennes. Mais cette colonisation s'accompagne de la traite des noirs et de l'utilisation d'esclaves dans les plantations d'Amérique. Les amérindiens sont décimés par les maladies, le travail forcé, ou exterminés. L'Europe s'enrichit considérablement par la découverte des métaux précieux d'Amérique, dont l'énorme quantité créa une forte inflation au XVIIe siècle et surtout par le commerce triangulaire.

[modifier] L'absolutisme et sa remise en cause

La plupart des monarques européens des XVIIe siècle et XVIIIe siècle sont des rois absolus, qui s'affrontent très souvent dans des guerres de prestige, même si les considérations religieuses, économiques et d'équilibre des puissances n'en sont pas absentes. La rivalité entre le roi de France et les Habsbourgs d'Espagne et d'Autriche est constante. C'est Louis XIV qui parvient à supprimer la menace espagnole en plaçant son petit-fils Philippe V sur le trône après la mort du dernier Habsbourg d'Espagne. L'Allemagne est ravagée par la Guerre de Trente Ans (1618-1648). Le roi de France Louis XIV, modèle du souverain absolu, provoque quatre guerres. Les renversements d'alliance sont fréquents au XVIIIe siècle, marqué par l'essor de la Prusse comme puissance militaire, et la domination maritime, coloniale et économique du Royaume-Uni.

La période voit se développer l'art baroque, puis l'art classique.

Cependant l'absolutisme est contesté. Les Provinces-Unies se soulèvent à la fin du XVIe siècle contre leur souverain, le roi d'Espagne, et parviennent à obtenir leur indépendance au prix d'une longue lutte (Guerre de Quatre-Vingt ans), tout en devenant une grande puissance coloniale et commerciale. L'Angleterre connaît deux révolutions au XVIIe siècle, qui aboutissent à la mise en place d'une monarchie constitutionnelle en 1689. Enfin la France, où s'est développée au XVIIIe siècle la philosophie des Lumières, connaît à son tour une Révolution en 1789 c'est le declin de l'autorité des nobles sur le peuple et c'est un retour de l'idée de démocratie et de la république en Europe,.

La révolution française (1789-1799) a non seulement mis fin à la monarchie absolue et à l'Ancien Régime en France, mais également provoqué un choc dans toute l'Europe. Les autres monarchies européennes se sont vues menacées, ce qui déclenche une guerre entre la France et le reste de l'Europe à partir de 1792. Son véritable début date vraisemblablement de 1788. Les nombreuses intempéries ayant frappé Paris et le mauvais temps qui a saccagé les récoltes ont sûrement contribué à la mauvaise humeur du peuple. Le serment du Jeu de Paume constitue en lui-même une révolution puisqu'il ne tient pas compte de l'avis du roi. Les victoires militaires de la France révolutionnaire, puis de napoléonienne (1799-1815) ont pour conséquence la conquête ou la domination d'une grande partie de l'Europe par les Français, qui suppriment l'Ancien régime, confisquent les biens de l'Église, imposent l'usage du Code civil français et du système métrique.

L'opposition à la France ne se nourrit pas que de sentiments contre-révolutionnaires. Le nationalisme se développe chez les Allemands humiliés en 1806, ou chez les Espagnols qui mènent une longue guerre pour chasser les Français (1808-1813) : ce nationalisme sera à la base de l'histoire des relations internationales européennes jusqu'en 1945. Napoléon Ier réussit à limiter l'influence de l'Autriche en Allemagne en rayant de la carte le Saint Empire romain germanique après neuf siècles d'existence. L'empereur des Français est finalement vaincu par toute l'Europe coalisée (1812-1815, la France perd quasiment toutes ses conquêtes et la nouvelle carte de l'Europe est établie par le traité de Vienne (1815). Voir aussi la chronologie comparative Europe 1745-1940.

[modifier] La Révolution industrielle

C'est en Europe que se développe la Révolution industrielle, née vers 1780 au Royaume-Uni. Elle s'étend vers 1830 à la France, la Belgique et la Suède, vers 1850 à l'Allemagne et l'Autriche, vers 1880 à la Suisse et à l'Italie, vers 1900 à la Russie. L'Europe se couvre de mines de charbon, de hauts-fourneaux, de filatures, de voies ferrées, de lignes télégraphiques. En même temps se produit la Révolution agricole qui permet de nourrir une population en augmentation rapide (la population européenne double pendant le XIXe siècle, sauf en France). L'exode rural alimente un forte croissance urbaine. La classe ouvrière se développe, pendant longtemps misérable et exploitée, et les idées socialistes apparaissent. Néanmoins la condition ouvrière s'améliore très lentement, avec les progrès du syndicalisme. Les progrès de l'hygiène se font également sentir : ils permettent d'éradiquer la peste (dès 1720) puis le choléra (vers 1900) en Europe. La tuberculose continue ses ravages jusqu'à la fin des années 1940, vaincue par l'usage de la pénicilline.

[modifier] Le problème des nationalités et de liberté des peuples

Icône de détail Article détaillé : Relations européennes (1871-1914).

Le XIXe siècle, de 1815 à 1914 est un long siècle sans guerre mettant en jeu toutes les puissances européennes : les conflits sont localisés. 1815 voit le triomphe de la réaction, conduite par la Russie, la Prusse et surtout l'Autriche de Metternich, qui forment la Sainte-Alliance. Néanmoins la monarchie absolue n'est pas rétablie partout : la monarchie constitutionnelle subsiste en Europe de l'ouest. La Sainte-Alliance écrase les mouvements libéraux de 1820 à Naples, en Allemagne et en Espagne, mais le soulèvement des Grecs aboutit à leur indépendance vis à vis de l'Empire ottoman en 1829. À la suite de la vague révolutionnaire de 1830, les Belges obtiennent à leur tour leur indépendance, mais les polonais et les italiens sont écrasés par les Russes et les Autrichiens. Le « Printemps des Peuples » de 1848 voit les mouvements libéraux et nationaux soulever les Allemands, les Italiens, les Hongrois, mais dès l'année suivante les armées autrichiennes et russes rétablissent l'ordre. L'intervention française de 1859 contre l'Autriche permet de démarrer l'unité italienne autour du roi du Piémont, en grande partie achevée en 1870. L'unité allemande est réalisée par la Prusse par la guerre : ses victoires contre l'Autriche à Sadowa (1866) et contre la France (1871) lui permettent de fonder l'Empire allemand. La défaite de Sadowa permet à la Hongrie de bénéficier d'un régime de faveur dans cette « prison de peuples » qu'est l'Autriche-Hongrie, née du compromis de 1867.

« Homme malade de l'Europe », à la suite de défaites, l'Empire ottoman perd peu à peu ses possessions en Europe du Sud-Est : ainsi se recréent la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie le Monténégro et l'Albanie. La Grèce s'agrandit d'une partie de la Thrace, de la Thessalie et de la Crète. Dès 1912, à la suite de la première guerre balkanique, l'Empire ottoman ne conserve que les alentours d'Istambul en Europe. Les États balkaniques sont donc de plus en plus nombreux mais leur problème est celui de faire coïncider leurs frontières avec l'extension des nations. Ils sont les enjeux des rivalités d'influence entre les grandes puissances. La Russie soutient les Slaves du Sud, que la Serbie souhaite réunir dans un même État. L'Autriche-Hongrie qui est bloquée dans ses ambitions territoriales ne peut que s'étendre vers le Sud : elle occupe la Bosnie-Herzégovine (1878) et finit par l'annexer (1908).

[modifier] La seconde expansion coloniale

Après l'indépendance des États-Unis en 1776 et des colonies espagnoles et portugaises d'Amérique vers 1820, les Européens n'avaient plus beaucoup de colonies à part les Britanniques qui contrôlent une grande partie des Indes, le Canada, l'Australie et l'Afrique du Sud et les Hollandais qui possèdent les Indes néerlandaises. La France se lance dans la conquête de l'Algérie en 1830, ce qui relance la conquête coloniale.

Ainsi, la fin du XIXe siècle voit l'impérialisme européen se lancer dans l'établissement d'un second empire colonial, en Afrique, en Asie et en Océanie. En 1885, lors de la Conférence de Berlin sur la colonisation, « pour le bien être moral et matériel des populations indigènes » (sic), des règles sont mises en place par les métropoles. Comme toute nouvelle conquête doit être soumise à l’approbation des autres puissances, la compétition est lancée et la colonisation s’accélère : c'est la « course au clocher » qui provoque des frictions entre les puissances européennes : Fachoda (1898) entre la France et le Royaume-Uni, Tanger (1905) et Agadir (1911) entre la France et l'Allemagne.

En 1914, l'Europe à son apogée domine alors le monde et les territoires cumulés que contrôlent les pays européens (y compris la Russie en Sibérie) correspondent à 66 % de l’espace mondial et 60 % de la population mondiale. Lénine écrira que l'impérialisme est le « stade suprême du capitalisme », ce qui fait que les Partis communistes européens se rangeront dans la lutte anticoloniale au moins avant la Seconde Guerre mondiale.

Après la Première Guerre mondiale alors que les mouvements d'indépendance tentent de se faire reconnaître, la France, le Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, la Belgique et le Japon se partagent les colonies allemandes et les territoires arabes de l'Empire ottoman. Seule l'Égypte parvient à une certaine indépendance en 1922. La crise de 1929 entraîne un repli des Européens sur leurs Empires coloniaux par le système de la « préférence impériale ». Les mouvements d'indépendance sont de plus en plus pressants, notamment aux Indes et au Maghreb.

[modifier] Les guerres mondiales

Le nationalisme et l'impérialisme des grandes puissances européennes les poussent à une course aux armements et à la constitution de deux grandes alliances militaires opposées, la Triple-Alliance et la Triple-Entente. Si le désir de revanche de la France, désireuse de récupérer l'Alsace-Lorraine annexée par l'Allemagne en 1871, est puissant, c'est une autre question nationale qui déclenche le conflit. À la suite de l'attentat de Sarajevo (28 juin 1914), l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, mais la guerre s'étend à presque toute l'Europe par le jeu des alliances. Ce conflit que tous imaginaient court est une effroyable boucherie qui dure plus de quatre ans, car la Première Guerre mondiale est une guerre de position, la guerre des tranchées, qui a provoqué la mort de 9 millions de soldats et profondément traumatisé toute une génération. C'est l'intervention des États-Unis qui permet à l'Entente de finalement vaincre l'Allemagne et ses alliés (les Empires centraux) en 1918, l'Italie ayant entre temps changé de camp.

Outre les dégâts humains et matériels qu'elle a provoqués, la « Grande Guerre » a bouleversé l'Europe :

  • la carte de l'Europe a été fortement modifiée par les traités de paix qui ont suivi le conflit (Traité de Versailles, 1919) : l'Allemagne et la Russie ont perdu des territoires, l'empire austro-hongrois disparaît, et beaucoup de peuples accèdent à l'indépendance (suivant plus ou moins le principe des nationalités et les 14 points du président Woodrow Wilson), avec la formation de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, des états baltes, de la Finlande
  • autre conséquence majeure de la guerre, la Révolution russe (1917) voit pour la première fois une révolution de type marxiste réussir avec la prise du pouvoir par les communistes en Russie
  • la prise du pouvoir par les fascistes en Italie (1922) est une réaction à la vague révolutionnaire qui a touché l'Europe au lendemain de la guerre

Si la démocratie progresse avec la disparition des monarchies autoritaires vaincues en 1918, cela ne dure pas. Des régimes autoritaires (dictatures conservatrices), se mettent en place dans presque toute l'Europe centrale et orientale (sauf en Tchécoslovaquie) pendant l'entre-deux-guerres. Le choc créé par la crise économique mondiale des années trente, qui apporte misère et insécurité avec un chômage massif, renforce cette tendance. Après une longue guerre civile (1936-1939), Franco établit sa dictature en Espagne. En 1933, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne et établit le Troisième Reich.

Le nazisme est la cause directe de la Seconde Guerre mondiale : Hitler veut effacer le « diktat » de Versailles et conquérir un « espace vital ». Il réalise d'abord une série de coups de force, qui agrandissent l'Allemagne sans qu'elle ait à combattre (annexion de l'Autriche en 1938 et de la partie occidentale de la Tchécoslovaquie en 1938 et1939), du territoire de Memel aussi en 1939, en l'absence de réaction des démocraties occidentales. Puis le 1erseptembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne et le 3 septembre la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne. L'armée allemande remporte d'abord une série de victoires fulgurantes, grâce à la « guerre-éclair » Blitzkrieg : conquête de la Pologne (1939), du Danemark et de la Norvège (avril 1940), des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Belgique et de la France (mai-juin 1940), de la Yougoslavie et de la Grèce (avril 1941), d'une partie de l'URSS (1941-1942). Toute l'Europe occupée par les nazis vit sous la terreur : les allemands réquisitionnent récoltes et productions industrielles et font subir à la population civile des représailles terribles. Des millions se personnes sont déportées dans les camps de concentration. Enfin à partir de 1942, les nazis mettent en œuvre la « solution finale », l'extermination des juifs d'Europe dans les camps de la mort. Mais finalement l'Allemagne nazie est vaincue, grâce à la résistance du Royaume-Uni, et à l'entrée en guerre de l'URSS (attaquée par Hitler le 22 juin 1941) et des États-Unis (attaqués par les japonais le 7 décembre 1941)auxquels Hitler et Mussolini ont déclaré la guerre immédiatement après Pearl Harbor. La marche vers la victoire des alliés est marquée par le triomphe soviétique de Stalingrad ( Février 1943) et Koursk (Juillet 1943), et les débarquements anglo-américains en Afrique du Nord (Novembre 1942), Italie (1943) et en France (1944). L'Allemagne capitule le 8 mai 1945, mais la guerre a causé la mort de millions de personnes (une cinquantaine de millions au total), dont beaucoup de civils, à cause de l'étendue des zones des combats, des bombardements aériens et des déportations.

[modifier] Guerre froide et construction européenne

La grande conséquence politique du second conflit mondial est la partition de l'Europe par le « rideau de fer » : dans toute l'Europe de l'Est occupée par l'Armée rouge les communistes imposent leur dictature (« démocraties populaires »). Symbole de cette division, l'Allemagne elle-même est coupée en deux (naissance de la RFA et de la RDA en 1949. Les démocraties occidentales s'allient aux États-Unis (OTAN, 1949), face à la menace soviétique (Pacte de Varsovie, 1955). Mais paradoxalement, si l'Europe a vécu dans la peur d'un troisième conflit mondial, sous la menace des fusées à tête nucléaire, l'« équilibre de la terreur » entre les deux blocs a duré pendant presqu'un demi-siècle de stabilité, avant l'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est en 1989-1991.

La Seconde Guerre mondiale a ruiné l'Europe, qui a subi des destructions considérables. Mais rapidement l'Europe de l'Ouest se reconstruit grâce à son potentiel et à l'aide économique américaine (plan Marshall, 1947) et connaît durant les « Trente Glorieuses » un essor économique marqué par la hausse du niveau de vie et l'entrée de l'Europe dans la « société de consommation ».

L'Europe a également beaucoup perdu de son prestige auprès des peuples colonisés (qui ont participé au côté des britanniques et des français aux deux guerres mondiales) : la décolonisation, fortement soutenue par les États-Unis et l'URSS, a lieu principalement entre 1945 et 1965.

A l'Ouest, l'Union européenne commence à se construire par l'union économique de six états : création de la CECA en 1951 et surtout création de la CEE par le traité de Rome en 1957.

[modifier] L'Europe d'aujourd'hui

Après l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle (1958), l'entente franco-allemande se manifesta lors de rencontres entre le chancelier Konrad Adenauer et le président Charles de Gaulle (juillet 1962). Le 8 juillet 1962, François Marty, archevêque de Reims, célébra une messe de réconciliation dans la cathédrale de Reims, qui avait été mutilée pendant la Première Guerre mondiale.

Depuis cette réconcilation franco-allemande, l'Europe s'est construite autour de l'amitié entre les deux peuples.

Le mur (de Berlin) tombe en 1989, l'Europe se réunifie. L'Allemagne se réunifie en le 3 octobre 1990.

La Yougoslavie éclate dans la violence à partir de 1991 : les guerres marquées par l'épuration ethnique voient s'affronter pour leur indépendance les peuples qui la composaient. Les provinces kosovares sont lourdement touchées.

En 1992, le traité de Maastricht décida de l'introduction d'une monnaie unique dans plusieurs États de l'Union européenne.

Ces États adoptent une monnaie unique (l'euro) au changement de millénaire, suite à une longue politique de convergence (serpent monétaire européen (SME)).

En 2004, La Turquie entame les négociations d'entrée dans l'Union européenne, gelées en décembre 2006.

En 2004, la démocratie s'enracine jusqu'à l'Ukraine.

En 2005 la France le 29 mai puis les Pays-Bas rejettent par référendum le projet d'une constitution européenne. Cela met un terme au processus puisque tous les pays membres devaient approuver le traité pour qu'il soit appliqué.

En 2006, Monténégro se détache de la Serbie.

En 2007, la Bulgarie et la Roumanie entrent dans l'Union européenne.

Le 17 février 2008, la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, province serbe, ravive les tensions dans les Balkans.

Le 13 Juin 2008, L'Irlande rejettent le traité de Lisbonne (53,4% des voix, contre 46,6% de "oui" (AFP)).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Histoire par États et nations d'aujourd'hui

  1. l'Arménie et la Géorgie sont des pays associés à l'Europe, mais existent aussi dans la portion continentale asiatique du Caucase
  2. le Groenland est politiquement européen (car faisant partie du Danemark), il est peuplé essentiellement par les Inuit. D'un point de vue géographique, il peut être classé en Amérique du Nord. Le Groenland ne fait plus partie de la CEE depuis 1982.
  3. L'Islande est européenne, des géographes la considèrent isolée par la jonction de la crête subatlantique entre les plateaux continentaux américain et européen. L'Islande est membre de l'AELE et de l'EEE, mais pas de l'UE.
  4. L'ouest de la Russie se situe en Europe, mais la plupart de ses terres sont en Asie (voir Sibérie)
  5. La Turquie est à cheval entre l'Asie et l'Europe. La Turquie est en négociations pour l'adhésion à l'UE.

[modifier] Institutions européennes actuelles

Conseil européen :

Union européenne :

[modifier] Histoire des institutions européennes

[modifier] Liens externes


Histoire des pays d’Europe

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