République populaire de Pologne

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Histoire de la Pologne

Après la Seconde Guerre mondiale, l’histoire de la Pologne est dominée par la présence soviétique. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les forces allemandes sont poussées hors de la Pologne par l’avancement des troupes de l’Armée Rouge soviétique. La conférence de Yalta entérine la formation d’un gouvernement pro-soviétique en ignorant ainsi le gouvernement polonais en exil. Cet acte est parfois décrit comme une trahison de la Pologne par les Forces alliées afin d’apaiser Joseph Staline, le dirigeant soviétique[1]. Le nouveau gouvernement communiste en place à Varsovie voit son pouvoir politique s’accroître et le Parti ouvrier unifié polonais sous la direction de Bolesław Bierut, proclame la République populaire de Pologne, faisant ainsi parti intégrante du bloc communiste d'Europe de l’Est. Suite à la mort de Staline en 1953, des réformes de libéralisation en Europe de l’Est permettent l'émergence d'une faction plus libérale du Parti communiste polonais dirigée par Władysław Gomułka qui prend le pouvoir en octobre 1956. Vers le milieu des années 1960, la Pologne connaît une période de croissance économique et des difficultés politiques. En décembre 1970, une augmentation brusque des prix entraîne une vague de grèves. Le gouvernement présente un nouveau programme économique basé sur l’emprunt à large échelle à l’Occident et ayant un impact immédiat en augmentant le niveau de vie de la population. Cependant ce programme périclite en raison du premier choc pétrolier de 1973. Vers la fin des années 1970, le gouvernement d’Edward Gierek, contraint d’augmenter les prix, fait face à une autre vague de protestations publiques.

En 1978 l’élection de Karol Wojtyla en tant Jean-Paul II a pour effet de renforcer l’opposition au communisme en Pologne. Au début d’août 1980, une vague de grèves mène à la formation du syndicat indépendant Solidarité (Solidarność) par l’électricien de Gdansk Lech Wałęsa. En décembre 1981, la force croissante de l’opposition force le gouvernement de Wojciech Jaruzelski à déclarer la loi martiale. Cependant les réformes de Mikhail Gorbatchev en URSS et la pression de l’Occident poussent les communistes à la négociation avec leurs opposants. En 1988, les pourparlers de la Table Ronde polonaise mènent à la participation du syndicat Solidarité aux élections de 1989. La victoire des candidats de Solidarité provoque des séries de transitions pacifiques en Europe de l’Est et centrale. En 1990, Jaruzelski démissionne de la présidence. Wałęsa lui succède lors des élections de décembre 1990. La République populaire de Pologne redevient la République de Pologne.

[modifier] La République populaire de Pologne (1944-1989)

[modifier] Les lendemains de la guerre

Frontière de la Pologne en 1945
Frontière de la Pologne en 1945

La Pologne a subi de lourdes pertes lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1939, la Pologne comptait 35,1 millions d’habitants[2] et à la fin de la guerre, 19,1 millions. Le premier recensement d’après-guerre dénombra une population de 23,9 millions d’habitants.[3] Près de 21,4% de la population, soit plus de 6 millions de Polonais ont été tués entre 1939 et 1945[4]. Les minorités composant la population de la Pologne furent affectées de façon significative. Avant la Seconde Guerre mondiale, un tiers de la population Polonaise était composé de minorités ethniques. Après la guerre, elles étaient presque toutes parties.

Plus de 80% de la capitale polonaise furent détruits au lendemain de l'insurrection de Varsovie[5]. La Pologne, ayant été un pays plutôt agricole comparativement aux nations occidentales, a subi des dommages catastrophiques à ses infrastructures, et ainsi s’en suivit un recul industriel encore plus important au lendemain de la guerre. Les pertes au niveau des infrastructures et ressources nationales se chiffrent à plus de 30% par rapport au potentiel d’avant-guerre.[6]

L’immense tâche de reconstruction du pays fût accompagnée par les problèmes du nouveau gouvernement pour stabiliser son pouvoir et posséder une base centralisée. Cette tâche fut encore plus ardue dû fait de la méfiance considérable d’une partie de la population polonaise envers ce nouveau régime[7] et les divergences concernant les frontières de la Pologne d’après-guerre, lesquelles ne furent fixées qu'en 1945. En 1947 sous l’influence de l’Union Soviétique, la Pologne rejeta le plan Marshall[8] et adhéra au conseil d'assistance économique mutuelle dominé par les Soviétiques.[9].

[modifier] Notes et références

  1. Arthur Bliss Lane, I Saw Poland Betrayed: An American Ambassador Reports to the American People. The Bobbs-Merrill Company, Indianapolis, 1948. ISBN 1-125-47550-1
  2. Piotrowski, Tadeusz (1997). Poland's Holocaust: Ethnic Strife, Collaboration with Occupying Forces and Genocide.... McFarland & Company, p. 32. ISBN 0-7864-0371-3.
  3. Davies, Norman. God's Playground, a History of Poland, Columbia University Press, ISBN 0231053525, Google Print, p.595
  4. US Department of State, Bureau of European and Eurasian Affairs. Background Note: Poland (March 2007). Retrieved on 2007-04-07 Piotrowski, Tadeusz (1997). Poland's Holocaust: Ethnic Strife, Collaboration with Occupying Forces and Genocide.... McFarland & Company, p. 1. ISBN 0-7864-0371-3. See also review, Retrieved on 2007-04-07.
  5. A Capital Devastated by War. Warsaw Voice (September 20, 2006). Retrieved on 2007-02-20.
  6. Piotrowski, Tadeusz (1997). Poland's Holocaust: Ethnic Strife, Collaboration with Occupying Forces and Genocide.... McFarland & Company, p. 21. ISBN 0-7864-0371-3.
  7. Rzeczpospolita (2004-10-02) Nr 232, Wielkie polowanie: Prześladowania akowców w Polsce Ludowej (Great hunt: the persecutions of AK soldiers in the People's Republic of Poland). Retrieved on 7 June 2006 (Polish)
  8. Schain, Martin A. The Marshall Plan: fifty years after, Palgrave, 2001, ISBN 0312229623, Google Print, p.132
  9. (Polish) Polska. Historia PWN Encyklopedia. Accessed on 11 July 2005