Gênes

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Gênes
 
Nom italien Genova
Pays Italie Italie

Région

Ligurie 

Province

Gênes 
code ISTAT 010025
code postal 16100
Préfixe tel 010
Coordonnées 44° 25′ Nord
         8° 56′ Est
/ 44.417, 8.933
Altitude 20 m
Superficie 243 km²
Population 615 686 hab. - (31-12-06)
Densité 2 533,7 hab./km²
Code cadastral D969
Gentilé Genovesi (en dialecte : zeneixi), en français : les « Génois »
Saint patron San Giovanni Battista
Fête patronale 24 juin
Localisation
Commune
 
Site officiel 

Gênes (Zena en ligurien, Genova en italien) est une ville italienne, capitale de la Ligurie, second port de la Méditerranée après Marseille.[réf. souhaitée] Elle compte 615 686 habitants et 878 000[1] au sein de son aire métropolitaine.
Gênes est une des principales villes sur la côte Méditerranéenne de la mer Ligure.

C’est une ville antique, qui était surnommée La Superba, la superbe mais surtout l'orgueilleuse. Pétrarque la voit comme « une ville royale, adossée à une colline alpestre, superbe grâce à ses hommes et à ses murs. Dont le seul aspect, la désigne comme la reine des mers ».
Au Moyen Âge, Gênes était l’une des Républiques maritimes italiennes avec Venise, Amalfi et Pise. Suite aux Croisades, elle devint pour plusieurs siècles la plus puissante de ces républiques. La République de Gênes comprenait, en son temps, la Ligurie actuelle, la Corse et des colonies au Moyen-Orient, en Grèce, et en Afrique du Nord. Elle succomba sous la pression des troupes de Napoléon et ne fut pas réinstituée en 1815. Le Congrès de Vienne accorda l'ancienne république « à perpétuité aux États de S.M. le roi de Sardaigne ».

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] La République de Gênes

Durant le bas Moyen Âge, aux XIIe et XIIIe siècles, Gênes connait une période de prospérité et de montée en puissance grâce à son grand commerce (soie, épices, or, pierres précieuses, alun). La vie des institutions de la « Commune » est dominée par les rivalités entre ses quatre grandes familles, les Fieschi, Grimaldi, Doria et Spinola. Gênes écrase la flotte de Pise (1284) à la bataille de la Meloria et conquiert des positions en Sardaigne, les ports de Pise et de Livourne. Sa puissante flotte affronte également Venise à plusieurs reprises, sans qu'aucune des deux rivales ne puisse dominer l'autre. Depuis 1270, les deux cités de Venise et Gênes renouvelaient des trêves successives, tout en sachant l'affrontement inévitable.

La République de Gênes eut au XIVe siècle un véritable empire maritime en Méditerranée et Mer Noire, incluant la Corse, alors son grenier à blé, des îles grecques (Lesbos, Chios, Ikaria et Samos), des comptoirs en Anatolie (Galata, Phocée, Scalanova, Amastris et Sinope), en Crimée (Cherson, Cembalos, Halopsis, Yalta, Sudak, Caffa et Kertch), autour des bouches du Danube (San Giorgio, Caladda, Licostomo, Eraclea aujourd'hui ruinée et Constanza), et ailleurs en Mer Noire (Montecastro en Moldavie, Matrida, Taman et Tana dans le khânat de la Horde d'Or autour de la Mer d'Azov). C'est une nef génoise qui rapporta involontairement de Crimée la Peste noire en 1348.

Cet empire avait pour principal concurrent celui de Venise, dominant en Mer Égée, sur les marchés de Constantinople et de Trébizonde, à Chypre ; de leur côté, les Vénitiens voulaient chasser les Génois de leurs possessions de Syrie. Gênes se rapprocha de Byzance (traité de Nymphée) tandis que Venise se rapprochait de Pise. Les deux cités préparaient le conflit depuis 1286 et plus particulièrement en 1294. Au printemps 1294, les navires vénitiens attaquèrent les colonies génoises de Chypre, Famagouste puis, le 7 octobre 1294, la flotte vénitienne mit la voile vers la Cilicie. Elle rencontra les Génois sur la côte arménienne et, cette fois, la bataille fut désastreuse pour Venise. Elle perdit 25 navires, un nombre important de combattants dont son général Marco Basagio.

Gênes en 1493
Gênes en 1493

Face à la défaite, la ville réagit en donnant ordre à tous ses armateurs d'entreprendre une guerre de course, tandis que la cité reconstruisait une nouvelle flotte de 65 galères.
Gênes, qui a ainsi triomphé de Pise et de Venise, est alors à l'apogée de sa puissance militaire. Cependant si elle n'a rien à craindre de Pise, alors divisée en factions, Venise était parfaitement capable de s'opposer à nouveau à elle et, dès l'année suivante, les deux cités s'affrontent dans une série de coups de mains jusqu'à ce que Gênes batte à nouveau Venise en 1297 devant Curzola, bataille remportée par Lamba Doria, frère d'Oberto Doria, vainqueur de Pise à la Meloria. Une médiation du pape et de Charles d'Anjou amène les deux cités à signer la paix de Milan en 1299, faisant planer sur Gênes toujours en proie aux luttes entre factions, l'ombre des Visconti.

Une troisième guerre éclate, de 1350 à 1355, émaillée de victoires incertaines de part et d'autre, jusqu'à ce qu'elles signent une paix temporaire à Byzance, en 1355, puis qu'elles concluent des accords commerciaux en 1361. De 1372 à 1378, une nouvelle période de tensions amène successivement une défaite vénitienne devant Pola en 1374, puis de Gênes près du cap d'Anzio en 1378. L'année suivante voit Gênes s'imposer mais, en 1379, commençait, entre les deux villes, la guerre de Chioggia s'achevant par la défaite génoise en 1380, Venise assurant sa souveraineté sur la Méditerranée orientale. La paix de Turin de 1381 voyait Venise remise en possession de tous ses privilèges à Constantinople et se faisait même reconnaître le droit de commercer librement en mer Noire. Durant cette guerre, Venise ne dut son salut qu'à la mort du général génois, un Grimaldi tué lors de la bataille finale. Pour sauver leur patrie les Vénitiens se saignèrent autant financièrement que physiquement, induisant de profondes et irréversibles modifications des institutions.

En 1390, devant la perte de ses positions commerciales en Tunisie en faveur de Venise, Gênes organisa une expédition militaire voulant lui donner le caractère d'une nouvelle croisade au prétexte de venger la piraterie des Barbaresques contre les Chrétiens. Elle obtint l'assistance d'un corps de seigneurs franco-anglais, dont Louis II de Bourbon prit le commandement et qui mit le siège devant Mahdia.

Réparation faite à Louis XIV par le doge de Gênes dans la Galerie des Glaces de Versailles (par Claude Guy Hallé, château de Versailles)
Réparation faite à Louis XIV par le doge de Gênes dans la Galerie des Glaces de Versailles (par Claude Guy Hallé, château de Versailles)

Le conflit reprend sporadiquement et une nouvelle défaite génoise amena un nouveau traité en 1404. Gênes n'est alors plus en mesure de s'imposer. À nouveau battue en 1431, elle perd tous ses comptoirs d'Orient, son dernier comptoir, celui de Kaffa en Crimée, tombant en 1475.

En 1339, Gênes se donne comme Venise, un doge à vie en Simone Boccanegra. Selon les institutions, celui-ci doit être d'origine plébéienne et gibeline. Les doges se succèdent de même qu'usurpations et abdications. Adorno et Campofregoso luttent pour le pouvoir suprême jusqu'à ce qu'Andrea Doria ne les force à changer de nom et transforme les institutions. Gênes est une ville particulière, marquée par les luttes intestines. C'est un port où règnent les riches familles d'armateurs, la ville grimpe vers le ciel pour voir arriver les navires, c'est avec ses palais à huit étages, la "New York" du Moyen Âge. Il n'y a pas de rues rectilignes à part le via Garibaldi (Strada nuova) mais des palais, tours, véritables quartiers fortifiés des familles patriciennes avec leurs églises et sanctuaires. À l’époque moderne, les anciennes institutions font place, en 1528, à une république oligarchique ou aristocratique puisque tous les nobles gouvernent la République, composée de 28 alberghi, factions qui rassemblent les grandes familles de la noblesse génoise en près de 800 patriciens, telles que les Doria, Grimaldi, Fieschi, Spinola, Sauli, de Ferrari Brignole Sale, Lomellino, Balbi, Durazzo, Giustiniani, Pareto. Elles élisent tous les deux ans un Doge de la République assisté d'un censeur et de deux consuls et de 5 syndicateurs. Les Génois sont les principaux banquiers de la Couronne d'Espagne, jusqu'à la banqueroute de Philippe II. Le siècle qui s'étend de 1550 à 1650 est parfois nommé « le siècle des Génois ».

En 1684, le doge de Gênes (Francesco Maria Imperiale Lercari) commet l'erreur de défier Louis XIV en fournissant des galères à l'Espagne, ennemie de la France. Au même moment, il traite avec désinvolture l'ambassadeur français François Pidou, chevalier de Saint-Olon. Sur ordre du roi, le marquis de Seignelay, intendant de la marine, accompagné du lieutenant général des armées navales Abraham Duquesne, organise en mai 1684 une expédition punitive. La ville subit un violent bombardement. Le doge dut venir s'humilier à Versailles en mai 1685. Le doge se rendit à la présence du roi, en août plein, avec un vêtement de velours, une action publicitaire adroite qui détermina le début d'une période de grande exportation de velours de Gênes à la France. Pendant la visite, le roi, montrant au doge le nouveau palais royal de Versailles, lui demanda quelle était la chose qui l'avait le plus étonné pendant sa visite. Le doge répondit d'une formule lapidaire caractéristique du sarcasme génois : « Mi chi » c'est-à-dire « Moi ici ».

Ambroise Louis Garneray: Vue de Gênes (aquatinte, 1810 ca.)
Ambroise Louis Garneray: Vue de Gênes (aquatinte, 1810 ca.)

Durant le XVIIe siècle, la République eut à mener plusieurs violentes guerres contre le royaume de Savoie. Lors de la guerre de succession d'Autriche, les armées génoises tout juste réorganisées et augmentées à 8 000 hommes par le doge, Francesco II Brignole Sale, souffrent des défaites de la France. Gênes est dès lors occupée. En 1747 Gênes se révolte contre l'occupant autrichien menée par un enfant nommé Ballila. Gênes cède à titre « provisoire » sa séculaire souveraineté sur l'île de Corse en 1768. En 1795, Giacomo-Maria Brignole Sale est élu, pour la seconde fois (après 1779), dernier doge de Gênes. La République continua d'exister moralement malgré l'occupation française et au Congrès de Vienne en 1814-1815, Antoine Brignole Sale défendit vigoureusement mais sans succés l'indépendance de la Ligurie; il est aujourd'hui considéré comme le dernier ministre de l'antique République et comme un grand patriote ligure.

Quant à ces nombreuses colonies en Méditerranée, le doge fut roi de Corse du XIVe siècle jusqu'en 1768. La Sardaigne fut perdue après une guerre contre l'Aragon dès 1320. Les comptoirs de mer Noire, abandonnés en 1475, Lesbos, Lemnos vers 1454 et Chios en 1566, Tabarka en Tunisie occidentale, en 1744.

[modifier] La République ligurienne

En 1797, les armées de la République française avancent en Italie et un comité jacobin proclame une République ligurienne à Gênes, renversant ainsi l'ancienne république au profit d'une « république sœur ». Les aristocrates génois dont le dernier doge Giuseppe Maria Brignole continuent la lutte en se disséminant dans l'Italie du Nord. Les Génois attachés à leur république aristocratique acceptent d'abord mal cet nouvel état calqué sur le modèle français. En 1800, Gênes se donne un doge pour 5 ans, puis à vie en 1802, comme en France, en la personne d'un membre de la Famille Durazzo. En 1805, la république est annexée à l'empire français.

[modifier] Climat

Il est de type méditerranéen, mais avec des influences atlantiques. Le climat de Gênes est caractérisé par sa forte pluviosité annuelle, qui est supérieure à 1 000 mm mais concentrée sur un nombre limité de jours, et par une différence thermique entre le jour et la nuit qui est assez réduite. Le « régulateur thermique » que constitue la Méditerranée permet à Gênes de jouir de températures supérieures à 6°C tout au long de l'année.

[modifier] Culture

[modifier] Principaux monuments

Le port
Le port
La Piazza de Ferrari
La Piazza de Ferrari

Dans les trois quartiers principaux du centre historique, médiéval, renaissance et du port :

  • Leurs ruelles, i vicoli.
  • Le Porto Antico (Vieux Port) avec le plus grand aquarium d’Italie et le second d'Europe (après celui de Valence en Espagne).
  • La Lanterna, un des phares les plus anciens encore en fonction, haut de 117 mètres, il domine la ville et la mer depuis le XVIe siècle.
  • La Loggia dei Banchieri (Loge des Banquiers, l'ancienne Bourse).
  • Les palais (dont ceux de la célèbre rue Garibaldi, l'ancienne Strada Nuova) :
    • Le Palazzo San Giorgio (Palais Saint-Georges, siège de la banque fondée en 1407)
    • Le Palazzo Ducale (Palais des Doges)
    • Le Palazzo Bianco
    • Le Palazzo Rosso
    • Le Palazzo Grimaldi-Doria Tursi
    • Le Palazzo della Meridiana
    • Le Palazzo Doria del Principe
  • Les édifices religieux :
  • Les musées d'art de la Strada Nuova (maintenant Via Garibaldi) : Palazzo Bianco [1], Palazzo Rosso [2] et Palazzo Tursi [3].
  • La Piazza de Ferrari, avec la Bourse et les magasins de la Via XX Settembre.

En périphérie :

  • Le Cimetero monumentale di Staglieno

[modifier] Bibliographie culturelle

  • Federico Alizeri (Gênes 1817 - 1882) Guida artistica di Genova (rist. anast. Genova, 1846-47)

[modifier] Personnalités nées à Gênes

[modifier] Administration

Liste des maires (sindaci) successifs
Période Identité Parti Qualité
30 mai 2002-31 mai 2007 Giuseppe Pericu - -
31 mai 2007 Marta Vincenzi Centro-Sinistra -
Toutes les données ne nous sont pas encore connues.


[modifier] Hameaux

[modifier] La Grande Gênes

L'ensemble Grande Genova (Grande Gênes) - c'est-à-dire la ville qui s'étend d'un bout à l'autre du golfe qui porte le nom de Gênes, depuis les falaises de Nervi jusqu'à la plage de galets de Voltri - remonte à l'époque du fascisme (1926), quand furent agglomérés au chef-lieu plus de vingt communes jusque là autonomes qui sont aujourd'hui des quartiers (delegazioni) mais qui sont depuis toujours dans le cadre du centre ville : les vallées adjacentes et les deux riviera.

Par extension, on utilise parfois le terme pour l'ensemble de l'agglomération autour de la commune de Gênes, avec les myriades de petites municipalités qui s'étendent sur flancs des collines et les hauteurs des environs (comme le mont Figogna, où se trouve le Sanctuaire de la Madonna della Guardia) ou encore les lieux touristiques divers, falaise ou plages de sable au-delà de Vesima, à l'ouest, ou de Bogliasco, à l'est.

En fait, c'est le réseau d'autobus et la ligne ferroviaire qui les desservent qui marquent le mieux l'unité de ces divers quartiers de l'actuelle et proprement dite Grande Gênes.

[modifier] Autrefois communes, aujourd’hui quartiers (delegazioni)

[modifier] Communes adjointes en 1873

[modifier] Communes adjointes en 1926

[modifier] Communes limitrophes

Arenzano, Bargagli, Bogliasco, Bosio (AL), Campomorone, Ceranesi, Davagna, Masone, Mele, Mignanego, Montoggio, Sant'Olcese, Sassello (SV), Serra Riccò, Sori, Tiglieto, Urbe (SV)

[modifier] Évolution démographique

Habitants recensés


[modifier] Transports urbains

Depuis 1990, Gênes est équipée d’un métro géré par la compagnie Transdev. Le réseau comprend également plusieurs lignes d'autobus, une ligne de trolleybus, deux funiculaires, une ligne à crémaillère et dix ascenseurs urbains.

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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