Accords de Gênes

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Les accords de Gênes de mai 1922, issus de la Conférence de Gênes (10 avril – 19 mai 1922)[1], regroupèrent des représentants de 34 pays, avec pour but de rétablir l'ordre monétaire mondial complètement désorganisé par la Première Guerre mondiale. Cette conférence a lieu à l'initiative de la Grande Bretagne. Elle réunit tous les pays ayant participé au conflit sauf les États-Unis.

[modifier] Le système monétaire

La première guerre mondiale a provoqué des transferts importants d'or entre les différents pays, tandis que le financement par émission monétaire a exigé un renoncement temporaire à la contrainte métallique : dans ces conditions la plupart des monnaies ne peuvent retrouver dans l'immédiat leur convertibilité en or, convertibilité qui assurait la stabilité relative des taux de change avant la guerre. La Livre sterling qui était au centre de la stabilité monétaire internationale est directement affectée par ces transformations.

Pour pallier ce désordre, la conférence de Gênes met en place un mécanisme inspiré de l'étalon or, qui prend en compte l'incapacité de certains pays à convertir en or leur monnaie. Le système hybride de Gênes prévoit que chaque nation devra au choix :

  • définir la valeur de sa monnaie selon une parité-or. Elle doivent alors assurer la convertibilité de la monnaie nationale en lingots (Gold Bulllion Standart), convertibilité plus aisée à assurer que celle en pièce du XIXe siècle (Gold Specie Standart). Les monnaies optant pour ce système sont appelées « devises clés. » Le dollar est convertible en or en 1919, la livre sterling en 1925, le franc en 1928.
  • définir la valeur de leur monnaie par rapport à une devise clé ou par rapport à l'or. Elle doit alors pouvoir convertir toute monnaie nationale qui lui est présentée, soit en or, soit en devises clés.

[modifier] La question des emprunts russes

La délégation française porte par ailleurs la question des emprunts russes sur le devant de la scène. L'Empire tsariste avait emprunté avant la guerre environ 12 milliards de francs à 1 600 000 Français. Lénine, après la Révolution d'octobre, refuse de se considérer comme obligé par ses emprunts, arguant qu'ils ne les avait pas contractés. Devant l'insistance de la France pour récupérer cet argent (son économie est exsangue et de nombreux porteurs se trouvent lésés), la délégation soviétique accepte, moyennant le paiement de 30 milliards de roubles-or, lesquels "rembourseraient" l'ingérence des alliés dans la guerre civile ayant suivi la Révolution.[2] Devant le refus des Occidentaux, les négociations achoppent sur ce point, qui n'est toujours pas tranché.

[modifier] Notes et références

  1. cf. Britanica http://www.britannica.com/eb/article-9000832/Conference-of-Genoa
  2. Jean-Baptiste Duroselle, Histoire des relations internationales, Armand Collin, tome 1, page 61