Ascenseur

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Un ascenseur est un dispositif assurant le déplacement en hauteur d'une charge. Il n'y a pas de distinction nette entre ce terme et d'autres comme monte-charge ou élévateur mais on le réserve souvent aux appareils destinés au transport vertical de personnes dans les bâtiments à niveaux multiples. Le terme désigne aussi couramment la cabine de l'ascenseur, qui n'est qu'un élément du dispositif.

Sommaire

[modifier] Histoire

schéma de l'ascenseur d'Otis
schéma de l'ascenseur d'Otis

Les premiers ascenseurs connus datent de l'antiquité romaine et ont été décrits par Vitruve.

Si depuis des siècles des lieux inaccessibles comme les monastères grecs — qu'on appelle météores — ne pouvaient exister que grâce à des ascenseurs rudimentaires, c'est dans les mines qu'on situe en général leur apparition. C'est là en tous cas qu'on imagina de les doter d'un moteur à vapeur dès le début du XIXe siècle.

L'un des imposants ascenseurs de la Tour Eiffel
L'un des imposants ascenseurs de la Tour Eiffel

En 1853, c'est un Américain, Elisha Otis, qui le dota d'un système de limiteur de vitesse déclenchant un système appelé parachute, stoppant la cabine et assurant la sécurité des personnes en cas de rupture du câble, et permettant, dès 1857, d'en équiper un bâtiment à New York. Dès 1864, l'ingénieur français Léon Edoux le dotera d'un moteur hydraulique et inventera le mot ascenseur. Il en équipera le marché aux bestiaux de la Villette en 1867. C'est en Allemagne cependant qu'on pensera en 1880 à un ascenseur électrique. En 1889 la Tour Eiffel est inaugurée avec un ascenseur remarquable dû aux efforts conjoints de Léon Edoux et des frères Otis qui ont succédé à leur père.

Ce n'est qu'en 1924 qu'un ascenseur sans liftier — le machiniste — fera son apparition, exigeant la mise au point d'automatismes et de dispositifs de sécurité. Les commandes deviennent électriques puis électroniques et se dotent de mémoire. Les grilles fixes ou articulées disparaissent, les portes se verrouillent automatiquement, etc.

Le moteur des ascenseurs modernes est contrôlé par un variateur de fréquence, qui joue sur la fréquence du courant d'alimentation et jauge le couple nécessaire au mouvement de manière à ce que les phases d'accélération et de décélération soient imperceptibles pour l'occupant de la cabine. de plus les ascenseurs modernes peuvent se passer de "local machinerie" (moteur de traction et armoire de commande situé en gaine) de Technologies récentes ils se nomment Gen II pour Otis, Monospace ou Regenerate chez Kone, Galaxy chez Thyssen, Smart chez Schindler...

[modifier] Aspects techniques

Treuil : Moto-réducteur, poulie à adhérence, frein. Les repères jaunes sur les câbles correspondent aux niveaux.
Treuil : Moto-réducteur, poulie à adhérence, frein. Les repères jaunes sur les câbles correspondent aux niveaux.
Fond de fosse : guides, poulie du limiteur de vitesse, amortisseurs.
Fond de fosse : guides, poulie du limiteur de vitesse, amortisseurs.
Bas de cabine : guide, parachute, partie inférieure de l'étrier
Bas de cabine : guide, parachute, partie inférieure de l'étrier
Limiteur de vitesse et sélecteur d'étage électromécanique
Limiteur de vitesse et sélecteur d'étage électromécanique

Un ascenseur se compose d'une cabine qui se translate dans une gaine (aussi appelée trémie) généralement verticale. Cette cabine est supportée dans une structure parallélépipède appelée étrier, ou arcade, permettant le guidage et le support de la cabine. Le guidage de la cabine est réalisé par différents éléments :

  1. Une partie fixe : les 2 guides, sont situés le long de la course de la cabine, de part et d'autre de la cabine. Ces guides ont habituellement une forme de T, bien que des guides rond furent utilisés.
  2. Une partie mobile : les coulisseaux sont situés à chaque coins de l'étrier, et sont en appui sur les guides. Durant le déplacement de la cabine, ceux-ci glissent sur les guides.
  • Les ascenseurs hydrauliques sont mus par un compresseur oléo-électrique (pompe) situé dans une centrale (reservoir d'huile de grandes capacités) qui comprime l'huile dans un vérin , qui peut être télescopique situé en gaine. Ce vérin peut, par ailleurs, déplacer verticalement une poulie de mouflage, afin de multiplier la distance parcourue (par ex : le vérin monte d'1m, la cabine de 2m).
  • Les ascenseurs électriques à adhérence sont mus par des poulies entraînées par des moto-réducteurs électriques. Ceux -ci se trouvent en extrémité haute, ou basse de la gaine (dans ce cas, en partie haute sera placé un "local poulies"). L'étrier est suspendu à plusieurs câbles et est contrebalancé par un contrepoids. Ce contrepoids sert à équilibrer la charge, et à augmenter l'adhérence des câbles sur la poulie. Il permet, par ailleurs de diminuer la puissance nécessaire à l'entraînement de la cabine.
  • Les ascenseurs électriques avec treuil à tambour : Le câble fixé à l'étrier s'enroule ou se déroule sur un tambour . L'intérêt de ce système est la suppression du contrepoids, permettant un gain de place dans la gaine et une augmentation de la surface de la cabine, mais les performances s'en trouvent limitées.
  • L'ascenseur est piloté par une armoire de commande qui gère les déplacements de la cabine. Les ascenseurs électriques sont maintenant, pour la plupart, associés à un variateur de vitesse, qui permet un plus grands confort lors des accélération et décélération, et un positionnement de la cabine à l'étage indépendant de la charge.

Ce positionnement précis à l'étage, imposé par la loi SRU pour garantir l'accès aux personnes handicapées à l'échéance 2013, peut cependant être obtenu par un entretien correct des ascenseurs bi-vitesse non équipés de variateur. Le texte de loi ne rend pas obligatoire l'installation du variateur de vitesse dès lors qu'une précision d'arrêt de +- 20 mm peut être obtenue.

  • Le limiteur de vitesse permet l'enclenchement du parachute dans le cas ou la cabine dépasserait une vitesse excessive en descente. Les nouveaux ascenseurs, sont aussi protégés contre la vitesse excessive en montée.
  • Traditionnellement, les moto-réducteurs étaient utilisés pour la translation des ascenseurs électriques : l'arbre du moteur électrique entraîne une vis sans fin liée à une roue dentée baignant dans l'huile : lorsque l'arbre du moteur fait un tour, la roue avance d'une dent. Ce système est de plus en plus remplacé par des systèmes dits "gearless" : l'arbre du moteur est en prise directe avec la poulie de traction. Le moteur a donc une vitesse de rotation beaucoup plus faible. L'avantage de ce système est l'amélioration du rendement de l'ensemble de traction, la suppression de la réserve d'huile (avantage pour l'environnement et la sécurité incendie) et une plus grande compacité permettant éventuellement la suppression du local machinerie.
  • La vitesse ascensionnelle maximale peut atteindre 17 à 18 mètres par seconde pour les ascenseurs équipant les tours les plus hautes telles que la tour 101 à Taipei.

[modifier] Sécurité et législation

[modifier] Lois et normes en application

  • Les normes principales qui régissent la réalisation des ascenseurs sont les normes européennes harmonisées EN 81-1, concernant les ascenseurs électriques et EN 81-2, concernant les ascenseurs hydrauliques.
  • La directive européenne 95/16/CE, transposée en droit français par le décret numéro 2000-810 s'applique aux ascenseurs construits depuis la parution de ce décret. Elle s'inscrit dans le principe de libre circulation des biens au travers de l'UE, les ascenseurs étant dorénavant soumis au marquage CE.
  • L'article 79 de la loi 2003-590 définit de nouvelles obligations concernant les ascenseurs : il en découle trois arrêtés du 18 novembre 2004, concernant les travaux de modernisations des ascenseurs existants (avec des objectifs de sécurité à atteindre en 2010, 2013 et 2018), les clauses minimales des contrats d'entretien, et les contrôles techniques à mettre en œuvre.
  • Le décret numéro 95-826 impose la réalisation d'une étude de sécurité concernant les appareils couverts par le code du travail, cette étude devant être mise à jour tous les 5 ans, ou lors de transformations. De plus, des travaux de mise en sécurité peuvent être réalisés, suite à la réalisation de cette étude. Ce décret se recoupe sur de nombreux points avec l'arrêté du 18 novembre 2004, et devrait, à terme, être abrogé, pour parties.

Dans le cadre des rénovations d'ascenseurs existants, il faut cependant distinguer deux notions très différentes:
1. La loi, qui prévoit la mise en conformité des ascenseurs existants sur un certain nombre de points très précis touchant à la sécurité (verrouillage des portes, sécurité des accès machineries, etc) La loi s'impose à tout propriétaire.
2. Les normes, qui sont des documents techniques encadrant la réalisation des équipements neufs ou des grosses rénovations. Elles ne sont jamais rétroactives ce qui veut dire qu’un ascenseur est aux normes lors de son installation et que rien n’oblige de le mettre à la norme suivante (hormis un texte de loi).

[modifier] Dénominations

  • Le terme monte-charge est dévolu aux installations transportant des charges non accompagnées. Dès l'instant où il y a une possibilité de commander les déplacements à partir de l'intérieur de la cabine (boutons d'étages) celui-ci est considéré comme un ascenseur pour personnes.
  • Un ascenseur est dit handicapable (accès possible en fauteuil roulant) lorsque sa dimension d'ouverture de portes est de 800 mm minimum.

[modifier] Principaux ascensoristes en France

Icône de détail Voir aussi la catégorie Fabricant d'ascenseur
Société Nombre (1999)[1] Pourc. (1999)[1] Parts de marché (2007)[2]
Otis 152 000 34,0% 48%
Schindler 85 000 19,0% 16%
Koné 63 000 14,0% 13%
ThyssenKrupp AG 47 000 10,5% 14%
CG2A 26 000 5,8%
CFA 21 000 4,7%
Soulier 8 000 1,8%
Autres 46 000 10,2% 9%

[modifier] Dérivés

[modifier] Ascenseur en navigation fluviale

Icône de détail Article détaillé : Ascenseur à bateaux.
Ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu (Belgique)
Ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu (Belgique)

On nomme également ascenseurs des dispositifs destinés à déplacer des bateaux entre deux niveaux à l'aide de bacs remplis d'eau. Le premier fut construit à Anderton au Royaume-Uni en 1872. De même qu'un plan incliné comme à Ronquières en Belgique ce dispositif permet l'économie de nombreuses écluses. Citons l'ascenseur des Fontinettes (1880) en France, celui de Peterborough (1904) au Canada, celui de Strépy-Thieu en Belgique, la Roue de Falkirk en Écosse et le plan incliné de Saint-Louis/Arzviller (Moselle, France)

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les ascenseurs.

[modifier] Notes et références

  1. ab Site inter-copropropriétés, chiffres 1999
  2. Fédération des ascenseurs, in Le Monde 27 mars 2008, page 16