Cilicie

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La Cilicie en tant que province de l'empire romain
La Cilicie en tant que province de l'empire romain

La Cilicie est une ancienne province romaine située dans la moitié orientale du sud de l'Asie mineure en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l'est par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la Méditerranée et au sud-est par la Syrie.

Elle correspond approximativement aujourd'hui à la province d'Adana : région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

Dans L'Iliade, les Ciliciens, qui ont donné leur nom au pays, vivent dans le sud de la Troade, mais après la guerre de Troie, des Grecs conduits par le devin Mopsos donnèrent le nom de Cilicie à la nouvelle région où ils s'installèrent.

La partie occidentale était accidentée et montagneuse, mais l'est était occupé par une grande plaine très fertile.

Au IIe siècle av. J.-C., la Cilicie devint un bastion de pirates, et pour contrer cette menace, Rome en fit une de ses provinces en 102. Les pirates ne furent éliminés qu'en 67, après une campagne de Pompée.

Cicéron fut gouverneur de Cilicie en 51-50.

La ville la plus importante de Cilicie, autonome jusqu'à l'annexion de Pompée en 66, fut Tarse, qui abritait une école de philosophie réputée et où l'apôtre Paul vit le jour.

[modifier] Moyen Âge

La Cilicie arménienne, 1080-1375.
La Cilicie arménienne, 1080-1375.

De nombreux Arméniens sont venus, sous l'impulsion de l'empire byzantin, se réfugier en Cilicie après l'invasion arabe de l'Arménie. Ces Arméniens sont au départ des colons militaires censés barrer la chaîne du Taurus.

Vers 1070, l'Arménien Philatérios Brakhamios domine une principauté qui englobe la Cilicie, Antioche et Édesse. Pendant la période des Croisades, le petit État arménien de Cilicie réussit à prendre son indépendance (1198). Se constitue donc le royaume arménien de Cilicie avec à sa tête son premier roi : Lévon II le Grand, reconnu par le Pape et les souverains d'Occident.

Le treizième siècle est le siècle le plus florissant pour le royaume. Dans le premier tiers du siècle, le roi se permet d'entrer dans les problèmes de succession de la Principauté d'Antioche. L'arrivée des Mongols en Grande Arménie, dans les années 1230, va pousser le royaume à se mettre sous la protection des Mongols. Le roi Héthoum va lui-même faire le voyage vers le Khan mongol pour conclure une alliance militaire dans les années 1250. En 1258, les Mongols s'emparent de Bagdad. Cet évènement annonce les attaques sur la Syrie qui vont scander la fin du treizième siècle. La première attaque a lieu en 1260. Le royaume arménien envoie des contingents qui participent à la prise d'Alep et de Damas. Le roi réussit à agrandir son territoire grâce à la prise de plusieurs places fortes de Syrie du Nord par les Mongols. En 1266, les Mamelouks réalisent leur première incursion dans le royaume arménien. Leurs attaques se succédent et peu à peu épuisent le royaume. La royauté passe finalement à la famille des Lusignans, alors à Chypre. Le dernier roi Léon V est capturé dans sa capitale de Sis en 1375, et emmené prisonnier au Caire. Il dicte son récit et celui de son royaume au moine Jean Dardel.

[modifier] De l'Empire ottoman à la Turquie

Au XVIe siècle, les Ottomans envahissent la région. Au début du XIXe siècle, le succès de la révolte du pacha d'Égypte, Mehemet Ali, contre le sultan ottoman permit à son fils Ibrahim Pacha de conquérir la Syrie et la Cilicie en 1832. Moins d'une décennie plus tard, la diplomatie britannique de la canonnière, aidée par la neutralité de la France, imposa au pacha l'abandon de ces conquêtes contre la reconnaissance de l'autonomie de l'Égypte. Cette période marque le début du génocide arménien en Turquie.

Après le démantèlement de l'Empire ottoman, la région fut incorporée au mandat français en Syrie avant d'être cédée à la Turquie naissante dès 1920.

[modifier] Voir aussi