Dassault Super-Étendard

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Dassault Super-Étendard Silhouette d'un avion
Rôle Avion d'attaque et Avion de chasse
Statut {{{statut}}}
Constructeur Dassault
Premier vol 28 octobre 1974
Mise en service juin 1978
Date de retrait Toujours en service
Investissement
Coût unitaire
Nombre construit 74
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Snecma Atar 8k50
Nombre 1
Type Turboréacteur
Puissance unitaire 49 kN
Dimensions
Envergure 9,60 m
Longueur 14,31 m
Hauteur 3,86 m
Surface alaire 28,40 m²
Masses
À vide 6 500 kg
Carburant
Avec armement 8 600 kg
Maximale 12 000 kg
Performances
Vitesse maximale 1 380 km/h (Mach 1,3)
Vitesse de décrochage km/h
Plafond 13 715 m
Vitesse ascensionnelle 6000 m/min
Distance franchissable 850 km
Charge alaire 396 kg/m² kg/m²
Rapport poids/poussée 0,43
Armement
Interne 2 canons DEFA 552A de 30mm avec 120 obus chacun.
Externe 2 100 kg de charge (bombes, roquettes, missiles AM-39 Exocet, ASMP, Matra R550 Magic II, etc.)
Avionique

Le Dassault Super-Étendard (surnommé le Corsaire) est un avion d'attaque et de chasse français construit par Dassault, destiné à être embarqué à bord de porte-avions. Successeur de l'Étendard IV, il a été produit à 85 exemplaires mis en service par la Marine nationale française et l'Argentine.

Sommaire

[modifier] Conception

À la fin des années 1960, la Marine nationale française lance des études pour remplacer ses Étendard IV et Vought F-8 Crusader. Elle accepte en 1969 le projet du Jaguar M (version navalisée du Jaguar franco-britannique), mais celui-ci est abandonné en 1973. L'achat d'avions américains comme le Douglas A-4 Skyhawk ou le Vought A-7 Corsair II est également envisagé, mais le gouvernement français impose finalement le choix du Super Étendard proposé par Dassault.

Ce Super Étendard est en fait un Étendard IV avec un nouveau réacteur Atar 8K50, une avionique entièrement modifiée comprenant en particulier un nouveau radar Agave nécessitant de modifier le nez, et une nouvelle voilure dont les dispositifs hypersustentateurs sont améliorés. Deux prototypes sont réalisés à partir d’Étendard IVM modifiés, et un troisième Étendard IVM est utilisé uniquement pour tester la nouvelle voilure.

Le premier prototype fait son vol inaugural le 28 octobre 1974. Le second est destiné à tester le système d'arme et vole pour la première fois le 28 mars 1975. Une fois que le troisième Étendard IV modifié a validé la nouvelle voilure, celle-ci est installée sur les deux autres prototypes, et l'avion récupère ses ailes d'origine pour être rendu à la Marine. Le développement se fait en parallèle de celui du missile anti-navire AM-39 Exocet que le Super Étendard doit emporter.

Le premier exemplaire de série s'envole le 25 novembre 1977, et est officiellement livré à la Marine nationale le 28 juin 1978. La flottille 11F est déclarée opérationnelle en février 1979. En juillet 1979, l'Argentine commande 14 Super-Étendard. Cinq appareils avaient été livrés lorsqu'éclata la guerre des Malouines en 1982. Les 9 autres furent bloqués par l'embargo et livrés seulement une fois le conflit achevé. Le Super-Étendard a été choisi par la marine argentine en raison de sa capacité à être mis en œuvre depuis son porte-avions 25 de Mayo. En raison des longues indisponibilités puis du retrait du service de celui-ci, les Super-Étendard argentins ne sont plus embarqués sur porte-avions qu'à l'occasion d'exercices réalisés avec la marine brésilienne grâce au Nae Minas Gerais puis au Nae Sao Paulo.

Afin de permettre de prolonger la durée d'utilisation des avions, un programme Super Étendard modernisé (ou "SEM") fut lancé en 1986 : nouveau radar Anémone et mise à niveau de l'électronique de bord, accompagnés d'une modernisation du poste de pilotage. Le premier avion modifié a été livré fin 1993, et le dernier en 1998.

En 1997 a été livré le premier SEM dit "Standard 3" capable d'emporter une nacelle de désignation laser ATLIS. Il a été suivi du "Standard 4" permettant d'effectuer des missions de reconnaissance (en remplacement des Étendard IV P réformés) avec le pod CRM 280 et améliorant le système d'auto-protection contre les missiles.

Un "Standard 5" est prévu en 2006 pour permettre d'emporter la nacelle de désignation Damoclès de Thales augmentant les capacités nocturnes. Cette dernière modernisation inclut également l'amélioration des systèmes de communication et d'auto-protection ainsi que l'installation d'un nouveau pilote automatique.

[modifier] Engagements

[modifier] France

Les premières missions de guerre des Super-Étendard français furent conduites au dessus du Liban dans le cadre de l'opération Olifant au début des années 1980. Ainsi, le 22 septembre 1983 ils attaquèrent avec succès des batteries syriennes qui avaient tiré sur les positions du contingent français, tandis que le 17 novembre de la même année ils effectuèrent un raid contre un camp terroriste près de Baalbeck en représailles à l'attentat du Drakkar à Beyrouth.

Les Super Étendards participèrent ultérieurement à des frappes aériennes lors des guerres de Bosnie-Herzégovine puis durant la guerre du Kosovo en 1999.

À partir de 2001, les Super-Étendards opèrent à partir du porte-avions Charles-de-Gaulle, admis au service actif le 18 mai de cette même année. Suite aux attentats du 11 septembre 2001 et au déclenchement de l'intervention armée en Afghanistan, les Super-Étendards de la marine nationale sont engagés dans le cadre du dispositif français (opération Héraclès lancée le 21 novembre 2001). À ce titre, ils effectuèrent de nombreuses missions au-dessus de l'Afghanistan, tant de reconnaissance que d'appui feu (opérant dans ce cas en binôme, un premier appareil désignant la cible au laser, un second larguant une BGL de 250 kg), en particulier lors de l'opération Anaconda engagée par les Américains le 2 mars 2002 dans l'est du pays. La distance parcourue lors de ces missions est de l'ordre de 3000 km, nécessitant trois ou quatre ravitaillements en vol. Les Super Étendards du Charles-de-Gaulle seront de nouveau déployés au dessus du théâtre afghan en mai 2006 puis en mars 2007.

[modifier] Argentine

L'Argentine a utilisé ses Super-Étendard pendant la guerre des Malouines en 1982. Faisant usage de missiles AM 39 Exocet, ils coulèrent deux navires de la flotte britannique: le destroyer HMS Sheffield et le navire logistique Atlantic Conveyor.

Un Super-Étendard de la marine argentine
Un Super-Étendard de la marine argentine

L'attaque du Sheffield se déroula de la façon suivante :

Un Lockheed SP-2H Neptune argentin, feignant de rechercher les survivants du croiseur Belgrano, torpillé peu avant, établit un contact radar avec ce qui semblait être des navires britanniques. Les deux pilotes d'alerte, le capitaine Bedacarratz et le lieutenant de frégate Mayora, décollèrent à 9 h 30 à bord des Super-Étendard 3-A-202 et 3-A203, chacun armés d'un AM 39 Exocet. Ils montèrent d'abord à 4 500 mètres. Ils redescendirent pour « biberonner » à un KC130 à... 30 mètres des flots ! À 10 h 04, ils étaient à 463 km de leur objectif : c'était la phase finale de l'attaque. Soudain, une alarme se déclencha : ils étaient illuminés par un radar ennemi. Ils plongèrent au ras des flots pour échapper à la détection. Les pilotes entrèrent les coordonnées fournies par le Neptune dans l'unité d'attaque du système d'armes, puis montèrent à 500 pieds et allumèrent leur radar, mais rien n'apparut sur l'écran. Ils retournèrent à très basse altitude et foncèrent vers la dernière position indiquée par le Neptune et rallumèrent leur radar, cette fois Bedacarratz vit sur son écran deux échos. Si le premier ne semblait pas de grande taille (le Sheffield) le second était bien plus gros (porte avion Hermes). Les pilotes tirèrent leur missile, mais crurent qu'il ne marchait pas car, lorsqu'un AM 39 Exocet, est tiré, le moteur met un certain temps à s'allumer (deux secondes environ). Le porte-avions Hermes perçut le tir des missiles, mais pas le Sheffield dont les radars étaient éteints. Lorsque les marins de ce dernier virent l'engin fondre sur eux, il était trop tard et, moins de dix secondes après, l'Exocet s'enfonça dans la coque. Il n'explosa pas, par contre, le moteur-fusée enflamma une canalisation de carburant et le feu gagna le réservoir principal. Les Super-Étendard étaient déjà loin, fonçant à 30 mètres au dessus des flots pour échapper à la détection. Ils se ravitaillèrent, puis rentrèrent à la base de Rio Grande, où ils annoncèrent qu'ils avait tiré deux missiles dans des conditions favorables. Un coup de fil avertit les pilotes que Londres déclarait qu'un missile avait touché le Sheffield. Ils ne surent jamais qui des deux avait fait mouche.

[modifier] Irak

Entre 1983 et 1985, cinq avions furent loués par la France à l'Irak, alors en plein conflit avec l'Iran. L'Irak avait en effet acheté des missiles Exocet mais ne disposait pas encore des Mirage F1 capable de les tirer. Il semble qu'un des Super-Étendard ait été perdu lors des opérations irakiennes.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Dassault Super-Étendard.

[modifier] Liens internes

Développement lié

Aéronefs comparables

Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Article sur la destruction du Sheffield : magazine Air Fan numéro 342, article « Coup au But sur le Sheffield »
Armée de terre
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Marine nationale
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