Attentat du Drakkar

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Destruction du QG américain sur l'aéroport de Beyrouth.
Destruction du QG américain sur l'aéroport de Beyrouth.

Le 23 octobre 1983 à 6 h 20 locale, durant la guerre du Liban, 58 parachutistes français (majoritairement du 1er RCP) et 3 parachutistes du 9e régiment de chasseurs parachutistes trouvent la mort, et 15 sont blessés, à Beyrouth (Liban) dans un attentat-suicide au camion piégé dit attentat du Drakkar. Cette action est attribuée au Hezbollah et aurait été soutenue par l'Iran. Deux minutes auparavant un attentat similaire a touché le contingent américain basé à l'aéroport international de Beyrouth qui a fait 241 victimes. Les deux attentats simultanés ont été revendiqués par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par le Jihad islamique.

Sommaire

[modifier] Le mandat de l’ONU

Parachutistes français au Liban, 1er avril 1983.
Parachutistes français au Liban, 1er avril 1983.
Le casernement des marines à Beyrouth avant sa destruction.
Le casernement des marines à Beyrouth avant sa destruction.

En septembre 1982, dans un Liban déchiré par la guerre civile, l'ONU met en place une force de maintien de la paix dénommée Force multinationale de sécurité. Celle-ci comprend des unités militaires françaises (2 000 soldats), américaines (1 600 soldats, 2 porte-avions), italiennes (1 400 soldats) et britanniques (100 soldats). Le contingent français, parti le 24 septembre 1982 de Toulouse, compte 1 650 soldats, avant d'être renforcé pour atteindre 2 000 soldats (engagés ou appelés volontaires service long).

La force multinationale de sécurité avait déjà été attaquée à plusieurs reprises avant les deux attentats simultanés du 23 octobre. Ces attaques, individuelles ou concertées, avaient coûté la vie à 18 soldats français, 8 marines américains et 1 soldat italien.

[modifier] Le poste Drakkar

Les soldats français d'appelés volontaires du 1er régiment de chasseurs parachutistes ont installé un de leur cantonnement dans l'immeuble Drakkar, un immeuble de neuf étages situé dans le quartier de Ramlet El Baida, qu'ils ont baptisé « poste Drakkar » (les différents postes français s'appellent Caravelle, Kayak, Sampan, Boutre, Gondole, etc.).

[modifier] L’attentat

L'attaque est réalisée à l'aide d'un camion chargé de plusieurs tonnes d'explosifs dont le conducteur se fait exploser sur la rampe d'accès du bâtiment, qui est soulevé dans les airs et retombe à sept mètres de distance.[1]

Au même moment, un autre attentat-suicide coute la vie à 241 militaires américains dont 220 marines dans des circonstances similaires à l'aéroport de Beyrouth.

[modifier] Les réactions

Le président François Mitterrand se rend sur place le lendemain pour apporter son soutien au contingent français. Aujourd'hui encore, le souvenir de cet attentat demeure vivace et constitue un traumatisme pour l'armée française[2].

En représailles, les Super-Étendard de la Marine nationale effectuent des raids symboliques sur des positions des Gardiens de la Révolution islamique et du Hezbollah sur la plaine de la Bekaa.

Imad Mougniyah, considéré par beaucoup comme le responsable des attaques, fut tué dans un attentat à la bombe le 12 février 2008.

[modifier] La liste des victimes et des rescapés du Drakkar

[modifier] Notes

  1. Cf. Mike Davis, Petite histoire de la voiture piégée, Zones/La Différence, Paris, 2007, p.113.
  2. Le Monde parle à cet égard d'un « syndrome Drakkar » pour expliquer les réticences de l'armée française à s'engager dans des opérations de maintien de la paix sans mandat bien défini (« Les réticences des militaires français, hantés par le "syndrome Drakkar" », Le Monde, mardi 22 août 2006)

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens externes

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