Dassault Rafale

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Silhouette d'un avion
Rôle Avion multirôles
Statut {{{statut}}}
Constructeur Dassault Aviation
Premier vol 4 juillet 1986
Mise en service 18 mai 2001
Date de retrait Toujours en service
Investissement 33 milliards d'euros pour la totalité du programme
Coût unitaire entre 47 et 50 millions d'euros
(53 pour le standard F3+)
Nombre construit
Motorisation
Moteur Snecma M88-2
Nombre 2
Type turboréacteur avec post-combustion
Puissance unitaire 48,7 kN à sec, et 72,9 kN avec PC
Dimensions
Envergure 10,9 m
Longueur 15,3 m
Hauteur 5,34 m
Surface alaire 46 m²
Masses
À vide Rafale C : 9 060 kg, Rafale M : 9670 kg, Rafale B : 9 800 kg
Carburant interne : 4 800 kg, externe: 4 800 kg
Avec armement 23 700 kg
Maximale 24 500 kg
Performances
Vitesse maximale 2 170 km/h (Mach 1.8)
Vitesse de décrochage {{{vitessemini}}} km/h
Plafond 16 750 m
Vitesse ascensionnelle 18 000 m/min
Distance franchissable haute altitude : 1 850 km
basse altitude : 1 090 km
Charge alaire {{{chargealaire}}} kg/m²
Rapport poids/poussée {{{poidspoussée}}}
Armement
Interne 1 canon Giat DEFA 30M 791B de 30 mm
Externe 9 500 kg de différents types de missiles ou de bombes
Avionique
Voir la section concernée

Le Dassault Rafale, est un avion militaire français multirôles de 4e génération, conçu et produit par les Avions Marcel Dassault-Bréguet Aviation (AMD-BA, aujourd'hui Dassault Aviation). Cet ambitieux programme d'uniformisation des Armées françaises vise, à l'horizon 2025-2030, à remplacer les 5 types d'aéronefs en service dans l’Armée de l’air et la Marine nationale françaises.


Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] La valse-hésitation de l’avion de combat lourd français (1963-1975)

L’Armée de l’air et, dans une moindre mesure, la Marine nationale françaises ont toujours rêvé d’acquérir un avion de combat lourd biréacteur. Au cours des années 1963-1979, Dassault-Bréguet (aujourd’hui Dassault Aviation), le seul constructeur aéronautique français dans le domaine des avions de combat, réalise plusieurs prototypes répondant aux souhaits versatiles de l’État-major[1]. « Contrairement à une opinion répandue », estime l'historien Claude Carlier, universitaire à la Sorbonne et président d'un think tank, l'Institut d'histoire des conflits contemporains (IHCC)[2], « il n’apparaît pas que l’État-major ait commandé des prototypes pour faire seulement tourner les bureaux d’études. Il a, au contraire, systématiquement envisagé une fabrication en série d’appareils dont il comptait bien s’équiper. Toutefois, il faut remarquer que tous les appareils commandés sur son initiative ont été abandonnés […], généralement pour des motifs financiers, alors que certains étaient réussis technologiquement. »

Les dirigeants français ne sont pas exempts de reproches lorsqu'ils reportent les commandes à cause du contexte électoral, économique ou social, comme on le verra plus bas. « D’un autre côté, les hommes politiques ne savent plus qui croire lors des changements à la tête des armées quand des demandes contradictoires leur sont présentées. En effet, aux divers changements de chefs d’État-major[3] correspond souvent une nouvelle conception des missions. Une nouvelle fois, les programmes à l’étude ou en expérimentation sont soit modifiés, soit purement et simplement annulés ».[4]

D'autres experts, comme Pierre Marion, ancien directeur du service de renseignements extérieur français, pointent du doigt « les connivences qui se créent entre firmes d’une part, ingénieurs d’État et officiers d’autre part [et qui] constituent un réseau occulte détournant les processus de décision ».[5]

[modifier] L’intercepteur privilégié (1963-1973)

Ainsi, en 1963, pour l’Armée de l’air française[6], il s’agit de posséder un avion d’interception monoplace biréacteur de pénétration à basse altitude tous temps, capable d'interceptions à vitesse supersonique et apte à s'affranchir des longues pistes bétonnées vulnérables aux attaques des avions du Pacte de Varsovie. Avec une vitesse d'approche inférieure à 140 nœuds (260 km/h), le prototype Mirage F2 à aile fixe en flèche[7], lancé au cas où les prototypes Mirage Balzac V et Mirage IIIV à décollage et atterrissage verticaux (ADAV) développés en 1960 ne donneraient pas satisfaction, répond à ces spécifications. Ce chasseur de moyen tonnage (9,5 t à vide, 18 t à pleine charge) effectue son 1er vol le 12 juin 1966 avant d’être préféré en 1973 au plus léger Mirage F1 développé sur fonds propres par Dassault-Bréguet et qui devait être équipé du nouveau réacteur Snecma M53[8]

[modifier] Le baroud d’honneur des Mirage F2 et G (1964-1972)

Les demandes changent à nouveau en 1964. Pour l’Armée de l’air, la Marine nationale françaises, voire la Royal Air Force[9], il s’agit d’acquérir un appareil à géométrie variable, technologie alors à la mode (voir par exemple le F-111 américain). Dérivé du Mirage F2, le Mirage G4 biréacteur (SNECMA Atar 9 K 50 ou Pratt & Whitney/Snecma TF-306[10]) est multirôle puisqu'il est destiné à des missions de reconnaissance, d'attaque et de guerre électronique lointaine (RAGEL) soit, sous-entendu, de bombardement stratégique nucléaire ou d'escorte des Mirage IV. Il effectue son 1er vol le 18 mars 1967 avant d’être abandonné l’année suivante[11].

En 1970, l'État-major modifie une nouvelle fois ses demandes au profit d’un avion d’interception biréacteur moins performant, le Mirage G8, qui effectue son 1er vol le 8 mai 1971 (biplace) puis le 13 juillet 1972 (monoplace). En mai 1972, s’apercevant que la flèche variable n’est intéressante que pour les missions de pénétration à basse altitude, ce dernier abandonne le programme et rédige la fiche programme de l'Avion de Combat du Futur (ACF).

En 1970, la Cour des comptes estime à 2,3 milliards de francs sur 10 ans le coût de l'annulation successive des différents programmes.[12]

[modifier] Les vicissitudes du programme français ACF (1972-1975)

L'ACF de supériorité aérienne multirôle est destiné à assurer à l'horizon 1990 la succession du Mirage III, du Mirage F1, du Mirage IV et du Jaguar, dont la version navalisée n'a pas convaincu[13] pour remplacer les F-8(FN)Crusader.

L’ACF offre le choix entre deux projets à aile delta, entrées d'air semi-circulaire, commandes de vol électriques et utilisation de matériaux composites (carbone) : le monoréacteur Mirage 2000[14] et le biréacteur lourd Super Mirage 4000, équivalent au F-15 Eagle et qui possède des plans canard et a cette fois-ci clairement la préférence de l'État-major.

En juin 1975, la construction des prototypes, pourtant quasiment achevée, est stoppée devant l’ampleur financière du programme ACF. En juillet, l’État-major demande le retour à la supériorité aérienne, donc à un avion d'interception[15] doté d'un radar simplifié. En décembre, le président de la République française Valéry Giscard d'Estaing[16] décide de financer le Mirage 2000 et laisse à l’avionneur le soin de développer sur fonds propres en vue d’exportations[17] le Super Mirage 4000 avec l'aide des équipementiers, l'État « prêtant » parcimonieusement les réacteurs. Le premier effectue son vol d’essai le 10 mars 1978, le second le 9 mars 1979, tous deux motorisés par le Snecma M53.

[modifier] Une coopération européenne ? (1977-1985)

En décembre 1977, l’Armée de l’air demande à la Direction des constructions aéronautiques du ministère de la Défense français de conduire une réflexion sur un Avion de Combat Tactique (ACT) éventuellement construit en coopération. Huit années (1977-1985) sont nécessaires à la France, à la RFA et au Royaume-Uni pour s'entendre sur des besoins communs, sur un calendrier et sur la configuration technique de l'avion de combat européen.[18]

[modifier] Des besoins différents mais encore compatibles (1977-1979)

Dès 1977, les industriels AMD-BA et Dornier, qui avaient collaboré sur l'avion de patrouille maritime Bréguet Atlantic comme sur l'avion d'entraînement Alpha Jet, s'entendent sur une future coopération, toutefois sans appui de leurs gouvernements respectifs. Finalement, des discussions tripartites à plus haut niveau s'engagent sur les besoins : un chasseur-bombardier pour la France, un intercepteur destiné à succéder aux F-4 pour la RFA et le Royaume-Uni. Rapidement, ce dernier, qui a décidé le développement d'une version d'interception à long rayon d'action (Air Defense Version) du Tornado pour remplacer ses Jaguar, semble se rapprocher des vues françaises.

AMD-BA obtient un premier marché d'étude le 30 octobre 1978 pour l'étude d'un appareil de défense aérienne et d'attaque destiné à l’Armée de l’air puis un second pour un appareil destiné à la Marine nationale française, l'Avion de Combat Marine (ACM) le 22 décembre 1978. À partir de cette date, l'ONERA étudie en soufflerie la manœuvrabilité et l'aérodynamique du « projet Rapace ».

Les études françaises comme bipartites (European Combat Fighter) se poursuivent pour aboutir à la suite d'un colloque d'octobre 1979 à Bruxelles, au choix par les aviations militaires d'Europe de l'Ouest et les industriels (AMD-BA, MBB, British Aerospace) d'un biréacteur multirôle à aile delta, équipé de plans canard et de commandes électriques, d'une vitesse de Mach 2, d'un plafond de 15 000 mètres… et devant être disponible en 1992.

[modifier] Trois démonstrateurs pour chaque pays (1980-1982)

Cependant, des divergences se font déjà jour sur la masse de l'appareil, sa motorisation et, dans une moindre mesure, son avionique :

  • pour la France, un appareil de 8,5 tonnes propulsé par 2 Snecma M88 ;
  • pour la RFA, un appareil de 9 tonnes propulsé par 2 General Electric F404 ;
  • pour le Royaume-Uni, un appareil de 12,5 tonnes compensant son éloignement du champ de bataille continental et propulsé par deux Turbo-Union RB-199.

Ainsi, trois maquettes 1/1 statiques sont présentées aux salons aéronautiques :

  • l'Avion de Combat Tactique-92 (ACT 92) de AMD-BA, l'un à aile haute et double dérive, l'autre à aile basse en double flèche et plans canard (au design proche du Mirage 4000) au 13e salon IFA de Hanovre de 1980 ;
  • le Taktisches Kampf Flugzeug-90 (TFK-90) de MBB, avion d'interception à aile delta, double dérive, plans canard et entrées d'air ventrales au 13e salon IFA de Hanovre de 1980 ;
  • l'Agile Combat Aircraft (ACA), dérivé des études P.106 et P.110 (au design proche du F-15), à aile delta, double dérive, plans canard et entrées d'air ventrales au salon de Farnborough de 1982.

[modifier] La mésentente cordiale (1982-1985)

En septembre 1982, lors du salon de Farnborough, le ministère de la Défense britannique annonce qu'il « aiderait » à financer le programme ACA et invite les autres partenaires européens à se joindre à lui en vue de la construction d'un démonstrateur Experimental Aircraft Program (EAP). Le 12 décembre 1982, le ministre de la défense français Charles Hernu annonce à l’Assemblée nationale française que « la France construira seule si nécessaire l’ACX [ex-ACT-92, ndlr] », dont les études sont lancées, et fait la même proposition aux industriels européens. En fait, chacun cherche à rallier la RFA à son propre programme à la faveur des liens tissés avec MBB.

1983 voit les lancements officiels de l'Avion de Combat eXpérimental (ACX) français (le 13 avril) et de l'EAP britannique (en mai), qui intègre les études du TFK-90 allemand. Le cahier des charges des deux prototypes répond aux spécifications de 1979 avec une utilisation intensive de matériaux composites tels les fibres de carbone (Carbon Fibre Composite), le titane (Super Plastic Forming-Diffusion Bonded), plus, pour l'ACX, de fibres d'aramide (Kevlar) et l'alliage aluminium-lithium. L'ACX possède, en outre, l'expérience de AMD-BA en matière de commandes de vol électriques « pleine autorité » qu'il est le premier à développer en Europe de 1975 (Mirage 2000) à 1986, date du vol d'essai de l'ACX.

Néanmoins, la coopération -« de façade » pronostiquent certains- est toujours de mise avec la signature de deux protocoles d'accord, le 1er en décembre 1983[19], le 2e en octobre 1984[20] où l'on discerne que l'unanimité est battue en brèche par les exigences inconciliables de ce club des 5 (France, RFA, Royaume-Uni, Italie et Espagne), qui reconstitue le groupement Panavia. Pour surmonter les dissensions, et alors que AMD-BA plaide pour un maître d’œuvre unique [lui en l'occurrence, ndlr], la partie britannique veut bien, à ce que l'on en sait, lui abandonner la conception de la cellule à condition que Turbo-Union obtienne celle du moteur, le RB-199 du Tornado ou, éventuellement, d'un dérivé. Hélas, dès septembre 1983, Snecma a développé un nouveau réacteur, le M88[21] et il est exclu pour la France, à la fois de confiner la société aux moteurs civils (tels le CFM56) ou d'envisager deux motorisations pour l'EFA[22]. En août 1985, le ministre de la Défense français Charles Hernu annonce au sommet de Turin le retrait de la France du programme EFA, aidé en cela par les déclarations d'un énième chef d'État-major de l’Armée de l’air française en faveur d'un avion de moins de 9 tonnes[23] et celles de AMD-BA, qui n'en finit pas d'égréner le leitmotive voulant que la coopération sans maître d'œuvre unique, signifie l'étouffement de l'industrie aéronautique française.

[modifier] Études

[modifier] Le démonstrateur franco-français Rafale A (1986-1994)

Le démonstrateur Rafale A
Le démonstrateur Rafale A

Le démonstrateur de l'ACX, dénommé Rafale A,[24] et construit en moins d'un an et demi, est présenté le 13 décembre 1985 à Saint-Cloud en présence de Marcel Dassault[25].

Le Rafale A effectue son premier vol le 4 juillet 1986 piloté par Guy Mitaux-Maurouard au centre d'essais de la DGA sur la BA 125 à Istres avec 2 réacteurs General Electric F404. Devant être multirôle et embarqué sur porte-avions, il doit être capable d'évoluer à haute altitude comme en suivi de terrain. Par rapport à l'ACX, le démonstrateur est équipé d'une aile en double delta semi-basse, d'une dérive plus haute, d'entrées d'air semi-ventrales sans les « souris » des Mirage III, 2000 et 4000, de plans canard placés en arrière du cockpit pour une meilleure visibilité du pilote. Cette combinaison de plans canard actifs (qui font office de gouverne de profondeur) et de l'aile permet à la fois un rapport portance/trainée et une incidence (l'angle sous lequel le vent vient frapper le profil) élevées. Sa première présentation en vol a lieu au salon du Bourget, le 13 juin 1991. Il est retiré du service à l'issue de son 42e vol.

[modifier] La Marine nationale française préfère le F/A-18 (1987)

En février 1987, le président de la République François Mitterrand annonce le lancement d’un avion opérationnel dérivé du Rafale A, puis en juin, au salon du Bourget, précise qu’il équipera l’Armée de l’air et la Marine nationale françaises. Cette dernière ne veut apparemment pas du Rafale M qui arrivera trop tard pour remplacer ses F-8 Crusader datant de 1964[26],[27] et étudie la transformation, qui se serait révélée peu fiable, de quelques Super Étendard d’attaque datant de dix ans (mais dont les études remontent à 1953) en avions d’interception. En dépit de 7 appontages simulés du Rafale A sur le Clemenceau le 30 avril 1987, de 85 autres sur le Foch du 4 au 8 juillet 1988, de 124 appontages simulés sur la BA 125 à Istres et 160 sur la BAN Nîmes-Garons[28], sa préférence va cependant à la location ou l’achat « sur étagère » d’une trentaine de F/A 18 Hornet d’occasion qui ont fait leurs preuves sur les porte-avions américains[29]. En 1988, à la suite d’un rapport de l’Assemblée nationale française, les critiques de la presse sur « le gouffre à milliards » ou le « Mirage du Rafale » puis la sortie du Premier ministre Michel Rocard sur le « sinistre industriel »[30], les industriels sont enjoints de participer à hauteur de 25 % aux frais de développement, soit 40 milliards de francs[31], qu’ils devraient récupérer à moyen terme à l’export. Une décision de retrait de la Marine nationale du programme, qu’elle finance à hauteur de 20 %, aurait vraisemblablement été catastrophique pour les industriels du GIE Avion de Combat Européen (ACE) et la R&D française, comme le précise un nouveau rapport de de l’assemblée nationale : la Marine a essayé « à tout prix [de] disposer d’un avion spécifique et surtout différent de celui de l’armée de l’air. Ces errements passés avaient été poussés jusqu’à l’absurde à la fin des années 1980, avec la proposition d’achat des F-18 pour le porte-avions au risque d’affaiblir l’outil de souveraineté, la cohérence du dispositif aérien et l’industrie aéronautique française »[32]. Après que Marcel Dassault se fâche, il est décidé une prolongation de 17 Crusader pour 800 millions de francs[33] et la transformation de 71 Super-Etendard en version modernisée (SEM) pour un montant inconnu. En 1990, au moment de la guerre du Golfe, même François Mitterrand aurait regretté ce choix : « Je reconnais que j'ai commis une grave erreur […]. J'aurais dû opter pour le F-18. Aujourd'hui, je préconiserais l'achat d'appareils américains, même si cela devait déplaire à monsieur Dassault. »[34]

[modifier] Le Rafale A néanmoins retenu (1989)

Le démonstrateur Rafale A, après avoir passé Mach 2 sur General Electric F404 au cours de son 93e vol (le 4 mars 1987), simulé des appontages sur le Clémenceau (le 30 avril 1987) à vitesse minimale, effectué un 460e vol avec un réacteur F404 à gauche et un Snecma M88 à droite (27 février 1990) est retiré des essais après 867 vols (le 24 janvier 1994).

[modifier] Développement

[modifier] Lancement du programme (1988)

Le lancement du programme a lieu le 26 janvier 1988 par un comité interministériel tandis que le contrat de développement est signé le 21 avril 1988. A cette date, AMD-BA (avec 4 prototypes), la Snecma (le réacteur M88-2), Thomson-CSF (le radar RBE2, un nouveau système de contre-mesures SPECTRA) et Dassault Systèmes passent en phase de réalisation des matériels de présérie.

[modifier] Les prototypes (1991-1993)

Le démonstrateur Rafale A donne naissance à 4 prototypes :

  • le Rafale C 01 (le C 02 est annulé à l'automne 1991), monoplace destiné à l'Armée de l'air française, commandé le 21 avril 1988 et dont le premier vol se déroule le 19 mai 1991 ;
  • les Rafale M 01 et M 02, monoplaces destinés à la Marine nationale française, commandés le 6 décembre 1988 et dont les premiers vols se déroulent respectivement le 12 décembre 1991 et le 8 novembre 1993[35] ;
  • le Rafale B 01 (le Rafale N destiné à la Marine nationale française est annulé le 22 septembre 2004), biplace destiné à l'Armée de l'air française, dont le premier vol se déroule le 30 avril 1993.

[modifier] Le prototype Rafale C 01 Air

La compacité et les améliorations aérodynamiques par rapport au démonstrateur Rafale A sont visibles sur ce prototype destiné à l'Armée de l'air française, le Rafale C 01
La compacité et les améliorations aérodynamiques par rapport au démonstrateur Rafale A sont visibles sur ce prototype destiné à l'Armée de l'air française, le Rafale C 01

Le Rafale C 01, qui arbore une livrée noire suggérant la furtivité, est quelque peu différent du démonstrateur Rafale A. La compacité du réacteur M88 par rapport au F404 permet tout d'abord d'alléger le prototype d'une tonne (8,5 contre 9,5 tonnes) en réduisant sa longueur d'un mètre, son envergure de 1,15 mètre et sa surface alaire de 2 m². Au niveau de l'aérodynamisme, la voilure est elle même simplifiée, revenant à l'aile delta simple de l'ACX, prolongée par un apex (le point le plus éloigné d'un triangle) vers les entrées d'air. L'empennage est raccourci et sa jonction avec le fuselage est revue, déplaçant l'entrée d'air auxiliaire du pied de l'empennage (typique du Tornado et du Typhoon) vers la canopée. En vue de l'intégration du système de guerre électronique SPECTRA, il est muni à la façon des Mirage 2000 d'un ballonnet tandis que les plans canard sont modifiés et servent d'aérofreins. La pointe avant est plus large, afin d'y loger le radar RBE2, mais surtout inclinée vers le bas pour faciliter la visibilité lors des appontages. Enfin, l'espace entre les réacteurs est élargi.

[modifier] Les prototypes Rafale M 01 et M 02 Marine

Le train avant des Rafale M 01 et M 02 est renforcé. La barre de catapultage est clairement visible, ici en position décollage
Le train avant des Rafale M 01 et M 02 est renforcé. La barre de catapultage est clairement visible, ici en position décollage

Les Rafale M 01 et M 02 présentent une livrée grise et sont identiques à 90 % au Rafale C 01. Ainsi, ils en conservent l'aile fixe, contrairement aux traditions de l'aviation navale française qui met alors en service des aéronefs aux extrémités d'aile repliables.

Les trains d'atterrissage principaux Messier-Dowty sont renforcés pour absorber une énergie verticale d’appontage correspondant à une vitesse de 6,5 mètres par seconde (soit 23,4 km/h). Pour l'envol à partir d'un porte-avions, le choix d'une barre de catapultage à la place des élingues accrochées au fuselage oblige à renforcer également le caisson du train avant (en titane et acier haute résistance), plus sollicité. Son amortisseur est doté d'un dispositif dit « jump strut » qui permet d'emmagasiner de l'énergie lors du catapultage et de la restituer en bout de pont d'envol. La technologie du train d'atterrissage avant (à laquelle s'ajoute des astuces comme la rotation à 360° des roues à l'arrêt ou de +/- 75° lors de la rentrée) et son encombrement obligent à réduire les points d'emport d'armement de 14 à 13 par rapport au C 01.

Les Rafale M 01 et M 02 sont, en outre, dotés d'une crosse d'appontage plus lourde que celle utilisée pour les atterrissages d'urgence du Rafale C 01, d'une échelle télescopique repliable dans le fuselage, de deux batteries au lieu d'une et, en bout de dérive, du système inertiel infra-rouge (hybridé GPS) d'alignement à la mer TELEMIR de Sagem Défense Sécurité.

[modifier] Le prototype Rafale B 01 Air

Le Rafale B 01, qui propose une livrée camouflage, est identique à 90 % au Rafale C 01. Il est cependant plus lourd de 700 kg et sa capacité en carburant est réduite de 500 litres. L'entrée d'air du circuit de refroidissement est modifiée pour loger le 2e poste de pilotage, identique au 1er et interchangeable, indispensable aux complexes missions de pénétration.

[modifier] Mise en service

[modifier] Coût du programme

Le coût du programme Rafale est de 33,274 milliards d'euros pour 294 avions (études, production, soutien, etc.). Le coût moyen d'un Rafale (toutes versions confondues) est d'environ 113 millions d'euros (contre 175 millions d'euros pour un Eurofighter Typhoon)[36].

Pour la Cour des comptes, son coût de soutien est en décembre 2004 de 35 000 euros à l’heure de vol et devrait, selon le ministère de la Défense, diminuer à 10 000 euros à l’heure de vol pour le Rafale Air et 7 000 pour le Rafale M en 2012[37]

Le coût d'un kilo d'armement s'élèverait à environ 3 400 euros pour le Rafale tandis qu'il est de 11 900 dollars pour le F-35 (JSF) et de 50 935 dollars pour le F-22, respectivement selon le coût et la capacité de chacun d'entre eux[réf. nécessaire].

[modifier] Commandes françaises

En 1988, le 1er vol d'un appareil de série est prévu pour fin 1995 avec une livraison à partir de 1996. En 1990, la formation du 1er escadron de l'Armée de l'air est repoussée de 1996 à 1999. En 1992, elle est reportée à 2000, tandis que les besoins seront révisés à la baisse. Au lieu de 336 appareils (225 monoplaces C et 25 biplaces B pour l'Armée de l'air ; 86 pour la Marine nationale) seuls 294 Rafale sont prévus pour les armées françaises : 234 pour l'Armée de l'air (dont 95 monoplaces C et 139 biplaces B) et 60 monoplaces M pour la Marine nationale[36]. De 1994 à 2000, la mise en service glisse chaque année d'un an supplémentaire, si bien que le 11 avril 1996, Dassault Aviation suspend sans préavis l'industrialisation du Rafale, faute de financement de l'État. Le nombre de 294 Rafale pourrait être réduit à la baisse[38] ou étalé dans le temps, suite aux arbitrages rendus après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale, le 17 juin 2008.


  Avant 2002 2002 2003 2004 2005 2006 2007[39] 2008[40] Après 2008 Total
Rafale Air Commandes 36 0 0 46[41] 0 0 0 6 146 234
Livraisons 2 1 1 3 11 12 6 7 191
Rafale Marine Commandes 25 0 0 13[41] 0 0 0 2 20 60
Livraisons 9 1 0 0 0 2 7 7 34

À la fin de l'année 2007, la Marine nationale disposait de 20 Rafale M tandis que l'Armée de l'air avait reçu 27 Rafale B et 8 Rafale C[42].

[modifier] Premières unités opérationnelles

La première unité équipée de Rafale, la flottille 12F de l'aviation navale de la BAN de Landivisiau, l'est le 18 mai 2001 mais demeure 3 ans en phase d'expérimentation[43], si bien que l'unité n'est opérationnelle que le 25 juin 2004. Le Rafale M au standard F2 est déclaré opérationnel le 21 mai 2008, tandis que les 9 premiers Rafale M au standard F1 sont mis sous cocon (de facto retirés du service) sur la base de Landivisiau en attendant leur mise à niveau au standard F3[44].

La première unité de Armée de l'air, l'escadron de chasse 1/7 Provence de la BA 113 de Saint-Dizier, est opérationnelle depuis le 27 juin 2006.

[modifier] Disponibilité

La disponibilité du Rafale, toutes versions confondues, est la plus basse de tous les avions de chasse en service dans les forces armées françaises (Mirage 2000, Mirage F1). Avec 44,8 % en 2006 ou 45,6 % au 1er semestre 2007, le Rafale est loin des 54,6 % et 51,7 % globaux[45]. Celle des Rafales M est de 70% sur le porte-avions Charles de Gaulle.

[modifier] Spécifications

[modifier] Cellule

Le Rafale de série est un avion semi-furtif, utilisant 50% de matériaux composites (déjà présents sur l'ACX). Il possède une aile delta à flèche modérée et grand allongement (48° au lieu de 58° pour le Mirage 2000, d'où une grande finesse d'aile). Montée en position moyenne sur le fuselage, elle est dotée de petits apex (Leading Edge Root eXtension) à 72°, des élevons et un bord d'attaque pointu. De grands plans canard sont situés à proximité et au dessus de l'aile et procurent le meilleur compromis, quelles que soit le profil de charge ou la masse d'armements. Le Rafale dispose d'un système de commandes de vol électriques en fibre optique (CDVO ou fly-by-light) à plusieurs niveaux de redondance (trois chaînes numériques pouvant être secourues par une chaîne analogiques, le tout alimenté par différentes sources électriques) permettant une parfaite manœuvrabilité, notamment en missions de supériorité aérienne et de pénétration. La cellule est conçue pour 7 000 heures de vol et dispose d'un système de diagnostic de 95 % des pannes, l'IHUMS (Integrated Health and Usage Monitoring System). Le banc d'essai aérotransportable et embarqué « Mermoz » permet de tester une cinquantaine de cartes électroniques (dont 18 Line Replaceable Units disponibles dans le commerce) et leur remplacement rapide.

[modifier] Cockpit

[modifier] Confort de pilotage

  • le siège éjectable Martin-Baker Mk F16F zéro/zéro à haute vélocité, doté d'un parachute GQ Type 5000, est très incliné. De 32° sur le prototype Rafale A, l'inclinaison est de 29° sur la Rafale de série afin de donner au pilote (même le plus petit) un accès aux instruments et une vision optimale et de réduire la distance verticale entre son cœur et son cerveau et faciliter ainsi la tenue des fortes accélération (9g)[46]. Avec un angle d'attaque (Angle of Attack) maximal d'environ 30°, le pilote bénéficie donc d'une inclinaison de 59° et ne ressent que 8g (voire 7g grâce à sa combinaison) ;
  • la poignée des gaz à 24 interrupteurs et commutateurs (à gauche) et le manche à 13 (à droite) disposent chacun d'un reposoir pour les avant-bras et sont de type 3M (Mains sur Manette et Manche ou Hands On Throttle And Stick, HOTAS), permettant au pilote de ne jamais relâcher les commandes pour dialoguer avec le Système de navigation et d'attaque (SNA) ;
  • le générateur d'oxygène embarqué OBOGS (On-Board Oxygen Generation System) d’Air liquide est un tamis moléculaire qui sert à augmenter la teneur en oxygène de l’air prélevé au niveau d'un compresseur du moteur afin qu’il soit fourni directement aux pilotes. Avec l’OBOGS, la production d'oxygène est quasiment infinie et facilite la logistique (pas de production au sol, ni de chargement et d'installation des bouteilles à bord, etc).

[modifier] Interface homme-machine

  • la visualisation tête haute (VTH) holographique de type Head-Up Display d'un champ de vision de 30 x 22° est l'outil de pilotage à court terme du décollage à l'atterrissage en passant par toutes les phases intermédiaires (y compris combat). Il affiche des informations sur la vitesse, l'altitude, l'assiette, le cap, l'horizon artificiel, l'angle d'attaque, le temps de vol effectué, les alarmes provenant d'un capteur infrarouge, le temps de vol à parcourir des MICA, la décélération, etc). À noter que le navigateur d'un Rafale B dispose d'une copie de la VTH du pilote ;
  • la visualisation tête moyenne (VTM) présente la situation tactique sur un écran à cristaux liquides couleur de 25,4 x 25,4 cm (10 pouces) placé juste en dessous et à proximité de la VTH[47], d'une résolution de 1 000 x 1 000 et d'un champ de 20 x 20°. Il affiche une synthèse des différents capteurs (en particulier l'enveloppe de tir du SCALP-EG et des MICA, superposée à une cartographie synthétique). La VTM comprend également deux écrans à cristaux liquides couleur, tactiles et interchangeables de 15 x 15 cm, placés à gauche (plutôt dédié à la navigation) et à droite (plutôt dédié à l'armement) de l'écran principal ;
  • le viseur de casque (Head-mounted display) Sextant Avionique (aujourd'hui Thales Avionics)-Intertechnique TopSight E est léger (1,45 kg) et procure à l'œil droit du pilote un angle de vue de 20°, ainsi que des visualisations graphiques générées par la cible et l'instrumentation de l'appareil ;

[modifier] Armement et profils de mission

Le Rafale est muni de 14 points d'emport externes (13 pour la version marine) lui donnant une capacité d'emport maximale de 9 500 kg. Il est capable d'emporter une large gamme d'armements, déjà testés ou en service [48], conformes à l'accord de normalisation OTAN (STANAG) 1760. Parmi eux, citons :

[modifier] Armement air-air

Le canon Nexter 30 M791 du Rafale
Le canon Nexter 30 M791 du Rafale
Ce Rafale Air présente, de gauche à droite, un missile MICA en bout d'aile, un missile de croisière SCALP-EG, 3 bombes guidées AASM, un réservoir externe et un pod de désignation laser Damocles
Ce Rafale Air présente, de gauche à droite, un missile MICA en bout d'aile, un missile de croisière SCALP-EG, 3 bombes guidées AASM, un réservoir externe et un pod de désignation laser Damocles
  • un canon Nexter DEFA 30 M791 monotube de 30 mm et 120 kg, placé sous l'apex de l'aile droite, comprenant 125 obus de type OPIT (obus perforant incendiaire traçant) pour une cadence de tir de 2 500 obus/minute. Bien que gardant la dénomination DEFA[49], ce canon est très différent de ceux qui équipent les avions français depuis les années 1950 ;
  • les missiles MBDA MICA (Missile d'Interception de Combat et d'Autodefense) tire et oublie (Fire And Forget) à moyenne portée ou d'autodéfense à courte portée, guidage électromagnétique ou infrarouge de 3e génération d'une portée maximum de 80 km. Peut être utilisé avec 4 modes de tir : Liaison avion-missile (LAM) longue portée, longue portée sans LAM, courte portée avec autodirecteur accroché sur la cible avant départ ou après départ avec un fort dépointage sur coordonnées L16 (ennemi dans les 6 heures[50]) ;
  • le missile MBDA METEOR à longue portée, guidage inertiel et radar de 3e génération et doté d'un statoréacteur, d'une portée de l'ordre de 120 km et possédant un très grand NEZ (No-Escape Zone, soit la distance à laquelle la cible n'a théoriquement aucune chance de s'en sortir). Il devrait entrer en service en 2012.

[modifier] Armement air-sol

[modifier] Armement air-mer

[modifier] Carburant

  • de 1 à 5 réservoirs externes de 1 250 litres chacun ;
  • de 1 à 5 réservoirs externes de 2 000 litres chacun ;
  • deux réservoirs conformes dorsaux de 1 150 litres chacun[52](spécialement profilés pour minimiser leur traînée induite) afin d'allonger son rayon d'action pour les missions de pénétration notamment. L'adoption de CFT permet ainsi de dégager des points d'emports et ainsi augmenter l'armement embarqué. L'adoption de CFT ne génère aucune gène dans le combat aérien.
  • la nacelle de ravitaillement Douglas d'un débit de 750 litres/minute à partir des réservoirs internes[53] du Rafale permet de le gréer rapidement en « buddy-to-buddy » (ou « nounou »), apte à ravitailler un congénère Air ou Marine, tous dotés de série d'une perche de ravitaillement en vol (amovible).

[modifier] Divers

  • la nacelle de reconnaissance Thales tous temps Reco NG de 1 300 kg pour la très basse (BA) à la haute/moyenne altitude (HA/MA) fonctionnant respectivement en infrarouge et en visible (TV) permettant la visualisation par les pilotes d'objectifs hors de portée visuelle (Beyond Visual Range) jusqu'à 60 nautiques.

[modifier] Profils de missions et standards

Le Rafale comprend 5 configurations type selon les profils de missions :

  • la supériorité aérienne avec 2 à 6 missiles MICA à guidage électromagnétique ou infrarouge ou 4 MICA à guidage électromagnétique et 2 Matra R550 Magic plus un réservoir supplémentaire (standard F1) ;
  • le bombardement et l'appui aérien rapproché (Close air support) avec 2 missiles MICA ou 2 Magic II, jusqu'à 6 bombes guidées AASM plus 3 réservoirs supplémentaires (standard F2) ;
  • la pénétration à longue distance avec 2 missiles MICA, 2 missiles de croisière SCALP-EG plus 3 réservoirs supplémentaires (standard F2) ;
  • le bombardement à la mer avec 4 missiles MICA, 2 missiles Exocet AM39 B2 plus 2 réservoirs supplémentaires (standard F3) ;
  • la frappe nucléaire avec 2 à 4 missiles MICA à guidage électromagnétique ou infrarouge, un missile ASMP-A plus 2 réservoirs supplémentaires (standard F3).

[modifier] Motorisation

Un Rafale avec la sortie de ses réacteurs M88
Un Rafale avec la sortie de ses réacteurs M88

Snecma débute les essais du réacteur M88-2 en janvier 1984, soit 8 mois à peine après le livraison à l'Armée de l’air du 1er Mirage 2000, équipé du réacteur M53. Le M88-2, moteur modulaire entièrement nouveau à double corps et double flux, d’une longueur de 3,53 mètres, d’un diamètre de 69,3 cm et d’une masse de 897 kg, est développé spécialement pour le Rafale. Compact[54], il délivre 50 kN de poussée à sec et 75 kN avec postcombustion et offre un rapport poussée/masse élevé et de fortes accélérations. Le M88-2 doit s’adapter au vol à basse altitude à faible consommation spécifique (et possède donc un fort taux de compression de 24,5 et des composants au rendement élevé) comme au vol à haute altitude à forte poussée spécifique (et possède donc un faible taux de dilution de 0,3).

À cet effet, les innovations suivantes sont employées :

  • des disques de compresseur aubagés monoblocs (DAM) ;
  • une chambre de combustion annulaire non polluante ;
  • des aubes et distributeurs de turbines haute pression monocristallins ;
  • un système de refroidissement.

Le moteur est régulé automatiquement à pleine autorité redondante (FADEC) par deux calculateurs, ce qui permet un pilotage sans restriction (démarrage des deux moteurs en deux minutes, et passage à la postcombustion en trois secondes) et une maintenance facilitée[55] Le M88-2 bénéficie enfin d'une surface équivalente radar (SER) et signature infrarouge (SIR) réduites.

La qualification du M88-2 est obtenue le 30 septembre 1992 après 500 heures de vol.

[modifier] Capteurs

L'un des atouts majeurs du Rafale réside dans sa capacité à fusionner les informations de ses différents capteurs en fournissant au pilote une situation tactique unique, facilement interprétable. La FSST (Fonction Synthèse de la Situation Tactique) permet en effet d'analyser toutes les pistes détectées par le système et de déterminer lesquelles correspondent au même « target ». Les pistes sont ainsi bien plus « robustes », car s'il est possible de faire décrocher un capteur (mise en secteur travers pour le radar par exemple) il est franchement improbable de faire décrocher tous les capteurs à la fois.

[modifier] Le radar RBE2

Icône de détail Article détaillé : RBE2.

Le radar de bord Thales-Dassault Electronique (aujourd'hui Dassault Systèmes) RBE2 (Radar à balayage électronique 2 plans) de 270 kg permet de suivre plusieurs cibles simultanément grâce à son antenne électronique passive (Passive Electronicaly Scanned Array ou PESA) qui n'est plus limitée par la vitesse du balayage mécanique[56] :

  • en déphasant les signaux émis, le faisceau d'onde mobile permet de suivre jusqu'à 40 pistes très éloignées les unes des autres (dont 8 avec poursuite renforcée à 100 km de distance) avec identification Friend or Foe (IFF) automatique et de basculer presque simultanément du mode air-sol au mode air-air ;
  • en évitant le terrain, il est capable 10 km en amont et sur 120°, de mettre en œuvre les fonctions de navigation, cartographie 2D et 3D, recherche et attaque de cibles terrestres ou maritimes, fixes ou mobiles.

[modifier] L'Optronique secteur frontal

Un Rafale B avec l'OSF visible au salon du Bourget (23 juin 2007)
Un Rafale B avec l'OSF visible au salon du Bourget (23 juin 2007)
Icône de détail Article détaillé : Optronique secteur frontal.

L'Optronique secteur frontal (OSF) est un système visuel passif composé :

  • d'une voie infrarouge Sagem Défense Sécurité bi-bande (3-5µm et 8-12µm) tous temps capable de poursuivre les cibles à plus de 100 km. Elle sera supprimée à cause de son obsolescence lors du passage au standard F3.
  • d'une voie télévision Thales capable d'identifier une cible, d'en détecter l'armement, etc à plus de 50 km. Le capteur TV est couplé à un télémètre laser de faible portée et peu discret.

[modifier] Le capteur SPECTRA

Icône de détail Article détaillé : SPECTRA.

Le capteur de guerre électronique Thales-MBDA SPECTRA (Système de Protection et d'Evitement des Conduites de Tir pour RAfale) de 250 kg est le système d'autoprotection du Rafale. Complètement intégré dans la cellule et passif, il assure une veille dans tous les spectres sur 360°[57] :

  • en détectant une source avec une précision de moins de 1° ;
  • en l'identifiant par comparaison des signaux à une banque de données ;
  • en hiérarchisant et de localisant les menaces en mode interférométrique ;
  • en les présentant au pilote en les fusionnant avec les pistes détectées par d'autres capteurs (radar, OSF) ;
  • en proposant au pilote des contre-mesures[58].

[modifier] La liaison 16

Icône de détail Article détaillé : Liaison 16.

Si elle n'est pas à proprement parler un capteur, la liaison de donnée tactique OTAN L16 utilise un terminal MIDS-LVT (Multi-function Information Distribution System-Low Volume Terminal) de 29 kg qui permet au Rafale d'échanger sans l'utilisation de la voix des données tactiques complexes entre unités militaires aériennes, terrestres et maritimes dans le cadre d'une Network Centric Warfare (guerre en réseau infocentrée), le tout à 100 kbits/s. Le Rafale est doté d'une fusion de données complètement intégrée au système d'arme. Elle fusionne les informations L16 (pistes des équipiers, messages PPLI (Precise Participant Location and Identification), pistes de surveillance provenant d'un centre de commandement et de contrôle) aux pistes des capteurs internes (RBE2, OSF IR ou TV, SPECTRA).

Le Rafale est donc interopérable avec toutes les plateformes Liaison 16 et peut s'insérer dans n'importe quel théâtre d'opération interallié OTAN.

[modifier] Divers

[modifier] Export

En juin 2008, aucune commande n'a encore été enregistrée à l'export bien que le Rafale ait été noté très positivement dans de nombreuses évaluations. Il doit cependant faire face à la concurrence forte des Eurofighter Typhoon, JAS 39 Gripen, F-16, F-15, et F-35, ainsi qu'à une pression politique intense des États-Unis.

Pour l'instant, le Rafale a échoué auprès de :

La Libye est actuellement le pays qui est le plus susceptible d'acheter des Rafale : l'accord de coopération de défense de 2005[62] a évolué et la DGA reconnait des négociations en octobre 2006. Le protocole d'accord du 10 décembre 2007 en vue de l'achat de 14 Rafale pourrait aboutir le 1er juillet 2008[63],[64]

Autre acheteur potentiel, les Émirats arabes unis envisagent désormais de remplacer leurs Mirage 2000 par 20[65], voire 63 Rafale[66] à l'horizon 2013[67], et ce après avoir préféré aquérir des F-16 lors d'un premier contrat en mai 1998 [68].

La Grèce (pour 40 appareils), la Suisse, l'Inde sont également cités comme acquéreurs potentiels, mais il reste au Rafale à confirmer ces possibilités. La Suisse évaluera l'avion courant 2008.

[modifier] Engagements et exercices

  • Du 9 au 19 juin 2002, en pleine crise entre l'Inde et le Pakistan, les Rafale embarqués à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle effectuent en mer d'Oman leurs premiers entraînements réels au combat dissymétrique (Dissymetric Air Combat Training) armés de missiles air-air, en collaboration avec des F-14 et F/A-18 de l'US Navy[69] ;
  • Du 4 février au 15 avril 2003, des exercices sont effectués entre les porte-avions Charles-de-Gaulle et USS Harry Truman au large de la Crète ;
  • Du 1er mars au 21 mai 2004, huit Rafale M se mesurent en mer Rouge aux Mirage 2000C/D stationnés à Djibouti puis, 20 au 23 mars 2004 aux Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis (exercice Northwind'04). Du 28 au 30 mars 2004, les Rafale travaillent de concert avec le groupe embarqué du porte-avions américain USS George Washington. Du 8 au 14 avril 2004 a lieu l'exercice Varuna avec la Marine indienne pendant lequel les Rafale affrontent les Sea Harrier FRS.51. Le 22 avril 2004, le Charles-de-Gaulle et son escorte participent à l'Opération Héraclès 2/Air Indien en intégrant la Task Force 473. Les exercices reprennent à partir du 2 mai avec l'exercice franco-saoudien Red Shark qui voit les Rafale affronter les Tornado F3 et les F-15 de la Royal Saudi Air Force ;
  • Du 25 septembre 2006 au 2 octobre 2006, deux Rafale F2 de l’Armée de l’air participent à l'exercice OTAN Tiger Meet 06 à Albacete (Espagne) avec des entraînements de type DACT (Dissimilar Aircraft Combat Training) et COMAO (Composite Air Operation)[70],[71] ;
Catapultage d'un Rafale F2 du porte-avions USS Enterprise au large de Cannes (23 juillet 2007)
Catapultage d'un Rafale F2 du porte-avions USS Enterprise au large de Cannes (23 juillet 2007)
Deux Rafale, dont un au catapultage, à bord de l'USS Harry Truman au large de Marseille (21 mai 2008)
Deux Rafale, dont un au catapultage, à bord de l'USS Harry Truman au large de Marseille (21 mai 2008)
  • Le 23 juillet 2007, deux Rafale M au standard F2 ainsi qu'un E2C Hawkeye, de la Marine nationale, appontent sur le porte-avions nucléaire américain USS Enterprise au large de Cannes. Les appareils sont ensuite catapultés avec succès, mettant en avant l'interopérabilité entre les Rafale français et le système aéronaval américain. Grâce à un nouveau système de calage par GPS de ses centrales de navigation inertielles, le Rafale F2 est le premier chasseur français à pouvoir pleinement opérer depuis un porte-aéronef américain ;
  • Du 22 au 29 juin 2008, 4 Rafale M participent à l'exercice OTAN Tiger Meet sur la base aéronavale de Landivisiau aux côtés d'appareils belges, allemands, espagnols, turcs, suisses, autrichiens, tchèques, italiens et britanniques[80].

[modifier] Accidents

  • Le 6 décembre 2007, le Rafale biplace B316 immatriculé 7-HL ayant décollé de la BA 113 de Saint-Dizier (France) s'écrase vers 18h20 dans une zone boisée de la commune de Neuvic (France), lors d'un vol d'entraînement d'une patrouille d'avions de l'escadron de chasse 1/7 Provence[84]. Il n'y avait qu'un seul pilote à bord, le capitaine Emmanuel Moriuser, qui ne s'est pas éjecté. Les premières conclusions de l'enquête imputent l'accident à une « désorientation spatiale » du pilote, c'est-à-dire que celui-ci aurait mal apprécié la position et l'orientation réelle de son avion. Le Rafale (non armé) volait en effet de nuit et sous la pluie lors de l'accident.

[modifier] Futur

La DGA décide au premier semestre 2006 d'injecter 400 millions d'euros dans la remise à niveau de l'avion qui se fera, une nouvelle fois, par un étalement des commandes[86]. Cette mise à jour, tout d’abord appelée F4 puis F3+, est désormais dénommée F3 road map[87]. La feuille de route du Rafale, conditionnée par l'arrivée du missile Meteor en 2012[88], comprend[89] :

  • l’adjonction au radar Thales RBE2 d'une antenne active (AESA)[90] dotée d’un millier de modules émetteurs-récepteurs à arséniure de gallium au lieu d'un seul tube à ondes progressives (TOP)[91] et permettant un accroissement de 50% de la portée ;
  • une nouvelle version de l'OSF, l'OSF-IT, qui voit la suppression de la double voie infrarouge obsolète, se contentera d’une voie TV améliorée ;
  • l’intégration d’un détecteur infrarouge de départ missile (DDM-NG) Sagem ou Thales/MBDA à SPECTRA ;
  • un nouveau réacteur baptisé provisoirement M88-2 ECO, faisant la synthèse entre les projets abandonnés M88-3 et –4 de 90kN et 115kN et proposant une meilleure poussée (90kN) sur augmentation débit d'air, imposant une entrée d'air légèrement agrandie de même qu’une consommation réduite et une durée de vie augmentée de 50% ;
  • le développement d'une nacelle de brouillage électromagnétique de puissance, à la façon du EA-18G Growler américain ;
  • l'adjonction de la nacelle de désignation laser Thales Damoclès, conférant une capacité de bombardements à 70 km de jour comme de nuit. Son capteur infrarouge opérant dans une bande moyenne lui permet de garder toute son efficacité dans des conditions atmosphériques chaudes et/ou humides[92] et de tirer les bombes guidées laser GBU-24 Paveway III de 1 000 kg ;
  • l'intégration d'une antenne satellitaire (SATCOM).

[modifier] Autour de l'avion

[modifier] Livres

  • François Robineau, Rafale : les ailes du futur, Le Cherche midi, Paris, 1994 (ISBN 2-86274-355-0)
    Ouvrage de référence.

[modifier] Vidéos

[modifier] Articles de référence

  • « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans Air & Cosmos hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004) ;
  • Claude Carlier, « Les hésitations des États-majors face au renouvellement des matériels aériens », dans Stratégique (ISSN 0224-0424) no 53 (janvier 1992) [lire en ligne] ;
  • Gérard Hartmann, « Historique de la SNECMA » (2005-2006) [lire en ligne].

[modifier] Liens externes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Séquence

[modifier] Notes et références

  1. En 1975, selon le Parlement français, le coût total des programmes d’avions et de moteurs annulés de 1960 à 1975 se monte à environ 2 milliards de francs (soit 1,2 milliard d'euros au cours 2006). L'Assemblée nationale française estime dans un rapport no 2815 du 21 avril 1977 de la Commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation des fonds publics alloués aux entreprises privées ou publiques de construction aéronautique que « au cours de la dernière décennie, l’État-major a fait preuve, en matière d’aéronautique militaire, d’une certaine irrésolution, qui explique les remises en cause successives de programmes d’avions d’armes »
  2. Claude Carlier, L’Aéronautique française 1945-1975, Lavauzelle, Panazol, 1983 (ISBN 2-7025-0034-X)
  3. De 1956 à 1975, L’Armée de l’air a connu 8 chefs d’État-major, soit une moyenne de deux ans et demi par titulaire du poste
  4. Selon Jacques Chirac, « la grande faiblesse de notre système, c’est que les chefs d’État-major ne restent que deux ou trois ans. C’est un système pervers. Chaque chef d’État-major arrive avec l’idée que ce qui a été fait par son prédécesseur est une erreur. Cela ressemble à une caricature, mais c’est la vérité. », cité dans Claude Carlier, Marcel Dassault : la légende d'un siècle, Perrin, Paris, 2002 (ISBN 2-262-01928-2)
  5. Pierre Marion, Le pouvoir sans visage : le complexe militaro-industriel, Librairie générale française, coll. « Le Livre de Poche », Paris, 1990 (ISBN 2-253-05541-7)
  6. Comme d'ailleurs pour l'OTAN depuis décembre 1960 avec le lancement de sa compétition BR-3 en faveur d'un aéronef ADAV ou ADAC, abandonnée en 1962
  7. L’aile en flèche est, à l’époque, la seule formule autorisant l'adoption de volets hypersustentateurs
  8. Conçu entre 1967 et 1969, le M53 démarre ses essais à partir du 18 juillet 1973 sur banc d'essai volant Aérospatiale Caravelle et les expérimentations à vitesse supersonique sur Dassault Mirage F1 le 22 décembre 1974. Dès le 16 mars 1973, le gouvernement français décide le lancement du Mirage F1 équipé du Snecma M53 en vue de la compétition européenne l'opposant au YF-16 américain. Finalement, ce réacteur, destiné aux Mirage F1, G8, 4000 et 2000 n'équipera que ce dernier et le F-16 sera choisi par 4 nations européennes. Des études exhaustives de l'histoire des moteurs Snecma par Gérard Hartmann sont à [lire en ligne]
  9. Un protocole d'accord franco-britannique signé le 17 mai 1965 à Londres concerne la construction d’un avion à géométrie variable Anglo-French Variable Geometry (AFGV) en versions de supériorité aérienne pour la France et de pénétration pour le Royaume-Uni... mais aussi une coopération sur l'avion d'attaque Jaguar et le supersonique commercial Concorde
  10. Un accord de décembre 1959 autorise Pratt & Whitney à prendre une participation de 10,9 % du capital de la Snecma, qui accède aux licences de fabrication de tous les turboréacteurs existants à l’époque. Il permet à celle-ci de travailler sur le TF-30 à double flux, devenant le TF-306 de 10 tonnes de poussée
  11. Pour des raisons financières, malgré le lot de seulement 60 appareils de série à l'horizon 1973
  12. Soit 2,19 milliards d'euros au cours 2006
  13. Y compris par AMD-BA, qui constate que le Jaguar M 05 est abandonné « suite aux limites opérationnelles de l’appareil sur porte-avions »
  14. Dénommé successivement Super Mirage III, Mini-Mirage (MiMi), Delta 1000 et Delta 2000
  15. Alors que le projet ACX donnait, à l'inverse, la priorité à l'attaque par rapport à l'interception
  16. Conseil de Défense du 12 décembre 1975
  17. En fait, le président de la République estime que le Mirage 2000 a plus de chances à l'export, ce qui sera vérifié. Une constante veut, en effet, qu'un avion de combat n'est commandé à l'export qu'après sa mise en service dans son pays d'origine. Étant donné que l'avion de supériorité aérienne n’intéresse que les armées de l'Air de premier ordre et/ou dotées de budgets d'acquisition conséquents ou alors alliées de l'Occident (Royal Saudi Air Force, Iraqi Air Force), le Mirage 4000 ne pouvait être qu'une « niche », qui se restreindra. En premier lieu avec l'adoption dès 1975 par la Royal Saudi Air Force de 72 Panavia Tornado, bien que, selon certaines sources, la RSAF aurait cependant financé le prototype Mirage 4000 puis de 153 F-15S Peace Sun IX suivis, dès 1976, par un nombre indéterminé de F-15I « Baz » pour la Israeli Air Force et enfin de 223 F-15J Peace Eagle par la Japan Air Self-Defense Force
  18. Hélène Masson, « Le JSF/F-35 en Europe : le prix du pragmatisme », dans Fondation pour la recherche stratégique, Annuaire Stratégique et Militaire 2004, Odile Jacob (ISBN 2-7381-1301-X) [lire en ligne]
  19. Outline European Staff Target (OEST) du 16 décembre 1983
  20. European Staff Target for a European Fighter Aircraft (EST-EFA) d'octobre 1984
  21. La potentialité commerciale du réacteur M88 représente alors 5,6 milliards d’euros, valeur janvier 2006
  22. Quoique Serge Dassault déclare en 1986 que « l'avion, le Rafale aura « de base » des réacteurs de la Snecma, des M88 ; on ne sait pas si un jour il y aura un client qui dira : je préférerais cet avion avec des réacteurs américains. Il n'y aurait pas d'inconvénients puisque l'avion serait capable des deux, si on le prévoit comme ça. » [lire en ligne]
  23. A noter que « Le général [Bernard, ndlr] Capillon pantoufle depuis 1987 à la tête de la SNECMA » révèle l'Humanité, Paris, (ISSN 0242-6870) (19 janvier 1991) [lire en ligne]
  24. « Par référence à l'Ouragan, le premier avion à réaction construit par Dassault, l'ACX fut baptisé Rafale, évoquant ainsi à la fois le souffle, le dynamisme et l'esprit de société », selon François Robineau, Rafale : les ailes du futur, Le Cherche midi, Paris, 1994 (ISBN 2-86274-355-0)
  25. Dont ce sera la dernière apparition publique
  26. En 1987, on évoque le retrait du Crusader en 1993 au plus tard tout en rappelant que le Rafale M ne sera pas disponible avant 1996, soit un trou capacitaire de trois ans. En décembre 1989, le ministre de la Défense annonce un nouveau report de deux ans de la livraison du Rafale M à fin 1998
  27. Hervé Coutau-Bégarie, Le problème du porte-avions, Économica, Lasay-les-Rideaux, 1990 (ISBN ISBN 2-7178-1949-5) [lire en ligne]
  28. Selon le site French Navy, ces essais ont pour but d'étudier le champ visuel dont dispose le pilote lors de la manœuvre d'approche et de l'appontage, ainsi qu'à analyser le comportement et la stabilité du prototype Rafale A lors des approches par l'arrière, c’est-à-dire dans les turbulences occasionnées par le sillage du porte-avions, qui concluront à une vitesse d'approche finale de 255 km/h (10 km/h inférieure à celle du Super-Étendard) et une incidence de 14,5° (pouvant aller jusqu'à 16°) [lire en ligne]
  29. L’US Navy, qui a désarmé trois porte-avions, possède environ 80 F/A 18 Hornet disponibles immédiatement, y compris dans leur version reconnaissance, qu’elle se propose de vendre à la Marine nationale au prix imbattable de 206 millions de francs l’unité, pour un coût total d’1,7 milliard d’euros
  30. Plus tard, le 10 octobre 1995, le chef d'État-major de l'armée de l'Air Jean Rannou propose l’abandon du programme et est qualifié de « général d'opérette », un sobriquet dont on n'affuble pas le ministre de la Défense français Hervé Morin qui, le 10 puis le 17 septembre 2007, dénonce dans La Tribune « cet avion sophistiqué et difficile à vendre »
  31. Soit 8,65 milliards d'euros au cours 2006
  32. Rapport sur le projet de loi de finances pour 2002 no 3320, 11 octobre 2001, annexe n° 40
  33. Soit 177 millions d’euros au cours 2006
  34. Selon Jean-François Jacquier, « Une folie nommée Rafale », dans L’Expansion (ISSN 0014-4703) (30 octobre 1995) [lire en ligne]
  35. D'autres campagnes d'essais ont lieu sur le Foch d'avril 1993 (1er appontage du M01 le 19 avril 1993, 1er catapultage le 20 avril 1993) à février 1998, aux États-Unis à la Naval Air Station de Lakehurst (New Jersey) et à la Naval Air Station de Patuxent River (Maryland) de juillet 1992 à décembre 1995 [lire en ligne]
  36. ab Avis no 2572-08 du 12 octobre 2005 sur le projet de loi de finances 2006 du ministère de la Défense français [lire en ligne]
  37. Rapport de la Cour des comptes relative au « maintien en condition opérationnelle des matériels des armées » (décembre 2004) [lire en ligne]
  38. « On ne va sans doute pas construire 294 avions Rafale », estime Jean-Paul Hebert, universitaire spécialiste de l'économie de l'armement, cité par « Livre blanc sur la défense : industriels et parlementaires s'inquiètent », dans La TRibune (21 juin 2008) [lire en ligne]
  39. Projet de loi de finances 2007 du ministère de la Défense français (27 septembre 2006) [lire en ligne]
  40. Projet de loi de finances 2008 du ministère de la Défense français (26 septembre 2007) [lire en ligne]
  41. ab Le financement de la remise à niveau de l'avion «  passera sans doute par la réduction à 51 avions de la commande de 59 signée en 2004 » (46 Air et 13 Marine), soit 1,2 avion par mois au lieu de 1,5 jusqu'en 2012 selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans Air & Cosmos hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004)
  42. Master194 :: Voir le sujet - Rafale C en service.
  43. Les 6 appareils de série livrés au standard intermédiaire LF1 n'ont pas été précédés par des avions de présérie et ne possèdent aucun canon et seulement des missiles air-air à guidage infrarouge Magic II à courte portée. Par ailleurs, le système d'armes est immature (calculateurs défaillants, taux de pannes supérieurs aux prévisions…)
  44. Selon le blog de Libération [lire en ligne]
  45. Avis de l'Assemblée nationale sur la préparation et l'emploi des forces Air no 280 du 11 octobre 2007 [lire en ligne]
  46. Description du siège éjectable Martin-Baker Mk F16F à [lire en ligne]
  47. Comme celle-ci, la VTM est colimatée « à l'infini », toujours pour l'accommodation de l'œil du pilote, par exemple lorsqu'il regarde à l'extérieur de la verrière
  48. Selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans Air & Cosmos hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004). Par erreur, l'article mentionne encore certains armements déjà abandonnés par la France, pour des raisons déontologiques comme la bombe à sous-munitions BLG 66 Belouga dont le stock a été détruit entre 1998 et 2002 [lire en ligne] ou financières, comme le programme de missile Anti-navires futur (ANF) suspendu à la mi-2001 [lire en ligne]
  49. Acronyme pour la Direction des études et fabrications d'armement, renommée Groupement industriel des armements terrestres (GIAT) en 1973 avant sa privatisation partielle en 1990 sous le nom de GIAT Industries puis son changement d'identité en Nexter fin 2006
  50. Soit 180° avec le risque de tirs fratricides
  51. Testée avec succès sur 2 Rafale B le 19 avril 2008
  52. Testés le 18 avril 2001 et dotant l'appareil d'une capacité en carburant totale de 10 800 litres
  53. Pour les missions « nounou » la Marine nationale utilise parfois des configurations à 4 réservoirs externes
  54. À poussée égale, le M88-2 est plus court et léger de moitié que l’Atar 9K50 du Mirage F1 tandis qu’à masse égale à l’Adour du Jaguar, il délivre deux fois plus de poussée. Cette compacité a d’ailleurs permis de réduire la taille du Rafale de série par rapport aux prototypes
  55. Les 21 modules du M88-2 sont remplaçables sans test, tandis que les deux réacteurs sont remplaçables en seulement 1h45. Par ailleurs, différentes étapes, de E1 à E4 ont été développées. Le M88-2 E1 doit être déposé et vérifié toutes les 150 heures, le E4 (qui équipe en retrofit tous les Rafale depuis fin 2005) toutes les 800 heures. La consommation est également réduite de 2 à 4%
  56. Un radar à balayage mécanique est bien envisagé au début du programme sous le nom RDX, qui donne naissance au radar RDY des Mirage 2000-5 et -9. Quant au RBE2, il est alors le seul de son genre en Europe, les autres équipant les B-1B et B-2 américains en mode air-sol et le MiG-31 russe en mode air-air. Sa conception revient à coupler ces deux fonctions, telles celles de l'Antilope V de 230 kg du Mirage 2000-D et du RDI de 330 kg du Mirage 2000-C. Le 1er tir air-air a lieu en juin 1998 avec 2 missiles MICA, puis avec 4 en simulation
  57. Le Rafale possède 3 détecteurs radio de 120° (2 antennes accolées aux entrées d'air, une antenne logée en cône arrière entre les deux réacteurs), 3 détecteurs d'alerte laser (DAL) de 120° (2 antennes sur le fuselage en bas du pare-brise, une antenne logée dans un barillet sur la dérive) et un détecteur de départ missile (DDM) infrarouge (une antenne logée dans un barillet sur la dérive)
  58. Le Rafale possède 2 brouilleurs (2 antennes à balayage électronique probablement actives (active cancellation) situés à l'emplanture des plans-canard) et 4 lance-leurres (placés à la jonction de l'aile et du fuselage)
  59. Don Kirk, « Seoul is 'biased' to Boeing, Dassault says : French sue over fighter », dans International Herald Tribune (5 avril 2002) [lire en ligne]
  60. Si la puissance militaro-diplomatique américaine a joué, sous la forme de packages inclus dans les Foreign Military Sales, à contrario, la vente de 12 à 18 avions au Maroc, qui semblait acquise puisque financée en partie par l'Arabie saoudite, a échoué à la suite de manque de coordination entre la DGA d'une part, de Dassault Aviation d'autre part et de l'État-major de l'armée de l'Air française
  61. « Chasseurs de 5e génération : la Russie en pointe ; la France out ? », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 38 (juin 2008)
  62. Qui visait surtout à permettre à l'armée libyenne de retrouver la capacité opérationnelle qu'elle avait avant l'embargo international sur les armes de 1986-2004, en particulier par la modernisation de 38 Mirage F1 BD/ED acquis en 1978-1980
  63. Dépêche Reuters du 13 décembre 2007 [lire en ligne]
  64. Ce protocole d'accord comprend également la remise en état de 17 Mirage F1 BD/ED, l'achat de 10 Tigre, 15 Cougar, 10 Fennec, 10 patrouilleurs, notamment, pour un montant de 4 milliards d'euros. Or, le rapport annuel du Parlement français sur les exportations d'armement de novembre 2007 [lire en ligne] ne laisse apparaître que 36,7 millions d'euros d'autorisations d'exportations, selon Véronique Sartini, « Ventes d'armes françaises, les chiffres 2006 : le cas libyen », dans Technologie & Armement (ISSN 1953-5953), no 10 (février-mars 2008)
  65. Selon Le Canard Enchaîné du 2 avril 2008
  66. Emmanel Jarry, « France, Greece arms sale talks go well-French offical », Reuters (7 juin 2008) [lire en ligne]
  67. Les Emirats arabes unis étudient "sérieusement" l'achat de Rafale français, selon l'AFP [lire en ligne]
  68. Compte rendu de la visite aux Émirats arabes unis d'une délégation du groupe France-Pays du Golfe du Sénat du 9 au 16 mai 1998 [lire en ligne], les 80 exemplaires furent livrés de 2004 à 2006
  69. Dossier de presse du ministère de la Défense français du 20 juin 2002 [lire en ligne]
  70. Brève du ministère de la Défense français du 25 septembre 2006 [lire en ligne]
  71. Selon Henri Hémon, « Le Rafale dompte les tigres », dans Défense Le mag [lire en ligne]
  72. Brève du ministère de la Défense français du 15 mars 2007 [lire en ligne]
  73. Selon Jean-Michel Guhl, « Rafale sur l'Afghanistan », dans Défense Le mag [lire en ligne]
  74. Selon le blog de Libération [lire en ligne]
  75. Selon « Déploiement afghan », dans Air & Cosmos (ISSN 1240-3113) no 2099 (9 novembre 2007)
  76. Brève du ministère de la Défense français du 7 février 2008 [lire en ligne]
  77. Communiqué du ministère de la Défense français[lire en ligne]
  78. Selon le site d'information stratégiques israélien DebkaFile [lire en ligne]
  79. Communiqué de presse de l'US Navy du 23 mai 2008 [lire en ligne]
  80. Olivier Mélennec, « Les Tigres volants ont rendez-vous à Landivisiau », dans Ouest-France (17 juin 2008) [lire en ligne]
  81. Ces 2 E-2 Hawkeye étaient déployés depuis fin mai 2008 dans la zone Antilles/Caraïbes depuis la BA 365 à Fort-de-France et la base américaine de Curaçao dans des missions de lutte contre le trafic de stupéfiant
  82. Selon le blog de Libération [lire en ligne]
  83. Communiqué de l'ambassade de France aux États-Unis du 28 décembre 2007 [lire en ligne]
  84. Brève du ministère de la Défense français [lire en ligne]
  85. Yann Lukas, « Un Rafale rate son atterrissage à Lann Bihoué », dans Ouest-France (23 mai 2008) [lire en ligne]
  86. Le financement de la remise à niveau de l'avion «  passera sans doute par la réduction à 51 avions de la commande de 59 signée en 2004 » (46 Air et 13 Marine), selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans Air & Cosmos hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004)
  87. Notifiée en octobre 2006
  88. L'entrée en service du [[Meteor (missile)|]] serait à nouveau repoussée à 2015
  89. Selon Jean-Louis Promé, « Le Rafale F3 et au-delà », dans Technologie & Armement (ISSN 1953-5953), no 6 (juin-juillet 2007)
  90. Elle est testée sous forme de maquette en 2002 sur banc d’essai Falcon 20 puis en 2003 sur Rafale. Elle vole sous forme de Démonstrateur radar à modules actifs (DRAMA), financé à hauteur de 85 millions d'euros par la DGA en 2004, dotés de composants UMS de fabrication européenne à l’été 2007 sur Falcon 20 puis en 2008 sur Mirage 2000. Sa qualification est prévue pour 2009, la livraison de deux prototypes en 2010 et son intégration sur chaîne de fabrication en 2012
  91. La durée de vie du TOP est seulement d’une centaine d’heures et, en cas de panne, c’est l’ensemble du RBE2 qui se retrouve hors-service
  92. Damoclès fut développée à l'origine pour les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis
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