Chemins de Compostelle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

De tous temps, les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle ont emprunté les voies de communication de tous les autres voyageurs. Sauf à proximité immédiate des sanctuaires, il n'y avait donc pas de chemins de pèlerinage spécifiques.

C'est à partir de 1882, avec l'édition du dernier Livre Codex Calixtinus que s'est répandue la notion de chemins de pèlerinage. Ce Livre commence en effet par ces mots : " Quatre chemins vont à Saint-Jacques". Très sommairement décrits, ces chemins sont désignés par les noms de villes qu'ils traversent. Comme l'ensemble du manuscrit, ils sont décrits et dénommés en latin. L'habitude a ensuite été prise de donner des noms à consonance latine aux chemins contemporains. Ceci peut être justifié quand ils suivent d'anciennes voies romaines. C'est plus folklorique quand il s'agit de créations contemporaines.

Le Codex Calixtinus ne mentionnait que des chemins en Espagne et dans ce qui était la grande Aquitaine du XIIe siècle. Ce n'est qu'après la définition des chemins de Compostelle comme premier Itinéraire culturel européen que des chemins ont été plus ou moins arbitrairement tracés jusqu'aux confins de l'Europe. Paru dans l'enthousiasme de cette décision européenne, acquise par Compostelle, un livre leur a donné une existence. Ce Guide européen des chemins de Compostelle est en réalité un guide pour les voyageurs contemporains. C'est de lui que sont inspirées les descriptions ci-dessous pour les chemins européens. Elles correspondent à une vision contemporaine, conforme aux projets culturels et socio-économiques des institutions qui souhaitent à nouveau promouvoir le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Sommaire

[modifier] France France

Pèlerinage de Saint-Jacques chemins contemporains en France et Camino francés
Pèlerinage de Saint-Jacques chemins contemporains en France et Camino francés
Saint-Guilhem-le-Désert
Saint-Guilhem-le-Désert

En France, Depuis la fin du XIXe siècle, l'habitude a été prise de ne considérer que les quatre chemins indiqués dans le Codex Calixtinus, traduit en 1938 avec le titre contemporain, inexistant dans le manuscrit, de Guide du pèlerin. Mais l'étude des itinéraires réellement suivis par des pèlerins qui ont laissé des écrits ne permet pas de leur accorder l'importance qu'ils ont acquise aujourd'hui. Ces quatre chemins contemporains sont :

On parle aujourd'hui de Chemin du Puy.
On parle aujourd'hui de Chemin de Vezelay.
  • la via Turonensis (1460 km), qui passe par Tours, et le lieu de rassemblement était l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie à Paris (l'actuelle Tour Saint-Jacques) d'où les pèlerins quittaient Paris par les rues Saint-Jacques, du Faubourg Saint-Jacques et de la Tombe Issoire.
C'est le Chemin de Tours

Ces trois premiers chemins se rencontrent dans les Pyrénées-Atlantiques à Ostabat, au niveau du « Carrefour de Gibraltar ». Ce dernier ne doit rien à Tariq ibn Ziyad, c’est simplement une déformation phonétique du sanctuaire de Saint-Sauveur, sur la colline. Chabaltore en basque, est devenu Chibaltare, Chibraltare et enfin Gibraltar. La traversée de la frontière se fait par le col de Roncevaux et la suite du chemin prend le nom de camino navarro.

  • la via Tolosane, qui passe par Toulouse, d'où son nom ; mais elle s'est aussi appelée via Arletanensis, du lieu de rassemblement des pèlerins, Arles. Elle a eu aussi comme nom via Eagidia, ou route de Saint-Gilles, en honneur à la famille des comtes de Toulouse (les Saint-Gilles). Ce chemin rejoint l'Espagne par le col du Somport. On parle aujourd'hui de Chemin d'Arles.
Cette via Tolosane était précédée par la via Domitia – Chemin de Compostelle, qui va du col de Montgenèvre à Arles, appelé aussi la via Francigena ainsi nommée par les italiens puisqu'elle passe en France.
La via Tolosane avait une variante parallèle, le Chemin du Piedmont ou « el cami deu pé de la coste », qui recevait les pèlerins du début de la via Tolosane au niveau de Narbonne.
Ces chemins rejoignaient l'Espagne par le camino aragones, ainsi nommé puisqu'il rejoint l'Aragon.

Camino navarro et camino aragones se rencontrent à Puente la Reina, finissant la jonction des quatre chemins français. La poursuite du chemin prend à partir de là le nom de camino francés.

Il existe aussi des chemins de traverse qui permettent aux pèlerins de se rendre dans des lieux de pèlerinages, comme celui qui va de Conques à Toulouse, ou bien encore la voie de Soulac.

[modifier] Espagne Espagne

En Espagne le chemin le plus utilisé et qui regroupe les itinéraires venant d'Europe dans les Pyrénées prend le nom de « camino francés » puisqu'il est emprunté par les « Francos », sans distinction de nationalité. En Espagne ce chemin est aussi appelé la "ruta interior" par opposition à la "ruta de la costa" ou "Camino del Norte", chemin historique des pèlerins européens avant que les rois catholiques ne favorisent le pèlerinage par les terres de Castille. D'autres voies traversent le pays au départ de Barcelone, Madrid ou Séville pour rejoindre le « camino francés ». Le chapitre de la cathédrale de Saint Jacques considère comme chemins (rutas) les plus utilisés par les pèlerins [1]:

  • Le chemin français, Camino francés, au départ de Roncevaux.
  • Le chemin du Nord dit côtier, Camino del norte, il longe toute la côte cantabrique depuis le pays basque.
  • Le chemin du Nord dit primitif, Camino primitivo, historiquement le premier. Il s’agit du parcours utilisé par le roi de l’époque Alphonse II (IX siècle) venu constater depuis Oviedo qu’il s’agissait bien du tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur.
  • Le chemin anglais, Camino inglés, qui commence au Ferrol ou à La Corogne, port de débarquement des pélerins anglais arrivant par bateau et poursuivant leur pèlerinage à pied.
  • Le chemin portugais, Camino portugués, qui comprend plusieurs itinéraires, l'un par la côte via la province de Pontevedra, et un autre de l'intérieur via la province d'Ourense, qui se confond à Ourense avec la vía de la Plata.
  • Le chemin qui vient d'Andalousie, Vía de la Plata, qui prend plusieurs noms suivant des ramifications qui soit mènent au "camino francés", soit comme l'entend le chapitre de la cathédrale après Zamora entre en Galice par la province d'Ourense et rejoint le chemin portugais de l'intérieur.

Tous les autres itinéraires de la péninsule ibérique rejoignent à un moment ou à un autre l'un des chemins ci-dessus pour arriver à Saint Jacques de Compostelle, tel le chemin aragonais camino aragonés, ou sont des sections d'un "chemin principal", tel le chemin de Navarre, le Camino navarro .

  • Il existe aussi le chemin de Fisterra, Muxia vers Saint Jacques, qui utilisé dans le sens de Saint Jacques vers l’Océan Atlantique, est un chemin hérétique, au regard du pèlerinage chrétien.

[modifier] Portugal Portugal

Lisbonne est le point de départ obligé du chemin vers Saint-Jacques-de-compostelle, passant par Coïmbre, Porto ; mais un autre chemin se situe plus à l'est, qui part de Faro, à l'extrême sud du pays, et gagne le nord par Evora, Castel Branco, et Guarda.

[modifier] Pays-Bas Pays-Bas

Aux Pays-Bas, il existe trois trajets vers Saint-Jacques-de Compostelle. L'un part de Groningen et l'autre de Haarlem. Les villes traversées ensuite sont à l'ouest Breda, Anvers, Bruxelles, Valenciennes, Amiens et Paris, ou à l'est Maastricht, Liège, Namur, Reims et Vézelay.

[modifier] Danemark Danemark

C'est à partir du XIIe siècle et XIIIe siècle que les pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle ont débuté. Les villes traversées sont Århus, Flensburg, Hambourg, Aix-la-Chapelle, Namur, Rocroi, Paris.

Pour les pèlerins du nord, le signe de reconnaissance était non seulement la coquille mais aussi des médailles, très souvent à l'effigie de Saint Léonard de Noblat, où celui-ci tient le livre de l'Évangile. À ses pieds se trouve un fou ou un prisonnier enchaîné (datant du XIVe siècle).

[modifier]  Pologne

En Pologne, il existe trois chemins. L'un vient de Cracovie et rejoint Prague, en passant par Olomouc ; l'autre part de Varsovie et rejoint Torun, Poznan, Leipzig, Coblenz. Enfin le dernier, part de Gdansk et passe par Szczecin, Berlin, rejoint Magdebourg, Gottingen, Kassel, Marbourg, arrive à Luxembourg et Paris.

[modifier] Croatie Croatie

La route de la Croatie débute à Zagreb, passe par Ljubljana, Trieste, Venise et Parme et rejoint la route d'Italie.

[modifier] Hongrie Hongrie

En Hongrie, il existe deux chemins. Le premier suit la route du Nord et notamment la boucle du Danube : il part de Budapest, Esztergom, Györ, Sopron, puis Vienne, Lébény, Linz, Vöcklabruck, Salzbourg, Munich, Ulm, Villingen-Schwenningen, Bâle, Besançon, ... Le second, suit la route de l'ouest, passe par Höszeg.

[modifier] Italie Italie

En Italie, il existe deux chemins. Ils partent tous deux de Bari. Le premier longe la Mer Adriatique, en passant par les villes de Pescara, Ancône, Rimini, Forli, puis Bologne, Modène, Parme, Plaisance, Turin, Briançon. Le second longe la Mer Tyrrhénienne, en passant par Naples, le Mont Cassin, Rome, Viterbe, Sienne, Lucques, La Spezia, Gênes, Menton, Nice...

[modifier] Angleterre Angleterre

En Cornouailles, le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle débute à Saint Michael's Mount, île romantique et mystérieuse par excellence. Les pèlerins traversaient la Manche et passaient par le Mont-Saint-Michel, avant de poursuivre leur route par Angers, Poitiers... Le plus grand nombre allait sans doute directement en bateau à La Corogne.

[modifier] Unesco

Le camino francés d'Espagne a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1993.

Sous le titre « Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France », 70 édifices et 7 tronçons de chemin ont été inscrits quant à eux au patrimoine mondial de l'UNESCO le 5 décembre 1998. La situation de la France n'est pas comparable à celle de l'Espagne.

[modifier] Liens

Autres langues