Trieste

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Trieste
 
Pays Italie Italie

Région

Frioul-Vénétie julienne 

Province

Trieste 
code ISTAT 032006
code postal 34100
Préfixe tel 040
Coordonnées 45° 38′ Nord
         13° 48′ Est
/ 45.633, 13.8
Altitude 2 m
Superficie 84 49 km²
Population 207 069 hab. - (31/12/04)
Densité 2 479 80 hab./km²
Code cadastral L424
Gentilé triestini
Saint patron San Giusto
Fête patronale 3 novembre
Localisation
Commune
 
Site officiel 

Trieste (anciennement Tergeste en latin), est une ville d'Italie, située sur la mer Adriatique à l'extrême est de la plaine du Pô et à proximité de la frontière slovène. Elle est le chef-lieu de la région de Frioul-Vénétie julienne, et de la Province de Trieste. Elle compte 209 000 habitants (2005), les Triestins.

Vue de la ville
Vue de la ville

Les ressources de la ville sont avant tout dues au port international, rival de celui de Venise, ainsi qu'aux activités liées : chantiers navals, sidérurgie, raffineries de pétrole.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le palais de la mairie de Trieste sur la Piazza dell'Unità d'Italia.
Le palais de la mairie de Trieste sur la Piazza dell'Unità d'Italia.

L'ancienne Tergeste est sous contrôle romain depuis -177. En -52, elle se voit donner le statut de colonie romaine, sous Jules César, qui mentionne son nom dans la guerre des Gaules.

Au Moyen Âge, Trieste devient un important carrefour commercial. En 1382, elle se donne à Léopold III de Habsbourg, duc d'Autriche, et devient un port franc, seul débouché maritime de l'empire autrichien. Au XIXe siècle, elle est intégrée aux Provinces illyriennes (18091814), puis redevient autrichienne et connaît une période de grande prospérité, particulièrement après la construction de la ligne de chemin de fer Vienne-Trieste (terminée en 1857). À la fin du XIXe siècle, c'est une grande cité cosmopolite qui héberge des artistes comme James Joyce, et Italo Svevo. Ses habitants italiens sont pourtant mécontents de se trouver sous domination autrichienne et aspirent à rejoindre l'Italie — c'est ce qu'on appelle l'irrédentisme.

En 1921, après la Première Guerre mondiale qui brise l'empire austro-hongrois, Trieste est rendue à l'Italie, en même temps que les autres terres irrédentes [non rattachées à l'Italie]. Le port perd rapidement de son importance et entre dans une profonde crise économique. Il servit de base à la naissance du parti fasciste italien (en proportion, le plus grand nombre d'adhérents sont de Trieste et de sa région dès 1922).

Piazza dell'Unità d'Italia
Piazza dell'Unità d'Italia

La ville est prise par les Allemands (1er octobre 1943) qui y ouvrent le tristement célèbre camp (surtout de transit mais plus tard aussi d'élimination) de la Risiera di San Sabba (rizerie de San Sabba, dans une zone industrielle) — où furent emprisonnées, avant d'être transférées 12 à 15 000 personnes, surtout des Juifs mais également des partisans, des slaves, des résistants italiens.

Le 1er mai 1945, les partisans communistes de Tito (IVe armée yougoslave) entrent à Trieste aux cris de « Trst je naš », Trieste est à nous. Le lendemain, 2 mai, la 2e division néo-zélandaise du général Bernard Freyberg entre également en ville. Les Yougoslaves y restent pendant 40 jours et assassinent beaucoup d'Italiens (fascistes et antifascistes) utilisant les foibe et même le camp nazi de la Risiera.

En 1947, le traité de Paris crée un « Territoire libre de Trieste » sous contrôle de l'ONU, coupé en deux zones, l'une anglo-américaine, avec 311 000 habitants comprenant la ville de Trieste (zone A), l'autre yougoslave avec 54 000 habitants et comprenant la ville de Capodistria (Koper), (zone B). La plupart de la population originaire (40 000 Italiens, mais aussi des Croates et Slovènes) abandonne la zone B entre 1947 et 1956, poussée par le climat de terreur yougoslave créé par les massacres des foibe et autres intimidations. Le 26 octobre 1954, la zone alliée (partie A) retourne à l'Italie.

Palais de la Bourse
Palais de la Bourse

[modifier] Héraldique

blason

Trieste porte: de gueules à une pointe de hallebarde d'argent.

  • Cette hallebarde est de fait un "ranseur", ancienne pertuisane semblable aux lances des gardes suisses du Vatican. (Neubecker évoque une éventuelle "lance de St Serge Ier (pape)")
  • Certains blasonnements donnent: "Sceptre fleurdelisé", voire même "fleur de lys" (une des hypotétiques origines de la fleur de lys étant cette "hallebarde")

Mais c'est le terme de "hallebarde" (it:alabarda) qui est le plus rencontré.

blason

Dans sa période autrichienne, cette "hallebarde" est d'or, issante de la pointe et broche sur les armes d'Autriche (de gueules à la fasce d'argent) dans un coupé de Habsbourg et d'Autriche.

[modifier] Population et communautés ethniques et religieuses

Habitants recensés


Trieste est une ville à la mentalité plutôt ouverte, de par sa position géographique de frontière et des vicissitudes historiques qui en ont fait le carrefour de nombreuses langues et cultures. En fait, quasiment tous les groupes ethniques et tous les mouvements religieux y disposent d'un lieu de culte spécifique. Dans la ville de Trieste même on compte actuellement à côté des Italiens une centaine de groupes ethniques minoritaires, tant déjà présents à travers l'histoire (Serbes, Slovènes, Roumains, Grecs, Allemands, Croates) que plus récemment installés (Albanais, Chinois, Africains, Sud-Américains).

À travers le vaste territoire communal de Trieste, qui s'étend jusqu'à la frontière avec la Slovénie, on rencontre aussi des faubourgs et des localités du haut-plateau karstique dans lesquels vit une communauté de langue et de culture slovène (5% de la population communale suivant le recensement de 1971), qui dispose de son propre réseau scolaire.

Grand Canal de Trieste
Grand Canal de Trieste

Il faut par ailleurs noter que de l'autre côté de la frontière se trouve une communauté italienne istrienne qui maintient des liens avec l'Italie, et plus particulièrement avec Trieste qui a accueilli après la Seconde Guerre mondiale de nombreux réfugiés italiens (profughi, esuli) d'Istrie et de Dalmatie, des régions devenues yougoslaves en 1945.

Avant la Première Guerre mondiale, la communauté de langue allemande dépassait les 10% de la population[réf. nécessaire] et celle de langue slovène atteignait les 24,80% (recensement de 1910). La première a ensuite quasiment disparu et la seconde s'est réduite. Actuellement, dans le centre urbain elles ont numériquement été dépassées par d'autres communautés, en particulier les Chinois, les Serbes et les Croates.

Trieste était également au tournant du XXe siècle, une ville ayant de fortes communautés religieuses minoritaires : orthodoxes grecs et serbes, et surtout juive. La communauté juive de Trieste comptait en 1900 entre 5 000 et 7 000 membres[1], installés là depuis le Moyen-Âge[2] au sein d'un ghetto créé vers 1690 autour du Corte Trauner[3], et ayant un rôle économique et culturel majeur pour la ville. De 1908 à 1912 fut édifiée une vaste synagogue dans le centre-ville qui reste de nos jours la plus grande d'Europe avec celle de Budapest (selon que l'on considère la surface ou le volume). En 1938, avec la promulgation des lois raciales, la communauté émigra massivement dans le reste de l'Europe et aux États-Unis. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'extermination de la communauté juive dans les camps d'Europe centrale et surtout dans le seul camp de concentration italien de la Risiera di San Sabba réduisit fortement la population juive de Trieste. De nos jours, la communauté hébraïque de Trieste compte environ 700 personnes[1].

[modifier] Économie

[modifier] Le port

Trieste, en tant que ville frontière et ouverte sur la mer, fut durant de nombreuses années une ville d'échanges commerciaux portuaires importants, et un des plus grands ports de la Méditérranée. L'activité portuaire s'est fortement réduite durant l'entre-guerre mais reste très présente au niveau de la gare maritime et des différentes installations portuaires du nord et du sud de la ville.

[modifier] Transports

La gare centrale de Trieste
La gare centrale de Trieste
Le tramway historique de la ligne Trieste-Opicina
Le tramway historique de la ligne Trieste-Opicina

Trieste possède deux importantes gares, l'une au nord, la gare centrale accueillant le traffic en provenance de l'Italie et du reste de l'Europe occidentale, l'autre au sud-ouest, la gare du Campo Marzio qui était tournée vers la côte dalmate et l'Europe centrale. Cette dernière gare est aujourd'hui transformée en un musée ferroviaire.

Un tramway historique, construit en 1902, relie Trieste à Opicina sur une ligne historique constituant le dernier exemple en Europe de traction mixte (électrique dans les parties normales et à crémaillère dans les fortes pentes). Cette ligne est aujourd'hui devenue touristique en montant sur les hauteurs de la ville et offrant un panorama unique sur le golfe.

[modifier] Personnalités

[modifier] Administration

Liste des maires (sindaci) successifs
Période Identité Parti Qualité
1993-2001 Ricardo Illy - -
2001 - 2006 Roberto Dipiazza Forza Italia -
25 avril 2006 Roberto Dipiazza Forza Italia -
Toutes les données ne nous sont pas encore connues.


[modifier] Hameaux

Barcola, Villa Opicina, Miramare, Grignano, Basovizza, Banne, Cattinara, Conconello, Contovello, Gropada, Longera, Padriciano, Prosecco, Santa Croce, Trebiciano, Servola, Cedassamare

[modifier] Notes et références

  1. ab Selon la plaquette informative de la synagogue de Trieste
  2. La première mention notariée d'un acte de vente à la communauté juive date de 1236 ((it)Histoire de la communauté hébraïque de Trieste)
  3. (it)Histoire de la communauté hébraïque de Trieste :Dal cinquecento al seicento il primo privilegio e la nascita del ghetto

[modifier] Communes limitrophes

Duino-Aurisina, Monrupino, Muggia, San Dorligo della Valle, Sesana (Sežana) (SLO), Sgonico

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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