Thaon-les-Vosges

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Thaon-les-Vosges
Carte de localisation de Thaon-les-Vosges
Pays France France
Région Lorraine
Département Vosges
Arrondissement Épinal
Canton Châtel-sur-Moselle
Code Insee 88465
Code postal 88150
Maire
Mandat en cours
Dominique Momon
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes CAPAVENIR
Latitude
Longitude
48° 15′ 05″ Nord
         6° 25′ 15″ Est
/ 48.2513888889, 6.42083333333
Altitude 296 m (mini) – 377 m (maxi)
Superficie 11,7 km²
Population sans
doubles comptes
7 785 hab.
(1 999)
Densité 665,38 hab./km²

Thaon-les-Vosges est une commune française, située dans le département des Vosges et la région Lorraine.

Ses habitants sont appelés les Thaonnais.

Sommaire

[modifier] Géographie

Thaon-les-Vosges est située dans la vallée de la Moselle à 10 km en aval d'Épinal et à 60 km de Nancy.

Accès et transport 
  • La ville bénéficie de deux accès directs vers la voie rapide N57.
  • Thaon-les-Vosges est traversée par le Canal de l'Est et le projet de création d'un port à visée touristique a été retenu. Des gravières sont en exploitation à la limite nord de la ville et les matériaux extraits sont convoyés par une rotation de barges vers Chavelot pour stockage.
  • La gare ferroviaire de la ville est située sur la ligne Nancy-Épinal.
Géologie 
  • La ville s'est construite dans la plaine alluviale de la Moselle.
  • Les prélèvements effectués en 1899 retrouvent cinq couches géologiques : Muschelkalk[1] supérieur et inférieur (Trias germanique), alluvions anciennes et modernes et limon des plateaux sur les points les plus élevés, en périphérie de la commune.

[modifier] Histoire

En juillet 2003 fut célébré le premier millénaire de la ville, les premières traces écrites attestant l'existence de la ville remonterait à l'an 1003.

En 1904, l'abbé Constant Olivier a publié un livre en deux volumes intitulé "Histoire de Thaon-les-Vosges"[2].

Il y fait état des quelques inventions archéologiques de la période gallo-romaine, faites sur le territoire de la commune :

- un fragment d'une porte de bronze, découverte dans le lit de la Moselle et déposée au Musée d'Epinal en 1835,
- de nombreux débris de tuiles plates, tuiles romaines, au lieu-dit Les Thuillons.

Deux découvertes laissent supposer une occupation antérieure :

- un éclat de silex au lieu-dit Fontaine La Chatte,
- une pointe de lance à douille en bronze datée de l'âge du bronze (Registre d'entrée du Musée d'Epinal, M.D.V.,V,99)[3].

Ce qui suit est tiré de l'histoire de Thaon d'après le livre de l'abbé C. Olivier.

Thierry de Hamelant, évêque de Metz construisit vers 980, au centre d'Épinal (Spinal) un monastère de vierges dédié à St-Goery et régit par les règles de St-Benoit. Secondairement sera fondé l'hôpital St-Goery à côté du monastère, et qui sera tenu par les religieuses. Thierry de Hamelant le plaça sous la protection des Papes, des empereurs, des ducs et des seigneurs lorrains.

Dès la fin du XII° siècle, les règles de St-Benoit sont oubliées et le monastère prend l'apparence d'un chapitre noble avec une organisation féodale; à la tête de ce chapitre se trouve l'abbesse secondée par la doyenne et la secrète.

Les dames abbesses d'Epinal étaient seigneurs fonciers et le territoire de Thaon était en grande partie sous leur pouvoir (les 3/4); le temporel des évêques de Metz recouvrait en effet le territoire de Thaon et le successeur de Thierry de Hamelant, Adalberon l'avait attribué au monastère en réservant le quart restant à l'évêché. Thaon était alors constitué de dix manses, ce qui permet d'évaluer la population à 200 - 250 habitants.

L'évêque mit le monastère sous la protection de l'empereur d'Allemagne Henri II (St-Henri), et c'est dans la charte officialisant cette mainbournie qu'apparait pour la première fois le nom de Thaon (Ad Tadonem).

Le territoire est donc divisé en deux seigneuries:

  • la grande seigneurie est la propriété des abbesses et
  • la petite seigneurie est la propriété de l'évêque de Metz.

De ce fait il y a deux maires à Thaon (voir administration, liste des maires).

À partir de 1260 le choix de l'évêque de Metz qui doit succéder à Jacques de Lorraine, mort cette même année, est responsable d'une querelle et d'une grande période de guerres entre l'évêque de Metz et le Duc de Lorraine. Thaon aura alors à souffrir des combats dans les territoires avoisinants (combat de Vaxoncourt en 1260, guerre de Guillaume de Trainel à partir du 21 juillet 1267, combat d'Hadigny en 1272)

La fin du XIII° siècle et tout le XIV° siècle verront continuer ces combats. Le dernier accord de paix est daté de 1395 (Richard de Châtel y demande à l'évêque de Metz le remboursement de dommages occasionnés par ses troupes dans la ville d'Igney et dans la ville de Fontenois sous Deneuvre).

Les besoins d'argent de l'évêque de Metz sont tels qu'il est amené à vendre la petite seigneurie en y conservant ses droits de suzerain, à Philibert de Bauffremont (dénombrement manuscrit signé de Philibert de Bauffremont, conservé à la bibliothèque d'Epinal et daté du 23 juin 1495).

La petite seigneurie restera la propriété des Beaufremont et la dernière lettre qui en fait état est signée Pierre de Bauffremont et datée du 6 mars 1444.

La période qui suit est obscure sans aucun document historique précisant à qui appartient la petite seigneurie. Et en 1509, on retrouve, dans les comptes des receveurs d'Épinal, la petite seigneurie rattachée à la ville d'Épinal , et donc propriété des ducs de Lorraine.

Thaon subira les conséquences des événements militaires du XV° siècle: incursion des troupes seigneuriales de Robert III de Sarrebruck, de Robert de Baudricourt (1431), passages des routiers et des écorcheurs, mercenaires privés d'employeurs. Cinq cents routiers périront dans les flammes de Sercoeur incendiée par les soldats de l'évêque de Verdun.

Thaon souffrira également des hostilités incessantes entre les deux villes voisines : Châtel la bourguignonne et Épinal la lorraine. Ce conflit commence en 1465 lorsque Louis XI donne la possession d'Épinal à Thiébaut IX, seigneur de Châtel et maréchal de Bourgogne, ce que les bourgeois d'Épinal refusent, et se termine le 5 janvier 1476 avec la mort de Charles le Téméraire à Nancy.

Après un demi-siècle de tranquilité, la région de Thaon va connaitre une période de troubles à partir de 1535 avec le désir de chefs protestants d'imposer le religion de Luther, d'abord Guillaume de Furstemberg, puis le colonel et baron Polwillers, gouverneur de Haguenau.

Dix ans plus tard, les protestants de France veulent aider ceux d'Allemagne et Thaon verra passer les troupes luthériennes du prince de Condé et les reîtres de Jean Casimir, le fils de l'électeur palatin Frédéric III (1567).

En 1569, le roi de France Henri III essaie de leur barrer la route à Jeuxey et à Baccarat alors que le duc Charles III renforce la garnison de Châtel; ces troupes vivent aux frais des villages où elles s'abritent y compris Thaon.

La guerre entre catholiques et protestants en France ramène Jean-Casimir et ses reîtres en 1575 en Lorraine. Ils sont rejoints par 7000 suisses aux environs de Thaon et ils se dirigent vers la frontière française en janvier 1576 (6° guerre de religion) en incendiant une partie de Portieux.


L'année 1633 marque le début des hostilités entre la Lorraine et la France qui vont durer plus de trente ans.

Thaon aura à subir le passage des différentes troupes du conflit; la population épuise toutes ses ressources à subvenir aux besoins des différents belligérants et sera rançonnée, pillée, ses champs dévastés. Les soldats qui ont laissé les plus mauvais souvenirs sont les suédois et les cravates (croates?) qui incendient presque systématiquement tous les villages qu'ils occupent; c'était particulièrement le cas du régiment de Batilly (régiment weimarien du nom de son colonel, à la solde de la France).

Le Traité des Pyrénées n'est suivi que d'une brève accalmie et la guerre recommence en août 1670. Un mois plus tard Créqui investit Épinal et fait le siège de Châtel qui se rend le 29 septembre.

Il y aura bien un essai de riposte de Charles IV en février 1674 (reprise de Remiremont, d'Épinal puis de Châtel) mais la réaction de Turenne va mettre fin aux hostilités.

Blason thaonnais
Blasonnement 
D'azur au taon d'or ailé d'argent.
Le blason joue sur l'homonymie des noms de la ville et du taon. C'est un parfait exemple d'armes parlantes.
L'église vers 1905
L'église vers 1905

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
8 juin 2008 2014 Dominique Momon Responsable d'agence bancaire
mars 1995 25 mai 2008 Raymond Dégémard UMP Conseiller général, décédé en cours de mandat.
1983 1995 Bernard Juteau
1971 1983 Pierre Deschaseaux
1952 1971 Roger Ehrwein
1945 1952 Victor Benoit
1942 1945 Roger Ehrwein
1934 1942 Louis Guillon PRAS Député
1929 1934 Sacha Lederlin
1924 1929 Louis Guillon PRAS Député
1919 1924 Paul Lederlin GD Sénateur
1884 1919 Armand Lederlin



A Thaon-les-Vosges siège l'administration de la Communauté de communes CAPAVENIR qui regroupe les communes de Chavelot, Frizon, Gigney, Girmont, Mazeley, Nomexy, Oncourt et Thaon-les-Vosges.

Jumelage 
La ville est jumelée avec Drapeau : Allemagne Alzenau (Allemagne)[4].

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004
7078 7622 7745 7421 7504 7785 7964
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Économie

La ville de Thaon-les-Vosges doit son développement à l'installation de l'industrie textile sur son territoire après la guerre de 1870.
Auparavant la ville suscitait bien peu d'intérêt; les écoliers de 1863 n'en connaissait que ces quelques lignes: Thaon dans la plaine, près de la Moselle, à 7 km de Châtel, 10 km d'Epinal, 524 habitants. Féculerie. Le roi y était seigneur haut justicier[5]

La crise textile a commencé au début des années 1960 et a très vite provoqué des restructurations dans les entreprises, des fermetures d'ateliers et des déplacements de personnels d'une unité à l'autre au sein des groupes industriels. La ville a dû réagir et attirer des entreprises créatrices d'emplois: sociétés d'importance, telles Honeywell ou Viskase, mais aussi de plus petites unités majoritairement installées au sein de la zone industrielle Innova 3000, en bordure de la voie rapide.
En 2008, on dénombre 55 implantations d'entreprises et 2000 emplois sur le site d'Innova 3000, ce qui en fait la zone industrielle la plus importante des Vosges.

Grâce à l'implantation de la société Honeywell, la ville est devenue la capitale mondiale du turbocompresseur.

[modifier] Curiosités

La Rotonde
La Rotonde

La Rotonde, monument historique, est un édifice imposant en forme de croix de Lorraine (vue du ciel) qui fut construit à partir de 1910 par la Blanchisserie et Teinturerie de Thaon-les-Vosges (BTT) comme foyer patronal pour les habitants de la ville. Elle est l'œuvre mi-régionaliste, mi-moderne de l'architecte Desclers, avec des extensions par l'architecte Albert Hébrard en 1920. La grande salle de la Rotonde est décorée de peintures murales par Löys Prat.
Devenue salle municipale en 1980, la Rotonde abrite un théâtre de plus de 1000 places et accueille aujourd'hui de nombreux salons, congrès, séminaires, expositions et spectacles. Grâce à une coopération active entre les villes de Thaon et d'Épinal, la Rotonde fait l'objet d'un ambitieux projet culturel pour devenir un pôle culturel de la Lorraine du Sud sous le nom de Scène Vosges.
Ce théâtre fait partie d'un Syndicat Mixte à vocation culturelle l'associe à deux autres lieux de diffusion, de création : l'auditorium de la Louviére, le théâtre d'Épinal. Le théâtre de la Rotonde a pour but de devenir une scène conventionnée. Des travaux de réhabilitation sont programmés de juin 2007 à août 2008.

L'église Saint-Brice abrite un orgue Kern acheté par la paroisse en 1975 [1].


[modifier] Tourisme

La ville dispose d'une aire aménagée réservée aux camping-cars, en bordure du canal de l'Est. A proximité immédiate on trouve un lieu de promenade ombragé,un terrain destiné à la pratique de la pétanque, un minigolf et quelques jeux destinés aux plus petits. Les usagers apprécient particulièrement la tranquilité et la proximité des commerces.


[modifier] Vie locale

[modifier] Manifestations

Innova 3000
Innova 3000
  • Marché d'Antan chaque premier jeudi du mois
  • Marché des Nuits d'Été
  • Marché de Noël
  • Foire de Printemps
  • Fête des Géraniums
  • Fête de l'Homme, Nature et Environnement, foire bio
  • Salon des artistes amateurs
  • Salon des collectionneurs
  • Salon du modéle réduit
  • Ronde hivernale (course à pied)

[modifier] Établissements scolaires

  • Lycée :
    • Lycée professionnel Émile Gallé, 5, rue Auguste Dedecker.
  • Collège :
    • Collège Elsa Triolet, 6, rue Roger Ehrwein.
  • Écoles primaires :
    • École élémentaire de Bouxières, 6, rue de la 2ème D.B.
    • École élémentaire Jules Ferry, 6, place Jules Ferry.
    • École élémentaire Gohypré, 22, avenue Pasteur.
  • Écoles maternelles :
    • École maternelle Bouxières, 6, rue de la 2ème D.B.
    • École maternelle Jules Ferry, 6, place Jules Ferry.
    • École maternelle Gohypré,22, avenue Pasteur.
  • Centre de Formation d'Apprentis de l'Industrie, 6, rue de l'Avenir.

[modifier] Vie culturelle

À Thaon s'est ouverte le 3 avril 2007 la médiathèque Capavenir qui pratique des tarifs préférentiels pour les habitants de la Communauté de communes Capavenir. Il est possible de s'inscrire à des cours gratuits d'informatique.

[modifier] Écologie et recyclage

La Communauté de communes CAPAVENIR attribue des aides aux équipements utilisant des énergies renouvelables, et aux systèmes permettant la récupération des eaux pluviales.

Thaon-les-Vosges dispose d'une déchèterie ouverte au public tous les jours de la semaine et qui collecte verre, papier, métaux, encombrants, carton, huiles usagées, déchets verts, piles, matériels électroménagers, électronique et informatique, bois.

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. http://de.wikipedia.org/wiki/Muschelkalk
  2. C. Olivier, "Histoire de Thaon-les-Vosges", Res Universis éds, fac-similé de l'édition restaurée de 1904, 1990 (ISBN 2877604098).
  3. Michel Provost, directeur scientifique, "Carte archéologique de la Gaule", tome 88, Les Vosges Académie des Inscriptions et Belles Lettres éds. 2005 (ISBN 287754088X).
  4. http://en.wikipedia.org/wiki/Alzenau
  5. Géographie physique, administrative et historique des Vosges à l'usage des écoles primaires par Gérard Gley, professeur au collège d'Epinal, édité en 1863 chez Vve Gley, imprimeur de la Préfecture à Epinal

[modifier] Liens externes