Tablighi Jamaat

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Le ou la Tablighi Jamaat (Tablīghī djamā'at, Jamaat Tabligh, Jama’a Tabligh, Jama’a at-tabligh, en arabe تبليغي جماعت ou Djamā'at al-tablīgh)[1] est un mouvement fondé à la fin des années 1920 dans la province indienne de Mewat par Muhammad Ilyas Kandhalawi (1885-1944), soufi renommé et continuateur de l'œuvre de son père Muhammad Ismâil (1835-1898), commencée en 1880. En arabe, tabligh signifie « délivrer [le message] » et le Tablighi Jamaat prétend faire revivre cette obligation que ses membres considèrent comme fondamentale pour les musulmans. Ce mouvement, connu en interne sous le nom de dīnī da'wat ou « mission religieuse », a avancé comme base à son existence le verset du Coran (III, 104) «  Que de vous se forme une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et proscrive le blâmable ».[2]

Ilyas faisait partie d'un groupe Soufi en Inde et il est le créateur du slogan Aye Musalmano! Musalman bano (« Musulmans ! Soyez des musulmans. ») Au départ, le mouvement était censé transformer les Hindous convertis qui pratiquaient l'Islam sous une forme hétérodoxe (du fait de leur culture, plus hindoue que musulmane) en « musulmans complets ». Ses missionnaires l'ont ensuite implanté, d'abord dans les pays musulmans au cours des années 1940, puis dans les pays industrialisés au cours des années 1950 et 1960, enfin dans le reste du monde, la France n'ayant été concernée qu'à partir de 1960 (le mouvement y a adopté la forme d'une association dénommée « Foi et Pratique »).[3]

Les Tablighis suivent des codes stricts de droit islamique. Ils observent le dogme religieux, des codes vestimentaires et des méthodes minutieuses en matière de pratique religieuse. Leurs activités se limitent en général à la communauté musulmane, leur objectif principal étant l'éveil spirituel des musulmans dans le monde. Leurs six points centraux (appelés aussi six qualités) sont :

  1. La certitude sur Allah (al yaqine) et le chemin du Saint prophète Mohammed (sunna)
  2. La prière avec concentration et dévotion (salat dat al khouchou'oua al khoudou') ;
  3. La science et le rappel perpétuel de Dieu (al Ilm wa al Zikhr) ;
  4. L’amour et la générosité envers toutes les créatures (Ikram al Muslimin) ;
  5. L’intention sincère et son renouvellement (Tashih al niya oua ikhlasouha) ;
  6. La prédication et la mission (da’wa illalah wa al khourouge fi sabillilah).[4]

Le mouvement fonctionne sur le système de la concertation (choura), à différents échellons. La concertation est une tradition du prophète Mohammed et les gens qui pratiquent cet effort font revivre cette tradition prophètique. De nombreuses personnes prétendent que ce mouvement est une secte dirigé par la famille kandhlavi. Or, le mouvement n'est pas dirigé puisqu'il fonctionne sur un système de choura les membres qui la compose sont issus de régions et d'origines différentes.

Les prédicateurs autofinancent leurs sorties. En effet, dans la vie "civile", ces prêcheurs qui partent dans le monde pour propager le message de l'Islam sont en grande majorité des pères de famille, des personnes appartenant à toutes les catégories socio-professionnelles. Les durées des stages de religion proposés sont variables et adaptables en fonction des besoins spirituels de la personne: 3, 10, 20 ou 40 jours voire même jusqu'à 4 mois. Ce système de stage se fait par graduation. Un nouvel arrivant ne sortira que 3jours pour grimper progressivement et faire un stage de formation de 4 mois qui lui vaudra le titre de d'"ancien"(qadim), car étant sensé connaître le fonctionnement du mouvement et à son tour pouvoir le propager à des nouveaux soucieux de parfaire leur religion.

Ce programme d'action de la propagation de la foi est apolitique, et est surveillé par les savants qui constituent la machoura, de manière à purifier le mouvement de toutes sortes d'hérésies que peut connaître un phénomène religieux de grande ampleur. Aussi, est il recommandé pour ceux qui participent de se rendre régulièrement dans les centres de tabligh (markez) pour écouter les conseils (hidayates) des savants et des anciens.


[modifier] Critique du Tabligh

Le Mouvement Tabligh est beaucoup critiqué à travers le monde, et ils sont accusés de n'avoir aucune connaissance de la religion et de ne pas chercher l'apprentissage. On les accuse meme de precher des croyances erronées qui n'appartiennent pas à l'Islam.

Voici l'avis de deux savants, appartenant à la mouvance salafiste de l'Islam, sur ce mouvement:

L' ancien mufti d'Arabie Saoudite Abdelaziz Ibn Baz:

« Tout individu qui appelle à Allah est « Mouballigh »[1], « Transmettez de moi ne serait-ce qu’un verset »[2] mais la Jama’a des Tablighs qui est connue, d’origine indienne est pleine de fables, d’innovations et de formes de polythéisme, alors il n’est pas permis de sortir avec eux, sauf pour une personne qui aurait de la science et qui sortirait avec eux dans le but de les réprimander et de les instruire. Mais si l’individu[3] sort dans l’unique but de les suivre, alors non! Car ils regorgent de légendes et d’erreurs, et un manque de science. Par contre s’il y a un groupe qui prêche, autre que ces derniers, formée de gens ayant la connaissance et la science, alors que l’individu sorte avec eux pour la Da’wa à Allah. Ou bien si l’individu possède des connaissances et de la science, qu’il sorte avec eux pour les éclairer, les réprimander, les exhorter vers le bien, les instruire afin qu’ils délaissent leur Minhaj faux et qu’ils reviennent à la voie de Ahl as- Sounnah wal Jama’a »[4]


Le savant Syrien Nasserdine Albani:

" La Jama’a des Tablighs ne se base pas sur Le Livre d’Allah, la Sounnah de Son Messager, et le cheminement des Pieux predecesseurs. Et puisqu’il en est ainsi il n’est pas permis de sortir avec eux, car cela s’oppose à notre manière (Minhaj) pour transmettre la voie des Pieux predecesseurs. En effet, pour faire la Da’wa à Allah, c’est le savant qui doit sortir , quant à ceux qui sortent avec eux il leur incombe de rester dans leur pays et d’apprendre la science dans leurs mosquées jusqu’à ce que parmi eux se forment des savants qui prendront leur rôle dans la Da’wa à Allah. Donc l'etudiant en sciences religieuses doit appeler ces gens, dans leur pays à apprendre le Coran et la Sounnah et à y appeler les gens. De plus la Jama’a des Tablighs ne se préoccupe pas de l’appel au Coran et à la Sounnah comme principe général, mais ils considèrent cette Da’wa comme étant cause de division et c’est pourquoi cette Jama’a se rapproche étroitement de la Jama’a des Frères Musulmans."

Il existe aussi beaucoup d'autres avis sur le mouvement Tabligh. Son caractere sectaire a parfois été mis en evidence par les gens qui y faisaient partie car toute personne qui entre dans le mouvement doit obligatoirement suivre les ordres de "l'Amir" qui est une sorte de guide spirituel. Eux le considèrent comme un éducateur.

[modifier] Notes

  1. L'article de l'Encyclopédie de l'Islam s'intitule Tablīghī djamā'at et précise que l'équivalent en arabe est Djamā'at al-tablīgh. On trouve dans la presse et dans les revues scientifiques francophones des articles qui emploient l'une ou l'autre appellation et l'accordent selon l'un ou l'autre genre.
  2. Cité par Moussa Khedimellah, « Jeunes prédicateurs du mouvement Tabligh : la dignité identitaire retrouvée par le puritanisme religieux ? »
  3. Association enregistrée en avril 1972 à la préfecture de Seine-Saint-Denis, cf. Gilles Kepel, Les banlieues de l’Islam : naissance d’une religion en France, Seuil, Paris, 1987.
  4. Moussa Khedimellah, op. cit.. La liste donnée par l'article de l'Encyclopédie de l'Islam n'est pas exactement la même.

[modifier] Bibliographie

  • Moustapha A. Diop, « Structuration d'un réseau : la Jamaat Tabligh (Société pour la Propagation de la Foi) », dans Revue européenne des migrations internationales, vol. 10 (1994), n° 1, p. 145-155. [prés. en ligne]
  • M. Gaborieau, « Tablīghī djamāʿat », dans Encyclopédie de l’Islam, vol. X, 1998.
  • Moussa Khedimellah, « Jeunes prédicateurs du mouvement Tabligh : la dignité identitaire retrouvée par le puritanisme religieux ? » , dans Socio-anthropologie, n° 10 « Religiosités comtemporaines [sic] ». [lire en ligne]
  • Ben Halima Abderaouf, " TABLIGH : Etape IV "[lire en ligne]


  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tablighi Jamaat ».