Système digestif aviaire

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Les oiseaux disposent d’un système digestif original qui possède des caractéristiques communes bien que les régimes alimentaires et les modes de vies soient très différents. Ce dispositif permet à la fois de soutenir un métabolisme élevé et d’être très performant (le Gypaète barbu est capable de digérer et assimiler des os)[1].

Appareil digestif du tétras du Canada
Appareil digestif du tétras du Canada

Sommaire

[modifier] Les régimes alimentaires

Les oiseaux, du fait de leur métabolisme élevé, doivent se nourrir d’aliments à haute valeur calorique. Pour certains oiseaux comme les oiseaux-mouches, les réserves d’énergies ne sont que de quelques heures au-delà desquelles ils meurent s’ils ne sont pas alimentés. Les oiseaux sont par exemple granivores, piscivores, carnivores, nécrophages, frugivores, nectarivores mais les vrais sténophages sont rares. Cette spécialisation alimentaire se traduit par des variations importantes sur les fonctions des divers organes. C’est ainsi que certaines espèces ont des langues très développées comme les oiseaux-mouches et que d’autres n’ont qu’une langue très réduite comme la langue de 1 cm des pélicans. Certaines, comme les granivores ont développé un jabot, d’autres pas. Certaines espèces comme les martinets ont des glandes salivaires très développées, cependant ceci est rare, le bec ne servant pas à mastiquer la nourriture, comme chez les mammifères.

Les oies, des Psittacidae, les Columbiformes, des Cracidae, des Passeriformes, les calaos et les casoars consomment volontairement de la terre on parle de Géophagie. L'absorption de terre, comme de l'argile, est supposée réduire l'effet d'alcaloïdes toxiques contenu dans certaines plantes.

[modifier] Le transport du glucose

Le système de transport du glucose des oiseaux est différent de celui des mammifères, des amphibiens et des poissons. Il ne varie pas en fonction des concentrations en hydrocarbonates, y compris lorsque la saison change. L'absorption intestinale est principalement passive et ne dépend pas des variations du régime alimentaire. Ce système permet une assimilation rapide mais il est particulièrement sensible aux toxines. Ceci réduit donc la niche alimentaire des oiseaux et lorsque la concentration en glucose est plus faible à l'intérieur de la cellule intestinale que dans le plasma, le glucose peut diffuser dans le mauvais sens[2].

[modifier] Transit des aliments

Le système digestif des oiseaux est donc composé d’un bec spécialisé, sans dents. Dans tous les cas, les aliments sont éventuellement brisés mais pas mâchés. Les aliments passent par l’œsophage puis traversent le jabot lorsqu’il existe. Ils passent ensuite par l’estomac glandulaire où ils subissent l’attaque d’acides et d’enzymes. Une fois imprégnés, les aliments sont expulsés vers le gésier qui est un estomac musculaire. Certaines espèces avalent des pierres appelées gastrolithes pour accroître l’efficacité de celui-ci. À ce niveau, les aliments sont broyés. Ils sont enfin assimilés par les intestins, puis éliminés, de même que les déchets rénaux, par le cloaque. L'urine est blanche et est très peu liquide. Les déjections, urine et fèces, semi-solides, transitent par le cloaque et sont éliminées par l’anus.

Certains oiseaux comme les rapaces et certains oiseaux de mer expulsent par la bouche des pelotes de réjection alors que le reste de leurs proies se trouvent dans le gésier. Ceci leur permet d’éviter que certains élements gobés non digestes (plumes, os et poils par exemple) ne fassent un transit complet.

[modifier] Les excrétions

Comme beaucoup de reptiles, les oiseaux sont principalement uricotéliques, excrétant de l’acide urique et des urates et non amino-uréolétique (excrétion d'une combinaison d’ammoniaque et d’urée). Cependant certaines espèces, comme les Trochilidae, le sont partiellement[3]. Parmi les excréments, on trouve de la créatine alors que les mammifères éliminent de la créatinine.

[modifier] Les organes

Les rôles du foie et du pancréas sont analogues à ceux des mammifères.

[modifier] La langue

Le squelette de la langue est formé par l’entoglosse et l’os basibranchial crânial. La forme de la langue, comme celle du bec dépend du régime alimentaire. Chez les oiseaux-mouches, elle est très longue, fourchée à son extrémité et munie de petites soies et de nervures. La langue des pics-verst ressemble à une suite de triangles isocèles emboîtés selon leur hauteur. Celle des Galliformes a la forme d’un fer de flèche et est recouverte crânialement d’un étui corné. Elle est particulièrement musclée chez les psittacidés. Les Anatidae ont une langue qui ressemble plus à celle des humains, plate, large, molle et arrondie à son extrémité.

[modifier] Le cloaque

Le cloaque est divisée en trois parties: le coprodaeum qui reçoit le contenu évacué des intestins, l'urodaeum qui les déchets rénaux et ?.

Les oiseaux disposent de deux reins et uretères disposés symétriquement, situés dans des fosses dites rénales qui sont des dépressions de la surface ventrale du synsacrum et des ilia. Les reins sont plats et constitués de trois parties reliées entre-elle par des ponts parenchymateux. Ces lobes globalement rectangulaires sont qualifiés de crânial, moyen et caudal en fonction de leur position. Les uretères débouchent dans l'urodaeum à l’exception des Struthionidae qui possèdent une vessie.

[modifier] Le pancréas

Le pancréas est assez volumineux en comparaison avec celui des mammifères, sûrement pour produire suffisamment du suc pancréatique, qui doivent compenser l'absence de mastication et l'action limitée de la salive. Les sucs sont libérés dans le duodénum.

[modifier] Le foie

Tous les oiseaux disposent d'un foie volumineux ce qui peut se comprendre par leur besoin d'énergie important à des moments précis. D'une façon générale, le foie est gros et gras si l'oiseau est gros et gras. Il est également très volumineux chez les oisillons. Toutes les espèces ne possèdent pas un foie aussi important: il est plus petit chez les galliformes, les strigiformes, les rapaces nocturnes et les grands psittacidés que chez les columbiformes ou les espèces migratrices soumises au Zugunruhe.

Le foie des oiseaux est bilobé et le lobe droit est souvent plus développé que le gauche. Le foie humain est lui composé de quatre lobes. Leur forme dépend des espèces. Il secrète leur bile, acide et non pas basique comme chez les mammifères, directement dans le petit intestin via la vésicule lorsqu'elle existe.

Certaines espèces d'Anatidae sont élevées pour produire des foies gras.

[modifier] La vésicule biliaire

Certaines espèces n'ont pas de vésicule biliaire comme certains Columbiformes et psittacidés. Si elle est présente, elle se loge dans un creux au sein du lobe droit du foie. Elle a une forme tubulaire chez les oiseaux aquatiques et n'est pas présente chez certaines espèces de Psittacidae.

[modifier] Les intestins

Comme chez les autres vertébrés, la longueur des intestins dépend du régime alimentaire. Le rejet de gaz est moins important chez les oiseaux que pour les mammifères. L'intestin est constitué de l'intestin grêle formé du duodénum, jéjunum, iléon puis du gros intestin formé du très court côlon et du cæcum ou chez certaines espèces, des bactéries dissolvent la cellulose. Beaucoup d'espèces, comme les Psittacidae, ne disposent pas de cæcum.

Le gros intestin sert principalement à absorber l'eau et les électrolytes. Les aliments restant sont métabolisés par des bactéries. Les vitamines K et certaines vitamines B y sont synthétisés. Il est plus développé chez certains oiseaux aquatiques, Galliformes ou ratites pour faciliter la digestion les matières végétales. On suppose que pour la plus grande partie des espèces, il est court afin d'être plus léger, de façon à favoriser le vol.

La musculature du duodénum iléon et côlon est plus importante. Le gros intestin est relativement court chez les oiseaux.

[modifier] Les maladies

Les oiseaux domestiques souffrent de nombreux dérangements du système digestif. Les déficits alimentaires sont une des premières causes de maladie pour ces espèces. Un déficit en calcium provoque par exemple des fractures, des coquilles d'œuf ou des becs mous, des scolioses. Un déficit en vitamine A ou une obésité peuvent provoquer des pododermatites, des maladies de peau ou des problèmes de plumes. Les oiseaux peuvent également développer des goîtres suite à un déficit en iode ou à un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde.

Les oiseaux sont sensibles au stress, ce qui peut provoquer une anorexie. D'autres causes peuvent aussi la provoquer, comme une maladie ou une parasitose. Les juvéniles peuvent souffrir d'une stase du jabot qui les conduit à une anorexie.

Les diarrhées ou les néphrites sont souvent la conséquence d'autres maladies. Les diarrhées par exemple peuvent être la conséquence d'une intoxication liée à une blessure par plomb. Une tumeur des reins peut être cause d'une néphrite.

Bon nombre de problèmes alimentaires causent également des problèmes d'une façon indirecte et ont pour conséquence une rétention d'œuf, des pertes de plume ou des diarrhées. Une constipation est certainement le signe d'une rétention d'œuf.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. (fr)Gilbert Blaising, « Les oiseaux ont toujours faim » sur Oiseau.net
  2. (fr)Le système digestif des oiseaux sur ornithomedia.com
  3. (en) Preest, M. R. and Beuchat, C. A., « Ammonia excrétion by hummingbirds », dans Nature, 1997, 386, p. 561-562