Pancréas

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Situation du pancréas dans la cavité abdominale.
Situation du pancréas dans la cavité abdominale.
Rapports du pancréas avec le tube digestif et les voies biliaires.
Rapports du pancréas avec le tube digestif et les voies biliaires.

Le pancréas est un organe abdominal digestif rétropéritonéal (le péritoine recouvre sa face antérieure) situé derrière l'estomac, devant et au-dessus des reins. Ses fonctions dichotomiques de glandes à sécrétions exocrine et endocrine font du pancréas une glande amphicrine. Chez l'Homme, le pancréas avoisine les 15 cm de long pour une masse allant de 70 à 100 g.

Sommaire

[modifier] Historique

Le pancréas, étymologiquement "tout en viande" ( gr: Πανχρεας, pan : tout ; kréas : viande), fut décrit pour la première fois par Herophilos (lat 'Herophilus'), un anatomiste et chirurgien grec. Il fut nommé quelques centaines d'années plus tard par un autre anatomiste grec, Ruphos.

[modifier] Embryologie

Il est issu de l'endoblaste . Il se développe par bourgeonnements (l'un ventral et l'autre dorsal) sur l'intestin primitif antérieur sous l'ébauche hépatique. Ces bourgeonnements (ou diverticules) se forment respectivement aux 26 et 29e jours de la vie embryonnaire chez l'Homme. À la 5e semaine, le bourgeon ventral migre dans la région dorsale et fusionne, à la 6e semaine, avec le bourgeon dorsal. Le pancréas endocrine dérive du seul bourgeon dorsal alors que le pancréas exocrine provient des deux.

[modifier] Anatomie

Le pancréas est un organe rétropéritonéal, situé en avant de l'aorte, de la veine cave et des veines rénales, en arrière de l'estomac et du côlon transverse. Il s'étend transversalement de droite à gauche, du duodénum au pédicule vasculaire de la rate (on distingue sur sa longueur la tête, l'isthme, le corps, et la queue du pancréas, de droite à gauche). Il a des rapports "intimes" avec les veines splénique et mésentérique inférieure, dont la confluence forme le tronc spléno-mésaraïque, au contact du corps et de la queue du pancréas ; et de la veine mésentérique supérieure, qui rejoint ce tronc veineux pour former la veine porte, en arrière de l'isthme pancréatique et en avant de l'uncus pancréatique (ou petit pancréas rétro-veineux).

Le tronc cœliaque se divise sur le bord supérieur, en artère hépatique commune, qui gagne le hile hépatique en cheminant sur le bord supérieur de la tête du pancréas (elle abandonne l'artère gastro-duodénale, qui court sur la face antérieure de l'isthme pancréatique), et artère splénique, qui décrit un trajet sinueux sur le bord supérieur du corps et de la queue du pancréas (l'artère coronaire stomachique, troisième branche du tronc cœliaque, n'entretient pas de rapport avec le pancréas ; mais la veine coronaire stomachique suit la faux de l'artère hépatique commune pour rejoindre la veine porte).

Par ailleurs le cadre duodénal entoure la tête du pancréas, comme un pneu sa roue, entretenant des rapports intimes vasculaires. Enfin le cholédoque pénètre dans la tête du pancréas, avant de s'aboucher dans le duodénum par une structure commune avec le canal de Wirsung : la papille duodénale.

Le pancréas est une glande endocrine (sécrétion de l'insuline et d'autres hormones pancréatiques dans le sang), et exocrine (excrétion des enzymes pancréatiques vers le duodénum) par l'intermédiaire de canalicules pancréatiques, qui confluent pour former le canal de Wirsung.

[modifier] Histologie

Le pancréas est la deuxième glande la plus grosse en volume après le foie. Cependant, à l'inverse de sa grande sœur hépatique, la glande que constitue le pancréas comporte deux parties distinctes tant au niveau anatomique que fonctionnel :

  • une partie exocrine,
  • une partie endocrine.


[modifier] Le pancréas exocrine

La fonction exocrine du pancréas est la sécrétion des enzymes pancréatiques dans le duodénum, par le canal de Wirsung. Le suc pancréatique contient des proenzymes biosynthétisées par les cellules acineuses. Ces proenzymes sont inactives: elles seront activées dans le tube digestif par les sucs gastriques pour détruire des molécules plus ou moins grosses, elles seront alors appelées hydrolases. Parmi les enzymes sécrétées par les acini, on retrouve des enzymes protéolytiques (trypsine, chymotrypsine, carboxypeptidase...) mais aussi des ribonucléases (RNase) et des désoxyribonucléases (DNase) qui dégradent des résidus nucléotidiques. Les sécrétions pancréatiques ont un pH compris entre 7,5 et 8,2. Le suc pancréatique est donc alcalin, ce qui permet de tamponner le chyme stomacal.

[modifier] Le pancréas endocrine

Comme toutes les glandes endocrines, le pancréas synthétise des produits de sécrétion qui sont libérés dans la circulation sanguine où ils vont agir à distance vers des tissus (ou cellules) cibles. La partie endocrine ne représente que 1% du pancréas (en nombre de cellules et en masse) mais s'octroie 10% de son irrigation sanguine. Les produits synthétisés par le pancréas endocrine sont principalement les quatre hormones suivantes :

  1. l'insuline (seule hormone hypoglycémiante)
  2. le glucagon (hormone hyperglycémiante)
  3. la somatostatine
  4. le polypeptide pancréatique

Le glucagon et l'insuline sont donc deux hormones nécessaires à la régulation de la glycémie (concentration du glucose dans le sang). Le glucagon et l'insuline sont produits au niveau des îlots de Langerhans; par les cellules insulaires A (pour le glucagon) et B (pour l'insuline). Les cellules D sécrètent quant à elles la somatostatine qui a un effet inhibiteur sur la sécrétion d'insuline et de glucagon ; les cellules F (aussi nommées cellules PP) produisent le polypeptide pancréatique. Les proportions des cellules A, B, D et F au sein du pancréas endocrine représentent 20, 70, 5 et 5% respectivement. La distribution de ces cellules est particulière, chaque îlot de Langerhans étant constitué d'une masse centrale de cellules à insuline, les cellules à glucagon, les cellules à somatostatine et les cellules à polypeptide pancréatique se retrouvant à la périphérie. La proportion de ces cellules varie selon qu'elles se situent dans la partie basse de la tête du pancréas ou, au contraire, dans la partie haute, le corps ou la queue du pancréas.

En termes simples, le glucagon accélère la glycogénolyse[1]. L'insuline, elle, fait l'effet contraire, car elle favorise la glycogénogénèse[2].

[modifier] Notes et références

  1. Glycogénolyse : transformation du glycogène en glucose réalisée dans le foie qui a pour but d'augmenter le taux de sucre dans le sang
  2. Glycogénogénèse : transformation du glucose du sang en glycogène stocké dans le foie pour abaisser la glycémie

pour plus de détails sur la partie du pancréas endocrine, se référer à l'ouvrage de Simon Idelman et Jean Verdetti "Endocrinologie et communications cellulaires" aux éditions EDP Sciences, 2000.

[modifier] Voir aussi