Flatulence

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Flatulence
CIM-10 : R14

Une flatulence est l'accumulation d'un gaz dans les intestins, expulsé hors du corps humain par l'anus (pet, vesse).[1]

Flatulence vient du latin "flatus" qui signifie "souffler".

Les flatulences sont le résultat de la fermentation des matières décomposées ; on y trouve notamment des gaz non odorants : du méthane (gaz inflammable produit par des bactéries), du dioxyde de carbone, de l'azote, de l'oxygène, de l'hydrogène, et des gaz odorants sulfurés.[réf. nécessaire]

Leur intensité dépend de nombreux facteurs : la constipation, certaines maladies intestinales... En fait, on distingue plusieurs sortes de « pets ». En effet, il y en a des longs, des bruyants et des sourds qui produisent souvent un effet de dégoût.

Issus de la fermentation intestinale, ces gaz sont d'autant plus présents que les aliments se décomposent : les protéines complexes, notamment. La consommation de légumes secs (flageolets, cassoulet, soja, lentilles, pois cassés) et de viandes rouges en augmente donc la production. La mauvaise absorption de certains glucides (lactose, fructose...) peut aussi provoquer des flatulences. Plus rarement, la giardiase, une parasitose bénigne de l'intestin, peut causer des flatulences.

En moyenne, une personne libère par jour de 0,5 à 1,5 litre de gaz, en 12 à 25 occasions. Les herbivores en produisent plus.[réf. nécessaire]

Sommaire

[modifier] Effets sur la santé

Le pet a fait l'objet de nombreuses études scientifiques. Les scientifiques semblent même lui porter un intérêt tout particulier. Par exemple, le Prix Ig Nobel de biologie a été attribué en 1994 à W. Brian Sweeney, Brian Krafte-Jacobs, Jeffrey W. Britton, et Wayne Hansen, pour leur étude sur la prédominance de soldats constipés dans les troupes déployées par les États-Unis, et particulièrement pour leur analyse numérique de la fréquence des mouvements d'entrailles (borborygmes et péristaltisme) [2].

[modifier] Savoir-vivre

De tous temps, les hommes se sont posés la question de savoir comment faire face à un pet imminent. Les réponses à cette question font partie du savoir-vivre.

Flatuler en public, sauf cas rares, est en effet perçu comme un manque de délicatesse, et peut être interprété comme une offense particulièrement grave par la personne victime de ces vapeurs nauséabondes. La preuve en est que la flatulence est à l'origine de nombreux conflits. Dans certaines sociétés, on pète devant une personne pour exprimer son désaccord.[réf. nécessaire] Il est en Angleterre, devant la loi, une cause de divorce ; et les couples anglais les moins heureux sont les plus producteurs.[réf. nécessaire]

[modifier] Humour

Exemple d'un panneau humoristique sur les flatulences
Exemple d'un panneau humoristique sur les flatulences

La forte odeur ainsi que le son produit par les flatulences suscitent aussi le rire chez certaines personnes, alors que d'autres considèrent que cette forme d'humour scatologique est de mauvais goût.

Il existe des coussins péteurs à poser sur un siège : on fait assoir la personne dessus, et il produit le bruit bien connu.

Certains usent même de leurs talents de maîtrise musculaire pour jouer diverses mélodies avec leurs pets tels Le Pétomane et M. Méthane.

Dans La Soupe aux choux, un extra-terrestre est attiré par les pets lachés par deux paysans du centre de la France.

Un incontournable est le fameux Éloge du pet de Mercier de Compiègne, malheureusement en édition limitée.[3].

[modifier] Anecdotes

  • Dans Le Vieux qui lisait des romans d'amour, il est relaté que certains Indiens d'Amazonie lâchent des « pets sonores » pour éloigner les esprits.
  • Socrate formula-t-il l'hypothèse que le vrombissement des moustiques était le résultat d'une expulsion continue de gaz ? Aristophane le laisse en tout cas à penser dans Les Nuées.
  • L'empereur Claude autorisa ses invités à se lâcher en public, quand il apprit qu'un des convives de l'un de ses derniers repas était mort pour n'avoir pas osé péter à table.[réf. nécessaire]
  • Edward de Vere, comte d'Oxford péta pendant qu'il prêtait serment à la reine Élisabeth I, et s'infligea pour cela lui-même un exil de sept ans. Après son retour, la reine le rassura : « my Lord, j'ai oublié cette histoire de pet ».[4]
  • Serge Gainsbourg a composé une chanson à base de bruits de pets, intitulée Evguénie Sokolov, qui est aussi le titre d'un roman narrant l'histoire d'un peintre pétomane.

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. Grand dictionnaire terminologique
  2. Military Medicine, n°158, 1993, pages 346-348
  3. De Compiègne, Mercier, Éloge du pet, discertation historique, anatomique et philosophique, Apolline - An VII de la Liberté, Paris ISBN : 2-84556-016-8, 131 p.
  4. Brief Lives (John Aubrey)

[modifier] Bibliographie sur le sujet

  • Pierre Thomas Nicolas Hurtaut, L’Art de péter, 1751
  • Jean Poirier (Dir.), Histoire des mœurs, « L'Homme et l'excrétum », tome 1.
  • (en)Livestock’s long shadow: environmental issues and options. H. Steinfeld, P. Gerber, T. Wassenaar, V. Castel, M. Rosales et C. de Haan. 2006. Rome, FAO. ISBN 9251055717.
  • Serge Gainsbourg, Evguénie Sokolov, Gallimard 1980. Le conte parabolique d'un génie du pet artiste peintre.

[modifier] Voir aussi

Malheureusement fâcheuses, mais aussi parfois douloureuses, on peut être tenté de se débarrasser des flatulences, disons pour raison thérapeutique. Larry Tremblay [1] a élaboré une approche relativement systématique afin de permettre au «patient» de s'en libérer en un moment qu'il désire plutôt que d'en être incommodé en un moment indésirable ou d'en être victime.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes