Remi de Reims

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Statue de saint Remi baptisant Clovis Ier
Statue de saint Remi baptisant Clovis Ier
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(La coutume à Reims veut que l'on prononce Remi (voire R'mi), le nom latin était en effet Remigius.)

Saint Remi (vers 437-13 janvier 533), né dans le diocèse de Laon en 437, évêque à 22 ans puis archevêque de Reims, apôtre des Francs, est considéré comme le convertisseur officiel par baptême de la France au christianisme en baptisant collectivement Clovis Ier, le premier roi mérovingien chrétien de France à Noël 496 (date approximative) avec 3000 guerriers et nobles francs. Il fonda les sièges épiscopaux de Thérouanne, Laon et Arras.

Saint Remi est l'un des cinq patrons catholique de France, avec saint Martin, saint Denis, sainte Jeanne d'Arc et sainte Thérèse de Lisieux.

Fête : 15 janvier. Dans le diocèse de Reims, il est fêté le 1er octobre conformément à une tradition locale remontant à la fin du VIème siècle

Sommaire

[modifier] Vie

Remi est né, selon la tradition à Cerny-en-Laonnois, près de Laon, dans la meilleure société gallo-romaine, on dit qu'il était le fils du comte Émile de Laon (Emilius) (qui autrement n'est attesté nulle part) et de sainte Céline.

D'après la Légende dorée, sa naissance avait été prédite par un ermite aveugle, qui recouvra la vue grâce au lait maternel de sa mère Céline. Il fit ses études théologiques à Reims et bientôt devenu si noté pour son savoir et sa sainteté qui s’ajoutaient à son origine illustre, qu'il fut élu évêque de Reims à seulement vingt-deux ans et n'était même pas encore entré dans les ordres.

L'histoire du retour des vases sacrés, qui avaient été volés de l'église de Soissons témoigne des relations amicales qui existaient entre lui et Clovis Ier, roi des Francs. Remi convertit ce dernier au catholicisme avec l'aide de saint Vaast et de la seconde femme de Clovis Ier, la princesse Burgonde Clotilde (fille du roi Burgonde Chilpéric II, qui œuvra à convaincre son mari de se convertir). Même avant qu'il eût embrassé le christianisme, Clovis Ier avait comblé de bienfaits l'évêque Remi et les Chrétiens de Reims et après sa victoire sur les Alamans à la bataille de Tolbiac en 496, il demanda à l'évêque de Reims Remi de le baptiser à Noël 496 (date approximative) avec une partie de ses fidèles, des Francs et des Alamans (selon la chronique de Grégoire de Tours, 3000 Francs furent baptisés avec lui).

C'est un des évènements clef de l'histoire européenne catholique et à partir d'Henri Ier en 1027, tous les rois de France seront sacrés à Reims (sauf Louis VI et Henri IV) (cf. Chronologie des sacres des rois de France). Jacques de Voragine raconte que lorsque Remi voulut le baptiser, comme il n'y avait pas de saint chrême, une colombe en apporta dans une ampoule, et ce serait cette sainte ampoule qui aurait servi à l'onction des rois de France par la suite. La tradition catholique de sacrer les rois de France à Reims selon le même rite avec lequel fut baptisé Clovis, fut créée au IXe siècle par l'archevêque Hincmar de Reims.

Clovis Ier accorda à Remi des terres, où ce dernier fit bâtir et consacra un grand nombre d'églises. Il érigea en évêchés Tournai, Cambrai, Thérouanne (où il consacra lui-même le premier évêque en 499), Arras où il nomme l'évêque Vaast ( futur Saint Vaast ), et Laon (qu'il donna à Génebaud époux de sa nièce). En 530 il consacra saint Médard évêque de Noyon. Le frère de Remi, Principius, fut évêque de Soissons et correspondit lui aussi avec Sidoine Apollinaire (Livre IX,8), dont les lettres donnent une idée du style littéraire gallo-romain, élégant et très cultivé que les trois hommes avaient en commun.

Les chroniqueurs de Gallia Christiana rappellent que de nombreuses offrandes furent faites à Remi par les nobles Francs, et qu'il les donna à la cathédrale Notre-Dame de Reims.

Bien que Remi n'ait jamais assisté à aucun des conciles ecclésiastiques, en 517 il tint un synode à Reims, où après une discussion échauffée il convertit un évêque qui penchait pour l'arianisme. Bien que l'influence de Remi sur le peuple et les évêques fût extraordinaire, à une occasion le pardon des offenses qu'il accorda à Claudius, un prêtre qu'il avait consacré, lui valut les réprimandes de ses confrères évêques, qui jugeaient que Claudius méritait d'être dégradé. La réponse de Remi, qui existe encore, est réfléchie et convaincante.

Il fut enterré dans la cathédrale de Reims, d'où l'évêque Hincmar de Reims fit transférer ses reliques à Épernay pendant les invasions des Vikings et de là, en 1099, à la demande du pape Léon IX, à l'abbaye Saint-Remi de Reims.

[modifier] Écrits

Il nous reste peu d'écrits authentiques de Remi : ses déclamations ont été admirées de façon savante par Sidoine Apollinaire dans une lettre à Remi élégamment écrite (Livre IX,7) mais elles sont perdues. Quatre lettres subsistent : une contenant sa défense au sujet de Claudius, deux écrites à Clovis Ier et une quatrième à l'évêque de Tongres. Le testament de saint Remi est apocryphe. Une Vita courte et tout à fait légendaire a été autrefois attribuée à Venance Fortunat (Venantius Fortunatus). Un autre, si l'on en croit Jacques de Voragine (archevêque de Gênes auteur de la Légende dorée célèbre ouvrage racontant la vie d'un grand nombre de saints) a été écrite par l'évêque Ignace de Reims. Une lettre félicitant le pape Hormisdas de son élection en 523 est apocryphe. La lettre dans laquelle le pape Hormisdas paraît l'avoir nommé vicaire du royaume de Clovis Ier a été démontrée être un faux. On présume qu'il s'agit d'un essai de l'évêque Hincmar de Reims de fonder ses prétentions à l'élévation de Reims à la primauté.

Un commentaire des Épîtres de Paul édité par Villalpandus en 1699 n'est pas de lui, mais d'un autre Remi, évêque d'Auxerre (Encyclopædia Britannica 1911').

[modifier] Bibliographie

  • Les plus grands saints. Leur vie et leur portrait. France Loisirs. Paris 1994 (ouvrage paru sous le titre original One Hundred Saints, Little Brown and Company (Inc.), Boston, 1993)
  • Extraits de la vie des saints de Butler, 1956, 1985, 1991.
  • Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.

[modifier] Liens

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes