Venance Fortunat

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Venance Fortunat lisant ses poèmes à Radegonde,  Lawrence Alma-Tadema (1862).
Venance Fortunat lisant ses poèmes à Radegonde, Lawrence Alma-Tadema (1862).

Venantius Honorius Clementianus Fortunat ou saint Venance Fortunat, né vers 530 à Ceneda près de Trévise, mort en 609 à Poitiers, est un poète chrétien du VIe siècle.

[modifier] Repères biographiques

Venance Fortunat consacra sa jeunesse à l’étude de la grammaire, de la poésie, du droit et de l’éloquence. Vers l’âge de trente ans, guéri d’une ophtalmie, il forme le projet d'aller à Tours visiter le tombeau de saint Martin, auquel il attribuait sa guérison. Il traverse l’Austrasie, où il est accueilli royalement par Sigebert et sa femme, la reine Brunehilde. C’est aux fêtes du mariage de Sigebert et Brunehilde à Metz que Fortunat réjouit les oreilles des convives par un poème lyrique en vers latins, où il fait de Brunehilde une nouvelle Vénus et de Sigebert un nouvel Achille.

De la même voix qui a chanté Brunehilde et déploré en vers si touchants la mort de sa sœur Galswinthe, traîtreusement assassinée par Chilpéric, il n’hésite pas à louer les vertus royales de Frédégonde. Plus tard, Fortunat s’attacha à Radegonde, veuve de Clotaire Ier qui l’engagea à se fixer à Poitiers où cette princesse avait fondé un monastère. En 576, le poète y fut ordonné prêtre. Vers l’an 600, il fut ordonné évêque de Poitiers. Il mourut en l’an 609.

[modifier] Œuvres

Parmi ses œuvres on peut signaler :

  • onze livres de Poèmes (tome 1, 2 et 3 de l'édition des Belles Lettres traduit par Marc Reydellet) ;
  • In laudem sanctæ Mariæ (dans le tome 3 de l'édition des Belles Lettres traduit par Marc Reydellet) ;
  • un poème en quatre chants sur la Vie de saint Martin (dans le tome 4 de l'édition des Belles Lettres traduit par S. Quesnel) ;
  • une élégie sur la destruction du royaume de Thuringe, mis dans la bouche de sainte Radegonde ;
  • des hymnes d’église, dont le Vexilla regis ;
  • les vies en prose de saint Germain d'Auxerre, saint Médard de Noyon, saint Remi de Reims, saint Aubin d'Angers, sainte Radegonde et une exposition de la foi catholique d’après le symbole de saint Athanase d'Alexandrie.

Si les vers de Fortunat sont souvent maladroits, on y voit briller parfois des éclairs de sensibilité profonde et de véritable poésie.

Ses Œuvres ont été publiées à Cagliari en 1573, à Cologne en 1600, à Mayence en 1617 et traduites dans la collection Panckoucke. Ses écrits sont un monument précieux pour l'histoire de l'époque.

[modifier] Liens externes