Louhossoa

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Louhossoa
Carte de localisation de Louhossoa
Pays France France
Région Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Arrondissement Bayonne
Canton Espelette
Code Insee 64350
Code postal 64250
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Harriet
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Errobi
Latitude
Longitude
43° 19′ 02″ Nord
         1° 21′ 09″ Ouest
/ 43.3172222222, -1.3525
Altitude 71 m (mini) – 369 m (maxi)
Superficie 7,38 km²
Population sans
doubles comptes
580 hab.
(1999)
Densité 78,59 hab./km²
Image:City locator 2.svg
Louhossoa
Localisation sur la carte départementale

Louhossoa est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.

Son nom basque est Luhuso.

Le nom d'habitant est Luhusoar.


Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

Louhossoa est une commune de la province basque du Labourd, proche de la frontière espagnole (10 km) et à une demi-heure par la route de la côte basque. Elle est à la jonction de plusieurs vallons faisant communiquer Labourd et Basse-Navarre.

Vue sur l'Artzamendi (926 m)
Vue sur l'Artzamendi (926 m)


[modifier] Accès

La commune est desservie par la route départementale D918 entre Itxassou et Bidarray..

[modifier] Hydrographie

Les terres de la commune sont arrosées[1] par la Nive, affluent de l'Adour, et par un tributaire de celle-ci, le ruisseau la Mouline.

[modifier] Lieux-dits et hameaux

[modifier] Communes limitrophes

[modifier] Toponymie

Le toponyme Louhossoa apparaît[2] sous les formes Larhossa, Lorussona, Lurrossoa, Larrossoa et Lurossoa (1625, titres de Louhossoa[3]), Beata Maria de Lahaussoa et Louhossoüa (respectivement 1683 et 1690, collations du diocèse de Bayonne[4]) et Montagne-sur-Nive en 1793.

[modifier] Histoire

Autrefois quartier de Macaye et de Mendionde, Louhossoa devint une commune indépendante vers la fin du XVIIe siècle[5]. Le village a commencé à se peupler vers la fin du XVIe siècle. Il s'agrandit en 1834 avec la découverte d'un gisement de feldspath et de kaolin. La carrière et l'usine sont aujourd'hui fermées.

La loi du 4 mars 1790, qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et des districts, décida de la naissance du département des Basses-Pyrénées en réunissant le Béarn, les terres gasconnes de Bayonne et de Bidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés : Mauléon, Saint-Palais et Ustaritz, qui remplaça le baillage du Labourd. Par abus de pouvoir des dirigeants locaux, le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son Directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Louhossoa s'appela Montagne-sur-Nive, Ainhoa devint Mendiarte, Ustaritz Marat-sur-Nive, Itxassou Union, Arbonne Constante, Saint-Étienne-de-Baïgorry Thermopyles, Saint-Palais Mont-Bidouze, Saint-Jean-Pied-de-Port Nive-Franche, Saint-Jean-de-Luz Chauvin-Dragon, du nom d'un jeune soldat mort au combat et Souraïde Mendialde.


En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante sept jeunes gens d'Itxassou, le Comité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II - 3 mars 1794) fit arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, communes infâmes[6]. Cette mesure fut étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye.
Les habitants furent « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau »[7]. En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires[8] à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent le Lot, le Lot-et-Garonne, le Gers, les Landes, les Basses-Pyrénées (partie béarnaise) et les Hautes-Pyrénées.
Le retour des exilés et le recouvrement de leurs biens furent décidés par une série d'arrêtés pris le 29 septembre et le 1er octobre 1794, poussés dans ce sens par le directoire d'Ustaritz : « Les ci-devant communes de Sare, Itxassou, Ascain, Biriatou et Serres, dont les habitants internés il y a huit mois par mesure de sûreté générale, n'ont pas été cultivées. Les habitants qui viennent d'obtenir la liberté de se retirer dans leurs foyers, demandent à grands cris des subsistances sans qu'on puisse leur procurer les moyens de satisfaire à ce premier besoin de l'homme, la faim. »[9]. La récupération des biens ne se fit pas sans difficulté ; ceux-ci avaient été mis sous séquestre mais n'avaient pas été enregistrés et avaient été livrés au pillage : « Les biens, meubles et immeubles des habitants de Sare, n'ont été ni constatés ni légalement décrits ; tous nos meubles et effets mobiliers ont été enlevés et portés confusément dans les communes voisines. Au lieu de les déposer dans des lieux sûrs, on en a vendu une partie aux enchères, et une autre partie sans enchères. »[10]

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1989 1995 Gaston Etchebère
1995 2008 François Césat
2008 2014 Jean-Pierre Harriet
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Intercommunalité

Louhossoa fait partie de huit structures intercommunales :

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
453 467 410 481 430 508 551 521 521
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
530 501 502 518 514 528 535 502 500
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
527 566 529 525 535 512 503 465 442
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
481 452 505 508 521 580 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

Des carrières de Kaolin et de feldspath, découverts en 1834[11], ont été exploités jusqu'au XXe siècle.
L'activité est à présent principalement agricole.

[modifier] Culture et patrimoine

[modifier] Patrimoine civil

Ferme dans le village
Ferme dans le village
Le fronton place libre
Le fronton place libre

[modifier] Patrimoine religieux

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église et les stèles discoïdales
L'église et les stèles discoïdales

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption (Beata Maria en basque) date du XVIIe siècle, avec une tour massive et non blanchie. Elle possède une cloche[12] de 1726 inventoriée par le ministère de la Culture.

[modifier] Patrimoine environnemental

[modifier] Équipements

enseignement

La commune dispose d'une école primaire.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes

  1. Notice du Sandre sur Louhossoa
  2. Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
  3. Titres de Louhossoa - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  4. Manuscrits du XVIIe et du XVIIIe siècles - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  5. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 51.
  6. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 187.
  7. Archives nationales, AF II 133/1014, citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 300
  8. Le maire et l'officier municipal de Capbreton demandèrent des consignes aux Représentants du peuple par un courrier (texte transcrit par P. Haristoy, Les Paroisses du Pays Basque pendant la période révolutionnaire, Pau, Vignancour, 1895-1901, pages 256-257) du 24 ventôse an II (14 mars 1794) pour les 229 détenus sous leur responsabilité :

    « 1°) Combien de pain à donner à chaque homme (nous n'avons pas de pain, si ce n'est de la méture) ?
    2°) Pouvons-nous consentir à ce qu'ils s'achètent du vin ou autres provisions ?
    3°) Nous t'observons que nous n'avons point de viande ;
    4°) Pouvons-nous leur permettre d'avoir de la lumière, la nuit, dans un fanal ?
    5°) Pouvons-nous permettre qu'ils aient leurs matelas ou paillasses ? Nous leur avons fait porter de la paille pour coucher ;
    6°) Pouvons-nous permettre qu'ils sortent deux à deux pour laver leur linge ?
    7°) S'il y a des malades, sommes-nous autorisés à les faire sortir de la maison de réclusion pour les traduire dans d'autres pour les faire traiter ? »

  9. Archives nationales, F11/394, 18 vendémiaire an III (9 octobre 1794), citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 309
  10. Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, année 1935, pages 67 à 70, et Les paroisses du Pays basque, page 263, Gure Herria, années 1930-1932 - Sources citées par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque - tome 4, Elkarlanean 2002 (ISBN 2 9131 5646 0), page 310.
  11. Philippe Veyrin, Les Basques, Arthaud 1975 (ISBN 2 7003 0038 6), page 23.
  12. Ministère de la Culture, base Palissy - Notice sur la cloche du XVIIIe siècle

[modifier] Pour approfondir

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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